En me penchant sur la question de l’exploitation animale, j’ai réalisé combien nous dépendions des animaux dans d’innombrables sphères du quotidien : pour nous alimenter, nous habiller, nous divertir, nous tenir compagnie, nous aider à remplir diverses tâches…
De toute évidence, certaines raisons me semblent aussi inacceptables que les conditions dans lesquelles la majorité des animaux que nous exploitons sont élevés et tués. J’essaie malgré tout de garder un esprit ouvert et d’en savoir plus sur les différents contextes où les animaux utilisés par l’Homme sont traités avec autant de respect que possible.
Alors quand j’ai appris qu’Élise, qui avait partagé son avis au sujet de la garde-robe végane, participait à la mise en place de poulaillers dans le cadre de son rôle d’éducatrice dans une ferme pédagogique, il m’a semblé intéressant de lui poser quelques questions !
Qu’est-ce qui a motivé la Ferme pédagogique où tu travailles à vouloir installer des poulaillers dans les écoles ?
Dans un premier temps, ce projet vise à la réduction des déchets alimentaires au sein des écoles. Cela va de pair avec des accompagnements au compostage ou lombricompostage. Cet axe permet aussi de sensibiliser les plus jeunes aux gaspillages, de se rendre compte des déchets produits, de LEURS déchets ! En effet, les poules seront nourries avec les déchets de cantine par les enfants. Ces poulaillers pédagogiques permettent aussi de parler de la biologie de cet animal, de la découverte du vivant qui fait partie des programmes scolaires.
Quelles sont les précautions à prendre pour mettre en place un poulailler chez soi ou dans une école et pour s’assurer du bien-être des poules ? Est-il préférable, pour les poules, d’avoir un coq parmi elles ?
Le poulailler fourni aux écoles est tout équipé, avec abreuvoir, mangeoires, pondoirs, perchoir, parc mobile de type filets etc… Alors bien sûr il faut déjà que l’école possède un coin de verdure pour installer ce poulailler.
Si l’on veut accueillir des poules chez soi, on peut se pencher sur les préconisations pour les élevages bio, soit :
- 4m² par poule en extérieur
- maximum 6 poules par m² en intérieur
- 1 pondoir pour 7 poules
- 18cm de perchoir par poule
Enfin tout cela c’est des chiffres normalisés pour le cahier des charges. Souvent lorsqu’on accueille soit chez soi quelques poules on voit large et c’est tant mieux !
On peut retenir qu’il faut un lieu pour se percher, la poule a cet instinct : elle dort en hauteur, et un endroit propre avec de la paille pour pondre. On peut également mettre un bac avec des cendres afin qu’elle puisse s’y rouler afin de se protéger des parasites (et hop on réutilise la cendre de la cheminée). On peut la nourrir aux grains de maïs et on peut surtout lui donner nos épluchures et restes alimentaires.
Je ne sais pas si vraiment il y a une différence de bien être pour les poules à être avec ou sans coq ; à la ferme nous avons des coqs, mais autour de moi les poules vivant sans coq ne semblent pas mal s’en porter. Sans coq, ça a l’avantage de ne pas engendrer de conflit de voisinage ; il est de plus en plus fréquent d’avoir des poules en ville. Mais également de ne pas culpabiliser à l’idée de manger un œuf fécondé. Si l’on opte pour la présence d’un coq, il faut alors avoir plusieurs poules, je conseillerais une dizaine, sinon le coq plumera les poules à force de leur monter dessus.
On peut aussi vermifuger les poules et faire attention à la galle qui peut s’installer sur leurs pattes. Certaines poules sont plus sensibles aux poux rouges.
D’où viennent vos poules et combien de temps peuvent-elles vivre dans ces conditions ? Que faites-vous quand l’une d’entre elles ne remplit plus ses tâches ?
Nos poules sont achetés au « marché aux bestiaux » (qu’est-ce que je n’aime pas ce terme) dans l’Oise, j’avoue ne pas en savoir plus notamment sur les conditions d’élevage. Si j’ai l’occasion d’y aller, je me renseignerai auprès des éleveurs.
Si l’on veut acquérir une poule ou un autre animal, je pense qu’il vaut mieux miser sur la proximité afin de pouvoir connaître au mieux les conditions dans lesquelles évolue l’animal.
Les poules qui vont dans les écoles sont au nombre de deux par poulailler, elles interviennent pour une période entre deux vacances scolaires et après reviennent à la ferme. Ce ne sont pas forcément elles qui repartiront après les vacances dans une autre école. On y emmène des poules qui s’approchent facilement des enfants. Il est vrai qu’après un changement d’environnement les poules peuvent mettre un petit temps avant de se remettre à pondre.
