J’ai découvert Friendly Beauty, le blog de Julie, il y a environ un an, quand je suis tombée sur sa recette végétalienne de tarte choco-mangue aux fruits rouges… Depuis, je prends plaisir à découvrir ses jolies recettes et aussi à lire ses chroniques végétariennes dans lesquelles elle partage son expérience et son ressenti par rapport à son cheminement vers le véganisme. Aujourd’hui elle nous confie ses motivations, ses espoirs et ses difficultés…
À quel moment de ta vie as-tu pris conscience des souffrances infligées aux animaux par les êtres humains ?
Je suis née dans une famille de bons vivants qui aiment la « bonne bouffe » dont la viande fait, selon eux, partie intégrante. Avec un papa boucher de métier, disons que je n’étais pas vraiment conditionnée à prendre le chemin sur lequel je trace ma vie aujourd’hui. Pire encore, le père de mon amoureux avec qui je suis depuis neuf ans, ne jure que par la chasse, sa grande passion… (Autant dire que je suis souvent la source d’une grande incompréhension pendant les repas de famille!) Mais tout ceci ne m’a pas empêché, il y a plus de 2 ans maintenant, de mettre à nu mes convictions profondes pour vivre en pleine harmonie avec ces dernières.
J’aimerais pouvoir dire quel a été l’élément déclencheur exact qui m’a amenée à prendre conscience de la maltraitance contemporaine des animaux. En réalité, je pense qu’il n’y en a pas eu, ou plutôt que celui-ci n’a pas été bref et percutant. J’ai fait 5 années de Droit et je pense qu’à force d’entendre ici et là des choses avec lesquelles je n’étais pas d’accord (notamment le fameux « juridiquement, les animaux sont des biens meuble »), j’ai été amenée tout naturellement à me renseigner plus précisément sur les problématiques actuelles des élevages en tous genres, qu’ils soient destinés à l’alimentation, à l’habillement… Petit à petit, j’ai gratté, me suis informée et j’ai ouvert les yeux jusqu’à me rendre compte de l’ampleur des atrocités infligées aux animaux dans le but de nous nourrir, de nous habiller, de nous divertir, bref de nous faire vivre. Et aujourd’hui, ce sont des choses auxquelles je ne veux plus participer.
Quel a été l’impact de cette prise de conscience sur ton quotidien ?
Cette prise de conscience ayant été progressive, son influence sur mon quotidien l’a été également. Le premier grand changement a été alimentaire. J’ai cessé petit à petit de manger de la viande (blanche d’abord, rouge ensuite), puis du poisson. J’ai également considérablement restreint ma consommation d’oeufs, de laitages et de fromages. Côté vestimentaire, même si je porte encore des chaussures en cuir acquises il y a plusieurs années, il m’est désormais impensable d’en acheter de nouvelles. Idem pour les sacs à main. Je ne porte pas non plus de laine car cette industrie est également loin d’être reluisante. Enfin, je ne mets jamais les pieds dans les zoos, les cirques ou autres parcs d’attraction avec spectacles d’animaux. Ai-je besoin de préciser pourquoi? Je ne pense pas.
Ton amoureux ne mange pas forcément végétalien ou végétarien : comment lui et toi vivez-vous cette différence au quotidien ?
Les semaines qui suivirent l’amorce de mon changement alimentaire furent assez difficiles et sources de conflits, je ne vais pas le cacher. Il faut dire que nous sommes ensemble depuis neuf ans et mine de rien, ma décision a bouleversé de nombreuses habitudes dans notre couple (finis les barbecues aux viandes caramélisées du dimanche midi en plein mois d’août, finis les plateaux de fromages accompagnés d’une bonne bouteille de vin…) Petit à petit, les disputes se sont taries d’elles mêmes et mon amoureux a fini par pleinement accepter mon changement alimentaire. De toute façon, il n’avait pas vraiment le choix puisque dans ma tête, tout était clair : je voulais aller jusqu’au bout de ma démarche et aucun effort ni aucune concession n’étaient envisageables. Je sais que c’est très dur à dire mais en gros c’était soit il acceptait, soit il me perdait.
