Une cuisine ou la poubelle serait superflue puisqu’on n’y produirait aucun déchet. Une cuisine qui ne contiendrait qu’un minimum d’appareils, d’ustensiles, de récipients et de vaisselle en matériaux sains, réutilisables, durables et biodégradables. Une cuisine où l’on mangerait des aliments produits localement, dans le respect de l’environnement et des êtres vivants. Voilà de quoi serait constitué ma cuisine idéale.
La cuisine est certainement la pièce dans laquelle j’ai changé le plus d’habitudes ces dernières années : je privilégie les emballages réutilisables sans plastique ni aluminium, j’achète en vrac quand cela est possible, je consomme des fruits et légumes de saison et en majorité locaux, j’ai adopté plusieurs astuces pour éviter le gaspillage d’eau, de nourriture et d’énergie, je cuisine bio et végétalien, je composte et j’utilise un maximum d’alternatives zéro déchet.
Pourtant, je suis encore loin de ma cuisine idéale ! Un idéal que je ne n’atteindrai peut-être jamais ou en tous cas pas de si tôt tant il me semble utopique à l’heure et dans mon contexte actuels. Néanmoins, cela ne m’empêche pas de faire de mon mieux pour m’en rapprocher jour après jour…
L’éco-défi de mars, Vers une cuisine éco-éthique et minimaliste, m’a donc permis de faire l’état des lieux de ma cuisine, d’identifier les aspects que je pouvais améliorer sur le court et le long terme, de me renseigner et de réfléchir aux alternatives. Je vous propose aujourd’hui de découvrir mon bilan personnel de cet éco-défi, ainsi que celui de 3 autres lectrices y ayant participé.
Mon bilan
Cet éco-défi a d’abord été pour moi l’opportunité de prendre le temps de m’informer et de trouver des réponses aux questions que je me posais depuis longtemps.
Ainsi, je me suis renseignée sur la durabilité et la toxicité des différents matériaux en cuisine et j’ai trouvé cet article de Clea cuisine très instructif. Du coup, je me suis équipée d’une poêle avec un revêtement en céramique et quand mes casseroles en Téflon seront usées je les remplacerai certainement par des modèles en Inox. Tout comme pour les boîtes en plastique que j’ai gardées et que j’utilise pour stocker des aliments froids ou divers objets, je ne remplacerai ni ne jetterai mes casseroles tant qu’elles ne sont pas abîmées – le contraire serait pour moi du gaspillage. En plus, investir dans une nouvelle batterie de cuisine écologique demande de sacrées économies alors chaque chose en son temps !
Pour poursuivre ma quête de réduction des déchets, j’ai également pris le temps de chercher des alternatives à certains aliments que nous continuions jusque-là d’acheter dans des emballages non-réutilisables. Dorénavant, Mister Vert achète son yaourt dans des bocaux en verre consignés auprès d’un petit producteur local et j’ai trouvé une maraîchère qui accepterait de remplir mes propres bocaux avec ses olives, tomates séchées etc. J’ai l’intention de me fabriquer de petits sacs à vrac pour pouvoir également acheter fruits secs, oléagineux et herbes en vrac sur le marché. Etant donné que c’est le seul endroit où l’on peut acheter en vrac là où je vis, j’aimerais m’organiser pour profiter au mieux des quelques options qui existent.
Pour faire la vaisselle, une généreuse lectrice du blog m’a fabriqué et envoyé des Tawashis (photo ci-dessus). Ainsi, je devrais maintenant pouvoir éliminer les éponges à vaisselle jetables. Il me reste néanmoins encore à trouver une alternative écologique et sans plastique au liquide vaisselle ; je n’ai pour le moment pas testé de recette maison efficace ou qui ne soit pas constituée d’ingrédients bruts emballés dans du plastique. J’aimerais bien essayer d’utiliser simplement un bloc de savon de Marseille.
Concernant l’alimentation, j’ai établi la liste de mes essentiels et décidé de limiter la diversité d’aliments que je stocke. De ce fait, j’ai 4-5 basics dans chaque catégorie (farines, légumineuses, céréales etc.) que je renouvelle au fur et à mesure que mes bocaux se vident, et puis 1 ou 2 extras que je fais tourner une fois le stock épuisé. Ainsi mes placards ne débordent pas d’innombrables paquets à peine entamés, je vois clairement ce que j’ai donc rien ne se gaspille et en même temps j’agrémente mon garde-manger de nouveautés de manière régulière.
Du côté de la vaisselle, des ustensiles et des plats, j’ai quelques extras. Des extras que Mister Vert considère indispensables… alors je fais avec. Mais notre espace de stockage en cuisine étant limité et plein, je souhaite vraiment faire en sorte d’appliquer la règle “un qui rentre, un qui sort” pour chaque nouvel objet culinaire.
