Au fil de mes échanges avec Clémentine du blog Clémentine La Mandarine, j’ai régulièrement entendu parler de ses juments, ou plutôt de ses « poneys », comme elle aime les appeler. J’ai aussi lu, durant son challenge intitulé « J’suis pas végane mais j’me soigne », ses questionnements au sujet des animaux domestiques et sauvages, et plus récemment, son billet au sujet du spécisme et de l’équitation.
Aujourd’hui Clémentine nous parle de son amour pour Brownie et Eclipse, de son expérience autour du bien-être des chevaux et nous confie où elle en est dans ses réflexions…
Clémentine, comment est née ta passion pour les chevaux ?
Mon Grand-père m’a transmis cette passion. Je ne me souviens pas qu’il n’y ait pas eu de chevaux dans ses prés, derrière chez lui. Aujourd’hui, alors qu’il est trop âgé pour monter à cheval et s’occuper de chevaux lui-même, il prête son terrain à la femme de son cousin… qui y a installé un poney-club !
Je me souviens de la relation entre mon Grand-père et sa jument blanche, La Termoise. Dès qu’il pointait le bout de son nez dans le pré, elle venait, toute heureuse. Je me souviens qu’il me disait « Je lui parle, et elle m’écoute. » Je crois que je commence seulement à comprendre tout ce que cette simple phrase peut vouloir dire. Ils semblaient si bien se connaître, se comprendre ! Je rêvais d’avoir cette relation avec un cheval un jour.
Peux-tu nous parler de ta rencontre et de ta relation avec tes juments ?
J’ai rencontré Brownie… environ 1h après sa naissance ! C’est la fille de ma précédente jument, Kenie, qui est ensuite partie avec une amie très chère. Nous étions partis manger en ville, j’avais oublié mon téléphone portable. En rentrant à la maison, je découvre deux messages de Brigitte, chez qui Kenie était hébergée. Le premier me disait « Si tu veux voir ton poulain naître, c’est maintenant. » et le second, d’une voix tremblante « C’est bon, elles vont bien toutes les deux. ».
Ce jour là, Brigitte, qui n’allait jamais voir les deux poulinières le soir, a eu envie de jeter un oeil. Quand elle est arrivée dans la poupounière (deux box immenses qui étaient réservés aux deux poulinières cette année là), Kenie s’est avancée vers elle. Elle s’est laissé caresser calmement, ce qui ne lui ressemblait pas du tout. Ce fut le moment du premier message. Puis, Kenie s’est tournée, et deux sabots dépassaient. Visiblement, elle n’arrivait pas à donner naissance seule. Brigitte a donc fait naître pour la première fois de sa vie un poulain. Je me dis aujourd’hui « Heureusement que j’avais oublié mon téléphone ce jour-là. J’aurais été tellement paniquée que j’aurais certainement empêcher Brigitte de réagir avec autant de sang froid qu’elle l’a fait ! »
Lorsque nous sommes arrivés, Brownie, petite pouliche toute noire commençait tout juste à se mettre debout.
Lorsque j’ai eu l’envie folle de faire avoir un poulain à Kenie, je rêvais qu’elle aurait une petite pouliche, noire, d’environ 1m45, avec la tête de bébé de sa Maman, le dos puissant de son papa et un caractère à la fois vif et doux. Et là, c’est tout ce dont je rêvais – sauf pour la tête de bébé, mais qu’importe ! J’ai la sensation d’avoir pu bâtir une relation plus forte avec Brownie qu’avec n’importe quel autre des chevaux que j’ai pu côtoyer. Je serai par contre tout à fait incapable de définir cette relation.
Quant à Eclipse, ma seconde jument, j’ai eu un coup de foudre. L’acheter n’était vraiment pas raisonnable ! J’aime tellement son caractère, sa bouille, ses attitudes. Je n’ai jamais pu tisser la relation que j’ai avec Brownie avec elle. C’est différent. Plus distant, mais c’est aussi son caractère qui est ainsi. Brownie est un câlin géant tout noir. Eclipse est plutôt un être mystérieux qui vous accorde ses faveurs les jours où elle en a envie et vous snobe totalement les autres.
J’ai à mon immense regret dû placer Eclipse dans un club où elle travaille contre sa pension, cela pour des raisons financières. Je rêve de pouvoir de nouveau la reprendre avec Brownie. Grâce à toi Natasha, et toutes les autres personnes qui font de mon site et ma boutique ce qu’ils sont en train de devenir, ce sera peut-être possible avant que quelqu’un ne décide de l’acheter.
Concrètement, quelles sont les conditions de vie idéales pour le bien-être physique et émotionnel d’un cheval “domestiqué” ?
