D’aussi longtemps que je me souvienne, les discriminations entre les êtres humains m’ont toujours indignée et je n’ai jamais compris pourquoi l’on pouvait traiter les uns différemment des autres en fonction de leur couleur de peau, leur religion, leurs origines culturelles, leur milieu socio-économique, leur orientation sexuelle, leur apparence physique etc. …
Au fil du temps j’ai réalisé que ces discriminations étaient le résultat de croyances inculquées et renforcées par le contexte familial et socio-culturel dans lequel chacun·e d’entre nous évoluait. J’ai pris conscience de l’importance de creuser bien en deçà de la surface de notre comportement, pour atteindre les racines de notre esprit et décortiquer les graines qui avaient été semées au fil du temps et des expériences et qui avaient modelé nos croyances, notre manière d’agir, de penser et de raisonner.
Un jour, j’ai réalisé qu’il y avait un incroyable décalage entre la compassion et l’empathie dont je faisais preuve à certains égards et mon comportement aussi contradictoire que discriminatoire envers… les animaux. J’ai donc pris le temps de chercher à comprendre comment et pourquoi j’avais développé une certaine sensibilité envers certains et de l’indifférence envers d’autres.
Je ne me suis jamais considérée comme étant “l’amie des bêtes” et j’ai pourtant eu des raisonnements et fait des choix, très jeune, démontrant une certaine sensibilité envers leur bien-être. Je me suis toujours considérée comme étant sensible à la souffrance et respectueuse de la vie, et j’ai pourtant mis longtemps à questionner les conditions dans lesquelles certains animaux étaient exploités par l’Homme et les conséquences de cette exploitation sur leur bien-être et sur l’environnement.
Petit à petit, en revenant en arrière, en prenant le temps d’identifier mes émotions et d’analyser mes réactions, j’ai commencé à comprendre ce qui avait contribué à façonner et à changer ma perception et mon comportement vis à vis de différents animaux…
Les animaux citadins
Quand mon frère et moi étions tous jeunes, notre papa se plantait devant les vitres du balcon, Kiki dans ses bras et moi à leurs côtés, et il nous racontait l’histoire des pigeons qui s’y trouvaient. Il nous parlait de leurs périples, de leurs soucis et il leur donnait même de petits noms ! Ses histoires étaient, il faut bien l’avouer, très ennuyantes ! Néanmoins, elles ont très certainement contribué à mon sens de l’observation des animaux et m’ont permis de porter un regard attentif et bienveillant sur ces animaux citadins du quotidien si présents qu’ils en deviennent invisibles, voire dénigrés… Ainsi, j’ai toujours pris plaisir à observer les petits animaux dont on pouvait croiser le chemin en ville et je me surprends même parfois, à mon tour, à imaginer leur histoire…
Les animaux sauvages
En outre, tout au long de mon enfance, il s’est rarement passé une journée sans que mon papa n’allume la télé pour regarder un documentaire animalier. Grâce à lui, j’ai donc découvert le monde fascinant des animaux sauvages… en dehors de la ville !
Je me souviens très bien de ma toute première rencontre sauvage en milieu naturel : c’était lors d’une classe nature à l’école primaire. Un matin, au réveil, sur la falaise abrupte en face de notre campement, se baladaient agilement des chamois. J’étais ébahie par leur aisance à flâner le long de falaises aussi raides et escarpées sans perdre leur sang froid ni leur équilibre !
Par la suite, j’ai eu la chance d’observer une diversité d’espèces sauvages dans leur milieu naturel, notamment lors de mon voyage à bord du voilier Fleur de Lampaul durant lequel j’ai découvert la splendeur et la richesse du monde sous-marin. Un peu plus tard, en Tanzanie, c’est avec beaucoup d’émotions que j’ai vu de mes propres yeux ces espèces que j’avais passé mon enfance à admirer derrière un petit écran…
J’aimais observer les animaux dans leur milieu naturel, je me sentais privilégiée à chaque fois que ce bonheur m’était donné, mais il existait malgré tout une barrière entre nous : je les considérais, inconsciemment, comme faisant partie d’un autre monde.
Puis, quand je suis retournée vivre sur l’Île de Vancouver, où je croisais des biches et des ratons laveurs avant même de croiser des personnes le matin, mon rapport aux animaux sauvages a soudainement changé : il ne s’agissait plus d’espèces appartenant à un monde lointain, mais il s’agissait d’animaux dont je partageais dorénavant l’environnement… Vivre sur l’Île de Vancouver a changé beaucoup de choses en moi : je dois non seulement à ce lieu magique, la naissance de ce blog, mais aussi mon désir d’agir pour protéger l’environnement et la vie sauvage. Cet endroit, c’est aussi et surtout celui où j’ai cessé de diviser le monde. Désormais, à mes yeux, il n’y a plus les humains d’un côté, la nature et les animaux de l’autre, mais je considère que nous formons un tout.
