Comme je l’ai expliqué ici, je n’ai pas d’affinité particulière avec les animaux domestiques et je n’en ai jamais eu chez moi… enfin, ce n’est pas tout à fait vrai : quand j’avais environ 4 ans, ma maman est revenue un jour avec une perruche qu’on lui avait donné il me semble. J’ai seulement eu le temps de la nommer car quelques heures à peine après son arrivée parmi nous, j’ai ouvert sa cage qui se trouvait sur le balcon à ce moment-là et Zita s’est envolée… Ce geste-là dénotait-il les prémices de mon malaise face aux animaux en cage ou bien était-ce juste une belle bêtise ? Je n’en sais rien ! En tous cas, je me souviens avoir été triste et m’être inquiétée de ce que cette perruche deviendrait, si elle trouverait à manger et si elle survivrait dans la jungle urbaine grenobloise…
Car une fois domestiqué, un animal a besoin de l’homme, il devient dépendant de nous et nous devenons responsables de son bien-être. Élever et avoir des animaux domestiques, comme en a déjà témoigné Clémentine, soulève inévitablement un grand nombre de questions lorsqu’on s’intéresse à l’éthique et au bien-être animal…
J’ai donc souhaité posé quelques questions à Nina, éleveuse d’oiseaux et de rongeurs dans le Perche depuis un an et demi.
Qu’est-ce qui t’a motivé à travailler dans un élevage d’oiseaux et de rongeurs ?
En fait, je suis arrivée là un peu par hasard. J’ai fait des études dans un domaine complètement différent mais je me suis assez vite rendue compte que rester derrière un bureau toute la journée ce n’était pas pour moi ! Alors j’ai réfléchi à ce que je voulais vraiment faire de ma vie et travailler avec les animaux m’est apparu comme une évidence. J’ai commencé par faire des stages en parc zoologique et c’est là que j’ai vraiment appris à connaitre les oiseaux, les différentes espèces et leurs caractères. Ensuite, j’ai cherché un emploi dans ce domaine et j’ai répondu à une annonce pour travailler au sein d’un élevage de grandes perruches et perroquets. Et ma candidature a été acceptée ! Pendant un peu plus d’un an, je me suis concentrée sur la reproduction des oiseaux et depuis peu, nous avons commencé un élevage de rongeurs dont je m’occupe avec un collègue.
Aujourd’hui, mon travail me plaît vraiment. Comme dans tous les métiers, il y a des moments moins faciles que d’autres, et c’est parfois très physique. Ça peut être des choses toutes bêtes comme un client insatisfait qui se plaint ou une montagne de gamelles à nettoyer, mais je crois que ce qui est le plus dur à gérer c’est la mort. Malheureusement, mes collègues et moi y sommes confrontés régulièrement et ça nous touche toujours. C’est toujours difficile de voir mourir un animal dont on s’est occupé, qu’on connait depuis sa naissance. C’est rageant parfois quand, malgré tous les soins et les traitments on n’arrive pas à soigner un animal malade. C’est frustrant quand on ne comprend pas la cause du décès et qu’on cherche pour essayer de se souvenir de quelque chose qui aurait pu nous alarmer. C’est déconcertant quand une mère cesse de s’occuper de ses petits sans raison apparente. Heureusement, cela n’arrive pas si souvent.
Néanmoins, les avantages compensent largement les inconvénients. Mes journées ne se ressemblent pas, il y a toujours des choses à faire et j’apprends à longueur de journée. Une grande partie de mon travail consiste à observer les animaux et à étudier leurs conditions de vie pour qu’ils soient le mieux possible. Chaque espèce est très différente et nous devons faire en sorte que ces particularités soient respectées, c’est réellement passionnant ! Et puis, je passe une partie de ma journée à câliner des lapins et des cochons d’Inde, c’est plutôt sympa !
Y a-t-il des différences entre les oiseaux et les rongeurs que l’on pourrait croiser dans la nature et ceux que l’on retrouve en tant qu’animaux domestiques ?