Cette question n’a pas, j’en ai peur, de réponse facile. Tout dépend du cheval, de son âge, de ce qu’il fait des ses journées, de sa condition physique, de sa race…
Certains chevaux, à force d’être croisés pour devenir des champions, sont devenus extrêmement fragiles. Impossible de les mettre au pré l’été, ils ne supportent pas les mouches, taons, et autres petites bêtes. Impossible de les mettre au pré l’hiver, il y fait trop froid pour eux… Ces chevaux sont trop éloignés de leur ancêtres sauvages pour vivre en extérieur, et le box, la nourriture granulée et vitaminée et les soins attentifs me semblent leur être indispensable. Bien entendu, des sorties en journée, dans de petits prés individuels sont alors une joie pour eux. Avant qu’il ne fasse trop chaud l’été. Ou aux heures les moins froides en plein hiver… Ces chevaux souvent dressés très jeunes ne semblent pas savoir être autre chose que des travailleurs acharnés. Certains sont extrêmement apeurés en balade dans les bois. D’autres vont réclamer à retourner dans leur box après une courte sortie. Cela me fait penser à ces enfants prodiges que l’on peut croiser dans des séries ou des films qui me semblent parfois ne pas réussir à avoir de vie en dehors de leur don.
D’autres chevaux, des « cocktails de prairie », c’est-à-dire des chevaux aux origines mixtes ou des chevaux de races rustiques sont plus résistants. Ils peuvent vivre dehors toute l’année. Certains d’entre eux apprécieront d’y être, d’autres moins. Ou alors jeunes, ils chériront le pré, et plus âgés, préféreront le box. Brownie vit au pré toute l’année, et clairement, n’aime pas être au box. Il n’y a qu’à voir sa bouille lorsqu’elle doit y rester ! Elle a pour l’instant seulement 4 ans, et lorsqu’elle en aura 25, son avis changera peut-être.
J’ai visionné un reportage sur des chevaux retournés à l’état sauvage dans le Delta du Danube. La première génération née en liberté avait déjà développé une adaptation enzymatique dans leur estomac, leur permettant de digérer l’écorce de bouleau, dans laquelle se trouve une substance leur permettant de se prémunir d’une maladie qui décime les poulains nés en liberté. Le retour a la vie sauvage peut donc certainement se faire plus facilement que nous le pensons pour les chevaux qui ne sont pas trop fragiles. Mais ces nouvelles conditions de vie, rudes, sont-elles plus en accord avec le bien-être physique et émotionnel du cheval ? Ou la liberté a-t-elle un prix ? Je ne sais que me poser la question !
Certains disent qu’il ne faut pas monter les chevaux, d’autres qu’il faut les monter à cru et/ou ne pas ferrer leurs sabots… quel est ton point de vue sur ces questions ?
Cela dépend du cheval et du cavalier.
Monter un cheval à cru, lorsque l’on ne sait bien monter à cheval peut très vite s’apparenter à une séance de trampoline sur le dos de l’équidé. Dans ce cas, à mon avis, une bonne selle permettra au cheval de bien moins souffrir !
Ne pas ferrer un cheval peut sembler une approche respectueuse. On parle beaucoup de parage naturel : le cheval ne porte pas de fer, et un maréchal ferrant lui coupe les sabots lorsqu’ils sont trop longs. Pour ma part, mais cette opinion est très personnelle, je pense que l’on ne peut qualifier de naturel un parage que lorsqu’il est réalisé par le cheval lui-même, en marchant sur des terrains variés, et en usant son sabot. Et non pas, par un humain, aussi doué et pourvu de bonnes intentions soit-il.
Pourquoi ne pas laisser tous les chevaux se parer naturellement eux-mêmes ? Certains ont des problèmes aux sabots, ou aux membres, et les fers vont jouer le rôle de que jouent des semelles orthopédiques pour nous. Pour d’autres, qui sortent beaucoup en extérieur, le ferrage sera indispensable pour ne pas user la corne plus vite qu’elle ne pousse.
Lorsque j’habitais chez mes parents, je ne faisais pas ferrer systématiquement ma jument. Nous parcourions des kilomètres de chemins en terre battue et ses sabots, solides, étaient en excellents états ainsi !
Aujourd’hui, Brownie porte des fers. Lorsque je pars en balade, nous devons marcher sur beaucoup de goudron avant d’atteindre les zones non urbanisées. Ses sabots s’usaient beaucoup trop vite lorsqu’elle n’était pas ferrée ! Et lorsqu’elle ne porte pas de fers, et elle demande à marcher sur l’herbe dès qu’elle en voit… ou refuse tout simplement de partir en balade !
Ainsi, je pense que chaque relation, chaque cheval, chaque environnement est unique. Savoir se remettre en question est sans doute la clé à toutes les situations. Je pense que toute personne présentant une idée figée comme étant la solution valable pour tous les chevaux n’est pas le bon interlocuteur. Encore une fois, c’est un avis personnel ☺
Quant à monter les chevaux… est-ce une exploitation certaine ? Est-elle néfaste ? Lorsque je demande à Petit Lutin de déposer pour moi du linge dans le panier de sale, est-ce que l’exploite ? Lorsque je demande à mon amoureux de me relire, est-ce que je l’exploite ? Lorsque je réponds à tes questions, est-ce que je suis exploitée ? Je ne pense pas, car nous avons l’opportunité de dire non, de négocier. Je pense donc – mais c’est très personnel – qu’un cheval qui accepte, sans y être contraint par la force et les réprimandes, d’être monté n’est pas exploité, utilisé. C’est un accord entre son cavalier et lui.