Aujourd’hui, tout se passe merveilleusement bien. Le midi, il déjeune avec ses collègues de travail et mange donc ce qu’il souhaite. Le soir, c’est toujours moi qui fait à manger (non pas que j’y suis obligée mais j’adore ça!) et je cuisine toujours végétalien ou presque. Monsieur ne s’en plaint absolument pas et j’ai même l’impression qu’il apprécie découvrir de nouvelles saveurs, même s’il ne me le dit pas ouvertement. Je le connais très bien : il a la franchise de me dire lorsqu’il n’aime pas et s’il ne dit rien, c’est dans la poche! ^^ En revanche, s’il souhaite lui même cuisiner en se faisant un steak / frites il n’y a aucun problème de ce côté, je ne le force pas à manger comme moi. Idem lorsqu’on sort (que ce soit au restaurant ou chez des amis), il met ce qu’il veut dans son assiette. Le seul effort que je lui ai demandé de faire est celui d’arrêter de manger du foie gras parce que je ne supporte vraiment pas de le voir manger « ça » à mes côtés.
Dans tous les cas, même si on en discute peu maintenant que mon changement alimentaire est bien établi, je vois très bien que petit à petit ma démarche le sensibilise lui-même. Parfois il me questionne sur certains aliments (« mais ça alors, c’est sain ou pas? ») et il m’est même arrivée de le surprendre à tenir des propos sur le respect des animaux que j’aurais tout à fait pu tenir moi même. Et ça, ça fait du bien!

Dans l’une de tes dernières chroniques végétariennes, intitulée Ta sensibilité te perdra, on sent à quel point les souffrances infligées aux animaux te font de la peine… qu’est-ce qui apaise ta douleur et te redonne espoir dans ces moments-là ?
Je sais que certains vegan s’agacent d’êtres « réduits » à des personnes sensibles à la cause animale. Même si je suis entièrement d’accord sur le fait qu’être végétalien ou vegan va bien au delà de ça, je ne vais pas mentir : de mon côté, les souffrances infligées aux animaux sont et resteront toujours ma principale « motivation ».
Comme je l’explique dans ma chronique, le sort réservé aux animaux dans notre société de consommation actuelle m’attriste profondément. Après avoir ouvert les yeux sur toutes ces horreurs qu’ils subissent chaque jour par milliers, j’avoue avoir eu beaucoup de mal à faire face. Très sensible de nature, c’est quelque chose qui m’affecte particulièrement et pour lequel je suis susceptible de me rendre malade pendant plusieurs jours.
Honnêtement, cette douleur là, rien ne peut l’apaiser. J’essaie de l’enfouir un peu au quotidien : en ne regardant plus les informations, en me désabonnant de certaines pages dédiées à la protection des animaux et partageant des images trop violentes… Mais dans tous les cas, elle finit toujours par refaire surface à un moment ou à un autre, parfois lorsque je m’y attends le moins. Le simple fait de passer devant un poulailler industriel gigantesque me tord le ventre, de même qu’entendre des coups de fusil lors d’une balade à vélo. Dans ces cas là, j’essaie simplement de me vider la tête, de penser à autre chose, quelque chose d’heureux.
De l’espoir, j’en ai bien sûr, et les choses bougent. Doucement, mais elles bougent. Quand je lis que la consommation de viande en France a considérablement diminué ou bien qu’une récente loi a officiellement confirmé que les animaux sont désormais considérés comme des êtres « doués de sensibilité », cela me met un peu de baume au coeur, même si le chemin à parcourir est encore très long.