Physiquement, pas vraiment. Les animaux ne changent pas parce qu’ils sont domestiqués. À part pour les couleurs de pelage ou de plumes. À l’état sauvage, il n’en existe que peu, alors que les animaux domestiques sont beaucoup plus variés. À l’élevage, nous devons choisir nos reproducteurs pour que les petits plaisent au public qui va les acheter et malheureusement, les couleurs dites « sauvages » – celles qu’on retrouve le plus dans la nature – ne sont pas très appréciées…. Personnellement, j’aime beaucoup les rats agoutis – brun-gris, la couleur du rat sauvage-, mais souvent les clients ont une réaction de rejet, même si le rat en question est très gentil. Une autre différence majeure est la fragilité. Les oiseaux et rongeurs domestiques sont beaucoup plus sujets aux maladies que leurs cousins sauvages à cause des croisements et des sélections génétiques. La consanguinité est un problème important et je fais tout pour l’éviter au sein de mon élevage pour avoir des animaux en meilleure santé possible.
À mon sens, la différence majeure entre animal sauvage et animal domestique est le caractère et la psychologie. Un animal domestique est, le plus souvent, incapable de survivre s’il se retrouve dans la nature. Surtout, un animal domestiqué a besoin de la présence de l’Homme. Certains perroquets peuvent aller jusqu’à se laisser mourir s’ils se sentent délaissés.
Finalement, l’être humain s’est retrouvé, pour son propre plaisir, à élever des espèces animales devenues complètement dépendantes de lui. Quel est ton ressenti par rapport à cela ?
Par rapport à la dépendance de ces animaux, je pense que cela nous donne, à nous humains, une énorme responsabilité. Ce sont nous qui avons créé ces animaux, qui les avons sélectionnés et modelés pour qu’ils correspondent à nos attentes en terme de physique et de comportement et aujourd’hui, nous sommes responsables d’eux. Je ne connais pas les motivations qu’ont eues les premiers Hommes à domestiquer oiseaux ou rongeurs. Je pense qu’ils appréciaient certaines caractéristiques de ces animaux sauvages (chant et couleurs pour les oiseaux, par exemple) et qu’ils ont voulu les garder près d’eux. Quoi qu’il en soit, ces animaux existent à cause de nous et c’est à nous de leur assurer les meilleures conditions de vie possibles. Cela implique aussi de savoir renoncer à adopter un animal si on ne peut pas s’en occuper correctement.
D’après toi, quel est l’intérêt d’avoir des animaux domestiques tels que les oiseaux ou les rongeurs chez soi ?
Ce sont de merveilleux compagnons ! Les oiseaux peuvent réellement apporter de la vie dans une maison avec leurs couleurs et leur chant. Et ils sont très intelligents et peuvent devenir incroyablement familiers.
Certaines espèces de grandes perruches comme la calopsitte ou le kakariki sont aussi affectueuses qu’un chien ou un chat.
Les rongeurs représentent un bon compromis pour les personnes voulant des animaux de compagnie mais qui vivent en appartement ou qui travaillent beaucoup. Ils représentent moins de contraintes : quand un chien doit être sorti deux fois par jour, une cage de hamster a besoin d’être nettoyée moins souvent.
D’un point de vue éthique, que penses-tu du fait d’avoir des animaux en cage ?
Je me suis souvent posée cette question. Est-ce que les animaux que j’élève et que je vends sont vraiment heureux ? Et puis, je les regarde et je trouve qu’ils ont l’air plutôt bien!
Tout dépend de ce qu’on appelle cage. Mettre un Ara dans une toute petite cage où il peut à peine se tourner avec juste une gamelle d’eau et des graines, je suis contre ! Le même Ara dans une grande volière ouverte sur l’extérieur avec perchoirs en bois, eau, graines, fruits, des cordes et des jouets (en bois non peints, de préférence) avec en plus des heures de « sortie » où son propriétaire jouera avec lui, là oui ! Si en plus, il a un copain de son espèce pour lui tenir compagnie, il aura tout pour être heureux et épanoui.
Le mot « cage » est connoté très négativement, mais il faut plus voir la cage comme la maison de l’animal, l’endroit où il mange et où il dort. Un peu comme pour nous, les humains. Les rats que j’ai chez moi aiment sortir de leur cage pour se promener, jouer, ou se faire câliner. Mais ils aiment aussi y rentrer pour retrouver leurs petites habitudes, leur hamac et leur cabane.