Pour cela, il faut connaître son cheval, l’écouter, essayer de le comprendre. Cela demande du temps, comme pour toute relation. Cela demande aussi de l’humilité car nous ne sommes pas, en géneral, accompagnés enfant pour considérer qu’il est possible de négocier entre humains. Alors avec les animaux !
Une amie, lorsqu’elle sent que son cheval n’est pas très motivé pour se balader, l’emmène dans le jardin de ses parents. Il y mange tranquillement le gazon pendant qu’elle lit au soleil. Le soir venu, ils rentrent ensembles tranquillement au club. Les jours où la motivation est encore plus faible, elle sort juste de son pré, et le laisse brouter l’herbe devant pendant qu’elle bronze tranquillement.
Comme tu l’as révélé dans ton article intitulé “Spécisme et équitation : mes questions sans réponses”, tu te poses aujourd’hui beaucoup de questions par rapport au fait d’avoir une jument comme compagne de loisirs. Qu’est-ce qui a provoqué cette réflexion ? Où en es-tu aujourd’hui ?
C’est mon Amoureux, comme je l’explique dans cet article. Mais aussi « Lumiciole » par son commentaire à cet article. Et Laëtitia, une excellente amie vegan. Et Ophélie par sa réflexion au sujet des animaux domestiques. Et mes parents, qui ont toujours refusé d’avoir des animaux car ils refusaient de devoir les laisser pendant les vacances. Et le fait que je pose tout le temps des milliers de questions, et que je veux toujours prendre en compte tous les paramètres – parfois jusqu’à ce que la réflexion ne veuille plus rien dire.
Tout cela s’est doucement mélangé dans ma tête, pour donner naissance à toutes les questions que je me pose. Cela va jusqu’à me demander : comment formuler autrement que ma jument – et aussi mon Amoureux, mon fils… Ces possessifs sont là pour souligner un lien, mais ils sont possessifs, et parfois, cela me gêne. Est-elle ma jument ou est-elle une jument, être vivant qui n’appartient qu’à elle-même ? Comment parler d’elle aux autres personnes sans employer ce terme ?
Aujourd’hui, je cherche simplement à respecter au mieux Brownie et Eclipse. J’espère pouvoir très vite faire revenir Eclipse et lui apporter un cadre plus serein. Je souhaite les écouter au mieux, et apprendre à devenir plus humble dans ma relation avec elles.
Je tiens à te remercier pour ces questions. Y répondre m’a permis d’y voir plus clair, de structurer ma pensée. Je pense grâce à toi pouvoir aller plus loin dans ma réflexion sur ma relation à Brownie et Eclipse. Et aussi dans l’image de l’équitation que je souhaite offrir à Petit Lutin. Merci.
Retrouvez Clémentine sur son blog et sur sa page Facebook.
Et bien, je suis encore plus ravie de t’avoir à nouveau passé commande Clémentine 🙂
Je me retrouve fort dans tes questionnements (bon, en remplaçant « cheval » par « chat »). J’ai toujours vécu avec (au moins) un chat: ils m’ont prodigué une des plus grandes sources d’affection, de partages et de rires. Ils ont la chance de pouvoir évoluer comme bon leur semble chez mon père: il y a le jardin, connecté à un bosquet et des champs. La seule chose qu’on leur ait imposée est la stérilisation, pour des raisons sanitaires et éthiques. J’aime autant « priver » mes chats de cet aspect-là de leur vie plutôt que de devoir gérer quantité de chatons par an, chatons que je vois souffrir dans la rue pour les individus qui s’y retrouvent abandonnés. Hélas, on ne peut recueillir tous les chats: 4 vivent avec nous, et nous en soignons 5 autres.
J’aurai dû mal à vivre sans chats, ils sont indispensables à mon équilibre. Mais je me demande quand même, avec mon amoureux, si l’on en aura quand on sera chez nous. Petite, je ne suis jamais partie qu’une fois en vacances, et la séparation fut dure pour moi ET pour Figaro qui était resté quasi 5 jours sans manger malgré que mon frère était là pour s’en occuper. Au plaisir des vacances, j’ai préféré la présence des chats qui partagent ma vie. Maintenant, avec mon compagnon, on a quand même un peu envie et besoin de découvrir et de sortir des frontières belges. Si un chat arrive de lui-même, ma foi, on ne fermera jamais la porte et trouvera bien une combine pour le soigner en cas d’absence. Mais prendre soin d’un animal, cela demande de l’énergie, du temps et de la patience.
Je me suis également déjà posé la question du possessif avec mon amoureux et mes chats aussi. Ni l’un ni l’autre ne m’appartiennent au sens propre: ce qui m’appartient c’est l’histoire, la relation qu’on tisse en commun et je pense que c’est ce que je mets en évidence en usant du possessif. « Mon » amoureux, ça me rend fière, ça me rend forte, ça me remplit d’amour car je pense à NOUS. « Mon » chat, ça me remplit de bonheur, de sourire et de tendresse car je pense à NOTRE histoire.