Outre ton blog qui permet d’éveiller les consciences sur bon nombre de problématiques éthiques liées à l’exploitation des animaux et ton mode de vie qui tend vers le véganisme, de quelles autres manières t’investis-tu dans la protection des animaux ?
C’est là que le bât blesse… Disons que mon investissement se restreint pour l’instant à des choses que je ne fais pas : manger de la viande, aller au zoo, acheter des animaux en animaleries… J’aimerais sincèrement faire des chèques à des associations ou m’investir en tant que bénévole dans une SPA mais je suis loin de rouler sur l’or et je crois que je n’en serais même pas capable. Voir tous ces animaux malheureux chaque jour me rendrait malade. C’est complètement paradoxal en réalité ! La souffrance des animaux m’a amenée à la meilleure décision que j’ai pu prendre dans ma vie (arrêter la viande et tout ce qui s’en suit) mais je ne fais rien à proprement parler pour lutter contre ce qui l’alimente. Ou disons plutôt que je lutte à mon échelle : j’essaie de sensibiliser les personnes avec lesquelles je suis amenée à parler des animaux, je signe souvent des pétitions… Néanmoins, j’espère augmenter mon « investissement » dans les prochains mois. Ayant récemment déménagé et disposant désormais d’un terrain, il est tout à fait envisageable que nous adoptions un animal et que nous nous inscrivions auprès d’une association en tant que famille d’accueil pour recueillir des animaux le temps que ceux-ci trouvent une famille qui saura prendre soin d’eux.
Pour terminer, peux-tu nous faire partager l’un de tes plus beaux souvenirs en compagnie d’un animal?
Des animaux, j’en ai eu beaucoup lorsque j’étais petite, vraiment beaucoup ! J’étais toujours très heureuse d’aller chez mon père (mes parents ont divorcé après ma naissance) car il a toujours adoré être à la tête d’une dizaine d’animaux en tous genres : chien, chat, cheval, oiseaux, rongeurs, moutons… Je crois que tout y est passé ! J’ai beaucoup de souvenirs de cette période pour laquelle je suis plutôt nostalgique.Le meilleur (même s’il est vague dans ma tête car lointain) restera celui de Princesse, un berger allemand femelle avec laquelle j’ai grandi de manière « fusionnelle » et qui m’a littéralement prise sous son aile. Impossible pour un étranger de s’approcher trop près de mon berceau sous lequel elle dormait chaque nuit (au risque pour lui de repartir avec un morceau de mollet en moins ^^). C’est toujours avec une pointe de nostalgie qu’on reparle d’elle avec mes parents. Elle avait apparemment beaucoup de respect et d’affection pour moi.

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Merci d’avoir recueilli le témoignage de Julie.
Chez moi l’envie de passer au végétarisme n’a pas marché du tout. La dispute était baucoup trop grosse, j’ai été qualifiée de dogmatique et d’hypersensible alors je ne pouvais envisager ni de rompre (mariage et vie commune de plus de dix ans) ni de m’entêter sans avoir à subir une guerre permanente entre personnes retranchées dans leur camp, tout ça pour de la « bouffe »! Alors, parce que ma moitié est une des rares personnes qui partage tant d’autres points communs sur ma vision de la vie, la volonté de végétarisme a fait chou blanc. Je fais comme je peux pour intégrer le plus possible de plats végétariens (je n’envisageais pas le végétalisme) puisque c’est moi qui fais à manger mais il y a toujours des plats avec de la viande ou du poisson. J’essaie de convaincre par petits bouts (« tu veux pas voir si le lait d’amande te convient? ») mais c’est compliqué avec une famille dont c’est la culture profonde de manger de tout et surtout de la viande et qui accepte le monde dans lequel on vit avec un certain fatalisme. Au final, je ne pense pas que certaines de nos convictions, surtout les plus extrêmes, doivent non plus nous occulter des choses positives, surtout dans le couple ou la famille. Car vivre en état de guerre permanente est impensable et je refuse de vivre avec quelqu’un qui sera frustré et malheureux en campant sur mes positions, donc on fait des concessions! C’est peut-être ça aussi vivre ensemble, sauf que dans le cas de Julie c’est monsieur qui n’a pas eu le dernier mot…
Bonne journée 🙂
très chouette article! ici nous sommes des « végétariens en semaine » depuis peu, le but étant de diminuer le plus possible notre consommation de viande sans la supprimer completement et de ne consommer en petites quantités que de la viande issue de filieres locales que nous connaissons, sans violence envers les animaux; cest un objectif, nous en sommes loin encore mais nous y travaillons! cela nous mènera peut etre à un végétarisme complet d’ailleurs…
Lorsqu’on tue un animal, il y a forcément violence. Si je vous dis que je vais vous découper en morceaux en vous respectant, vous me prendrez probablement pour un malade à interner d’urgence. Il n’y a pas de violence respectueuse. Il n’existe pas de viande bio, sauf dans la tête de ceux qui ne veulent pas savoir. Devenir végétalien, c’est très simple : il suffit de le décider … et de s’y tenir. Y compris dans un couple. L’autre n’est pas obligé de suivre.