Dans les semaines et mois à venir, j’aimerais accorder plus de temps et d’attention aux aspects suivants : faire le diagnostique de nos différents déchets pour les réduire davantage, me renseigner sur les coopératives alimentaires locales afin d’explorer d’autres modes d’approvisionnement, et progresser dans nos projets de potager de balcon et d’intérieur. J’aimerais également m’organiser pour faire moi-même et stocker certains produits que nous achetons encore tous prêts en dehors de l’été (coulis de tomates, confiture de fraises…). Et tant d’autres petites choses encore… Mais je crois que c’est déjà pas mal pour le moment !
Découvrez à présent le bilan de Cécile, Marion et Myriam – merci à chacune d’avoir pris le temps de partager vos réflexions.
Cécile du blog Au fil du chemin vert
Le défi m’a aidé à structurer ma démarche et à y v voir plus clair dans ma cuisine. J’ai d’abord réalisé que la base d’une cuisine saine et aussi moindre déchet, était le fait maison– j’ai donc cherché de nouvelles recettes. Pourtant, avant cet éco-défi, je n’étais pas branchée cuisine et j’optais pour la rapidité- mais ça c’était avant ! Mon mari s’est également pris au jeu du fait maison donc c’est devenu un moment de partage et de plaisir. En plus c’est économique !
J’ai même appris à mieux me servir de certains ustensiles/ appareils ménagers qui me facilitent la tache. Par contre j’ai mis à la décharge ceux faits de matériaux nocifs et vendu ceux que je n’utilisais pas ou que j’avais en double. Ma cuisine est mieux organisée, plus pratique, plus esthétique, les bocaux « poussent sur les étagères et placards » et monsieur trouve ça super !
J’ai aussi appris à mieux connaître les aliments et leur propriétés pour la santé, et fait mien le dicton « la santé est dans l’assiette ». Cette réflexion m’a rapprochée du local, par souci économique d’abord, mais aussi par souci éthique. À travers les échanges dans le groupe Facebook, j’ai pris pleinement conscience de l’ampleur des dégâts des élevages industriels ! Ne souhaitant pas devenir végétarienne pour le moment, j’ai décidé d’acheter de la viande auprès de producteurs locaux prenant soin de leurs animaux.
Dans ma quête du local, je me suis rendue compte que les options étaient limitées à Paris- je suis éloignée des jardins de récoltes et de cueillettes, il y a peu de marchés de producteurs à prix abordables et pas tant de vrac que ça ! Je me suis donc rabattu sur des formules d’achats groupés, telle que La Ruche qui dit Oui que je fréquentais déjà un peu et je vais me renseigner sur les AMAP même s’il paraît qu’il y a des listes d’attente à Paris. En outre, l’article de Natasha au sujet de l’alimentation bio et locale, m’a fait réaliser que le bio n’était pas forcément éthique et qu’il valait mieux privilégier le local (régional ou français) dans certains cas.
Pour la suite, je souhaiterais cuisiner des produits maison plus élaborés : yaourt, gnocchi, conserves, sauces, soupes, smoothies et autres aliments plus « techniques ». J’ai également l’intention d’acheter plus de produits en vrac et de m’informer sur l’alimentation végé pour cuisiner davantage de plats équilibrés sans viande.
Marion
La vraie difficulté pour moi c’est de ne pas faire exploser mon budget alimentation en achetant tout bio. Donc, pour ce mois d’avril, j’ai commencé par 50% de bio (Biocoop, grandes enseignes et marchés locaux) et j’ai réussi à garder mon budget alimentation stable, par contre il est vrai que je peux compter sur du bio gratuit (glanage de plantes comestibles sauvages ). N’étant pas du tout cuisinière, ma principale difficulté reste l’élaboration de repas variés et innovants. Pour le mois de mai, faut que je potasse ça : des recettes bio végétariennes nouvelles.
Myriam
Je me suis débarrassée de l’inutile sans renoncer à mon confort. Là où j’ai échoué c’est très terre à terre : la salade fane vite dans des sacs en tissus, même au frigo. Pour l’instant, je suis donc revenue aux sacs plastiques. J’ai pris conscience de la quantité de déchets produits et à quel point il est difficile de ne pas les laisser entrer chez soi. J’essaie d’acheter en vrac ou dans des contenants en verre désormais. Mon objectif : poursuivre dans cette voie et utiliser le moins possible de plastique pour l’alimentaire. En alimentation, déjà végétalienne, j’essaie maintenant de manger local le plus possible. Aventure enrichissante et amusante que cet éco-défi et ce que j’ai lu sur le blog ou dans le groupe Facebook me font me sentir moins seule dans cette prise de conscience. 🙂 Un grand merci à toi, Natasha, pour tous tes articles et tes liens vers d’autres sites tous très instructifs.
Merci à tous ceux/ toutes celles qui ont enrichi cet éco-défi grâce à leurs partages, réflexions et astuces. Vous étiez près de 800 inscrit-e-s, un record !
Merci d’avoir publié mon bilan pour illustrer ton article 🙂
Je t’en prie ! Cela me fait tellement plaisir de savoir ce que chaque éco-défi a pu apporter aux participant-e-s… alors merci à toi d’avoir pris le temps de partager tes réflexions 🙂
Bonjour Myriam,
Petite astuce pour que la salade ne fane pas et pour abolir les sacs plastiques. Il faut la mettre à tremper dans un saladier remplit d’eau.
