Je trouve que de manière générale, à moins d’avoir pris le temps de s’informer ou de se former sur le sujet, la plupart d’entre nous manquons généralement de connaissances fiables sur la nutrition, professionnel·les de la santé inclus. Bien que nous ayons tou·tes acquis quelques bases au fil des années, celles-ci sont généralement incomplètes, voire même fausses ou biaisées, nous empêchant ainsi de faire des choix informés quant à notre alimentation et de faire les meilleurs choix possibles pour notre santé. Quand bien même manger devrait toujours être une source de plaisir, n’oublions pas que le rôle principal de la nourriture est de donner à notre corps tout ce dont il a besoin pour fonctionner de manière optimale !
Personnellement, c’est en m’intéressant à l’alimentation végétale, par souci écologique d’abord, puis par souci éthique ensuite, que j’ai pris conscience que je savais finalement très peu de choses sur la nutrition et que mes habitudes alimentaires ne répondaient pas forcément à tous mes besoins nutritionnels. Pourtant, je mangeais de tout : de la chair animale, des produits issus de lait animal, des légumineuses, des céréales, des fruits et des légumes, des graines et des oléagineux ainsi que des corps gras… Mais manger de tout, lorsqu’on ne sait pas se constituer des assiettes variées et équilibrées au quotidien n’est pas la garantie d’une alimentation suffisamment nutritive !
M’intéresser à l’alimentation végétale m’a permis de me poser les bonnes questions : de quels nutriments mon corps a-t-il besoin et en quelles quantités pour être en bonne santé ? Dans quels aliments puis-je trouver ces différents nutriments ? C’est alors que j’ai réalisé que les plantes pouvaient répondre à tous mes besoins nutritionnels (à l’exception de ceux en vitamine B12), même ceux en protéines, en fer et en calcium que l’on pense, à tort, pouvoir trouver uniquement/principalement dans les produits animaux. Il m’a fallu ensuite fouiller dans différents livres, articles et sites internet pour apprendre à me constituer des repas pouvant m’apporter, au fil de la journée tous les glucides, lipides, protéines, minéraux et vitamines essentiels à ma santé… C’est finalement à l’aube de mes 30 ans, soit bien trop tardivement à mon sens, que j’ai appris à m’alimenter de manière saine, variée et équilibrée !
Il est vraiment regrettable que l’éducation traditionnelle ne nous permette pas d’acquérir de bonnes bases en nutrition afin de nous permettre de prendre de bonnes habitudes et de nous éviter probablement bon nombre de problèmes de santé dès l’enfance. Il est également fort dommage que les professionnel·les de la santé ne soient pas tou·tes formé·es en nutrition et que celles et ceux qui le sont ignorent tout ou presque de l’alimentation végétale. Car malgré les préjugés qui perdurent, comme le soutiennent différents organismes de santé et de nutrition à travers le monde, il est tout à fait possible de se nourrir exclusivement de plantes pour répondre à tous nos besoins nutritionnels et ce à tous stades de la vie – grossesse, allaitement et petite enfance inclus !
Malheureusement, le manque de connaissances et de soutien des nutritionnistes et des autres professionnel·les de la santé empêchent certains parents qui le voudraient de proposer, en toute confiance, une alimentation végétale à leurs enfants. Bien que de plus en plus de professionnel·les soient désormais conscient·es de la possibilité de se nourrir exclusivement d’aliments d’origine végétale sans risque de carences, iels sont encore trop peu nombreux·ses, surtout en France où les produits animaux sont bien souvent au centre de l’assiette. Heureusement, de plus en plus de personnes informées sur le sujet partagent leur expérience et leurs connaissances via des sites, des blogs et des ouvrages riches en références scientifiques et en conseils pratiques. Je vous avais d’ailleurs déjà parlé de Bébé Veggie d’Ophélie Véron et de Veggie Kids de Sophie Cottarel, Marie Laforêt et Ophélie Véron, deux livres que je vous recommande vivement si vous êtes à la recherches d’informations nutritionnelles et de recettes végétales adaptées au enfants de 0 à 18 mois pour le premier et aux enfants de 6 à 12 ans pour le second.

En début d’année, les éditions La Plage ont publié un tout nouvel ouvrage sur le sujet : Nourrir son enfant autrement de Sandrine Costantino, doctoresse en biologie et autrice du blog Végébon. Ce livre de près de 300 pages se concentre sur l’alimentation végétale des personnes enceintes et allaitantes ainsi que celles des enfants de 0 à 6 ans. On y trouve aussi bien des informations nutritionnelles que des recettes et des conseils pour gérer le végétalisme en société durant ces différentes périodes.