D’ailleurs, quand ils sont de sortie et ont peur de quelque chose (camion qui passe, gros bruit), ils se réfugient dans leur cage car ils s’y sentent en sécurité.
Je ne crois pas que mes rats ou le Ara de mon exemple seraient plus heureux si on les relâchait dans la nature. Ils seraient perdus, ne sauraient pas comment réagir face aux dangers, auraient du mal à se nourrir et finalement mourraient car ils ont perdus une grande partie de leur instinct et de leurs comportements sauvages.
Je parle évidemment des animaux d’élevage ! Un oiseau, un rongeur ou n’importe quel animal né dans la nature doit y rester !
Avoir un animal domestique est une véritable responsabilité : quels conseils pourrais-tu partager avec ceux qui ont ou aimeraient avoir des oiseaux ou des rongeurs ?
- Avant toute chose, renseignez-vous. N’adoptez jamais un animal sur un coup de coeur. Informez vous sur l’espèce, sur son mode de vie, ses besoins, son alimentation. Par exemple, un rat doit absolument vivre en groupe, c’est indispensable à son équilibre tandis que le hamster est solitaire, si vous en mettez deux ensemble, ils se battront. Interrogez-vous sur la place que vous avez dans votre habitat et dans votre vie. Êtes-vous prêt à vous occuper de votre oiseau deux à trois heures par jour, tous les jours ? Êtes-vous prêt à ce que votre lapin ronge les pieds de votre table ? Êtes-vous prêt à accueillir une volière de 8m cubes dans votre salon ?
- Faites très attention à leur alimentation. Chaque espèce a des besoins bien spécifiques et les aliments du commerce ne sont pas toujours adaptés. Il y a aussi des aliments interdits, par exemple, jamais de chocolat, jamais de pomme de terre crue et pour les perroquets jamais d’avocat.
- Prévoyez une petite somme d’argent pour les frais vétérinaires. Les problèmes de santé ne sont pas rares et souvent l’addition monte vite.
- Ne le laissez pas seul dans son coin. Un animal domestique a besoin de la présence de l’Homme.
La liste pourrait être très longue, mais je crois que le principal, quand on adopte un animal, est de tout faire pour veiller à son bien-être. C’est un petit être vivant doté d’une sensibilité et d’une intelligence et il mérite qu’on s’occupe bien de lui.
Crédit photo : Nina
Nina, je suis bien d’accord avec toi au sujet de la cage!
Si elel nosu pose problème, c’est simplement parce qu’on anthropomorphise nos animaux, qui la voient comme une « maison ». Mon chien a une très grande cage à la maison, et, au lieu de le gronder quand il est trop excité et fait des bêtises (à 1 an on va pas lui en vouloir) on l’invite à aller dans son « dodo » pour se calmer un peu. Autour de nous, ça a été considérer comme le mettre en prison, alors que notre véto, et une comportementaliste nous ont confirmé que c’était plus sa tanière. D’ailleurs il adore y aller quand il veut rester dans son coin, ça veut juste dire « laissez-moi tranquille ».