Belle journée
Floriane
Merci pour l’astuce Floriane 🙂 Perso, j’emballe les feuille lavées et séchées dans un linge en coton propre et elles se gardent très bien comme ça dans le bac à légumes.
Prochain défi: instaurer le compostage, continuer à éliminer le plastique et les matières toxiques et cuisiner +++ !
Merci Natasha et les autres participantes pour le partage de vos expériences… c’est encourageant ! 🙂
Bon courage pour la suite Céline 🙂
Merci Natasha ! 😉
J’ai beaucoup aimé cet article. J’ai l’avantage de ne pas avoir encore mon propre logement, même si c’est sans doute pour bientôt, et ayant déjà eu cette prise de conscience écologique, je vais pouvoir limiter dès le début l’entrée de choses inutiles dans ma cuisine (et ailleurs!). En particulier, je pense à la vaisselle: avoir 8 couverts complets pour chaque type d’ustensiles, parce qu’on pense à quand on va recevoir, mais qu’au quotidien on est deux, je trouve ça inutile. Pour des repas organisés 2-3 fois par an, il existe de la vaisselle écologique compostable par exemple.
En effet, ça aide d’avoir pris ces bonnes habitudes avant d’emménager dans son propre chez soi ! Personnellement je reçois du monde presque toutes les semaines donc cela me semble être plus écolo-écono d’avoir plus de vaisselle réutilisable à portée de main. Sinon, je préfèrerais emprunter de la vaisselle aux voisins par exemple plutôt que d’opter pour une option jetable car même si elle est compostable, à mes yeux, ça reste un déchet à usage unique ayant nécessité des ressources énergétiques et des dépenses qui peuvent être évités dans certains cas (encore faut-il avoir des voisins et que ces derniers soient prêts à prêter leur vaisselle bien sûr !).
merci pour cet article et pour le lien vers les tawashi… je viens de réaliser mon premier que je vais tester aujourd’hui. Pour ma vaisselle j’utilise du marc de café. C’est très efficace sur tout ce qui est céramique, inox et verre, un peu moins sur le plastique. Cela dégraisse et il y a aussi un côté un peu abrasif doux. Je fais beaucoup de vaisselle (pas de lave-vaisselle) et la plupart du temps je n’utilise que mes mains avec du marc de café…sauf quand c’est trop accroché où j’utilise le côté grattant de l’éponge… J’ai testé le savon de Marseille mais je n’ai pas été convaincue…
bonne journée
Merci pour tes astuces et ton avis ; c’est la première fois que j’entends parler du marc de café pour la vaisselle !
J’aimerai bien moi aussi avoir unnpotager sur mon balcon! On a commence avec les herbes aromatiques. Il faut que je m’organise pour aller chercher du terreau et des pots (sans voiture et avec un enfant, pas toujours facile). Merci pour ce beau bilan!
En effet, créer son potager c’est toute une organisation quand on démarre ! On a aussi commencé par les herbes aromatiques et bientôt les plants de tomates… Nous n’avons pas de voiture non plus mais on y arrive 🙂
Merci pour cet article qui permet de voir ce que font les autres et surtout comment ! Je partage pas mal de vos préoccupations mais j’y vais aussi à mon rythme même si depuis le début de l’année j’ai fait plusieurs changementt au niveau de la cuisine et alimentation : 2 tournées de yaourts maison, plus d’achat de laitage sauf le fromage blanc, limitation des achats comme les goûters emballés…. le moins possible de produits emballés ou dans des bouteilles en plastiques, remplacés par une ou deux gourdes en inox de chez nature et découverte. des petits plats maison (ça a toujours été) et de plus en plus de courses en vrac chez day by day ou au marché. Je fais mes sacs en tissus et j’arrive là bas avec mes bocaux ce qui est très pratique pour le rangement.
Pour le liquide vaisselle. Je continue d’en acheter mais je recharge le liquide en vrac. Ca résoud une partie du problème pas la totalité.
Les choses évoluent, et nous aussi petit à petit.
A bientôt pour un prochain article.
C’est super de trouver du liquide vaisselle en vrac ; c’est ce que j’utilisais au Canada mais malheureusement rien de tel où je vis à présent ;-( Bon courage pour la suite !
Quels bilans, bravo !
Dans notre démarche qui débute, c’est vrai que la cuisine est le lieu pour lequel il est facile de voir nos avancées. C’est encourageant
A bientot
Merci, bon courage à toi et à ta famille pour la suite !
Je recherche une alternative zéro déchet à l’éponge en inox pour enlever les tâches tenaces. On m’a parlé des coquilles d’oeuf mais comme j’essaie d’être végé c’est no way. As-tu des idées? Qu’utilises tu contre ces tâches incrustées?
Pour le moment j’utilise une éponge classique, mais pas très écologique malheureusement…