Elles vont dans les écoles pas tant pour leurs œufs qu’elles pourraient pondre mais plutôt pour réduire les déchets alimentaires. Je suis consciente que ce coté animal-outil peut être dérangeant. Mais du coup, c’est sûr qu’elles rempliront toujours cette « fonction ». À la ferme, on n’est pas derrière les poules à traquer laquelle est vieille, laquelle ne pond plus, elles restent et profitent du gite et du couvert.
Lorsqu’un animal meurt, nous avons une convention avec un équarrisseur qui vient chercher le cadavre qui est ensuite incinéré, il faut bien avouer que pour une poule nous ne le faisons pas déplacer, elle subit le même sort en partant avec les ordures ménagères.
Je me demande si, tant que les poules seront exploitées, dans quelque contexte que ce soit, des poussins mâles ne continueront pas d’être tués… Penses-tu que l’on puisse éviter cela avec des poulaillers ?
Et non, malheureusement on ne peut pas l’éviter, si on veut faire naître des poules, on fera forcement naître des coqs. Par contre, que les poussins mâles puissent être jetés vivants dans des poubelles, cela me révolte, c’est de la torture. Dans certains élevages les poussins mâles sont congelés et vendus pour l’alimentation des animaux carnivores.
La question de l’exploitation est propre à chacun, est ce qu’on exploite les poules lorsqu’on en a 4/5 dans son jardin de 300m² ? Alors certes la plupart du temps, l’objectif numéro un est d’avoir des œufs frais, mais est ce que la poule en est malheureuse ? Je ne sais pas, je pense qu’on peut quand même avoir une chouette vie lorsqu’on est une gallinacé chez les particuliers. Attention tout de même à ne pas faire d’anthropomorphisme.
On ne peut pas éviter que les mâles continuent d’être tués, et bien sûr que des milliers de poules vivent dans des conditions sur lesquelles il y a plus qu’à redire. Si plus de français adoptaient quelques poules, c’est autant de volatiles qui ne seraient pas dans les élevages pour répondre à la demande en oeufs.
D’un point de vue éthique, que penses-tu du fait de consommer des œufs de poules ?
J’ai parlé plus haut du fait d’avoir des œufs fécondés ou non, en fonction de la présence d’un coq. Je pense que souvent les gens ont l’image de l’œuf = le poussin. Lors des animations pédagogiques, quand j’explique la constitution de l’œuf, il revient souvent (et pas que des enfants) que le jaune est le poussin, alors que non l’embryon est un cercle germinatif présent juste sur le jaune. Le jaune et le blanc étant les réserves pour le développement du poussin. Bref, la poule aussi peut manger son œuf. Si cela arrive c’est que la poule cherche à combler une carence. Je ne suis pas végétalienne alors je ne sais pas si pour un végétalien, l’oeuf est banni de son alimentation pour le coté reproduction ou plutôt par rapport aux conditions d’élevage. Je connais une famille végé, qui conçoit de consommer des oeufs de leurs poules. En fait, pour moi cette famille est vraiment un chouette modèle dans leur manière de vivre alternative.
Une poule, même sans la présence d’un coq, pond, alors de mon point de vue, autant que cet œuf soit consommé. Certains disent que si l’on retire l’œuf à la poule cela stimule la ponte, je ne sais pas trop quoi en penser et je ne connais pas d’études à ce sujet. Je trouve tout de même, cela contradictoire avec le fait que l’on vende de faux-œufs pour cette même raison. Il existe des oeufs en céramiques que l’on peut placer dans les pondoirs pour éviter le picorage entre poules, mais aussi les “anciens” avaient coutume de laisser un oeuf dans les pondoirs soit disant pour stimuler la ponte.
Mais comme je le dis souvent quand j’interviens dans un sujet qui touche au sujet de l’alimentation : c’est mon poids de vue en tant que non végéta*ienne, mais je reste ouverte à la discussion et je m’intéresse de plus en plus aux recettes végés.