Dans la première partie, consacrée aux bases théoriques d’une alimentation végétalienne équilibrée, Sandrine présente les différents groupes alimentaires, les nutriments à surveiller et les aliments à limiter. Elle propose également des astuces pratiques pour composer des assiettes équilibrées et répond à des questions courantes telles que “Faut-il éviter le soja ?” ou “Comment modifier son alimentation ?”. Cette première partie permet de comprendre le rôle des différents nutriments pour notre santé, de savoir précisément quelles quantités nous sont nécessaires selon l’âge et de découvrir quels aliments en contiennent. Plutôt que de nous indiquer les teneurs en différents nutriments pour 100 g, ce qui est le cas généralement, Sandrine indique les teneurs correspondant aux portions que nous sommes susceptibles de consommer, ce qui est fort pratique ! Ainsi, on sait qu’une figue sèche de 30 g contient 50 mg de calcium, que 30 g de graines de sésame contiennent 4,4 mg de fer ou encore que 30 g de graines de chanvre décortiquées contiennent 3,0 mg de zinc.
Dans la seconde partie, Sandrine fait le point sur la gestion de l’alimentation végétale des enfants dans un environnement et une société ne partageant pas nos valeurs, que ce soit au sein même de la famille, vis-à-vis des ami·es, des professionnel·les de la santé, de l’école ou au restaurant. La diversité des conseils et des ressources qu’elle partage permettront à chacun·e de trouver comment faire face à différentes situations, sans trop de frustrations et suivant ses priorités personnelles ainsi que les désirs des enfants.
La troisième partie est consacrée aux conseils alimentaires par tranches d’âge, à commencer par la pré-conception et la grossesse. Sandrine fait le point sur les compléments alimentaires, les aliments à éviter et les habitudes à prendre pour ne pas souffrir de carences. Étant donné qu’elle a eu la gentillesse de me faire parvenir son manuscrit avant sa parution, j’ai trouvé cette section très utile pour savoir comment répondre à mes besoins durant ma grossesse. Elle explique ensuite comment bien gérer l’allaitement exclusif jusqu’aux 6 mois de l’enfant avant d’entamer la diversification alimentaire de 6 à 12 mois. Elle présente les règles de base de la diversification, les aliments adaptés ainsi que différentes méthodes possibles. Dans la foire aux questions, elle se penche notamment sur le sujet des intolérances alimentaires, de l’hygiène dentaire et de la nécessité ou non d’introduire des produits animaux. Pour la période de 1 à 2 ans qui correspond à celle de “l’affirmation” puis celle de 2 à 6 ans qu’elle nomme “l’écueil de la néophobie alimentaire”, Sandrine explique ce que vivent les enfants à ce stade de leur vie, quels sont leurs besoins alimentaires, quels types de menus leur proposer, comment leur faire prendre de bonnes habitudes et quels livres ajouter à leur bibliothèque pour les aider. Elle répond également à des interrogations courantes telles que “Comment savoir si l’enfant a des carences ?”, “Que faire s’iel est accro au sucré ?” ou encore “Que faire s’iel demande des aliments ne répondant pas aux valeurs familiales ?”. Les nombreuses informations nutritionnelles et la diversité de conseils pratiques de cette section permettront aux parents de trouver des repères fiables et adaptés à leur propre situation.
Enfin, pour terminer, Sandrine nous propose des dizaines d’idées de menus et de recettes adaptés aux saisons et à différentes circonstances tels les voyages et les fêtes. Il y a des idées de recettes sucrées prêtes en 5, 10, 20, 60 minutes ou plus ainsi que des idées de recettes salées pour tous les jours, sans réchauffage, par ingrédient ou à base de restes. Sandrine partage aussi tout plein d’astuces pour faire aimer certains aliments à ses enfants, pour cuisiner avec elleux, pour associer différents ingrédients les uns avec les autres ou encore pour tirer parti du supermarché. Les recettes sont simples, rapides à réaliser et permettent d’intégrer une grande diversité d’ingrédients sains et nutritifs à chaque encas et à chaque repas du quotidien.
Vous l’aurez compris : Nourrir son enfant autrement est un guide à la fois informatif et pratique extrêmement complet à mettre entre les mains de tous les parents soucieux d’offrir une alimentation (principalement) végétalienne saine, variée et équilibrée à leurs jeunes enfants. Les futurs parents souhaitant concevoir un·e enfant y trouveront également de précieuses informations pour s’assurer de répondre à tous leurs besoins nutritionnels aussi bien pendant la grossesse que l’allaitement. Le livre en lui-même est par ailleurs très agréable à consulter, avec des tableaux bien pensés, des encadrés utiles, des schémas pratiques et des photos permettant d’illustrer certaines idées d’encas et de plats.
Je le garde donc désormais à portée de main, aux côtés de Bébé veggie, et je continuerai certainement de le consulter très régulièrement dans les prochains mois et années !

