Si vous me suivez depuis un moment, vous connaissez certainement Landmade puisque je vous en avais déjà parlé dans ma première sélection de boutiques d’objets utiles et écologiques pour la maison et je l’ai mentionnée à plusieurs reprises depuis. Voilà bientôt 3 ans que j’échange assez régulièrement avec Marion, responsable, entre autres, de la partie communication de cette petite entreprise familiale fondée par son papa, Eric, en 2012. Chez Landmade, on trouve une diversité d’objets sélectionnés avec soin pour leur utilité, leur côté pratique tant à l’usage qu’à l’entretien, leurs matières naturelles et écologiques ainsi que pour leur durabilité. Bien que la fabrication locale soit privilégiée, il arrive que Marion et Eric se tournent vers des artisan·e·s de pays voisins particulièrement réputé·e·s pour leur savoir-faire et la qualité inégalable de leurs produits. Car Landmade cherche avant tout à proposer une sélection d’objets véritablement imaginés, dessinés et fabriqués pour durer sans s’abîmer ni se démoder. Des objets qu’on pourra, idéalement, garder toute une vie ou presque et transmettre aux générations suivantes.
À une époque où peu de choses semblent être conçues pour la vie, je suis particulièrement sensible à la démarche de Landmade et à leurs efforts pour rechercher des objets aussi beaux qu’utiles et durables pour répondre à nos besoins du quotidien dans la cuisine, la salle de bains, la chambre ou encore le jardin. Je possède personnellement leur superbe cocotte en fonte légère*, leur jolie louche en inox*, leurs brosses véganes à vaisselle/légumes/ménage et j’ai également fait le plein de savon de Marseille pour ma lessive chez elleux. J’aimerais également un jour investir dans des serviettes de bain en lin, une fibre textile tellement plus durable que le coton. En attendant, j’ai eu envie d’en savoir un peu plus sur les coulisses de Landmade et je laisse donc la parole à Marion et à Eric qui ont eu la gentillesse de répondre à mes questions…
Pouvez-vous nous raconter l’histoire de Landmade ?
Eric : Naissance de Landmade en septembre 2012, après 8 mois de gestation (sélection produits et montage du site). Ayant les idées claires sur ce que je voulais faire, j’ai fait l’impasse sur les études de marché, et suis parti sans aucun business plan. C’est fou le temps que j’ai gagné, et au moins, une certaine cohérence fut au rendez-vous. De même, sans partenaire financier, ni « tour de table », je suis parti en solo, avec un autofinancement modeste et une ligne de conduite passée de mode : prudence à tous points de vue et souci des équilibres comptables. Landmade est aujourd’hui non seulement rentable, mais a pu combler en 3 ans les inévitables déficits des premières années.
Voilà pour l’historique. La motivation de départ ? Un grand classique… le sentiment d’avoir fait le tour de la question dans mon job précédent, la frustration de voir toujours la même chose dans les boutiques et les salons de déco, et de devoir se conformer à certaines règles absurdes du business « mainstream », bref une bonne petite crise de la cinquantaine ! J’ai eu l’immense chance de pouvoir me libérer de tout ça et de repartir d’une page blanche. Je savais exactement ce que je voulais, que ce soit au niveau des produits, ou de la « gouvernance » d’entreprise, et tout s’est enclenché naturellement.
Marion : J’ai rejoint mon père en 2014 pour l’épauler sur la partie plus « internet » de son travail (réseaux sociaux, blogs, référencement, etc.). En 2016, nous avons recruté Charlène (son premier emploi) pour nous soulager sur la partie administrative. Sinon en 6 ans, le format de Landmade n’a pas fondamentalement changé, nous avons environ 600 produits en ligne, peu ou prou les mêmes fournisseurs (une autre lubie désuète de Landmade, la fidélité…), et nous grandissons doucement mais sûrement.
Sur quelles valeurs est fondée votre entreprise et selon quels critères sélectionnez-vous les fabricants avec qui vous travaillez et les produits que vous vendez ?
Eric : Nous nous inscrivons dans la mouvance du « slow business », aimons le bon sens, la simplicité, le pragmatisme, remettre en cause les idées toutes faites, et un minimum de grâce en toute chose, même pour une brosse WC… Appliqué à notre processus de sélection produits et fournisseurs, ce faisceau de « lubies » (mot que nous préférons à « valeurs ») se traduira par des locutions comme « achat local », « made in France », « low tech », « produits naturels », « objets utiles et familiers », « objets durables », « produits écologiques », « produits sains », qui sont sans doute plus parlant. Nos fabricants ressemblant à leurs produits, nous sommes plus ou moins sur la même longueur d’onde avec chacun d’entre eux, même si, affinités personnelles aidant, nous avons nos préférés…
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre processus de sélection des marques/produits : quelles sont les différentes étapes par lesquelles vous passez avant d’intégrer un objet à votre catalogue ?