Je tiens à remercier Natasha qui m’a sollicité en découvrant mon métier. J’avoue que les articles et discussions de la première semaine m’ont beaucoup remuée et fait réfléchir à la place de l’animal dans ma vie dans notre société. Ici on parle des poules, mais plus largement je travaille dans une ferme et donc nous utilisons les animaux pour leur fonction que cela soit des œufs, de la laine, du lait, leur intéret pédagogique ou même l’entretien de terrains enherbés. Ma réflexion autour de l’élevage est assez complexe, car l’homme a domestiqué les animaux depuis des milliers d’années et ainsi créé des races différentes. Ces races, ces élevages ont participé à sculpter les paysages tels que nous les connaissons. Nos paysages font la richesse de notre pays, les différents milieux qui en résultent hébergent une biodiversité immense. Alors sans l’élevage que deviennent ses milieux s’ils ne sont plus pâturés ? Ils se referment, la forêt peu à peu gagne l’espace. La biodiversité est partout, il faut la préserver. De mon point de vue, ce n’est pas l’élevage et l’utilisation des animaux qu’il faut dénoncer, mais plutôt les conditions d’élevage lié à la surconsommation.
Si la question de la consommation de viande de poulet et d’oeufs vous intéresse, je vous donne rendez-vous le mois prochain sur le blog : la question sera abordée dans le cadre de l’éco-défi « Vers une cuisine éco-éthique et minimaliste » pour lequel vous pouvez déjà vous inscrire par ici.
Merci Elise pour ce témoignage. Tes réflexions sur le sujet rejoignent bien les miennes dont je fais par ici.
effectivement j’ai réagit à ton témoignage également sous le pseudo de Lisie 😉
Salut Natasha! 🙂
Je n’ai pas d’opinion sur les poulaillers pédagogiques. En revanche, j’adorerais avoir mes poules, sans coq parce que je ne voudrais pas de poussins, mais n’ayant pas de terrain ça restera pour longtemps un rêve…
Je trouve que la dernière partie de l’interview, dernier paragraphe, est absolument primordiale !!! J’y pensais encore cette nuit: les friches, les prairies, les prés finissent par se refermer sans le pastoralisme et la biodiversité des espèces est liée à la diversité des milieux. Quand l’espace se referme en haies ou en maquis, c’est un autre type de biodiversité mais pour obtenir des espaces ouverts il faut le feu, la sécheresse ou des troupeaux d’herbivores. Ce n’est même pas une question d’opinion mais de réalité… Alors en tenant compte de cette nécessité aujourd’hui on a besoin du pastoralisme mais pas de n’importe lequel. Parce que le berger qui laisse seul pourrir son troupeau en s’étonnant ensuite d’attaques et de pertes c’est un irresponsable qui n’a rien compris à l’élevage… Et nous parlons là de pastoralisme, ce qui dans l’absolu concerne peu d’espèces et peu de « têtes » par rapport à l’élevage industriel (qui ne sert à rien d’ailleurs au niveau écologique), les volailles sont peu concernées à ce niveau. Ce qui est inconcevable en fait c’est que des variétés de poules ont été développées pour obtenir un meilleur rendement en oeufs or, comme chez les bovidés, ellee ne sont pas réputées pour leur chair, raison pour laquelle les poussins mâles n’ont aucun intérêt pour l’élevage. C’est du gaspillage et une aberration! De même que les poules de réforme qui ne sont pas vendues aux particuliers pour leur consommation et qu’on préfère tuer. Récemment encore, une productrice de poulet bio et d’oeufs locale nous a dit refuser de vendre ses poules de réforme à la consommation. Elle n’a pas fourni d’explications. Si elles meurent de leur belle mort tant mieux pour elles mais si la poule est tuée pour faire de la place, « à perte » c’est proprement du gaspillage… Je réagis aussi sur le fait de « jeter la poule dans les ordures ménagères ». C’est étonnant, car quand il s’agit de chiens ou de chats, c’est rigoureusement interdit par la loi, il me semble que c’est pareil pour tous les animaux qui ne proviennent pas du secteur alimentaire et notamment pour des raisons d’hygiène (maladies).
Enfin sur la question des oeufs, les poules pondent souvent, sans stimulation mais en fonction de la météo, de l’ensoleillement et du stress, de la variété de la poule aussi et ce durant quelques années. Il faut se représenter l’oeuf aviaire comme un ovule humain à coquille expulsé mensuellement et non fécondé, l’image est grossière mais suffit à comprendre qu’il n’y a pas d’exploitation tant que la vie de l’animal ne tourne pas qu’autour de cette ponte en lui retirant ce dont il a besoin dans un cadre naturel. Ethiquement, se servir d’oeufs dans la nature n’est pas à proprement parler une exploitation de l’animal mais elle est questionnable à cause de la menace sur la biodiversité. Il faut donc juger au cas par cas parfois certaines situations car il n’y a pas un modèle unique de consommer des produits animaliers, de les élever et de les exploiter…
Bonne fin de semaine. 🙂
Très intéressante l’idée d’amener des poules dans les écoles. Mais je me posais la question suivante :
Puisque les poules sont ramenées à la ferme pendant les vacances (si j’ai bien compris et ceci me parait logique), est-ce qu’il n’y a pas un risque de déresponsabiliser les enfants? Comment gère-t-on ce problème (si c’est un problème)? Et comment cela se passe pour les week-end?