Je vais me permettre de commenter un seul point qui attire mon attention.
Je suis moi même dans un changement d’alimentation, dans la volonté de faire plus attention à ce que je consomme que ce soit pour les animaux et plus largement la planète.. Je ne commenterai pas le couple de Julie, ça ne nous regarde pas. Et pour info : je suis Julie depuis très longtemps maintenant et elle fait partie des personnes qui m’inspirent.
La seule chose sur laquelle je tique c’est le fait que le beau père soit chasseur et que cela semble beaucoup embêter Julie…. Je peux le comprendre. Pour commencer, je n’ai absolument aucun chasseur dans ma famille, ni entourage.. Mais la chasse reste importante et est importante dans la régulation des espèces. On voit actuellement les ravages qui sont causés parce-qu’il y a de moins en moins de chasseurs et que certaines espèces prolifèrent (ex : les sangliers). Alors certes si c’est « une grande passion », c’est dérangeant. Mais la chasse reste importante.
Et malheureusement nos écolos-bobos-parisiens à la Caron qui se donnent bonne conscience en étant vegan et en roulant à vélo sont déconnectés de cette réalité.. Je ne mets pas du tout en cause Julie dans mon commentaire ! Ni les vegans et les personnes respectueuses de l’environnement – j’en fais moi même partie. Mais je rappelle ce décalage ! Bien cordialement !
Sur ce point ce n’est pas le manque de chasseurs le problème mais d’une part le fait qu’ils ont justement contribué au développement des sangliers (par la distribution de grains notamment) mais aussi que le sanglier est une espèce boudée lors de la chasse au détriment d’autres espèces bien plus en danger… Ici il y a des communes où ils se font régulièrement rappeler à l’ordre parce qu’on considère qu’ils ne font pas « leur boulot », ailleurs, il est chassé au-delà de la consommation véritable et les denrées finissent à la poubelle (quel gâchis, pas mieux que la boucherie industrielle). Et il y a aussi une autre cause, c’est le manque de prédateurs dans notre pays. Le loup étant décrié, menacé et « régulé » il ne faut pas s’étonner de la problématique des espèces dites « nuisibles ». Elles le sont de toute façon surtout pour des raisons purement financières plus que pour un réel caractère nuisible. Le loup pourrait être classé nuisible mais les troupeaux parfois attaqués sont livrés à eux-mêmes, le chien pourrait être classé lui aussi dans la mesure où là encore les attaques de troupeaux ont eu lieu. Enfin, reste l’homme, probablement le plus nuisible de tous quand on voit l’état de la planète non? 😉
Bonne journée. 🙂
Enfin, je peux laisser un commentaire ! (je ne sais pas pourquoi ça ne marchait plus pour moi depuis un moment). Merci pour ce beau témoignage de Julie, que je lis également. C’est en lisant ces lignes (et celles du premier commentaire) que je me sens très chanceuse de vivre avec quelqu’un qui partage à 100% mes convictions. Nous sommes devenus végétariens puis véganes ensemble. J’aime beaucoup l’approche de Julie qui est de ne pas pousser son homme, même si j’aurais probablement du mal à voir le mien cuisiner de la viande dans mes poêles. Vivre vegan sans donner trop de leçon paye beaucoup : maman ne jure plus que par le faux-mage aux fines herbes de Marie Laforet, la crème végétale et la levure maltée ! 🙂