Eric : En règle générale, nous cherchons d’abord un type de produit qui remplit une fonction donnée (par exemple : outil de jardin) qui nous paraît importante dans notre assortiment. Nous cherchons ensuite qui fait quoi, et sélectionnons celui qui nous paraît être le plus proche de notre cahier des charges. La partie recherche est paradoxalement très rapide, avec un peu d’astuce et d’expérience. La sélection entre plusieurs options est en revanche bien plus problématique, car des critères entrent souvent en conflit. Le choix est cornélien, et c’est un de mes défauts, j’ai beaucoup de mal à choisir…
Il nous arrive aussi, je dois dire de plus en plus souvent, de nous laisser aller au hasard des rencontres, sans stratégie préétablie. Quelqu’un qui connaît quelqu’un, qui connaît… Une idée en appelant une autre, on tombe parfois sur des opportunités inattendues. Par exemple, nos semelles en feutre sont le fruit d’une rencontre fortuite avec des gens avec qui nous avons sympathisé. Belges, donc sympas, à peine à 200 km de chez nous, utilisant une laine de pays, pour des accessoires qui sans en avoir l’air peuvent vous changer la vie par grand froid, décision prise en 5 mn.
Quelles ont été/sont vos principaux défis dans votre quête d’objets utiles et familiers véritablement durables ? Certains types d’objets sont-ils plus difficiles à trouver que d’autres ?
Marion : Mon père disait que la partie « recherche » de nouveaux produits était relativement rapide, mais il y a parfois des catégories de produits sur lesquelles on peut buter pendant quelques années.
Le bon exemple a été notre gamme de bocaux et contenants spécialement pensés pour les épiceries en vrac : 2 ans de tests et de recherches dont un peu plus d’un an pour trouver les bonnes formes. Il faut dire, notre cahier des charges était assez spécifique : larges ouvertures pour passer dans les déverseurs des épiceries, mais pas trop pour qu’on puisse encore le prendre d’une main, des contenances plus élevées que le classique « pot de confiture », mais une forme qui n’est pas difficile à laver, hermétique évidemment, le plus léger possible et en verre recyclable… Nous avons trouvé plusieurs gammes impossibles à départager : aucune ne remplit tous les critères, mais elles ont toutes un avantage par rapport aux autres. Après de longues discussions et tests, nous avons fini par… ne pas choisir ! Elles sont toutes sur le site actuellement.
Les produits pour lesquels on a une idée bien précise sont finalement ceux que l’on ne trouve pas facilement. Depuis la création de Landmade, nous sommes à la recherche de belles planches à découper en bois ou des casseroles en inox. Il y a beaucoup de choix, mais rien qui corresponde à notre idée du produit.
Marion, je sais que tu te poses/t’es posé beaucoup de questions sur les objets conçus à partir de matériaux issus d’animaux tels la laine, le cuir, les plumes, etc. Peux-tu nous dire où en est ta réflexion aujourd’hui ?
Oh oui, je me rappelle t’avoir contactée la première fois en parlant de laine et de mes questionnements existentiels sur les matières animales. Une chose est sûre, c’est que je n’ai pas de réponse claire à apporter, désolée !
J’ai énormément creusé tout ce qui tournait autour de la laine. Je peux parler des enjeux, des avantages et des inconvénients de cette matière pendant des heures… mais je suis incapable de dire « jamais de laine chez moi » ou « la laine, j’en mets partout ».
Cependant, le fait d’avoir une meilleure vision des enjeux et des problèmes liés à la laine (mais on peut facilement extrapoler sur d’autres matières animales) me permet de mieux choisir les produits qui en contiennent. Parfois, la présence de cette matière n’a aucun intérêt, parfois l’indication de la provenance me fait dire que les conditions d’élevage ont été atroces… et parfois, je sais que la laine est la meilleure option.
La connaissance est la clé. Lorsque l’on commence à vouloir consommer de manière « responsable », il est assez rare d’avoir un produit idéal. Entre le local, le naturel, le zéro déchet, l’éthique, l’artisanal, la qualité, le joli ou le bon et j’en passe, chacun soupèse les avantages et inconvénients en valorisant tel ou tel critère. Et le choix peut être cornélien. Mais je trouve la tâche plus aisée lorsque l’on a conscience des avantages et défauts des objets.
Enfin, pouvez-vous nous présenter 3 objets chacun·e que vous utilisez chez vous au quotidien et que vous aimez particulièrement ?
Marion : Mes pantoufles en feutre quand je rentre le soir, les bocaux et boîtes en verre pour la cuisine et les serviettes de bain en lin. Je suis à deux doigts de faire prendre une douche à toutes les personnes qui viennent chez moi pour qu’elles testent la douceur et l’efficacité du lin dans la salle de bains !