Personnellement je n’ai pas de poules et je ne sais pas comment on s’en occupe.
En fait les poulaillers sont installés dans l’école seulement pour une courte durée donc entre deux vacances scolaires, en suite le poulailler va dans une autre école. Dans certaines communes cela sert de test pour installer un poulailler de façon plus permanente et c’est alors le centre de loisirs qui prend la suite pendant les vacances.
Les poules peuvent rester en autonomie pour le temps du week end, les mangeoires et abreuvoirs sont adaptés pour cela.
Bon, je vais dire un truc totalement dingue.
Tu le sais, je suis végétalienne (à 99% on va dire), presque végane (reste ma relation avec mes juments que je ne m’autorise à inclure dans le terme végane). Et bien ton challenge m’a énormément fait réfléchir. Et si, non, ce n’était pas LA solution ultime ? Il y a des millions de questions qui s’entre-choquent dans ma tête, je peux presque les sentir se cogner les unes aux autres.
L’Homme a créé ces animaux domestiques, si tout le monde devient végan, on fait comment ? Les sanctuaires ? Et si être végan, c’était simplement une nécessité aujourd’hui, parce que notre société est trop cruelle ? Et si être végan, c’était simplement une façon d’éviter la migraine à chaque bouchée, chaque achat ? Je me demande si, dans une société plus bienveillante, on ne pourrait concevoir de nouveau de manger des oeufs de poulettes heureuses parce qu’il y aurait des lieux où vivraient sereinement les coqs, comme il y a des troupeaux de mâles sauvages dans différentes espèces.
Ton challenge m’a appris une chose, c’est sur : prendre tous les paramètres en compte est impossible. Et pour moi, c’est hyper frustrant !
Ton commentaire me fait sourire et me réjouit Clémentine 🙂
Je pense de mon côté qu’il n’y a pas une seule et unique solution, en effet. Mon végétarisme est, pour moi, un activisme, une sorte d’insurrection face au rythme que la société nous force d’adopter. Faire naître un ensemble de petites initiatives permet de se dire qu’il existe des alternatives à une route toute tracée. La solidité réside dans la diversité, c’est ainsi pour tous les systèmes je pense bien, et l’alimentaire ne fait pas exception. Je repense à un article que j’avais vu à propos du fait que la collecte de céréales n’est pas si exempte de sang que cela: de nombreux petits muridés comme les souris succombent au passage des machines dans les champs de céréales. Sans oublier les insectes, les oiseaux qui nichent au sol et qui se voient parfois contraints d’abandonner une nichée car la machine arrive. Je pense qu’il faut accepter que nous avons tous une empreinte sur notre écosystème terrestre: qu’elle soit écologique ou éthique. L’idéal serait de ne pas se retrancher, d’un côté comme l’autre, derrière des idées ou idéaux inapplicables. Soyons ouverts à la discussion et à la remise en question: chaque jour apporte son lot de nouvelles informations qui renversent ce que nous prenions pour acquis 😉
Voilà l’article en question (attention, il est critiquable sur de nombreux aspects !): http://www.iflscience.com/plants-and-animals/ordering-vegetarian-meal-there-s-more-animal-blood-your-hands
Comme toi je suis végétalienne et je me pose aussi des questions, je crois que c’est important de continuer à s’en poser, il n’y a pas une vérité, loin de là. Je tiens à réagir parce que tu dis « si tout le monde devient vegan, on fait comment ? » et j’aimerais juste dire : tout le monde ne deviendra jamais vegan. Cette question ne se pose même pas ! Être vegan à mes yeux c’est une évidence mais c’est très personnel, en France nous sommes une minorité et même si les médias commencent à s’intéresser au « phénomène », nous ne serons jamais la majorité. Personnellement je ne mangerai pas d’œufs même s’ils provenaient de « poules heureuses » parce qu’à mon sens le simple fait d’acheter des poules dans un marché contribue à l’exploitation animale. Cela étant, je comprends très bien qu’on puisse le faire et je ne critique pas ceux qui choisissent de continuer à manger des œufs, chacun fait ce qu’il veut ! Le plus important c’est d’être informé je crois. Après, libre à chacun de changer son alimentation/son quotidien ou non.