Jusque là, la préservation de la vie sauvage m’importait car je savais combien elle était importante à la survie de notre planète. Aujourd’hui, j’ai en plus réalisé que cette planète n’appartient pas plus aux Hommes qu’elle n’appartient aux zèbres et aux papillons. La seule différence c’est que sans l’être humain, la planète continuerait de tourner mais sans les animaux et la biodiversité, toute forme de vie sur Terre prendrait fin…
Jusqu’à ce que je m’installe sur l’Île de Vancouver j’avais vu beaucoup d’animaux sauvages de “loin”, ou en tous cas, toujours dans des circonstances et des contextes où je me sentais en contrôle de la situation et de l’espace. Quand je plongeais, je pouvais remonter à bord d’une embarcation à tout moment et lors de safaris la voiture pouvait repartir n’importe quand. Mais pour la première fois, je vivais dans un contexte où la nature et la vie sauvage dominaient et je dois avouer qu’au début cela m’effrayait. Il m’a fallu du temps avant de m’habituer à l’idée de croiser des animaux sur mon chemin, aussi inoffensifs soient-ils. Les premiers mois, je refusais même d’aller me balader ou courir toute seule dans la forêt, de peur de croiser un ours ou un puma (les chances étaient certes moindres mais bien réelles). Petit à petit, j’ai appris à avoir confiance en la nature…
Les cirques et les zoos
Alors que je prends plaisir à observer les animaux sauvages dans leur élément naturel, les retrouver dans des cages, des aquariums, des bassins ou des numéros de cirque m’a toujours mise profondément mal à l’aise… Je n’ai jamais rien trouvé de beau ni de fascinant à observer des êtres vivants enfermés et domptés pour nous divertir. Quand Frédéric Edelstein, directeur et dompteur du cirque Pinder affirme que “le cirque est l’un des derniers endroits de la planète placé sous le signe de l’amour des animaux” (Manifeste pour les animaux de F.O. Giesbert p. 105) ou quand on me parle de l’intérêt “pédagogique” des zoos et des aquariums, je me retiens très fort pour ne pas pleurer. J’ai appris à aimer les animaux sans aller au cirque, et rien de ce que je sais des animaux ne m’a été enseigné lors de mes sorties scolaires au zoo ou dans des aquariums… Personnellement, je n’ai vu dans ces endroits-là, que de la tristesse de l’autre côté des vitres et des barreaux.
Il y a quelques années, l’une de mes connaissances avait décidé de fêter son anniversaire au zoo avec quelques copains, moi inclus… Prise au dépourvu et mal à l’aise, j’ai prétexté des difficultés financières pour éviter de me joindre à eux. Je n’avais jusque-là jamais rencontré quelqu’un qui comprenait mon point de vue sur les cirques et les zoos et comme je ne connaissais pas suffisamment bien ces personnes, je me voyais mal leur dire la vérité. À regrets, puisque bien évidemment, on a généreusement proposé de me payer mon entrée ! J’étais donc doublement gênée… Si l’occasion se présente à nouveau, j’espère réussir à expliquer en toute honnêteté pourquoi ce genre de sortie ne m’intéresse pas.
Les animaux domestiqués
J’ai grandi dans une famille où les animaux domestiques n’avaient pas leur place… même si on s’extasiait devant la beauté de la vie sauvage, mes parents n’éprouvaient aucun intérêt pour les animaux familiers. Du coup, je ne m’y suis jamais intéressée non plus, et pire encore, certains me dégoutaient et/ou me faisaient peur. Jusqu’à il y a à peine quelques années, mon coeur s’emballait systématiquement et je devais changer de trottoir si je croisais le chemin d’un chien ou d’un chat. Même si ça arrive encore, je me sens dans l’ensemble moins stressée en leur présence. Vivre dans un lieu où l’on croisait des animaux sauvages à toute heure de la journée a beaucoup aidé…
Cela dit, avoir un animal domestique reste encore impensable pour moi aujourd’hui. D’une part, j’ai encore un long chemin à parcourir avant de me sentir à l’aise, ne serait-ce que pour caresser un animal, et d’autre part, je me pose beaucoup de questions sur l’éthique des élevages d’animaux domestiques.
Ce qui est certain c’est que je ne me laisserai pas entraîner, comme j’ai pu le faire par le passé, pour monter à dos de dromadaires ou d’éléphants, lors de voyages à l’étranger. À l’époque, je ne voulais pas, non seulement parce que la proximité avec les animaux me dérangeait mais aussi parce que je ressentais un malaise similaire à celui ressenti lorsque je m’étais retrouvée face à des animaux sauvages enfermés. Mais comme pour la sortie au zoo, je n’ai pas osé exprimer mon ressenti. Bien qu’ils ne soient pas aussi confinés que les animaux des zoos, les dromadaires et éléphants qui transportent les touristes ne sont pas entièrement libres de leurs mouvements et sont souvent maltraités, comme en témoigne si bien cet article.