Merci pour cet article ! Et avant toute chose, j’espère que cette fin de grossesse se passe pour le mieux !
Je n’ai pas encore d’alimentation végétalienne, mais je végétalise au fur et à mesure. Concernant mes enfants, c’est vrai que j’ai plein de doutes sur leur alimentation et comme ils mangent à la cantine le midi, je t’avouerai que ça me freine un peu dans une démarche de révision de régime alimentaire. Je pense que je vais essayer de trouver ce livre, il m’aidera peut être à franchir le cap !
Chez nous, beaucoup de questions autour de l’alimentation car on mange très peu de viande, et que nous avons beaucoup d’allergies/intolérances. En effet, j’ai découvert que j’étais moi-même intolérante aux légumineuses et produits laitiers frais, mon grand est allergique aux fruits à coques et intolérants aux légumineuses, au gluten et produits laitiers. Et en un an, deux naturo et ma médecin qui a été végétarienne pendant 20 ans m’ont tous dit que je devais manger un peu plus de viande. Depuis que j’ai adapté mon régime : zéro légumineuse et viande environ 2 fois par semaine, ça va nettement mieux d’un point de vue digestif, et je remonte mon taux de fer dans le sang gentiment. J’aimerais bien être végé, mais à priori ça ne sera pas pour tout de suite… Quand à mon grand loulou, idem, et il n’a jamais été bercé dans la viande, mais il adore quand il y en a (à 2 ans 1/2 il sautait littéralement de joie à l’annonce d’un steack hâché…).
Bref, notre petit loup sera sûrement à la même enseigne, mais rien ne presse, il a mangé quelque fois du poulet mixé. Sinon on fait des crème à base de riz et fruits secs trempés, c’est riche en plein de choses! 😉 En tout cas j’hésite à me procurer ce livre car il a l’air vraiment intéressant!
Article très intéressant, merci Natasha. Hop livre commandé ! Du bonheur, de la douceur pour les prochaines journées ( et pour toutes les années à venir ) 😍
Je trouve certains de vos propos bien catégoriques. Si comme vous dîtes vous lisez beaucoup de choses, sachez que :
– Le « métier de nutritionniste » n’existe pas. Il est un abus de langage pour qualifié un médecin ayant des cours sur la nutrition et/ou rentre dans le titre du diététicien-nutritionniste. Un nutritionniste est une qualification non reconnue par l’Etat et sans diplôme à la clé. Le diététicien-nutritionniste est l’unique métier dans le domaine de la santé ayant la spécialité de l’alimentation, la diététique et la nutrition.
– De nos jours, nous ne sommes que trop bassinés et remués pour une foule d’informations (publicité, médias, internet, livres, magazines, blogs, YouTube …), disant tout et son contraire, ne faisant que perturber les vérités, et amenant de ce fait, à ce genre de propos : « Malheureusement, le manque de connaissances et de soutien des nutritionnistes et des autres professionnel·les de la santé empêchent certains parents qui le voudraient de proposer, en toute confiance, une alimentation végétale à leurs enfants. »
– Si des experts de la santé se permettent de vous affirmer qu’il y a une conduite à tenir lorsque l’on est végétarien ou végétalien ou vegan, ce n’est pas pour rien. Les informations peuvent être mal interprétées, les besoins sont justement mal connus et donc non couverts au quotidien, oui, il y a du fer, des protéines … dans les végétaux, mais apprenons à les reconnaître, à les lister, à les utiliser, soyons assez honnêtes pour dire qu’ils ne sont pas de le même valeur biologique ni assimilés de la même manière ni suffisamment couverts etc …
Avoir ce type de « régime » alimentaire mérite de l’attention, demande une réelle compréhension, n’est pas à prendre à la légère, nécessite un certain confort financier s’ils l’ont veut le parfaire parfaitement ou du moins, une éducation thérapeutique derrière.
Attention à vos propos encore une fois, vous avez de l’audimat, et comme dit précédemment, une information et/ou un dire n’est pas une vérité.
Cybèle, diététicienne nutritionniste, végétarienne depuis 9 ans
PS : Nos besoins et nos valeurs sont deux choses à dissocier. Une personne éthique et désirant au plus profond d’elle-même être végétarienne, si son organisme ne le tolère pas, elle ne pourra. Ou si dans le cas contraire, il le tolère, cette personne peut tout aussi être en carence et/ou provoquer d’autres troubles pouvant parfois être sévères !
Je vous remercie d’avoir corrigé mon mauvais emploi du terme « nutritionniste ». Je ne prétends pas tout connaître et j’apprécie que des personnes mieux informées que moi prennent la peine de partager leurs connaissances.