Cet éco défi m’a aussi beaucoup remué, Natasha peut en témoigner, jusqu’au dernier moment j’étais pas sur de publier mon témoignage mais je me réjouis d’avoir sauter le pas, quand je lis vos réactions bienveillantes.
En fait je pense que le véganisme est la solution « extrême » que vous avez trouver pour répondre à notre société actuelle qui elle aussi est extrême dans le sens inverse.
Je pense que si notre société engageais un changement profond de ses modes de consommation, on pourrai effectivement concevoir de consommer des produits d’origines animales.
Par exemple pour la viande si nous réduisons notre consommation, alors l’élevage intensif n’aurai plus sa place, et il serai peut être alors acceptable de manger des animaux, comme dans le témoignage d’Amandine, qui ont eu une belle vie aussi courte qu’elle soit.
Concernant l’ensevelissement d’animaux de compagnie, il y a une réglementation qui l’autorise justement (sinon les vétos ne laisseraient pas les gens repartir avec leur animal comme ça): je crois que c’est à 300m de toute habitation, loin d’une source d’eau, 1m de profondeur et 10cm de chaux par dessus l’animal, puis la terre. Il y a une limite de poids aussi, comme pas plus de 60kg ou qqch comme ça. Evidemment peu doivent respecter exactement ces consignes, mais je pense que c’est un moyen de commencer son deuil plus rapidement qu’en attendant que son animal revienne du crématorium, parfois plusieurs semaines après, c’est très dur; et puis il n’y a rien de « sale », le corps retourne tout simplement à la terre, et aucune énergie n’est nécessaire. C’est aussi mieux que l’équarisseur, perso ça me fait froid dans le dos et me dégoûte, même si certains en font du substrat pour les plantations. Cela permet aussi de se recueillir. Mettre un animal à la poubelle, je ne pourrais vraiment pas, je suis triste déjà quand je dois jeter une plante malade que je n’ai pas pu soigner…
Pour l’ensevelissement c’est 40 kg pour le poids, 35 m de toute habitation, puits, sources et 1,20m de profondeur et évidemment c’est censé être sur sa propriété et par sur celle d’autrui (et tout appartient à quelqu’un même s’il s’agit de la municipalité). Les vétos récupèrent les corps sans problème et s’occupent des formalités, le maître paie soit l’incinération soit l’équarissage. Là Elise ne parlait pas d’ensevelissement mais bien de dépose avec les ordures ménagères ce qui n’a rien à voir et est, en principe, interdit. Mais je suppose qu’il y a un flou vis-à-vis des espèces de consommation. Il faut se renseigner auprès du règlement sanitaire départemental. Voir aussi article L 226 du Code Rural.
Merci pour ces infos, je ne savais pas et c’est rassurant je trouve. L’équarrisseur, rien que le nom, c’est horrible :/ La dernière fois que j’ai essayé de mettre une plante à la poubelle je n’ai pas réussi…
Oui j’avais lu, merci. J’en parlais rapidement sans avoir le temps de chercher la source, parce que tout le monde n’est pas au courant, et c’est dommage. Ca serait peut être intéressant de le pratiquer dans cette ferme, de laisser un petit coin aux poules qui ont été là et qui ont « fait leur part ».
Effectivement Orodruin tu as raison, j’ai hésiter à l’écrire car légalement effectivement je ne penses pas que cela soit autorisé, mais disons que j’ai préféré être honnête.
Gael on parle là d’animaux de ferme, nous n’avons pas d’attachement particulier aux poules, donc pas de deuil ou de recueillement. Par contre, pour les chèvres avec lesquelles nous avons un contact tout particulier c’est autre chose.
Nous avons une fosse où effectivement nous déposions les petits animaux avec de la chaux, mais nous ne l’utilisons plus. Et nous avons pas mal de sources sur le terrain, pas du coté de la fosse, mais niveau distance je ne sais pas ce que cela donne.
Il est vrai que je ne gère pas cet aspect là, donc je ne suis pas très au clair sur ce sujet
J’aimerais tant pouvoir installer un poulailler chez nous ! On consomme pas mal d’oeuf à la maison (d’autant plus qu’on prépare maintenant la plupart de nos plats et biscuits nous-même) et quand on connait les conditions dans lesquelles les poules sont élevées, dans le seul but de faire du profit, ça fait mal au coeur… Mais doit-on s’arrêter de manger pour autant ? Je n’en suis pas convaincue. Par contre, il serait peut-être temps de règlementer les conditions d’élevage.