Les animaux dans mon assiette et sur ma peau
Enfin, il y a les animaux dont la laine me tient chaud l’hiver et le cuir garde mes pieds au sec… Alors que je me suis toujours indignée qu’on puisse porter de la fourrure, je ne m’étais pas posé la moindre question sur la provenance des fibres textiles animales que je portais jusqu’à il y a encore 2 ans ! J’avais tellement entendu dire que la laine c’est ce qu’il y a de plus chaud et le cuir ce qu’il y a de plus solide, que je m’orientais systématiquement vers ces matières sans réfléchir. Aujourd’hui, comme j’en ai discuté ici, je suis pleinement consciente de l’impact de leur production sur le bien-être animal et sur l’environnement et je compte bien faire de mon mieux pour ne plus contribuer au développement de ces industries sanglantes et polluantes.
Quant à la viande et tous les produits d’animaux, dans mon entourage tout le monde en mange et j’en ai avalé pendant très longtemps sans me questionner non plus… jusqu’au jour où, à 15 ans, je me suis retrouvée avec des morceaux de singe dans mon assiette ! Ce jour-là, fut le premier d’un long, très long, cheminement qui m’a amenée à prendre l’une des décisions les plus réfléchies et difficiles de ma vie : celle d’arrêter de manger des animaux d’abord et d’éviter les produits d’animaux ensuite. Les détails de ce cheminement seront abordés dans un autre article…
Faire le tour de ma perception des animaux dans différents domaines et des raisons qui pourraient expliquer mes choix et mes réactions m’a beaucoup aidé à prendre du recul par rapport à mes habitudes et à mes émotions. Cela m’a permis de mieux m’en détacher pour prendre, au fil du temps, des décisions conscientes et mûrement réfléchies afin que ma relation aux animaux ne nuise ni à leur bien-être, ni à notre planète.
J’ai encore beaucoup de questions à élucider, beaucoup de craintes à apaiser et de chemin à parcourir avant d’être en accord parfait avec mes valeurs et mes convictions… mais aujourd’hui je comprends mieux pourquoi et je suis pleinement consciente des barrières personnelles, sociales et culturelles qu’il me faudra franchir avant d’y arriver.
J’ignore si, quand ou comment j’y parviendrai. Mais je sais que cela ne tient qu’à moi…
… il ne tient qu’à moi d’être le changement que je voudrais voir dans le monde…
Merci ce partager ton cheminement! Je rebondis sur l’aspect voyages. Lors de mon passage en Asie, je suis montée à dos d’éléphant, et pire je suis allée coir des tigres dans un centre où on peut les approcher et les caresser. Je dois avouer que déjà à l’époque, je n’étais pas à l’aise avec cette idée, et en sortant j’ai amèrement regretté. En voyage, on se laisse facilement berner car on est dans leur environnement, et on veut tellement les voir ces bêtes là que c’est plus facile d’aller dans un centre que de patienter dans la nature… C’est tellement dommage.
D’autre part´ je monte à cheval depuis toute petite et j’adore ça. Le rapport cheval humain est très intéressant. Mais je me demande, comme pour les animaux domestiques, si cela est vraiment légitime… Comme avoir des animaux à la ferme. Tout cela est tellement ancré, je vois mal cet aspect là changer, car ce sont des espèces qui sont dorénavant domestiquées.
La question est complexe mais une chose est certaine. Comme tu dis, cette planète appartient à tous les êtres vivants et il est primordial de les respecter!
Merci à toi également de partager ton point de vue et tes expériences Emma ! En effet, la question des animaux domestiqués est complexe… Je pense que l’interview que j’ai réalisé de Clémentine va t’intéresser : elle nous y parle justement de ses juments… mais je ne t’en dis pas plus ; rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir sa belle réflexion 😉
Bonjour Natasha,
Je lis tes articles, depuis quelque temps, avec beaucoup d’attention et d’intérêt.
J’aime ta façon de t’exprimer et ce sentiment « zen » et de respect qui se dégagent de tes textes…
Il y a quelque temps, j’ai décidé d’enlever mes « oeillères » et de m’interroger moi aussi sur ce que signifie le « respect de la vie » et le rapport de l’humain vis à vis de l’animal… et de m’intéresser d’une façon plus large à l’écologie, l’éthique, l’alimentation etc… Bref, je suis en plein chamboulement intérieur avec cette nouvelle prise de conscience ! Tout ça pour dire que te lire me fait du bien car je me pose les mêmes questions que toi.