Alors Clémentine, face à tes questions, je ne vois qu’une chose: que l’amour que tu éprouves pour tes juments dicte incroyablement ta conduite envers elles. Ce n’est pas l’amour du « loisir », de l’équitation en tant que tel que j’aperçois, c’est vraiment l’amour de l’échange entre individus. Tu prends en compte leurs besoins, leurs humeurs, leurs désirs et rien qu’avec cela, tu les respectes. Un animal domestique qui tient la place de compagnon éprouve aussi de l’affection pour ceux qui partagent son quotidien. Une des définitions d’un animal domestique est qu’au moins un de ses aspects du cycle de vie dépend des humains. Pour moi le bien-être affectif en fait partie et ce serait triste de rompre cela à cause d’une idée du bien-être animal qui voudrait que les animaux domestiques redeviennent sauvages.
Petit Lutin a en tout cas tout à gagner du respect que tu témoignes aux juments qui partagent ta vie et ton coeur, tout comme de tes questionnements qui devraient t’aider à améliorer tes relations mais pas plomber tes actes au quotidien.
Merci pour ce beau partage Clémentine et Natasha 🙂
PS: je concoure dans la catégorie « Commentaire le plus long » 😉
Merci Emilie pour ce long commentaire, plein de belles idées.
Nous avons beaucoup envie de partager la vie d’un chat, surtout Petit Lutin. J’ai pour l’instant toujours refusé car nous vivons en appartement, et que je pense (mais je peux me tromper) qu’un chat a besoin de sortir dehors, de gambader, de se promener. Te lire me rends encore plus impatiente d’accéder à ce bonheur de la petite maison en campagne !
Je te remercie pour le partage de ton opinion sur les possessifs. Je n’avais jamais pensé à ça de cette façon, et je trouve ta façon de voir les choses vraiment… géniale (désolée, mon vocabulaire est pauvre quand je suis fatiguée !)
Je ne sais pas si tu gagneras le concours du commentaire le plus long, mais en tous cas, tu es bien partie pour celui du plus intéressant 😉
De rien Clémentine, c’était un plaisir de te lire 🙂
Concernant les chats, je sais que certains sont heureux en appartement. Mon frère en a eu 3 quand il était en appartement. Puis il a emménagé dans une maison. Deux ont tout de suite pris le pli de sortir, les deux plus « sauvages ». L’autre chat aime bien aller dans le jardin mais seulement s’il est accompagné. Je sais que les miens, si je les privais de sortie, ils seraient profondément malheureux, surtout Inaki qui, elle, dépérirait j’en suis certaine. Donc si jamais tu souhaites accueillir un chat, tu pourrais d’abord te renseigner auprès d’associations comme Orfélins qui cherchent parfois des familles d’accueil temporaires pour prendre en charge un animal abandonné.
Je suis contente de voir que ma vision de possessifs t’inspire 🙂 j’espère que ça apaisera un peu tes interrogations. Douce soirée Clémentine 😉
Merci pour ce partage. 🙂
Je n’ai jamais eu d’animaux à la maison, mes parents n’en voulaient pas. Il y avait au dessus de chez moi une ferme, du coup j’y allais souvent pour jouer, et je regardais les vaches, je passais de longs moments avec le border colley, les chats… Je ne les ai jamais considéré comme étant mien, mais je les ai aimé.
Je ne sais pas trop si je veux un animal. En fait, oui, une partie de moi en veut un, mais je ne veux pas le garder en intérieur, le garder dans une cage, ne le voir que quand je rentre, le laisser tout seul, etc.
Du coup, pour le moment, je n’en ai pas, et je ne pense pas en avoir par la suite non plus. D’autant plus que les questions que se posent Clémentine sont très pertinentes, et qu’il est important me semble-t-il de se les poser. Alors à voir si un jour je décide de voir si un animal peut vivre avec moi.