En tout cas, dès que j’aurais un coin de verdure suffisamment accueillant, j’y inviterai quelques poulettes !
Je ne pense pas qu’il faille forcément s’arrêter de manger, juste quand il s’agit de diminuer sa consommation de quelque chose; par contre tu peux trouver des alternatives aux oeufs dans tes préparations. Moi je n’en consomme plus depuis cet été, et j’ai plein de préparations où on ne sent pas le différence.
tu peux aussi te renseigner près de chez toi, tu as peut être des particuliers qui ont des poules, et qui vendent une partie de leur œuf, c’est le cas dans mon village, il y a une petite pancarte sur leur portail.
Bien sûr, je ne parle pas de consommer à outrance, c’est juste que je me suis rendue compte qu’en faisant tout moi-même, je vois ce qu’il y a dans ce que je mange, et notamment pour les oeufs, j’ai maintenant une conscience plus juste de notre consommation, alors que je ne le voyais pas quand on achetais des biscuits tous faits, par exemple.
Ce que je veux dire, c’est qu’il me parait normal de modifier sa consommation pour des raisons de santé, par exemple, ou en fins de mois difficiles (c’est d’ailleurs comme ça que j’ai trouvé moi aussi plusieurs alternatives aux oeufs dans la cuisine), mais qu’on soit obligés de le faire parce que les élevages ne respectent pas les animaux, ça je trouve ça anormal. Je préfère effectivement, en tant que consommatrice, choisir d’acheter mes oeufs auprès des producteurs locaux (sur le marché, ou à la coopérative dans mon cas), si je suis sûre des conditions dans lesquelles ils ont été produits.
Mais encore une fois, c’est délicat, c’est vraiment une histoire de valeurs, il est difficile de tout prendre en compte. Ne serait-ce que refuser de manger sans regarder ce que l’on nous sert, c’est déjà un pas, et le reste viendra, j’en suis sûre 🙂
Bonjour,
Voilà une autre bonne « solution » pour éliminer les déchets… mais une poule ne peut pas être considérée comme une « solution » justement… J’aimerais beaucoup avoir une poule (ou deux ? doivent-elle vivre à deux, à une, risque-t-elle de s’ennuyer ?), et avant cela, un jardin (!), mais à partir du moment où la poule n’a pas vraiment choisi de vivre chez moi, est-ce un problème en terme d’éthique ? Même si je lui donne tout ce dont elle pourra avoir besoin, même si je lui assure les meilleures conditions de vie possible ?
Cela me fait penser à cette très belle interprétation du conte de la chèvre de M. Seguin par François de Singly, qui explique que l’attachement de M. Seguin à sa chèvre était à questionner : est-il vraiment inquiet pour elle, ou bien cherche-t-il désespérément à la retenir dans son pré, avec sa corde au cou, pour profiter de son lait, dans un intérêt tout égoïste ?
J’ai bien conscience que je vais un peu loin, mais je trouve ces questionnements, en effet, si compliqués…
Dans la mesure où il peut d’agir d’une poule de réforme… je ne vois pas où se pose le problème, elle sera forcément mieux chez toi en en prenant soin, que là où elle était avant!!! Est ce que le chat que j’ai trouvé l’année dernière, qui était malade et risquait sa vie à chaque instant, a choisi de vivre chez moi? Non. Est ce qu’il est malheureux parce qu’il ne peut pas sortir ni guetter les oiseaux sur les fenêtres? Peut-être. En attendant, il est vivant, soigné, en relative bonne santé, au chaud, a à manger, à boire, des friandises et de quoi se divertir à volonté même s’il y a sûrement mieux ailleurs… est ce que parfois je culpabilise pour ne pas pouvoir lui fournir un parcours en arbre à chat? Oui, mais je fais de mon mieux pour qu’il soit bien avec mes moyens, et en tout cas il ne souffre pas en dehors de son affection et semble assez heureux pour un chat. Est-ce qu’il faut automatiquement se passer la rate au court bouillon? Des fois ça mène à de bonnes réflexions, mais je pense que c’est surtout important de plus souvent se questionner et sur plus de choses, pour les faire évoluer 😉
A la ferme, nous n’écourtons pas les ailes, nous avons des canards de barbarie, les males trop lourds ne volent pas mais les canes si. Elles pourraient donc partir, mais elles restent là j’en déduit donc qu’elles y sont bien. Certaines ont leur habitude comme d’aller pondre dans la partie réserver aux poules, ça nous agace mais c’est ainsi.