Merci de nous partager ton ressenti et tes expériences ! 🙂
Bonjour Céline, ton commentaire me fait tellement plaisir, merci beaucoup ! J’ai longtemps hésité à écrire des articles aussi personnels et à chaque fois j’hésite à les publier alors je suis ravie de savoir que ce genre de partage t’aide aussi dans ton cheminement… Ce n’est pas simple d’enlever ses « oeillères » comme tu dis, surtout lorsque personne d’autre dans notre entourage le fait… Pour ma part c’est un chemin long et pénible parfois mais de moins en moins solitaire grâce à tous ces partages et échanges sur la blogsphère. Alors j’espère que pour toi aussi, les fruits de ce ‘chamboulement intérieur’ seront positifs 🙂
Merci Natasha pour tes mots encourageants et « ton action » qui pour moi est exemplaire… Ouvrir ses oeillères est une chose, assumer et exprimer sa nouvelle façon de « penser le monde » en est une autre et passer à l’action concrètement au quotidien encore une autre… un long cheminement en effet !! Je sais que la route sera longue mais qu’au final, je me sentirais davantage en accord avec mes aspirations et mes valeurs.
Au plaisir donc de te suivre ! 😉
Merci Céline 🙂
Coucou Natasha, comment va?
Je ne sais par où commencer car il y a énormément à dire…
J’adore les animaux. Et paradoxalement, je ne suis pas végétarienne . On a beau s’appeler « humains » pour justement créer une division avec le reste de la nature mais au fond on est des animaux, beaucoup de nos comportements y font encore réference d’ailleurs. Or nos ancêtres ont adaptés leur alimentation pour survivre à leur environnement. S’il n’est plus question de survie pour certains d’entre nous aujourd’hui, on ne peut renier les changements génétiques et besoins physiologiques que cela a entraîné. Ce serait comme forcer un chat à devenir végétarien ou omnivore (ce que l’industrie de l’alimentation féline est en train de faire en créant des problèmes de santé inédits). Ce qui marche pour les uns, raisons éthique ou autre, ne marchera pas forcément chez une autre, doit-il être condamne pour autant (je dis ça en pensant à Pierre Rabhi qui a confessé manger de la viande alors qu’il préférerait l’éviter pour raisons éthiques).
En ce qui me concerne, je suis née dans un département sauvage (Guyane Française) du moins à l’époque et j’y ai vécu un bon moment, presque dans la cambrousse. Mon père était ornithologue alors la nature je n’y échappais pas, pas moins que d’être entourrée de chats. J’etais aussi fascinée par les fourmis et je regardais ce qui se présentait dans mon environnement direct (araignées et geckos dans les maisons, introduction de grillons, cafards, vif argent, serpents aussi, chauve souris) comme quelque chose de parfaitement normal! Pourtant, ce n’est qu’une fois arrivée en métropole, adulte (je connaissais déjà car j’y passais mes étés et j’y avais vécu 2 ans) que je me suis intéressée véritablement à la fois aux chats comme à la botanique et aux insectes.
J’ai approché la protection animale (animaux domestiques) et j’ai été bénévole le temps d’une saison dans un refuge chiens et chats. Ce n’est qu’à cette période que j’ai véritablement appris à connaître cet animal que j’avais déjà côtoyé toute ma jeunesse: ses besoins physiologiques et surtout son comportement et ses causes. Savoir tout ça permet de mieux vivre encore avec son animal et de relativiser sur de nombreux points (avoir un animal domestique et surtout le chat, impose de ne pas être fondamentalement matérialiste et de savoir être prévoyant…). J’ai appris aussi des tas de choses sur l’élevage puisqu’à une époque ça m’intéressait. D’ailleurs sur ce point je peux dire qu’il faut à tout prix éviter de mettre tous les élevages dans le même panier. Tous ne sont pas des usines, tous ne sont pas des amateurs (c’est interdit par la loi en France, il faut des diplômes et des déclarations même s’il y a peu de contrôles, il est vrai) et tous ne le font pas que pour l’argent dans la mesure où un élevage familial est souvent peu rentable s’il est fait dans les règles. C’est une affaire de passion. Le développement de races, en gros de jouer avec la génétique pour des raisons d’apparence est un autre débat qui rejoint celui de toutes les races domestiques et quelle que soit leur exploitation. Pour autant, dans la mesure où nous avons domestiqué ces animaux, nous en sommes responsables jusqu’à leur disparition et ça, je crois pas que ce soit suffisamment ancré chez les gens, pas même les éleveurs. Les animaux domestiques dépendent de nous d’une toute autre façon que les animaux sauvages dépendent de nous les liens n’étant pas les mêmes. Il y a une histoire commune.
Quant aux insectes, je m’y intéresse plus depuis que je fais de la photo et notamment de la macrophotographie. La vision qu’impose ce loisir transforme notre propre perception. Ce qui est repoussant pour les uns prend un tout autre aspect et puis il y a la conscience: celle de savoir que dans tel buisson, telle touffe d’herbe, il y a un petit monde, presque invisible, qui évolue et qu’on peut détruire d’un simple piétinement innocent. Et qui est tout proche mais qu’on ignore parce que nous n’avons pas les bons outils pour le voir.