Quand je vois la façon dont un rat peut se comporter, je trouve ça aussi légitime qu’il ait son espace à lui. C’est à nosu que les barreaux posent problème 🙂
Personnellement, j’ai deux lapins à la maison… Depuis mon premier lapin, en cage malheureusement, j’ai bien évolué dans mes habitudes. J’ai arrêté d’écouter le véto de l’époque et je me suis renseignée sur internet. J’ai trouvé une association (Marguerite et Cie) qui a changé ma vision de mes loulous…
Depuis, ils sont en liberté TOTALE dans la maison. Aucune cage (elles sont à la cave au cas où on parte quelque part où il n’y a pas assez de place pour leur enclos spécial « vacances »), ils ont une « cabane » en bois où ils se réfugient en cas de gros bruits (je vois que pour toutes les espèces, c’est pareil!), un coin repas avec du foin à volonté et de l’eau, deux fois par jour des légumes et très rarement des granulés (en cas de problème de santé où il y a un problème pour s’alimenter par exemple) : cela reste une gourmandise et comme pour ses propres enfants, on ne les nourris pas avec des bonbons ! Beaucoup de gens sont surpris lorsqu’ils viennent pour la première fois à la maison (et oui, il y a des crottes de temps en temps en dehors de la litière, mais bon, on vit dans notre maison, elle n’est pas immaculée!) mais lorsque ma femelle était encore au top de sa forme, elle venait chercher des calins là où on se trouvait dans la maison, y compris auprès des invités ! Combien de fois,j’ai surpris les invités avec mes lapins en liberté et combien de fois mes lapins les ont surpris en venant à leurs pieds réclamer un calin !! Oui, c’est du temps et de l’argent (pour sauver ma lapine de son énorme problème de santé, j’ai dépensé sans compter mais elle s’est battue et elle s’est sauvée elle même – risque de mort à 95% pour ce type de maladie, voir 100% au vu de son grand âge!!) mais en général, on est heureux avec eux ! Et quand je dis « temps », c’est du temps tous les jours et sur la durée (un lapin par exemple, c’est entre 6 et 10 ans de durée de vie…). Un animal de compagnie n’est pas un meuble : c’est un énorme engagement quand on l’adopte et c’est pour toute la durée de sa vie…
J’en profite pour dire à ceux qui ont un coeur et envie d’adopter un animal qu’ils peuvent se tourner vers certaines associations pour adopter ceux qui ont été abandonné… (et il n’y a pas que la SPA…). Vous verrez qu’ils sont peut être un peu craintifs au début mais ils donnent au centuple quand ils comprennent qu’on les aime vraiment, nous…
J’ai deux chats, et cet article m’inspire beaucoup de choses!
J’aimerais d’abord revenir sur l’idée de l’homme qui domestique et contraint les espèces sauvages à se lier à lui puis dépendre à de lui. Les exemples type sont ceux des charognards, qui se sont rapprochés des hommes pour bénéficier des restes, puis d’espèces qui pouvaient tirer profit, comme le chat, de la présence des hommes qui, avec le développement de l’agriculture, ont attiré les rongeurs. Si certains de ces animaux sont devenus l’équivalent d’animaux de travail (le chat et le chien sont deux accessoires à la chasse) d’autres le sont vite devenus pour des raisons de compagnie ou d’agrément. L’image que je retiens c’est celle de ces familles Amérindiennes en Guyane qui récupèrent volontiers perruches, capucins et autres saïmiris qui sont souvent reliés à eux par un cordage. Oui, c’est une réelle entrave à leur liberté. Certains de ces animaux sont des orphelins, d’autres purement attrapés et contraints. C’est extrêmement discutable, d’autant plus que ces populations vivent de façon proche de la nature et que les espèces sauvages se déplaçant à proximité ne sont pas rares… Est-ce un besoin fondamental de se relier (l’idée de la corde) à l’animal, comme si on avait tendance à perdre ce lien? Je ne sais pas, mais l’image me frappe toujours.
En ce qui concerne les cages, j’ai beaucoup apprécié la réflexion à ce propos dans le roman L’odyssée de Pi, puisqu’il y est question à la fois d’un zoo mais aussi de l’isolement d’un être humain et d’un tigre du Bengale sur une frêle embarcation (mais ceci est aussi métaphorique, il faut lire le roman pour mieux le comprendre, et il est bien meilleur que le film), une toute autre forme de cage. Cela m’a fait réfléchir sur la question des animaux sauvages enfermés et sur tous les autres. Par exemple: un animal sauvage, dans son milieu, doit énormément se déplacer pour se nourrir ou pour boire, pour se reproduire aussi. Or la captivité vient complètement troubler ces comportements. Si tout se passe bien, dans ce milieu captif, l’animal est bien nourri, il a de l’eau à sa disposition, il n’a plus de prédateur et il n’a plus de proie. En toute logique, son comportement change et les efforts à fournir en pleine nature