Je pense néanmoins que votre interprétation de mes propos ne correspond absolument pas à mon message : à aucun moment n’ai-je dis que tout le monde pouvait se satisfaire d’une alimentation végé ! J’ai seulement dit qu’une alimentation végé pouvait être adaptée à tous stades de la vie… Et c’est cela qui doit être reconnu par les professionnel.les de la santé afin que les personnes souhaitant et pouvant se nourrir ainsi puisse le faire avec un accompagnement adapté ! Je suis bien consciente que – pour différentes raisons – l’alimentation végé n’est pas adaptée à certaines personnes !
Bonjour Cybèle,
Est-on obligé de parler de régime même en entre guillemet ? Et pourquoi ne pas parler de ce type d’alimentation ou autre formulation? Parle t’on de régime pmnivore?
Je vous trouve vous-même bien catégorique dans vos propos : le DESC de nutrition (Diplôme d’État Spécialisé Complémentaire) est reconnu par l’État pour les médecins et permet le qualificatif de médecin nutritionniste
Et il ne me semble pas que l’article mentionne où que ce soit que ce régime est adapté à tout le monde…
Bjr Natasha,
Ce livre est vraiment une bible. Je trouve que sur le sujet il est le plus complet et très bien documenté. Il convient très bien aussi aux personnes sans enfants.
Merci pour ce passionnant article, il est vrai qu’on manque beaucoup d’informations à ce sujet.
Et je profite de ce message pour vous féliciter Natasha, et souhaiter la bienvenue à votre doux bébé !!! Je vous souhaite une belle santé et plein de joie en famille !!!
Chaleureusement,
Emilie.
Pour nourrir mon bébé, mes principales sources ont été d’abord la Leche League pour l’allaitement, puis le site diversificationalimentaire.com. La vidéo du petit Kylian avalant son premier morceau de banane ressemble à ce qu’a vécu et ressenti ma fille. Mes principaux repères ont été : pas de sel, pas de sucre, échelonner l’introduction des allergènes principaux entre 1 an et 2 ans et respecter ses goûts et préférences du moment. Attendre le sevrage naturel a bien aidé à désangoisser.
Je ne suis pas directement concernée car je n’ai pas d’enfant. Mais je trouve la question de l’alimentation centrale. Notre alimentation est la clé de tout : de notre santé, de notre corps, de notre esprit, de notre vie ! J’ai moi aussi du mal à comprendre pourquoi nous sommes si peu informés sur l’alimentation santé. Malheureusement, il faut faire un gros travail de recherche soi-même afin d’avoir les clés, sachant qu’on fait face aux lobbies et aux publicités des grands industriels qui déforment la vérité pour faire du profit …
Bonjour Natasha,
comme d’habitude, article super complet et intéressant. Le rêve, ce serait de recevoir une éducation nutritionnelle COMPLÈTE à l’école. Mais hélas, ce ne sera pas pour tout de suite. Déjà, les professeurs n’ont pas le temps avec des classes de plus en plus surchargées. En primaire, il y a quelque séances données. Je ne sais pas si c’est pour toutes les écoles primaires.
Ma sœur, instit, en donne. Mais hélas, elle n’a pas le temps de délivrer une information complète sur l’alimentation végétale. La base, pour elle, étant dans un quartier très défavorisé, c’est déjà que les enfants mangent des plats plus équilibrés, et ça passe par produit laitier et viande. C’est ce qui est le plus simple à leur faire assimiler et pour leur faire éviter des carences déjà présentes chez certains d’entre eux. Elle sait qu’il n’y a pas que ça, mais au vu des familles de ses élèves, ce serait trop compliqué à mettre en place par manque de temps et d’appropriation de nouvelles connaissances par ces familles.
J’ai une question au sujet de l’alimentation végétale. Est-ce qu’il y a des statistiques sur cette alimentation et les enfants autiste ? J’ai un fils de 7 ans qui est autiste et j’essai de varier son alimentation le plus possible, car je sais que certaines huiles peuvent jouer un rôle dans leur santé. Mais le problème majeur est que les enfants autistes ont aussi des problèmes alimentaires. Il est difficile de les faire manger bien des fois. La texture, la couleur, la présentation entre en ligne de compte. Il y a des enfants autistes qui ne mangent que des aliments de la même couleur. (les fameuses conserve chef boyardee) sont très appréciés par les enfants autistes. Donc tu imagine quand il est temps de leur faire manger des légumes verts…
Merci pour cet article, je découvre votre blog et je me suis arrêtée sur cette page car je passe devant ce livre à chaque visite au magasin bio. Et je n’ai jamais pris le temps de le feuilleter pourtant à lire cet article ce livre renferme tout ce que je recherche ! Je dois donc le mettre dans mon panier la prochaine fois. Merci pour ce partage et pour votre travail!