Ah, un thème sur lequel j’ai beaucoup évolué ! Cavalière depuis petite, dans une famille où il y a un élevage de selle français, tout le monde qui monte à cheval… Bref, j’ai toujours adoré les chevaux. Je les regardais longuement au pré petite, fascinée par cet animal. Après, quand j’ai commencé l’équitation, je faisais parti de ces élèves qui rechignaient à utiliser la cravache, les éperons et même de faire les concours. D’ailleurs par la suite, j’ai arrêté le club pour une monte loisir d’un cheval en demi-pension avec comme tout rêve de cavalier : lier une relation exceptionnelle avec un cheval. Cela me semblait plus respectueux de sortir de ces horribles concours, de longues balades en forêt la plupart du temps rênes longues… Puis j’étais encore un peu gênée par le mors. Alors j’ai commencé à m’intéresser à l’éthologie, persuadée que je pouvais trouver un moyen d’être encore plus respectueuse du langage du cheval et de pouvoir ainsi tisser une relation sur la confiance plutôt que la contrainte. Enfin, j’en suis arrivée à me dire que même sans mors, éperon et autre artifice de l’équitation classique qui ne sont pas sans conséquences sur le physique du cheval, le dressage « étho » était plutôt une contrainte psychologique, en utilisant justement les connaissances sur l’instinct du cheval et que ça pouvait être tout aussi destructeur que les contraintes physiques. En fin de compte, le cheval est un animal grégaire et il est illusoire d’imaginer qu’il « veut » qu’on lui grimpe sur le dos, même avec tout le respect et l’amour qu’on lui porte. J’ai toujours rêvé « d’avoir mon cheval », aujourd’hui, je préfère faire un sauvetage, d’un vieux retraité de club qui en a vu de toutes les couleurs, ou un autre remercié par la boucherie. Beaucoup de chevaux d’association gardent des séquelles physiques et ne sont pas montables ce qui fait qu’ils intéressent peu de gens. Je pense que le jour où j’aurai les moyens de faire un sauvetage pareil, ça sera ce type de cheval que je choisirai, pas pour le monter, juste pour partager un bout de chemin ensembles et lui offrir les meilleures conditions de vie possible.
En lisant le commentaire précédent, j’ajouterai une dernière chose sur les animaux domestiques. Certains pensent qu’on ne doit pas « posséder » des animaux domestiques mais il y a d’un côté la réflexion et imaginer un monde où l’animal ne serait pas exploité pour une quelconque raison et de l’autre côté il y a la réalité et la situation actuelle : l’homme est responsable de ce qu’il a domestiqué. Un chien se dresse, un cheval aussi sinon ça peut devenir dangereux, on pare les sabots si besoin, on injecte des anti-parasitaires, il y a les soins vétérinaires. Il n’y a pas à rougir du fait que ça ne soit pas « naturel », aujourd’hui il s’agit d’un animal domestiqué et sans soin, cela revient à un abandon. Et les abandons, en France nous sommes les champions ! « Il se débrouillera bien tout seul », NON, un animal domestique ne se débrouille pas seul, il a besoin de soins à minima et d’affection c’est encore mieux. Etant bénévole pour une association de protection féline, c’est le même constat, les chats se reproduisent et ne sont pas identifiés parce que les gens n’estiment pas cela nécessaire, ensuite ils sont attrapés par la fourrière et euthanasié en masse à cause des refuges saturés. Ces euthanasies, nous en sommes tous responsables, comme nous sommes responsables de la domestication des chats. Stérilisation et identification leurs sont imposés par l’homme comme nous avons décidé d’en faire des animaux de compagnie et de les euthanasier. J’ouvre une autre question : pourquoi continuer des élevages de chevaux, de chats, de chiens quand on sait que de l’autre côté bon nombre sont tués faute d’être placés chez des gens qui s’en occuperaient ? Parce que X voulait un chat sacré de birmanie et pas un chat de gouttière ? Quel rapport ont les gens aux animaux de compagnie ? Faire des sauvetages et offrir une seconde chance à ceux qui sont là et n’ont rien demandé ou un rapport de consommateur « je veux un poulain palomino, l’avoir dès tout petit et pas un jeune de 3 ans à éduquer ! » ? L’amour n’est pas suffisant, être responsable c’est mieux !
La dure réalité des euthanasies en refuge… c’est pas pour rien que tous mes chats ont tous été recueillis, ils viennent tous de la rue, abandonnés ou nés dehors de mères abandonnées. C’est une plaie, une cruauté que de jouer avec toutes ces vies et cela me révolte. Merci pour ton engagement dans ce combat-là et pour ton commentaire très intéressant.
La question est très complexe en effet! Moi aussi je suis cavalière et parfois j’avoue me demander si le fait de « soumettre » un animal pour lui monter dessus, ce n’est pas de l’exploitation… Mais je pense que tout est question de respect, d’écoute et de bienveillance.
Adopter un animal, pour moi devrait se placer au même titre qu’avoir un enfant. C’est une responsabilité, et ils ont tout autant droit au respect que les êtres humains. Je pense que du moment que ces critères sont respectés, on peut se féliciter de leur offrir une belle vie. Ce qui me fou la rage, c’est la maltraitance, l’abandon et la négligence. Ce ne sont pas des jouets mais bien des êtres sensibles.
Les animaux domestiques le sont depuis des centaines d’années, par le biais de dressages et de croisements. Ce ne sont plus des animaux sauvages, bien qu’ils aient toujours leur instincts animaux. Je n’avais d’ailleurs pas pensé à l’évolution des systèmes digestifs en rapport à la domestication.
D’ailleurs, il existe des liens forts entre les chevaux et les humains. L’équithérapie par exemple a donné de bons résultats pour les enfants souffrant d’un handicap mental. Les chiens sont des êtres plein d’amour, fidèles jusqu’au bout et les chats aussi ont des vertus apaisantes. Ce que je veux dire, c’est que nous pouvons tous gagner de l’échange avec les animaux, à condition de les honorer à leur juste valeur.
