Ce ne sont pas les articles ni les vidéos à ce sujet qui manquent sur la toile : l’on parle de plus en plus de l’implication éthique et de l’impact écologique et sanitaire de la consommation de tous types de viandes et de produits d’animaux et les sites comme L214 Ethique et Animaux sont d’excellentes sources d’information. Néanmoins, c’est un sujet si vaste et tellement complexe que pour en faire le tour de manière assidue et apporter à ces problématiques toute l’attention qu’elles méritent, rien ne vaut quelques livres bien documentés !
Après vous avoir présenté Manifeste pour les animaux et Plaidoyer pour les animaux, qui parlent de la relation entre les êtres humains et les animaux dans différents contextes, je vous présente aujourd’hui 3 autres livres sur le même thème mais bien différents malgré tout. Ceux-ci traitent plus spécifiquement et en détail de l’exploitation des animaux dont la chair et les sous-produits finissent dans notre assiette…
No steak par Aymeric Caron
À travers les 8 chapitres principaux de No Steak, Aymeric Caron nous présente les innombrables raisons pour lesquelles la consommation de la viande est problématique, tant sur le plan éthique qu’écologique :
- Raison n°1 : parce que la viande détruit la planète
- Raison n°2 : parce que nous sommes incohérents avec les animaux
- Raison n°3 : parce que l’on assume pas la mort de l’animal qu’on mange
- Raison n°4 : parce que l’amour de la viande est culturel, pas naturel
- Raison n°5 : parce que nous n’avons pas besoin de viande pour vivre
- Raison n° 6 : parce que les animaux que nous mangeons nous ressemblent
- Raison n°7 : parce que la morale nous commande d’arrêter la viande
- Raison n°8 : parce que le végétarisme est moderne depuis des millénaires
Grâce au partage d’anecdotes et de réflexions personnelles, à la description du fonctionnement des élevages industriels, à des références culturelles, scientifiques et d’études variées, Aymeric Caron nous pousse à réfléchir à notre rapport à la viande et à l’urgence de remettre nos choix alimentaires en question.
J’ai beaucoup aimé la manière dont l’auteur a choisi de traiter ce vaste sujet, avec de petites pointes d’humour bien placées et un juste équilibre entre les chiffres, la description des faits et les réflexions personnelles.
La révolution végétarienne par Thomas Lepeltier
En 4 chapitres aussi denses que clairs et succincts, Thomas Lepeltier fait principalement le tour des problématiques éthiques liées à la consommation de viande et de produits d’animaux :
- Chapitre 1 – Ces bêtes qu’on abat
- Chapitre 2 – Tuer humainement !
- Chapitre 3 – L’animal est une personne
- Chapitre 4 – La litanie des excuses
À travers chaque ligne, il met l’emphase sur la violence et la cruauté ainsi que sur le manque de morale et l’hypocrisie que la consommation de viande et de produits d’animaux impliquent. Il ne mâche pas ses mots et n’omet aucun détail du calvaire enduré par différents animaux d’élevage, depuis leur naissance jusqu’à leur abattage. Il fait également des références historiques, philosophiques et scientifiques qui poussent la réflexion plus loin.
J’ai apprécié son approche franche et directe qui, même si elle peut en vexer ou en choquer certains, a le mérite de mettre en avant les faits, ce qu’ils impliquent et ce qu’ils disent de notre société de (sur)consommation.
Faut-il manger des animaux ? par Jonathan Safran Foer
Jonathan Safran Foer aborde les problématiques liées à la consommation de viande d’un point de vue très personnel. Son ouvrage est en fait le reflet de l’enquête qu’il a décidé de mener aux USA, le jour où il est devenu papa. Cette nouvelle responsabilité l’a motivé à vouloir en savoir plus sur ce qu’il allait donner à manger à son enfant. Les chapitres du livre sont donc organisés autour de pistes de réflexions et de découvertes très personnelles :
- Histoires
- Tout ou rien ou quelque chose d’autre
- Mots / Signification
- Cacher / Chercher
- Influence / Mutisme
- Tranches de paradis / Tas de merde
- Je sais
- Histoire
L’auteur accorde une place importante à l’analyse des traditions culturelles et familiales et à leur impact sur nos choix et préférences alimentaires. Il inclut également le témoignage de plusieurs personnes exploitant des animaux ou engagées dans la protection animale qu’il a rencontrées au fil de ses recherches. Son récit nous permet d’en apprendre plus sur les horreurs des élevages industriels ainsi que sur les complexités sociales du végéta*isme.
J’ai beaucoup aimé l’approche très personnelle de l’auteur et le fait qu’il se penche sur l’historique des élevages industriels ainsi que sur les problèmes sanitaires dont ces derniers sont responsables- des thèmes peu développés ailleurs.
Bien qu’ils traitent tous du même thème, aucune de ces lectures ne m’a semblé répétitive car chaque auteur parle de la production et de la consommation de viande d’un point de vue différent. Ainsi, ils apportent chacun de nouvelles informations et pistes de réflexion qui rendent ces 3 livres très complémentaires à mon sens.