Tu as raison, dans l’absolu, et en toute cohérence, si on aime les uns on n’a pas à détester les autres. Mais comment définir la notion d’amour? Car c’est là le fond du problème… Etre cohérent jusqu’au bout et avec la vie animale c’est refuser de détruire jusqu’au moindre microbe, la moindre bactérie pointant le bout de… De je sais pas quoi lol. Or on n’a aucun besoin de pousser la cohérence jusque là aussi parfois pour des raisons de survie (cas des maladies ou même d’animaux pouvant réduire à néant une récolte). Nous sommes par définition je crois des êtres complètement incohérents depuis que nous sommes passés de l’état de nature à l’état de culture et même avec la meilleure volonté du monde, les milliers d’années passées nous empêchent de revenir à cet état d’origine. Et c’est cette scission, cette coupure qui détermine nos comportements, je pense, vis-à-vis de la nature et des animaux. On la craint, on l’ignore, on la craint parce qu’on l’ignore d’ailleurs parfois.
J’aime les poules et je mange des poules. Si c’était MES poules, que j’aurais élevées, nourries, surveillées, aimées d’une façon à moi, peut-être qu’en tuer une me serait bien difficile, car être bourreau demande un peu de détachement je crois, comme une protection de son propre psychisme. Je suis donc détachée des animaux que je « consomme » malgré la conscience que j’en ai ce qui rejoint ce que tu disais au départ, et ce qui les rend plus facilement assimilables puisque je n’ai pas le rôle du bourreau en plus. Bien sûr, je préfèrerais de meilleures conditions d’ élevage et d’abattage, ça m’attriste de connaître les conditions actuelles de l’industrie de la viande et de la pêche et paradoxalement je ne peux m’en détacher (pour l’instant), tout juste réduire leur consommation. Là je sais, je connais, j’ai conscience, ça me peine et pourtant je n’arrête pas. Incohérence! Pas manque d’amour… Et puis en ce qui concerne les oeufs: les poules pondent tout le temps, elles n’ont pas besoin de la présence d’un coq, ce qui ne va pas leur servir peut avoir une utilité à d’autres (et si ce n’est pour nous ce sera pour renards, fouines, martres ou reptiles), bon je parle de la poule familiale et pas de la poule de batterie cloîtrée évidemme… Je ne saurais en tout cas m’en passer (d’oeuf) ni de miel (là aussi, les abeilles ont de quoi survivre si l’apiculture est bien pratiquée). Je vois ces pratiques, menées avec respect, plus comme une symbiose car en retour nous protégeons ces animaux; après il y a des dérives réelles comme partout et ça me chagrine. On se place au-dessus, comme bon super prédateur que nous nous sommes déclarés être…
J’espère que mon témoignage ne choquera pas et ne sera pas non plus jugé. J’avais des choses à dire aussi sur les zoos et les sanctuaires (comme pour les élevages on ne peut pas tous les mettre dans le même panier d’autant que la situation actuelle des grands mammifères et les pressions qu’ils subissent sont dûs à notre démographie et au besoin de terres à cultiver, sans compter les autres soucis environnementaux et aussi les guerres, la chasse… Le fait de parquer des animaux sauvages n’est pas sans rappeler à la fois celui des animaux domestiques comme celui de populations indigènes posant problème à certains gouvernements) mais trop trop long.
Très belle journée et à bientôt. 🙂 Et désolée pour le pavé…
Merci pour ce partage d’expérience, de point de vue, de ressenti…
En effet, qu’on veuille au non, indirectement ou pas, que l’on soit végan ou non, on contribue tous à la mort d’êtres vivants… entre les minuscules insectes que l’on écrase sans faire exprès, ceux que l’on avale/aspire en parlant/respirant, ceux que l’on croque dans nos fruits et légumes, ceux que l’on écrase/blesse en roulant… à chaque pas, à chaque inspiration, à chaque bouchée, on risque de tuer. Mais on ne peut pas s’empêcher de faire tout cela pour autant… ce serait renoncer à vivre !
Ma décision d’éviter autant que possible de faire des choix impliquant la mort d’animaux ne s’est pas faite par amour. Plutôt par conscience écologique d’abord, puis par conscience éthique ensuite. Plutôt que par amour pour les animaux je dirais que c’est par respect pour leur vie. Les conditions dans lesquelles la majorité de ceux qui finissent en viande ou en articles textiles n’ont rien de respectueuses envers la vie. Je suis néanmoins consciente qu’il y a des exceptions et que la vie de certains animaux exploités par l’homme est respectée jusqu’à leur mort. Bien que je ne comprenne pas qu’on puisse fermer les yeux sur les conditions de production industrielle de viandes et de textiles et consommer les produits issus de ces filières, je peux comprendre que l’on mange des animaux et utilise leurs « atours » à diverses fins pour ne rien gaspiller, quand cela se fait de manière consciente et avec gratitude et que c’est dans le souci de consommer local et/ou la seule option due à son lieu géographique et/ou ce que l’on pense et sait être meilleur/nécessaire pour notre corps/mode de vie. Tout ça pour dire qu’exploiter ou pas les animaux n’est pour moi pas une question d’amour. Aujourd’hui je ne dirais pas que j’aime les animaux, mais plutôt que je tiens à faire de mon mieux pour ne pas nuire à leur vie « inutilement ».