Merci Clémentine pour ton témoignage; ta réflexion est très intéressante!
Merci Emma pour le partage de ta réflexion. L’équithérapie est très en vogue en ce moment. J’ai deux amies qui souhaitent monter leur projet dans cette branche. Ça a l’air extrêmement intéressant !
Je pense aussi que nous sommes au départ des animaux, faits pour vivre dans la nature. Nos sociétés nous ont apporté du confort, mais aussi un peu dénaturé. Nous ne sommes plus en relation avec la nature comme notre bien être psychologique le nécessite – à mon avis personnel. Et s’il est indéniablement plus qu’agréable de ne pas risquer de se faire croquer par un tigre à dents de sabre en sortant de chez soi, peut-être avons nous trop perdus ces relations qui nous liaient, à la nature et aux autres animaux ? Une question de plus que je me pose sur ce sujet !
Merci Clémentine ! Ton point de vue me fait un bien fou même si il m’émeut profondément,. toutes ces questions je me les pose comme toi, je « possède » moi aussi quatre chevaux, Et puis ce qui peut sembler un peu différent j’élève des chèvres pour faire du fromage avec le lait qu’elles m’offrent…et je suis quasiment végétarienne et même certains jours mon alimentation est végétalienne…il serait trop long d’expliquer toutes les réflexions qui me traversent au sujet de l’élevage en un simple commentaire tant c’est complexe et ambigüe dans mon esprit, je suis beaucoup de blog de personnes véganes, j’adore les lire mais leur propos me blessent parfois…est-ce que j’exploite mes chèvres pour avoir leur lait ? est-ce qu’elles en souffrent ? et ce malgré tout l’amour que je leur porte tout le coeur que je mets à réunir pour elles les conditions d’une vie meilleure?
Amandine, puis-je te poser une (des) question(s) à propos de tes chèvres qui nous tracasse(nt), moi et mon amoureux ? Ca m’intéresserait de discuter avec toi, si tu pouvais m’envoyer un petit message pour me communiquer ton adresse email, ce serait super ! 🙂 Mon adresse: tousdesgraines[at]gmail.com
Merci d’avance !
Oh Amandine, nous nous sommes déjà croisées sur Facebook, dans le groupe de Joanne si je ne me trompe pas !
C’est vrai que ces sujets sont extrêmement complexes. Nous parlions hier soir, avant de dormir, des animaux élevés pour les tests biologiques pour les médicaments – mon Amoureux est chimiste, spécialisé dans les molécules médicamenteuses, notamment pour aider les personnes atteintes de mucoviscidose. Le sujet de l’élevage me paraît tellement complexe. La notion d’exploitation tellement personnelle. J’ai l’impression que plus je me pose de questions, et moi je sais quoi penser !
Je te remercie pour ta réflexion amenée ici.
Ps : As-tu réussi ton projet de couture de sacs à vrac ?
Emilie je t’ai envoyé un mail, j’espère que tu l’as bien reçu, je suis disposée à répondre à tes questions., à bientôt !
Bien reçu Amandine, merci !
Billet très intéressant. Je retiens surtout « chaque relation, chaque cheval, chaque environnement est unique » et chaque animal aussi en fait ! C’est pour ces raisons qu’il est vain de croire qu’un chat sera forcément mieux dehors que dedans ou l’inverse. Ou que tel cheval devrait balader plus souvent plutôt que de brouter dans son pré. Il faut, à mon sens, sortir de toutes les fixations qu’on fait sur le bien-être animal. Car on pense souvent avec notre côté humain et pas de façon détachée et objective.
Un chat en liberté ça peut être positif pour lui, mais si son environnement direct ne s’y prête pas, si on n’est pas prêt à devoir gérer la mort, la blessure, la maladie, sans pour autant ne pas avoir d’animal, il faut ménager les choses différemment, selon le caractère de l’animal et selon ce qu’on peut lui apporter. Si on est en appartement et qu’on veut adopter, on ne va pas s’obstiner à choisir un chat qui a été habitué à sortir sauf si on peut lui apporter ce dont il a besoin, avec les risques que cela comporte. Si on a déjà plusieurs chats en maisonnée, on ne va pas s’obstiner à adopter celui qui est hyper territorial… Ça veut dire donc qu’il faut d’une part connaître l’espèce, son éthologie, sa biologie et avoir aussi des facultés d’adaptation et faire preuve de bon sens.
On a un devoir envers les animaux domestiques mais aussi envers la faune sauvage. Or certains de nos animaux domestiques ont gardé des instincts de chasse, notamment les prédateurs: chats, chiens, furets, serpents… les laisser « dans la nature », il faut le savoir, c’est aussi contribuer à une baisse de la biodiversité, certaines espèces même deviennent envahissantes, parasitent des milieux dans lesquels elles n’auraient rien à faire, fragilisant les écosystèmes. Certes, ce ne sont pas les principales causes aux problèmes de baisse de biodiversité actuels, mais c’est une contribution. Il faut le savoir.