ne sont plus là. Cela occasionne des troubles comportementaux parfois inattendus comme la baisse de l’agressivité (il n’y a plus ou presque plus de compétition pour la nourriture si celle-ci est abondante et peu pour la reproduction, ce qui peut aussi expliquer la complexité pour certaines espèces à se reproduire en milieu fermé) mais d’autres plus graves parce que certaines activités notamment physiques sont indispensables au bien-être et qu’il y a un ennui, un manque. Mais, cela ne veut pas dire que l’animal soit fondamentalement en situation de mal être de bout en bout, ceci dépendant évidemment de la façon dont il est traité, de son espace vital, la quantité de nourriture et son accessibilité, l’environnement direct, le dérangement, etc de la même façon on ne peut pas non plus exagérer et dire s’il est heureux ou malheureux, des notions qui nous sont trop familières à nous, primates. Mes deux chats, pour certains, vivent dans « une prison dorée » car ils ne sortent pas, et vivent en maison de village (120m2), sans jardin. Pour des raisons de sécurité essentiellement (rue devant la maison, empoisonnements et autres malveillances) on a choisi de ne pas laisser sortir nos chats du tout. C’est une question de besoin de donner plus de chances à son animal de vivre longtemps, avec soi, une nécessité de lui épargner aussi un sort peu enviable qui arrive trop souvent. Et il y a aussi le fait que le chat est un prédateur et que même en étant nourri il chasse malgré tout, ce qui pose problème pour les oiseaux et autres animaux sauvages dont les populations sont déjà bien fragilisées (hirondelles de fenêtre par exemple). Comme l’a dit Nina, un animal domestique (ou même en captivité depuis longtemps) possède son territoire. Dès qu’il sort de ce territoire pour arriver en terrain inconnu, il n’est pas muni de toutes les facultés nécessaires pour s’y adapter rapidement. Il lui faut un certain temps d’adaptation, et c’est particulièrement vrai pour les félins qui sont facilement sujets au stress dès qu’il y a une modification dans leurs habitudes. Or mes chats ne connaissent pas l’extérieur, du tout. Les voitures, les bruits bizarres des activités humaines à l’extérieur leur font peur. Pourquoi soumettre l’animal à ce stress alors qu’il a parfaitement trouvé son équilibre dans son territoire? Et moi aussi, quand je vois mes deux chats, quand je vois leur comportement, quand j’entends leurs ronronnements, ou que je constate que mon gros mâle me suit partout pour me tenir compagnie (quand c’est pas l’inverse) comment pourrais-je dire qu’ils sont en état de mal-être? Et ce, en toute objectivité.
Voilà, c’était juste une réflexion sur un sujet complexe et sur lequel on apprend tous les jours. Il faut parfois qu’on dépasse certaines idées figées toutes blanches ou toutes noires car il y a des milliers de situations et les animaux, domestiques ou sauvages, ont aussi leur propres individualités, leurs caractères, leurs aptitudes, leurs faiblesses… Il convient de continuer à les observer encore et encore, à apprendre d’eux pour qu’on les traire de mieux en mieux et aussi pour qu’on apprenne à vivre mieux ensemble avec eux ou entre humains. 😉
Belle journée! Encore un pavé, désolée. 🙂
Correction pour le roman: L’Histoire de Pi, par Yann Martel.
J’ai eu des rats. La première, Mallory, j’étais étudiante en colocation, et s’il était hors de question que je la laisse aller et venir dans toute la maison, elle était totalement libre de ses mouvements dans ma chambre. Elle venait me voir d’elle-même, quand elle le choisissait, allait dans sa cage selon ses envies, et gambadait dans toute ma chambre comme elle voulait. Et parfois je la prenias avec moi à la fac.
Par la suite, j’ai eu d’autres rattes, mais dans une maison qui ne permettait pas de les laisser sortir comme elles voulaient. Et ma relation n’était pas du tout la même, je n’ai jamais retrouvé cette complicité, et j’ai toujours détesté le fait de les enfermer, mais surtout le fait de leur imposer les moments d’interaction avec moi, ce qui n’était pas le cas avec Mallory.
J’ai d’ailleurs fini par renoncer à avoir des rats pour cette raison. Pour moi, si les animaux domestiques ont besoin de nous, à la fois matériellement et socialement, on doit respecter leurs envies, et entre autre celle de ne pas toujours vouloir être avec nous.
Maintenant j’ai 4 chats, qui ne sortent pas de la maison car ça n’est matériellement pas possible (pas de sortie directe vers l’extérieur), et on peut considérer qu’ils sont en prison aussi d’une certaine manière. Mais ils n’ont vraiment pas l’air malheureux pour autant, et ils font leur vie comme ils l’entendent dans cet espace, venant réclamer des câlins quand ils le décident, et pas quand nous, humains, le décidons.