Personnellement, c’est une manière, parmi tant d’autres, de réduire mon empreinte écologique, de me rapprocher de mes valeurs, d’être bien dans ma tête et dans mon corps… Et on a tous/toutes différentes manières de faire tout cela. Aucune n’est parfaite d’après moi… et aucune n’est éternelle non plus ! C’est pour ça d’ailleurs que je ne me définirai jamais comme étant ‘végétarienne’ ou ‘végétalienne’ ou ‘végane’, tout comme j’ai horreur de dire que je suis ‘française’ ou d’origine ‘indienne’ ou de quelques religion que ce soit… Ces labels, ces étiquettes ne nous disent rien d’une personne, de sa manière de raisonner, de penser, de ses valeurs, de la source de ses choix… Ils nous figent, renforcent des stéréotypes. Hors, quelles que soient nos convictions, il me semble important de se laisser des portes ouvertes, pour s’adapter au temps qui passe, aux traces qu’ils laisse dans notre corps et notre esprit, à notre situation géographique, à notre contexte social et culturel… tout en faisant de notre mieux pour ne pas oublier nos valeurs et les respecter d’une manière où d’une autre et autant que possible au quotidien.
Je ne sais pas trop à laquelle de tes réflexions je réponds en disant tout cela… mais voilà ce que m’a inspiré ton commentaire. C’est très abstrait alors je ne sais pas si j’ai réussi à exprimer mes idées avec suffisamment de sens et de clarté ?!
En tous cas, j’ai beaucoup apprécié de (re)lire ton témoignage, ton cheminement, tes questionnements… Comme je te l’ai dit sur Facebook, nul besoin de t’excuser ! J’apprécie vraiment de lire l’avis des autres sur mes articles et mes questions !
PS: Je pense que tu as battu le record du commentaire le plus long 😉 !
Merci d’avoir pris le temps et de lire et de répondre et je rejoins tout ce que tu as dit. Ta démarche est noble et louable et j’aime ce que tu dis sur le fait de se laisser des portes ouvertes, je crois aussi en ça. Je crois aussi que je peux faire autrement sur certains points concernant l’alimentation et des tas d’autres choses, petit bout par petit bout. Il y a du boulot! 😉
Oups me suis trompée de compte, désolée!
J’a lu vos deux commentaires avec beaucoup d’intérêt. Orodruín, je partage grandement ton avis. Je spoile un peu mais, potentiellement, il y aura une petite interview d’un éleveur de cochons plein air et bio. J’espère qu’il aura le temps de répondre aux questions ^^
Et Natasha, je ne peux qu’approuver ta démarche de respect de la vie et d’évitement des étiquettes. Vous avez offert un bel échange d’idées et ce fut un plaisir, merci beaucoup !
Merci Emilie 🙂
Je comprends bien ton sentiment sur les cirques et les zoos. Il y a un an j’ai emmené mon fils au zoo et j’ai ressenti de la tristesse toute la journée face à ces animaux en enclos et le soir encore. Je ne veux pas croiser de cirque, j’ai tant de peine quand je vois des animaux en cage. Je me souviens aussi très bien du jour ou je suis allée en jardinerie et en passant du côté animalerie, il y avait une vente de chiots, mon fils qui avait 18 mois à l’époque était en admiration face à ces petites bêtes derrière leur vitre. Je l’ai laissé avec son papa pour aller pleurer. Je suis étiquetée « hypersensbile » par mon entourage.
Pourtant, pour ce qui est des animaux domestiques, j’ai grandi avec un chien, j’en ai un aussi aujourd’hui et on peut partager beaucoup de choses avec un chien.
Je me sens très frustrée quand on me reproche d’être « trop sensible » ou « hypersensible » plutôt que de chercher à comprendre ou à remettre en questions les raisons pour lesquelles je me sens peinée… Ce reproche est, d’après mon expérience, souvent une manière de rejeter la faute sur l’autre de ce que l’on ne peut assumer soi-même…
C’est pareil de mon côté, étiquette « hypersensible » même si tout est discutable (la fille qui va sortir la guêpe rentrée dans la maison pour pas que les chats la bouffent et se piquent au passage, qui a la frousse quand un gecko apparaît dans la maison, pas à cause de la tarente, non, mais à cause des chats, pour pas qu’ils la bouffent elle aussi, etc…).