Tout cet équilibre des animaux domestiques: avec nous, entre eux, avec les autres espèces, est difficile à gérer, à cause des multiples situations. Il n’y a donc pas une façon de vivre ou de protéger comme il n’y a pas une relation mais une diversité de solutions à adapter.
Personnellement j’ai toujours eu des chats, j’en aurai probablement toujours. Ils vivent dans leur territoire, la maison, et, d’après tous les signes qu’ils me renvoient, ils y sont bien. En déplacement en vacances dans le pays, ils viennent avec nous dans la voiture, habitués depuis petits. C’est une contrainte de 2-3h en cage (pour nous c’est la voiture…) mais une fois arrivés ils ont leurs marques qu’ils reprennent très vite. On adapte, on s’adapte!
Sur mes deux chats, l’un est de race. Je n’ai aucune honte à l’avoir choisi lui et je ne me sens pas pire qu’un-e autre parce que je l’ai voulu lui et pas un chaton d’une énième portée abandonnée (désolée, je garde en plus une très mauvaise opinion du monde de la protection animale, pour des raisons de relations humaines). C’est à ce jour le chat avec lequel j’ai la relation la plus fusionnelle. Je ne saurai pas à quoi cela est dû et je m’en fiche; nous avions le choix entre 3 chatons d’une même portée, nous avons simplement pris celui qui est venu vers nous. Quant à la possessivité, je peut vous dire que si ce sont MES chats et que je n’ai pas l’intention de les « partager » (tiens ça me rappelle une histoire du Roi Salomon), c’est parce qu’ils sont sous MA responsabilité. Que c’est MOI qui donne à l’un son médicament quand il a ses problèmes digestifs, que c’est MOI qui sais de quelles croquettes il a besoin. Je LEUR appartiens réciproquement, parce que je leur tiens aussi compagnie, que je veille à LEUR bien-être, que je m’inquiète pour EUX si jamais on est séparés, que je LEUR doit de ne pas me sentir seule, d’avoir une raison de vivre supplémentaire… Ne dit-on pas entre amoureux des chats que ce sont nous qui leur appartenons et pas l’inverse? Je crois que c’est là ce qu’on appelle relation, c’est le lien entre chaque être. En sortant du cadre de la possession vue comme une prison, une relation presque symbiotique…
Belle journée! 🙂
Orodruín, je ne te peux que te remercier pour tes commentaires qui ont enrichi les articles de Natasha, c’est toujours un plaisir de te lire et de réfléchir à ton apport 🙂
Cet article date de plus d’un an mais il m’interpelle et d’ailleurs j’ai tellement apprécié les réflexions de l’interviewée que j’ai gardé son blog en favoris. ^^
« Certains chevaux, à force d’être croisés pour devenir des champions, sont devenus extrêmement fragiles. Impossible de les mettre au pré l’été, ils ne supportent pas les mouches, taons, et autres petites bêtes. Impossible de les mettre au pré l’hiver, il y fait trop froid pour eux… Ces chevaux sont trop éloignés de leur ancêtres sauvages pour vivre en extérieur, et le box, la nourriture granulée et vitaminée et les soins attentifs me semblent leur être indispensable. Bien entendu, des sorties en journée, dans de petits prés individuels sont alors une joie pour eux. Avant qu’il ne fasse trop chaud l’été. Ou aux heures les moins froides en plein hiver… Ces chevaux souvent dressés très jeunes ne semblent pas savoir être autre chose que des travailleurs acharnés. Certains sont extrêmement apeurés en balade dans les bois. D’autres vont réclamer à retourner dans leur box après une courte sortie. »
Il y a à peine 3/4 ans, j’allais en vacance chez quelqu’un qui avait des chevaux. Il en avait 2 qui étaient des chevaux de balade, donc avec « le sang froid ». Et il en avait d’autres, des jeunes, qui étaient des chevaux normalement faits pour avoir un propriétaire qui les sortirait en concours, ou au moins les travaillerait en carrière et les mettrait en pension en box… Sauf qu’au final, ils sont toujours au pré aujourd’hui et sont montés majoritairement pour des balades (quand ils ne sont pas simplement là à vivre leur vie dans leur pré). On les sortait donc en randonnée, et un de ces jeunes se cabrait violemment car il réagissait mal aux piqûres d’insectes (mais il devait être allergique car c’était très gonflé). Néanmoins, pour des chevaux « au sang chaud », on les a vu bien évoluer avec le temps (un de ces chevaux a quand même du sang arabe…) et ils se sont habitués à cette vie. Le seul problème qu’il y a c’est qu’ils sont gros mais je ne sais pas si c’est parce qu’ils ne sont pas travaillés (ils ne sont pas musclés non plus) en carrière ou si c’est parce qu’ils devraient faire de la balade tous les jours (car les 2 autres chevaux qui eux, sont faits pour la randonnée sont aussi plus ou moins gros).