Bonjour Jess, pour les besoins d’une émission TV je recherche des gens qui ont ou bien ont eu par le passé des animaux originaux et qui pour une raison ou une autre (comme la vôtre apparemment) ont été obligé de se séparer d’eux. Si cela vous intéresse de témoigner n’hésitez pas à me contacter 01 53 84 29 94
Personnellement j’ai beaucoup du mal avec les rongeurs et oiseaux. Les oiseaux je n’en ai jamais eu, je trouve ça triste un oiseau en cage. Mais j’ai eu plusieurs rongeurs (hamsters et rats). Le problème avec ces animaux c’est que souvent les parents en achètent pour faire plaisirs à leurs enfants et que rapidement toute la famille s’en lasse et la pauvre bête est oubliée dans sa cage (c’est ce que j’ai toujours vu autour de moi). Et plus l’animal est isolé plus il est associal et moins on s’en occupe.
Il faut aussi faire attention à l’endroit où on les achète. Mon premier rat venait d’une animalerie où la soigneuse adorait les rats et s’en occupais tout le temps. Il était super sociable, intelligent, et on pouvait le laisser gambader dans la maison. Alors que le deuxième que j’ai eu venait d’une autre animalerie et les soigneurs n’en avaient rien à faire d’eux, ce qui fait qu’il était peureux, on ne pouvait pas le toucher ni le laisser sortir (il allait se planquer et on devait le trainer hors de sa cachette, en plus il grignotait les câbles électriques). Conclusion , il a passé toute sa vie dans sa cage, je venais juste le nourrir et nettoyer. Et je ne parle même pas des hamsters que mes frères et soeurs ont eu, qui ont vraiment eu une vie de merde. Ça m’a dégoûté de ces animaux parce que je trouve que la vie qu’on leur offre est trop souvent misérable. J’ai ensuite eu un chat, mais j’habitais en ville et elle ne pouvait pas sortir, et j’étais trop malheureuse pour elle. Quand je suis allée chez ma mère à la campagne je l’ai laissé sortir, elle avait l’air tellement heureuse et épanouie. Puis elle a malheureusement étée percutée par une voiture (je me dis que c’est peut être mieux pour elle d’avoir fini sa vie dans la nature qu’enfermée dans 15m carré). Dégoutée aussi, je ne reprendrais jamais de chat tant que je n’aurait pas l’espace et la liberté nécessaire à leur offrir. Du coup j’ai adopté une petite chienne. Je trouve que ça reste l’animal le mieux adapté à vivre avec l’homme. Elle est sociable, je ne peux pas l’oublier dans sa cage, je suis obligée de m’en occuper, et contrairement au chat elle n’est pas enfermée 24h/24 dans mon studio puisqu’on fait des promenades et que je peux l’emener avec moi quasiment partout.
J’ai une lapine qui a maintenant 6 ans et qui a toujours vécu en liberté. Il a fallu tout lui apprendre, ça a mis du temps, mais les résultats sont là. Elle vit parmi nous comme un chat ou un chien. D’ailleurs, je ne comprends pas que l’on puisse mettre en cage (même dans une grande) un petit mammifère presque de la taille d’un chat et aussi intelligent. C’est tout simplement une torture.
Le fait de la laisser libre, fait ressortir chez elle un comportement naturel. Elle n’est pas prostrée dans un coin, mais très vive, fait sa vie sans que nous soyons sans arrêt sur elle. Notre seul regret est de ne pas pouvoir lui offrir un jardin, même si elle a accès en permanence à notre grand balcon très vert et lumineux.