Je suis quand même très heureuse aussi car même si je n’ai pas pu passer végétarienne, je fais une autre approche qui peut aussi porter ses fruits. Je pense que ça ne nous empêche pas d’avoir d’autres actions positives et bienveillantes (même si j’en vois qui vont crier à l’hypocrisie) que certains, tout en étant vegan, ne vont pas faire. Il y a mille et une façons de faire un geste pour l’autre, pour les animaux, pour la planète et aucun de nous n’est parfait. Ce n’est pas parce qu’on va à la messe et qu’on observe certains rituels qu’on est forcément « bon » ou juste et que nos actions au quotidien sont bonnes.
Je n’aime pas non plus les étiquettes et le communautarisme lié aux divers régimes alimentaires car ils font peu preuve de tolérance, un peu comme en religion. Heureusement Julie et d’autres ici montrent que c’est pas partout comme ça mais un des commentaires ci-dessus m’horripile justement car il réfute notre droit au questionnement, à la difficulté, à l’effort… D’une autre façon je trouve que si nos convictions peuvent être importantes, quand on vit à deux ou à plusieurs, s’obstiner sans tenir compte des autres est une forme d’égoïsme et de manque d’ouverture que personnellement je n’apprécie pas, on nie l’autre dans la relation et ce n’est pas ma vision de la vie ensemble. Après chacun a sa propre vision, c’est clair… 😉
Très touchant! Je me reconnais un peu dans sa super sensibilité, moi cela a été récemment avec le plastique. Je ne supporte plus de le voir partout, cela m’oppresse, me désole et c’est parfois dur de tourner la tête. La violence envers les animaux aussi me touche énormément. C’est quelque chose de tellement banalisé que cela est considéré comme normal alors que ça ne l’est pas. D’ailleurs, les vidéos d’animaux plein de vie partagés sur le groupe du défi m’ont prouvé encore une fois à quel point les animaux eux aussi ont une âme, une sensibilité et l’envie de vivre harmonieusement.
Pour moi il est primordial que l’on se reconnecte à la nature, qui est notre essence même car à vivre dans des boîte, on perd toute logique.
Je ne suis pas végan, mais mange de plus en plus végétalien, et je me rapproche de plus en plus de cet état d’esprit, même si j’émets un petit bémol que j’ai déjà exprimé ici. Ce qui est certain, c’est que j’applaudis le parcours de personnes comme Julie, qui ne lâchent pas le morceau et font les changements nécessaires pour être en accord avec leur vision de la vie. C’est beau, c’est encourageant, alors bravo !
Superbe découverte! Merci Natasha!
Je n’ai pas beaucoup de temps pour prendre activement par au défi ce mois-ci, mais je tenais tout de même à toutes vous dire merci pour tout ce que vous glisser d’amour, de douceur et de réflexions dans toutes ces histoires et témoignages!
K.
J ai découvert Julie depuis un an
C est un petit rayon de soleil dans un monde cruel
Ces valeurs sont riches en générosité , symplicité
Bref c est quelqu’un de très bien et qui ne gâche rien très rigolote dynamique
Tous les jours je regarde s il n y a pas une petite vidéo
Julie ne changeait rien ,restait comme vous êtes
Au plaisir de continuer encore un long chemin avec vous