D’ailleurs, cela me fait penser à autre chose. J’adore les chevaux arabes (fins, élégants, typés…) alors j’aime regarder par curiosité ce que racontent les propriétaires de ces chevaux-là. Et quand j’allais voir sur les forums, toutes les propriétaires, ou en tout cas la majorité, racontaient qu’il y avait plus de jours où ça allait mal que des jours où ça bien. Elles avaient vraiment des problèmes par rapport à leurs comportement. Je me demande si ce n’est pas à cause du climat car dans les pays chauds (climat plus adapté à cette race de cheval puisque ce sont des « chevaux du désert »), on les donne à monter pour les débutants (j’ai vu ça dans un reportage d’Equidia et c’était au Maroc si je me souviens bien).
De même, quand j’avais moins de 12 ans, je montais dans un club à la campagne, et je n’ai JAMAIS vu un cheval mal se comporter avec son cavalier (en essayant de le mettre par terre). Je en savais même pas que ça existait… Là-bas, ces chevaux faisaient box-manège et manège-box TOUT l’hiver et pourtant ils restaient agréables à monter, ils ne devenaient pas fous et ne changeaient pas de comportement (les proprios du club faisaient très attention aux chevaux qu’ils choisissaient pour leur club).
Mais quand j’ai changé de club, je me suis retrouvée dans un club en ville où je suis restée environ 6 ans, et j’ai vu des choses que je n’aurai jamais pu imaginer : des chevaux et poneys qui changeaient et devenaient vraiment très méchants (impossible à approcher dans leur box), des chevaux qui devenaient fous l’hiver et qui mettaient leurs cavaliers par terre, des chevaux devenir froids à la jambe (plus de réaction du tout). Un des moniteurs de ce club est parti chercher un cheval allemand qui avait vraiment la carrure d’un cheval de haut-niveau plutôt que celle d’un cheval de club. Le cheval, qui ne comprenait pas le français, est devenu tout stressé et a fait des frayeurs à une cavalière un jour (il a eu comme une crise de folie). Là-bas, j’ai aussi vu des chevaux partir aussi vite qu’ils sont revenus. C’était très différent du club où j’étais avant. Je pense qu’ils ne choisissaient pas bien leurs chevaux et qu’ils ne leur laissaient pas le temps de s’adapter. Car ces chevaux ont a peu prés le même mode de vie que ceux dans le club où j’étais avant (en hiver aussi ils faisaient box-manège et manège-box) et pourtant c’était totalement différent : j’ai fini par avoir peur de venir monter l’hiver dans ce club.
« Quant à monter les chevaux… est-ce une exploitation certaine ? Est-elle néfaste ? »
A mes yeux, je fais la différence entre l’Homme et les animaux, entre les animaux « de bétail » et entre les animaux sauvages et ceux qui sont domestiques. Après je sais que certains animaux sauvages sont aussi domestiqués (et j’ai même déjà vu une chèvre se comporter comme un chien car elle était tout le temps avec des chiens) mais ce sera toujours différents des animaux domestiques et plus « limité ». Donc pour moi, les chevaux font partis des animaux domestiques que l’on utilise depuis des milliers d’années pour des travaux divers et variés. De là à dire que c’est une exploitation, oui c’est possible, tout comme le directeur exploite ses salariés pour faire tourner son entreprise et il les récompense avec un salaire. La vie est comme ça, c’est juste que ça permet au monde de s’organiser, je pense, pour que tout le monde puisse (sur)vivre. Et si on avait abandonné les chevaux après la création des transports, des machines pour l’agriculture, peut-être que les chevaux auraient totalement disparu de la terre ou en tout cas, il y aurait bien plus de races éteintes qu’aujourd’hui. Alors pour moi c’est une bonne chose, tant que le travail demandé est adapté au cheval (tout comme l’homme doit faire un travail adapté à lui : celui qui a un diplôme de médecin doit être médecin, celui qui a un diplôme de langues doit faire un métier comme la traduction etc.) (d’ailleurs c’est pour ça que l’on créé différentes races : certaines sont créées pour le saut, d’autres pour le dressage, d’autres pour la randonnée et le loisir…) afin que le cheval garde un bon moral et qu’il soit en bonne santé (cela me fait penser au programmes scolaires qui ont changé aux Etats-Unis et tous ces enfants qui sont tombés en dépression parce que c’était trop dur pour eux ; ou en Corée où il y a beaucoup de suicides parce que les niveau scolaire demandé est trop dur pour les jeunes).
L’exploitation est néfaste à partir du moment où la santé du cheval est mise à mal et que son moral est au plus bas.
« Ces possessifs sont là pour souligner un lien, mais ils sont possessifs, et parfois, cela me gêne. Est-elle ma jument ou est-elle une jument, être vivant qui n’appartient qu’à elle-même ? »
Personnellement je ne serai pas gênée de dire que c’est mon cheval, comme actuellement j’ai un lapin et je ne suis pas gênée de dire « ma » lapine. Tout comme je dirai aussi « mon » mari, « mes » enfants…
« Comment parler d’elle aux autres personnes sans employer ce terme ? »
Tout simplement en employant son nom… Personnellement, je ne me souviens pas avoir dit aux gens « mon » lapin mais généralement ce sont eux qui me disent « ta » lapine. ^^