Pareil depuis quelques temps une poule est impossible à rentrer le soirn qu’à cela ne tienne elle restera dehors (au risque de croiser un renard) et chaque jour elle va pondre son oeuf dans la botte de paille du batiment d’élevage (où l(on trouve les chèvres, cochon, cheval etc)
Je suis assez d’accord avec toi Gaël sur se passer la rate au court bouillon ! 😉 … mais j’ai quand même besoin de me poser ce genre de questions ! Faire le « bien » d’un animal, même malgré lui, ce sont des questionnements difficiles pour moi.
Merci Elise pour ces précisions. Une poule forte tête, j’en veux une comme ça 😉
Très intéressant! Je rebondis sur la dernière phrase concernant la question de l’utilisation des animaux et les conditions d’élevage, ainsi que sur le commentaire de clémentine. Moi aussi, cela me frustre de ne pas pouvoir prendre en compte tous les paramètres! La question est tellement complexe, et les traditions tellement ancrées, que cela fait mal à la tête.
Ce que j’ai réalisé tout de même au cours de ce défi, et notamment à travers l’article d’Emilie sur l’élevage de chèvres, c’est que certaines espèces sont domestiquées depuis des centenaires. Ce ne sont plus des bêtes sauvages et du coup penser leur redonner cette liberté je ne sais pas si ce serait leur faire un cadeau.
De plus, on a vu aussi que les relations entre les animaux et les hommes pouvaient être super fortes. Je me demande si on ne pourrait pas en revenir à la question des condition dans lesquelles on traite les animaux. Ne pourrait-on pas envisager des élevages éthiques pour les oeufs et le lait, à raison d’une consommation hyper raisonnée, ou nous on apporte à l’animal et elle nous apporte quelque chose aussi. Car bon, il faut dire aussi qu’on a créé des métiers pour soigner les animaux, les comprendre, les aider, et que pour les bêtes domestiques, et certaines sauvages, nous intervenons pour leur porter secours comme on le peut. Tout n’est pas mauvais. Car bon, si on pousse jusqu’au bout et qu’on les laisse TOUS tranquille, à suivre leur état sauvage, dans ce cas faudrait-il encore intervenir pour les soigner ou laisser faire la nature? Aie, je complique encore le sujet! 🙂
Pour en revenir à l’article, je trouve tout de même excellent le concept de ferme pédagogique. Apprendre aux enfants d’où viennent les oeufs, les familiariser avec les bêtes, et en plus cela crée un système fermé où les poules sont nourris des déchets, je trouve cela fantastique!
Les enfants sont les premiers à aimer les animaux, mais plus tard on grandit avec cette idée qu’il faut les manger et on en oublie tout de notre amour pour eux. Ce type de concept pourrait bien planter de bonnes graines!
Aie, désolée pour le roman, c’est qu’il y a tant à dire!
Pour terminer sur mon avis: je pense que si l’animal est respecté et élevé dans de bonnes conditions, je ne vois a priori pas d’objection de consommer laine, oeufs et lait (et dérivés) avec modération. Pour la viande, c’est autre chose, car le simple fait d’abattre une bête n’est pas éthique, et je concevrais mal le faire à un animal que j’ai appris à aimer. Mais bon je pense qu’imaginer une société totalement végane n’est pas forcément LA bonne solution comme l’a soulevé Clémentine, et pour moi, si déjà on pouvait TOUS limiter notre consommation et aller vers des élevages éthiques, ben ce serait déjà un sacré bon changement. Pour l’instant donc, c’est ce vers quoi je tends car cela me semble plus réalisable, à mon sens.
Voilà, j’ai fini ^^
Coucou! Merci pour ce post intéressant! j’aimerais vraiment qu’il y ait ça dans l’école de mes enfants, mais les pauvres ont droit à une toute petite cour entièrement bitumée face à une grosse avenue!!! 🙁 ça m’étonnerais donc que la mairie en ait quelque chose à faire des poules et du compost!!! 🙁 Pour ma part, j’adore les poules, mes parents en ont 3 et on se rend compte à quel point le ratio ennui/valeur ajouté est en faveur des poules!!! Ok il faut s’en occuper, c’est un animal, mais ce n’est pas embêtant du tout, et puis chaque jour on a des oeufs et on peut lire de plus en plus que les professionnel de la nutrition reviennent sur cette légende comme quoi les oeufs donnent du cholestérol: en fait c’est faux! C’est le sucre qui donne du cholestérol! Bref on peut manger 1 ou 2 oeufs par jour, c’est très très nutritif et bon pour la santé! surtout si les poules sont bien nourries! Là au moins, on sait ce qu’on mange! (car les oeufs concentrent les bonnes comme les mauvaises choses, c’est pour ça que dans le commerce il faut acheter seulement des oeufs bio). Bref si tout le monde avait ses propres poules, on achèterait moins de viande, il y aurait moins de transports pour leur livraison, ce serait un cercle vertueux!!! 🙂 Aemi
Juste pour info: les poules pondent en principe 6-10 œufs, et ne commencent a couver qu’après, de manière a ce que tous les poussins éclosent a peu près en même temps.