Merci pour cet article. J’ai lu avec intérêt « Faut-il manger des animaux ». Son approche journalistique mais aussi personnelle, en posant des questions mais en nous laissant le choix de la réponse m’ont beaucoup plu. J’avais déjà fait ma démarche vers le végétarisme et son livre m’a décidée à passer au véganisme. Je vais me procurer les 2 autres.
J’espère que les 2 autres t’inspireront autant 🙂
je suis végétarienne depuis 2ans 3/4 et intolérante aux protéines de lait animal depuis un peu plus de 3ans, je viens de finir « No Steak », j’avais lu juste avant « la révolution végétarienne » 2 très bons livres qui n’ont fait que me conforter dans mes choix alimentaire 🙂
Comme toi j’ai lu ces 2 livres après avoir décidé de ne plus manger d’animaux et ils n’ont fait que conforter mon choix 🙂
Une chouette revue littéraire ! 🙂
Je me demandais un peu à quel public tu réserverais chacun de ces opus ? J’aimerais bien avoir une ou l’autre idée pour offrir un regard sur le monde l’élevage à quelqu’un qui y porterait un intérêt mais parfois un livre peut manquer sa cible simplement car il ne faisait rien raisonner chez la personne.
Par exemple, »Faut-il manger les animaux? » convient bien je trouve pour les pragmatiques, adeptes des références bibliographiques et d’une enquête bien ficelée !
Merci pour ce partage !
C’est difficile de dire à quel genre de public plaira ce genre de livre car je pense que comme pour chaque lecture de ce genre, il faut avant tout savoir faire preuve d’une certaine ouverture d’esprit, pour reconnaître que même si on n’est pas d’accord avec le raisonnement et l’approche de l’auteur, on ne peut dénier la vérité et l’atrocité des faits qu’il décrit. Je pense qu’une personne déjà très critique du végétarisme ou pleine de préjugés par rapport aux végéta*iens et végans n’appréciera peut-être pas le ton moralisateur et plein de jugements de Lepeltier. Par contre, ce livre plaira aux personnes qui veulent juste en venir aux faits. Aymeric Caron est moins radical dans son approche et prendre davantage le temps d’expliquer, de questionner… Ce livre-là plaira donc davantage aux personnes qui aiment lire des histoires et même si elles sont sceptiques je pense que ce livre peut les amener à réfléchir à leur consommation de viande en douceur.
Super, merci Natasha 🙂
Je beaucoup aimé le livre de Safran Foer pour la même raison que toi: ce récit personnelle est prenant et ce laisse lire tout en amenant des réflexions rationnelles qui nous ouvrent réellement les yeux… C’est un des livres qui m’a le plus marqué dans mon évolution alimentaire… Les deux autres me tentent bien aussi. Ils me semblent être de bonnes lectures pour le prochain été… Histoire d’avoir toujours plus à dire à ceux avec qui je discute! 🙂
En effet, je trouve que d’avoir lu plusieurs ouvrages à ce sujet permet d’offrir plusieurs exemples et pistes de réflexions permettant de nourrir les discussions sur ce thème si délicat 🙂
J’ai commencé à lire « faut-il manger les animaux ? », et le livre de Caron me fait de l’oeil depuis environ un mois. J’attends d’avoir les fonds, huhu. En tout cas j’apprécie que de plus en plus l’on puisse lire un peu partout des choses sur les animaux, sur la nutrition, etc. On peut apprendre des choses, varier les points de vue pour se faire le sien propre de manière critique.
En effet la diversité des points de vue est fort appréciable, surtout à ce sujet !
J’ai lu il y a peu No Steak et Faut-il manger les animaux, et je les ai trouvés très intéressants. Si je trouve No Steak à mettre entre toutes les mains, simplement pour renseigner les gens autour de nous ou sensibiliser ceux qui sont susceptibles de l’être (mon papa a beaucoup aimé), le livre de Foer m’a davantage interpelée. C’est peut être dû au fait que sa réflexion est plus personnelle.
Je vais donc essayer de mettre la main sur La révolution végétarienne, moi qui cherchais d’autres livres dans la thématique, merci pour la découverte 😀
Je pense que No Steak est effectivement un livre « passe partout », destiné à un public assez large- les végé confirmés qui veulent ressourcer leur base d’arguments et de données et même les carnivores tenaces qui veulent en savoir plus sur l’impact de leur alimentation 🙂
J’avais lu « Eating Animals » quand j’avais décidé de devenir végétarienne (pour me motiver à bloc car malgré « mes résolutions » j’avais un passé de viandarde ^^) et je l’avais trouvé vraiment très bien. Pas moral, juste personnel et informatif, ils apporte des éléments qui permettent de répondre nous même à la question » faut-il manger les animaux ? » .
Ça fait un petit moment que je vois « No Steak » dans les rayons et il ne m’attirait pas plus que ça… Il a l’air pas mal en fait, tu m’as donné envie de le lire !
Si tu aimé le livre de Foer, je pense que le style de Caron te plaira aussi puisqu’il est également à la fois personnel et informatif (mais dans un tout autre genre et bien sûr le contexte est différent puisqu’il est Français).