J’ai peu été dans les zoos car de manière générale j’aime pas trop ça non plus, surtout quand l’espace d’habitat est (très) limité; le coup des animaux en animalerie c’est pareil, mais en refuge aussi! D’ailleurs je n’ai pas continué dans la protection animale parce que je trouvais ça trop dur, à la fois comme milieu (c’est parfois très, très radical et il y a étonnamment un manque d’humanité envers… les humains!) et au niveau psychologique et physique. Il faut un certain recul et beaucoup de force de caractère, ce qui est paradoxal car beaucoup de personnes dans la protection sont des hypersensibles et des révoltés.
Pour revenir aux zoos, le seul endroit où je me suis sentie bien c’était à Sigean (près de Narbonne). Certains animaux sont en semi-liberté dans un parc qui, d’une certaine façon, est suffisamment grand pour eux; les animaux ont des comportements relativement naturels, ils sont bien nourris et ils sont protégés de l’extérieur. Vous en avez peut-être entendu parler car l’an dernier (ou était-ce déjà il y a deux ans?) une des ourses à collier s’était fait la belle en causant une belle frayeur aux responsables du parc et aux autorités. L’histoire a bien fini avec une ourse ramenée au bercail avec du poids en plus (c’est bon les crustacés!) et trouvé refuge dans une grotte à proximité (le parc donne sur des étangs et est très proche de la mer). Il m’est aujourd’hui difficile de penser visiter un autre zoo ou parc que Sigean même s’il n’est pas parfait (c’est clair: ce ne sera jamais comme dans leur milieu naturel), ou encore l’aquarium du musée océanographique de Monaco. Il y a des gens qui font correctement le boulot, dans un certain respect de l’animal, mais ils sont trop peu nombreux hélas… et ils paient le prix pour tous les autres qui salissent leur boulot (et c’est aussi le même constat avec les associations de protection animale et refuges).
Merci pour cet article Natasha qui me donne à réfléchir et qui permet le partage aussi. J’ai toujours été attirée par les animaux. Enfants, nous vivions avec chien, chat…Et sensible à leur condition que je considérais comme égale à la nôtre, sensibilité taxée de sensiblerie encore aujourd’hui. Enfant, je distinguais le fait de manger un animal ce qui m’a vite posé problème, le fait de maltraiter / faire souffrir gratuitement un animal, le fait de le faire vivre en cage en dehors de son habitat naturel…La prise en compte et le respect de l’animal a toujours été essentiel à mes yeux même si je n’en mesurais pas tous les aspects et les conséquences. Mon frère et moi étions déjà antispécistes sans le savoir ! J’ai évolué et j’ai fait des choix plus tranchés afin de m’approcher au plus près de ce que je crois et je veux. Certains points sont encore à affiner ou à améliorer, et il me reste aussi beaucoup de choses à apprendre et à comprendre. C’est drôle contrairement à toi, j’ai toujours eu tendance à aller caresser le premier chien ou chat rencontré ce qui m’a valu certaines mésaventures et m’a permis de comprendre qu’il faut que l’animal en ait envie lui aussi ! Oui il y a aussi un business de l’animal domestique et notamment de petite taille qui me dérange beaucoup. Je vis avec un chat adopté adulte qui a été maltraité puis abandonné et il a fallu beaucoup de temps pour le soigner et lui redonner confiance en l’être humain. C’est aujourd’hui un chat beaucoup plus épanoui mais qui conserve des séquelles de ses premières années de vie. Ton séjour sur l’île de Vancouver me fait rêver … Le monde animal reste aujourd’hui pour moi une source d’émerveillement et de joie, je peux observer des heures durant les allers et venues des oiseaux, des écureuils, des mulots, les insectes etc, bref la vie animale autour de moi selon l’environnement dans lequel je suis, et de tristesse aussi devant notre impact direct ou indirect dessus…
Merci également à toi de nous faire partager ta vision et ton cheminement Béa. J’admire ceux qui ont la passion et la patience d’aider les animaux qui en ont besoin… Même si j’éprouve de la peine à voir un animal qui souffre, je ne sais pas si je serai en mesure de lui apporter les soins, l’affection et l’attention dont il aurait besoin… Mais tout s’apprend ! 🙂
Ton article soulève des questions très pertinentes je trouve. Depuis que j’ai découvert que ce mois allait être consacré aux animaux sur facebook, j’ai doucement commencé à réfléchir, à remettre en questions certaines choses quant aux animaux.
J’avais déjà lu il y a quelques mois un article sur les zoo et les aquariums, qui m’avait mis mal à l’aise. J’adore aller dans ces endroits, voir des animaux que je n’ai pas l’occasion de voir. Pourtant, c’est comme si c’est articles m’avaient obligé à voir plus loin que ça, plus loin que mon propre plaisir.