Et pour ce qui est du paysage, d’une part, il faudrait vraiment revenir a un système d’exploitation historique, sans pesticides et engrais chimiques, avec des haies, avec des espèces diversifiées,… et d’autre part, j’ai lu l’excellent livre ‘la nature malade de la gestion‘, et apparemment, on en fait vraiment beaucoup trop…
Merci pour le bouquin je note la référence à lire donc
et pour les coqs: a ma connaissance, ils ne forment pas de groupe de males comme les jeunes etalons, par exemple, ils se battent… jusqu’a la mort… enfin, tant qu’il y a plus d’un coq pour 5-10 poules, selon le caractere, la place disponible etc… et meme les jeunes etalons finissent par se battre a mort, donc bon, la situation n’est pas si simple, encore une fois…
Bonjour, Je voudrais ajouter un petit témoignage : nous sommes très attachés à nos 3 poulettes et nous serions incapables de les manger !!! En fait, les poules sont très intéressantes à regarder vivre. On peut trouver des poules de réforme près de chez moi à 2 € ou à 8 € la poule bio. Les élevages les vendent seulement à 18 mois alors qu’elles peuvent encore pondre. C’est moche mais cela permet à d’autres de les adopter !!! Je n’ai pas le sentiment que mes poules soient malheureuses. Elles disposent de tout le terrain autour de notre maison et pondent quand elles le veulent. Elles mangent essentiellement du grain et un peu les restes de repas mais plutôt la viande (sauf du poulet bien sûr) et le fromage. Elles s’avèrent d’excellentes auxiliaires au jardin. (cf mon blog).
Bonjour,
Instit’ dans une école maternelle de Paris, nous avons la chance de posséder un jardin , un potager, un lombri-Compost ….L’idée d’accueillir des poules pour compléter notre projet a germé, mais que de difficultés pour trouver un partenaire !
Nous cherchons un poulailler pédagogique comme celui d’Elise qui pourrait venir à Paris mais j’avoue que faire du porte à porte dans les fermes d’île de France ( respectueuses des animaux qui plus est) s’avère compliqué !
Du coup je me demandais s’il n’existait pas un « réseau » de fermes pédagogiques ( ou un site les rassemblant ou autre ) qui nous permettrait de réaliser notre projet ?
Merci pour vos beaux articles!
C’est un beau projet… peut-être qu’en faisant quelques recherches sur Internet vous trouverez une réponse à vos questions ? Car personnellement je n’ai pas plus d’info que ça à ce sujet.
Bonjour,
Je trouve le concept super sympa! Je suis étudiante en dernière année (éducatrice spécialisée) dans un lieu de vie à la campagne. J’aimerai mettre en place un projet de poulailler (médiation pour les jeunes accueillies). L’idée est de mener le projet de A à Z, c’est a dire de construire nous même le poulailler. En tant qu’éducatrice spécialisée peut tu me donner ton point de vue sur cette médiation? Dans quel but la pratique tu?
Merci,
Chloé
Bonjour,
Assistante d’éducation dans un collège de l’Hérault, je suis en pleine réflexion quant à la proposition d’installation d’un poulailler pédagogique au sein de l’établissement. Aurais tu par hasard des contacts de ferme pédagogique qui proposent le même système d’installation de poulailler en milieu scolaire dans ma région, ou des conseils à me donner ?
En te remerciant par avance,
Adeline
Bonjour Adeline,
Je n’ai pas de contact ni de conseils à partager à ce sujet, désolée.
Bonjour,
Je viens de lire votre article. Je travaille dans une école et j’ai comme projet d’y installer un poulailler.
Je monte un dossier afin de le présenter à la mairie.
Je souhaiterai avoir des informations complémentaires sur la consommation des œufs.Et comment trouver une ferme pédagogique qui puisse nous aider a mener ce projet a bien.