Eric : À tout seigneur tout honneur, nos draps en lin dont j’adore le grain si particulier. Combinés au matelas en laine, rien que d’en parler, je bâille déjà… Ensuite le savon bio de ménage, dont je me sers de savon à barbe et de toilette. Sans parfum ni colorant, très doux et mousseux, un petit format cubique qui tient bien en main, je trouve d’ailleurs qu’il mérite mieux que son appellation. Et enfin les couteaux d’office Anne Sophie Pic. Membres d’une AMAP locale, nous épluchons des montagnes de légumes. Je me sers du « court » et du « long » dont j’apprécie la souplesse de la lame, le tranchant redoutable, et la précision de la prise en main.
Super intéressant, j’aime beaucoup leur façon de voir les choses !
C’est vraiment intéressant, j’ai justement besoin d’une nouvelle brosse à vaisselle ! J’ai fait un tour sur le site, mais je n’ai pas réussi à comprendre si la fameuse brosse (celle que tu possèdes d’ailleurs), est 100% compostable ? Mon ancienne brosse, que j’ai utilisée pendant 3 ans avait des poils en nylon, qui partaient dans les canalisations souvent…
Les brosses que je possède ont un manche en bois et des poils en fibres végétales (tampico ou mélange tampico-bassine)- elles sont donc biodégradables.
Marion m’a informée qu’une nouvelle brosse à vaisselle à tête interchangeable devrait prochainement être en ligne sur leur site 🙂
Landmade est une boutique très chouette où j’ai trouvé après 10 ans de recherche le sommier et le matelas de mes rêves. Prochains achats : des brosses, et pourquoi pas serviettes en lin et semelles de feutre qui me paraitraient intéressants pour notre long voyage
Des objets simples et beaux, qu’on peut garder une vie entière: ça me parle!
Je vais garder précieusement cette adresse, pour moi en cas de besoin, et pour commencer le « trousseau » de mon fils, qui s’installera dans son appart. d’étudiant en septembre prochain.
Merci pour la bonne idée…
Bonjour Natasha,
C’est un très beau site que j’ai effectivement découvert grâce à toi. Je n’ai encore rien acheté chez Landmade mais plusieurs articles me font de l’œil : les brosses pour vaisselle, les serviettes en lin (pour la table, pour les mains notamment), le savon de Marseille pour faire ma lessive…
Merci pour ce bel article !
Le lin est une superbe matière, nous avons des serviettes et des torchons 100% lin (fabriqués dans le nord de la France), c’est vraiment parfait!
Pour ajouter mon grain de sel, nous avons quelques fois commandé des objets sur « manufactum » (en Allemagne), qui sont beaucoup plus grands mais semblent avoir une démarche de durabilité, solidité assez proche. Je ne sais pas si leur réflexion écologique est aussi poussée que chez landmade, mais je retrouve certaines références semblables dans les deux catalogues (entre autre ces fameuses serviettes en lin Charvet)
Je vais mettre les pieds dans le plat : je trouve très intéressant toute la démarche et les questionnements et les réponses (ou non-réponses !), mais c’est super dommage qu’on ne puisse commander que par internet. Du coup, ça fait des frais et des déchets supplémentaires. Moi qui cherche une brosse à vaisselle depuis des lustres, je pense bien avoir trouvé ici mon bonheur, mais payer plus de la moitié de la valeur du produit en plus pour les frais d’envoi, ça ne me convient pas. (Ça va totalement à l’encontre d’une démarche écologique).
D’autre part, pour le savon de ménage vanté dans l’article, il n’y pas mention du poids.
Pourquoi ne pas tenter d’instaurer des livraisons groupées (ça, ça serait écologique) avec des personnes, même inconnues, qu’il serait possible de croiser ? Une idée que je lance comme ça…
Je comprends ta réticence à commander en ligne. C’est mon dernier recours personnellement si après avoir fait le tour des boutiques/magasins d’occasion/ »greniers » de mon entourage je n’ai pas trouvé des produits correspondant à mes besoins et priorités (et je commande alors généralement plusieurs articles à la fois afin d’amortir les frais d’envoi).
Pour les personnes qui vivent à Lille ou aux alentours, il est tout à fait possible de retirer sa commande sur place et d’éviter ainsi les frais d’envoi, les emballages, le transport etc.
Enfin, le poids du savon de ménage est précisé sur le site : il pèse 175 g.
Au temps pour moi pour le poids, j’ai eu beau regarder partout, je ne l’ai pas vu !!! Le comble pour une correctrice (alors que c’était bien visible…).
Et je suis assez d’accord avec la commande de plusieurs articles à la fois, mais là aussi, cela pousse à la consommation, ce qui n’est pas très durable non plus.