A présent, je me sens gênée, car j’ai toujours envie d’aller les voir, mais d’un autre côté, ça me rend triste de me dire qu’ils sont dans des cages, que pour certains, ils n’existent presque plus dans la nature (j’ai écrit un petit article sur le rhinocéros blanc, j’en avais croisé un dans un parc zoologique, et son histoire m’avait fait beaucoup de peine).
Du coup je suis perdue, et je ne sais pas quoi faire. A ce niveau et à tant d’autres également, parce que réfléchir aux animaux amène à se poser tant et tant de questions, à confronter ce que l’on prend pour acquis, et qui ne doit pas forcément l’être.
Enfin, tout cela bouleverse, chamboule tant de choses en moi, mais je ne pense pas que cela soit une mauvaise chose, bien au contraire. C’est compliqué, ça va prendre encore du temps, beaucoup de temps, mais je ne vois que du bénéfice au final.
J’imagine bien ce bouleversement et ce chamboulement que tu traverses ! Moi aussi, quand j’ai commencé à prendre conscience de l’implication éthique et de l’impact écologique de mes habitudes, je me suis sentie submergée par les questionnements, la culpabilité, le dégoût, la peine… et puis j’ai crée les éco-défis, pour prendre le temps d’évoluer et de changer ce que je souhaitais à un rythme ‘durable’… J’espère que toi aussi tu trouveras ton rythme 🙂
Hum…. J’ai beaucoup aimé cet article. Ceci dit, ça me donne envie d’un partage, qui résume déjà le fond de ma pensée sur le sujet.
http://plumedeverite.canalblog.com/archives/2015/02/24/31593004.html
Merci, dans tous les cas.
Merci pour ton partage !
Très bel article avec beaucoup de sincérité.
En ce qui me concerne, j’ai toujours été entouré d’animaux, du coup j’ai eu l’impression de développer une hyper sensibilité vis-à-vis d’eux.
J’ai toujours aimé les observer, c’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à travailler dans le domaine de l’environnement. Je me disais qu’on s’occupait beaucoup trop des hommes et pas assez des animaux et de leur milieu de vie.
Je t’avais déjà transféré le lien de l’article que j’ai rédigé sur mon expérience à l’elephant nature park en Thailande, mettant en lumière les méthodes de domestication des éléphants d’Asie. Cet article vient étayer le sujet.
http://bullesdinspirationdhelychrise.blogspot.fr/2015/01/tourisme-eco-responsable-au-coeur-de.html
Bises
Helychrise
Merci pour ton partage Helychrise 🙂
Un article très intéressant, je chemine de plus en plus vers l’antispécisme. Je suis devenue végétarienne, j’ai toujours eu horreur des cirques et pour moi il n’y a pas d’espèces inférieures à l’autres. En revanche au niveau des zoo, je trouve que certains comme celui de Beauval semble prendre soin des animaux, même si bien entendu rien ne vaut la vie sauvage en liberté totale. Quand je visite ce zoo je ne me sens pas mal à l’aise contrairement au zoo de Vincennes ou de Thoiry.
Merci pour cet article et pour ton blog
Merci pour ton témoignage Cyrielle !
Je serais curieuse de savoir en quoi le zoo de Beauval est différent dans sa manière de prendre soin des animaux ? Saurais-tu dire pourquoi tu es à l’aise dans celui-là mais pas dans d’autres ?
Je ne suis pas une spécialiste donc ce n’est que mon ressenti mais dans ce zoo ils ont beaucoup d’espace qui ressemble autant que faire se peut à leur milieu naturel. Il y a énormément de naissance et d’ailleurs c’est pour cela que la Chine leur a confié un couple de panda dans l’espoir d’avoir un petit. Après je ne cautionne pas le spectacle des oiseaux et des otaries.
Dans les autres que j’ai pu visiter, on a vraiment l’impression de cage,d’enfermement et les animaux me semblent amorphes alors qu’à Beauval on a l’impression que les animaux sont actifs et « heureux ».
Je parle d’impression car ce n’est pas des certitudes, n’étant pas dans la tête des animaux mais c’est vraiment le sentiment que j’ai quand je visite ce zoo, régulièrement d’ailleurs car mon compagnon en est fan…
Merci pour ta réponse ! J’ai toujours fui les zoos, donc cela m’intrigue toujours de savoir ce qui fait qu’un zoo est mieux qu’un autre pour certaines personnes.
Personnellement, quelle que soit la manière dont les animaux sont traités dans les zoos, je ressens un profond malaise à l’idée qu’on retienne prisonnières des espèces animales sauvages simplement pour nous divertir. Ça a toujours été comme ça, depuis que je suis enfant, les quelques zoos où j’ai été m’ont remplie de tristesse alors j’ai très vite arrêté d’y aller.
Pour tout dire, je ne suis pas retournée dans un zoo depuis que je suis devenue végétarienne et depuis que je m’intéresse à la cause animale donc peut être que mon regard va changer lors de ma prochaine visite.