En début d’année, je n’allais pas très bien. Lorsque je vous ai fait part de cela à demi-mot, nombre de personnes ont supposé que c’était à cause de l’hiver et ont voulu me rassurer en me rappelant l’arrivée imminente du printemps. Il y a quelques semaines, l’une d’entre vous m’a même envoyé un mail faisant allusion à cette période et me suggérant de partager mes astuces pour ne pas appréhender et mieux supporter la dureté de cette saison grise et froide… En réalité, mon mal-être de début d’année n’avait rien à voir avec le temps. Il semblerait toutefois que beaucoup de personnes aient du mal à vivre pleinement l’hiver jusqu’au bout. Sur d’autres blogs et sur les réseaux sociaux en particulier, j’ai pu lire l’impatience de certain·es de voir l’hiver se terminer et le printemps pointer le bout de son nez. Personnellement, l’hiver ne m’a jamais paru trop long et je l’ai toujours autant aimé que le printemps, que l’été et que l’automne. J’apprécie d’ailleurs d’avoir toujours vécu dans des régions du monde où s’enchaînent quatre saisons bien distinctes et je pense que j’aurais du mal à vivre dans un endroit sans grandes variations climatiques.
Malgré mon très grand besoin de stabilité et de routine, j’ai besoin de voir et de sentir la nature évoluer autour de moi pour avancer à mon tour. Chaque nouvelle saison est comme un tremplin, une promesse de renouveau, une occasion de me (re)connecter à et d’éveiller une autre partie de moi-même. Les changements de saison sont aussi et surtout pour moi un rappel du lien qui m’unit à la nature tant je perçois l’impact de chacune d’elle sur mon rythme, mes priorités, mon sommeil, mon alimentation, mes aspirations. Même si nous vivons dans une société où nos impératifs quotidiens nous permettent rarement d’être en phase avec les saisons – ce qui est fort regrettable et influence indéniablement notre bien-être -, j’essaye, autant que possible, d’adapter mon rythme, mes activités et mes projets à chaque nouvelle période de l’année. Avec le temps, j’ai aussi appris à identifier ce qui me plaisait le plus comme le moins à chaque saison et ce dont j’avais besoin pour accueillir avec joie le printemps, l’été, l’automne et l’hiver afin d’en profiter pleinement. Ainsi, je vis chaque saison en pleine conscience, reconnaissante de ce que chacune d’entre elles peut m’apporter et me permettre d’accomplir. Cela ne veut bien évidemment pas dire que j’aime tout de chaque saison, mais simplement que je me prépare à en tirer le meilleur.
Dans la suite de cet article, je vous propose de découvrir, pour chaque saison, la liste (non exhaustive) des petites choses qui me déplaisent et la manière dont j’essaie de les surpasser, celles que j’aime particulièrement et enfin celles dont j’aimerais pouvoir profiter un jour sur le court ou sur le long terme (cette idée de liste « je n’aime pas / j’aime / j’aimerais » m’a été inspirée par Natacha Birds). Bien que très personnel, j’espère que ce partage sur ma manière d’accueillir le printemps, l’été, l’automne et l’hiver vous donnera quelques pistes de réflexion et idées concrètes pour apprécier chacune de ces saisons à votre façon.
Je n’aime pas le retour de mes allergies au pollen, alors j’emporte mes plus beaux mouchoirs avec moi. Je n’aime pas le manque de diversité de fruits et légumes sur les étals des producteur·rices locaux·ales au début du printemps mais je m’efforce de voir cela comme une opportunité de booster ma créativité en cuisine. Je n’aime pas les magasins qui transforment la St-Valentin et Pâques en fêtes commerciales alors je les évite autant que possible.
J’aime fêter mon anniversaire, en famille et entre ami·es, avec plein de bonnes choses à manger dont un beau gâteau au chocolat. J’aime le fait qu’il ne se passe pas une semaine sans un nouvel anniversaire à célébrer dans mon entourage. J’aime cuisiner des asperges rôties, du pesto à l’ail des ours, et des tartes à la rhubarbe et à la fraise. J’aime observer les bourgeons fleurir au fil des jours et des semaines sur le chemin du travail. J’aime observer les canards et les hérons de retour sur la rivière Dreisam. J’aime pouvoir faire cours sur l’herbe au soleil. J’aime l’abondance de plantes sauvages comestibles que je parviens à identifier. J’aime prendre une semaine de vacances pour partir à la découverte d’un nouvel endroit. J’aime partir au travail et rentrer à la maison alors qu’il fait déjà / encore jour. J’aime commencer à planifier nos vacances d’été. J’aime cette sensation d’accomplissement et de satisfaction que je ressens alors que je vois une année scolaire de plus se terminer. J’aime planter et récolter nos premiers radis de la saison. J’aime pouvoir ranger mes gants et mon bonnet. J’aime tous ces ponts sur le calendrier français qui permettent à nos proches de venir nous rendre visite.
J’aimerais développer davantage mes connaissances sur la cueillette des plantes sauvages comestibles pour en récolter et en cuisiner plus régulièrement. J’aimerais me balader sur ce fameux chemin de la région bordé de cerisiers alors qu’ils sont en fleurs. J’aimerais réussir à faire mes propres semis.