Je vais encore reporter l’acquisition de ma brosse à vaisselle…
Alors évidemment je ne cherche pas à remplir mon panier juste pour amortir les frais d’envoi ! Quand je trouve un seul objet qui me convient sur un site internet, je mets la référence de côté et attend que d’autres objets de ce site puisse m’être utiles avant de commander – si ce n’est pas le cas, il est rare que je passe commande (sauf si les frais d’envoi sont soit offerts soit suffisamment bas par rapport au prix de l’objet commandé et qu’après avoir cherché ailleurs pendant des mois, cette option me semble être la seule et la meilleure pour moi !).
Pour la brosse à vaisselle, je ne sais pas ce que ça vaut en qualité ni quel genre de modèle tu recherches précisément, mais il y en a à La Trésorerie. Comme Landmade, ils ont une boutique en ligne et une boutique physique, mais à Paris pour le coup… c’est un peu plus près de chez toi ;-).
Merci pour l’idée ! Je cherche rien de spécial, juste une brosse à vaisselle toute bête sans plastoc (et qui ne perde pas ses poils), mais apparemment, c’est une perle rare, car je n’en trouve pas !!!
pour la brosse à vaisselle, j’ai aussi une adresse à Lyon et une autre à Munster (Alsace), si ça peut vous servir … j’espère que vous trouverez votre brosse !
j’ai beaucoup aimé le passage de l’entrevue qui dit qu’il n’y a pas d’article idéal !
Merci pour l’info 🙂
En lisant un magazine, j’ai découvert une interview de Tara Button, « founder of buymeonce.com, who shares her vision for helping us find products that are made to last a lifetime ».
La démarche est semblable à celle de Landmade. Elle a écrit un livre qui s’appelle « a life less throwaway » (que je n’ai pas lu), et a aussi un site personnel.
Bonjour Natasha,
Landmade est une boutique où je m’approvisionne souvent, les articles sont toujours de bonne qualité.
J’ ai acheté quatre petites serviettes de toilettes en lin ( je suis passée par ton lien affilié ), elles sont très agréables à utiliser car elles sont absorbantes tout en étant peu épaisses et rapides à sécher, elles prennent moins de place dans la valise et dans le lave-linge, quand j’aurai le buget je commanderai des serviettes de bain, j’ai lu que tu en avais une, te rappelles-tu si tu as le moyen modèle ( 70×130 cm ) ou le grand modèle ( 95×180 cm ) ? Le grand modèle me paraît immense .
Je te remercie ( si tu as le temps de me répondre entre deux tétées! )
Bonjour Isabelle,
La grande serviette est très grande en effet, mais l’autre serait trop petite pour le corps – elle nous sert d’essuie-mains 🙂.
Hello Natasha,
En ce moment sur Landmade les serviettes de bain en lin blanches avec un liseré bleu sont en promotion (petit, moyen et grand modèle), j’en ai commandées via ton lien affilié, c’est intéressant pour s’équiper, je n’utilise désormais plus que des serviettes de bain et de plage en lin découvertes chez échos verts.
Bonne rentrée !
Bonsoir Natasha, j’ai reçu aujourd’hui l’étendoir à linge commandé par ton lien affilié. J’espère que tu recevras bien ta part car on n’a pas d’info quand on passe la commande. En tous cas, je le trouve superbe et je viens d’y étendre ma première lessive !! Ils m’ont envoyé un flyer présentant « l’épicerie ordinaire » qui a l’air de vendre de bons produits. Merci pour ton blog !
Bonjour Marie ! Ça me fait plaisir de savoir que l’étendoir te plaît ! J’espère que tu en seras aussi satisfaite que nous sur le long-terme. En tout cas, merci beaucoup d’avoir pensé à passer par mon lien affilié. Et les produits de l’Épicerie Ordinaire que j’ai pu tester jusqu’à présent sont délicieux (à part les chips que j’ai trouvée sans intérêt personnellement !). Belle journée à toi.
Voilà ma première commande passée chez Landmade !
Depuis le temps que j’ai découvert cette jolie boutique via ce blog, l’occasion d’un achat conséquent a fini par se présenter : des couettes. Comme pour tout achat, j’ai longuement recherché en amont des possibilités d’achat d’occasion, ai comparé différents sites, les qualités et défauts de chaque matière, les recommandations…
Bref, un long cheminement de plusieurs semaines au bout duquel je me suis décidée… mais en manquant d’oublier le lien affilié ! Cela m’est revenu in extremis et je m’en réjouis, car c’est une occasion de remercier Natasha autrement que par des mots 🙂
Merci beaucoup d’avoir pensé à passer par mon lien affilié pour votre commande Marie-Annick ! J’espère que vous serez entièrement satisfaite de vos couettes 🙂