L’éco-défi de ce mois-ci m’a beaucoup fait réfléchir, et notamment sur les animaux de compagnie. J’en suis venue à la conclusion que le fait d’avoir un animal de compagnie n’était pas forcément à bannir : c’est un animal que l’on accueille comme un membre de la famille à part entière, et dont on apprend à prendre soin, mais à condition que ce soit donnant/donnant. Par exemple, je doute qu’un oiseau gagne vraiment quelque chose à être domestiqué, alors qu’il peut très bien vivre (et survivre) en liberté (le fait qu’on en soit venu à créer des espèces domestiques qui elles ne le peuvent pas pour répondre à la demande du public ne fait que me conforter dans mon idée). Mon chat, par exemple, a été adopté (non pas acheté) parce que les gens chez qui il est né ne pouvaient pas garder la portée. Si je ne l’avais pas fait, il aurait peut être été tué (comme cela arrive souvent à cause de la surpopulation des chats) ou aurait été écrasé par une voiture, etc. Il ne vit pas dans une cage : il vit à la maison avec nous, et il lui arrive, tout comme nous, de sortir faire un tour puis de revenir le soir pour dormir (avec moi, d’ailleurs…). Il n’est pas enfermé, il a juste besoin de nous pour ouvrir et fermer la porte qui donne sur le jardin (et ce plusieurs fois par jour). C’est une relation donnant/donnant, où nous sommes à égalité. De la même façon, un cheval ne peut pas vivre en liberté, c’est irréaliste compte tenu de l’urbanisation. Et faire travailler un cheval n’est pas forcément l’exploiter (je ne le concevais en tout cas pas de cette façon quand je faisais de l’équitation), mais c’est aussi approfondir la relation entre l’homme et l’animal, et c’est toujours accompagné de soins. Les centres équestres, au delà de la dimension très « compèt » qui y règne (ce pourquoi j’ai arrêté l’équitation, d’ailleurs), sont aussi là pour sensibiliser et former de nouvelles générations de cavaliers qui sauront prendre soin des chevaux à leur tour.
Les animaux, domestiques ou non, sont des être vivants qui doivent être respectés comme tels ; on peut avoir envie de les apprivoiser comme on apprend à connaître un ami ; pour la société, on les possède ; mais au final, notre rôle est peut être tout simplement de leur donner une place, la plus libre possible, dans notre monde urbain ?
Merci Nina pour ce témoignage. Il est vrai que les animaux domestiques doivent être considérés comme des compagnons de vie à part entière, il faut s’en occuper ! Lorsque je rentre du travail, mon chat me réclame de l’attention et des caresses et c’est bien normal.
Lorsque j’étais petite mon grand-père avait des oiseaux (rossignols notamment) enfermés dans des petites cages dans son garage (lumière artificielle, donc), je trouvais ça odieux comme procédé, j’ai ouvert toutes les cages et on m’a beaucoup grondée…Les oiseaux s’étaient envolés très vite vers le ciel, ils étaient peut-être domestiqués mais pas fous et même s’ils sont morts d’être libres, à mon sens cela valait mieux que d’être entassés dans des micro-cages…
Bonsoir, je viens seulement de découvrir votre article sur les animaux de compagnie j’étais passée à côté!
A la maison nous avons 2 perruches calopsittes. Au départ mon compagnon était vraiment contre, à cause de cette notion d’animal en cage. J’ai essayé de lui expliquer que ce n’était pas forcément une mauvaise chose, tout dépend de ce qu’on en fait.
Mais il a fallu qu’il le découvre en le vivant pour comprendre : nos oiseaux ont une cage spacieuse pour eux deux, qui leur sert plus de « chambre », d’espace à eux, que de prison. Ils sont libres d’aller et venir toute la journée dans l’appartement, et n’y sont que le soir pour dormir. Dans la journée ils y vont occasionnellement, quand ils ont peur de quelque chose, pour faire une sieste, ou pour observer de nouveaux invités en « sécurité ».
La cage en tant que telle est également pratique pour eux (= les barreaux) car les becs crochus se déplacent aussi… en grimpant! Ils utilisent donc beaucoup les barreaux pour se déplacer, dedans ou dessus!
Par contre, sur ce type d’animaux, d’un point de vue éthique, je mettrai surtout en garde contre l’Elevage A la Main (plutôt que sur la cage). Ca donne certes des animaux très familiers, mais c’est parce qu’en fait ils ont subi une très forte imprégnation humaine (et pas du tout un apprivoisement) ce qui entraîne des troubles du comportements (anodins, à beaucoup plus graves).
Merci pour tous ces échanges =)
Bonjour, pour les besoins d’une émission TV je recherche des gens qui élève (ont élévé) des animaux originaux ? OU qui justement sont contre ce genre de chose. Vous pouvez me contactez au 01 53 84 29 94