Je n’aime pas les endroits climatisés alors je sors toujours avec un gilet et un petit foulard dans mon sac. Je n’aime pas tous les déchets générés par les BBQ et les pique-niques au bord de la rivière et ailleurs, mais je suis reconnaissante envers les associations et les bénévoles qui nettoient régulièrement ces endroits. Je n’aime pas ne pas pouvoir allumer mon four tant il fait chaud mais je me dis que c’est pas plus mal car ça permet d’économiser de l’énergie !
J’aime me poser pour boire un verre en terrasse. J’aime cueillir des fruits rouges. J’aime pouvoir manger sur notre terrasse. J’aime pique-niquer. J’aime préparer des brochettes de tofu pour les BBQ. J’aime pouvoir organiser mes journées de travail comme je le souhaite. J’aime pouvoir démarrer mes journées en allant nager. J’aime nager dans les lacs. J’aime faire mon gâteau au chocolat, à l’amande et à la courgette. J’aime pouvoir m’habiller en quelques secondes en enfilant une simple robe. J’aime l’abondance de fruits, légumes, aromates et de couleurs sur les étals du marché. J’aime sortir avec ma maman à Grenoble ou avec J. à Freiburg, juste pour aller manger une glace. J’aime la fête d’été annuelle qu’on organise avec nos voisin·es dans la cour de notre logement coopératif. J’aime pouvoir récolter quelques fruits, légumes et aromates cultivés dans notre petit potager. J’aime observer les insectes à travers les fleurs. J’aime entamer mon nouvel agenda.
J’aimerais faire un voyage à vélo. J’aimerais découvrir d’autres lacs de ma région où il fait bon se baigner. J’aimerais aller au Vegan Surf Camp et au festival de musique écolo A summer’s tale.
Je n’aime pas sortir sous la pluie, alors je me suis équipée de jolies bottes fleuries et d’un beau manteau imperméable bleu que j’ai plaisir à enfiler et qui me gardent bien au sec par ce temps-là. Je n’aime pas l’invasion – précoce et surabondante – de messages, de publicités et de promotions de Noël alors j’essaye de les éviter. Je n’aime pas les nombreuses échéances au lycée où je travaille alors j’adoucis certaines tâches en allant travailler dans mon café préféré, avec une bonne tasse de chaï latte et une part de gâteau à la carotte.
J’aime l’odeur du vin chaud au marché de Noël. J’aime organiser notre traditionnel goûter de Noël entre ami·es à la maison. J’aime acheter les premières courges de la saison, cuisiner toutes sortes de champignons et imaginer de nouveaux desserts à base de poires et de chocolat. J’aime retrouver mon porridge du petit déjeuner. J’aime casser des noix de Grenoble. J’aime observer la couleur changeante des feuilles des arbres au fil des semaines sur le chemin du travail. J’aime l’arrivée de nouvelles saisons de nos séries préférées. J’aime me blottir sous la couette sur le canapé, pour lire un livre, travailler sur mon ordinateur ou regarder un film / une série.
J’aimerais aller cueillir des champignons en forêt. J’aimerais faire du beurre de pomme et du beurre de poire. J’aimerais faire un joli calendrier de l’Avent pour J.
Je n’aime pas la surconsommation, le gaspillage, la cruauté et les déchets générés par les fêtes, alors j’évite les magasins, je partage des idées pour un Noël plus humain et écologique sur le blog et je suis reconnaissante d’avoir une famille qui vit Noël dans la plus grande simplicité. Je n’aime pas le froid qui me fait trembler et me paralyse alors je me suis équipée de vêtements et d’accessoires bien chauds pour me couvrir de la tête aux pieds lors des sorties et je me balade avec une bouillote, un gilet bien douillet, des chaussettes de ski et des chaussons bien rembourrés à la maison. Je n’aime pas avoir les lèvres gercées et les mains asséchées par le froid alors j’ai toujours de quoi les hydrater sur moi.
J’aime l’invitation à se réfugier chez soi que nous offrent les journées courtes et froides. J’aime l’atmosphère sereine des grands jours de froid, propices à la réflexion, à la lecture et à l’écriture. J’aime les veloutés de courges bien crémeux, les choux de Bruxelles rôtis et les salades de mâche. J’aime le calme qui règne sur le marché. J’aime prendre le temps d’envoyer mes vœux de nouvel an à ma famille et à mes ami·es. J’aime déguster les stews bien chauds et réconfortants préparés par J. J’aime rentrer dans la chaleur de notre cocon après une journée passée dehors. J’aime me préparer un lait doré ou un chocolat chaud pour le goûter. J’aime ne pas avoir à me soucier du regard des autres sur mes jambes non épilées. J’aime emporter mon thermos rempli d’infusion au travail. J’aime préparer plein de gourmandises à offrir. J’aime emballer les cadeaux sans papier cadeau. J’aime écouter le bruit de mes pas et observer mes empreintes dans la neige.
J’aimerais profiter de la neige en forêt noire pour faire des balades en raquettes et en ski de fond. J’aimerais passer Noël en tout petit comité dans un chalet autour d’un poêle et d’un repas 100 % végétal.
