Photo by Domenico Loia on Unsplash
Internet nous permet de bénéficier d’un gain indéniable de temps, de ressources et d’énergie. Grâce aux visioconférences, plus besoin de prendre systématiquement l’avion pour les réunions d’affaires. Plus besoin non plus d’attendre que ses factures et relevés bancaires soient imprimés, mis sous enveloppe et acheminés par la poste puisqu’il suffit d’aller les consulter en ligne. Inutile également d’investir dans un poste radio quand on peut simplement écouter les programmes de son choix en direct ou en différé sur la toile. Vous souvenez-vous de la vie avant le net? Peut-être ne l’avez-vous même pas connue!
Une empreinte carbone “invisible” mais bien réelle: celle du nuage virtuel
Consulter ses emails, utiliser un moteur de recherche, télécharger un film ou mettre à jour son profil sur les réseaux sociaux sont des gestes que des millions d’internautes font machinalement, quotidiennement et plusieurs fois par jour. Les avantages de ces services en ligne sont innombrables mais on pense rarement à l’impact environnemental de notre utilisation du net. Outre les besoins énergétiques de tout appareil électronique, chaque smartphone, tablette et ordinateur connecté à Internet contribue à une émission de carbone non-négligeable. Se connecter au wifi, télécharger et échanger des données, que ce soit par email ou sur un site web, rejette du CO2. Alors concrètement, d’où vient toute cette énergie et combien en dépensons-nous sur le net?
La consommation du net en quelques chiffres
- 45 millions: nombre de centres de traitement qui stockent toutes les données qui circulent sur le réseau internet à travers le monde (Source: Energivores).
- 2: pourcentage de l’énergie mondiale nécessaire pour faire fonctionner ces infrastructures climatisées 24h/24 (Source: Le monde).
- 30: nombre de centrales nucléaires nécessaires pour produire ces 2% d’énergie (Source: Slate).
- 50: pourcentage d’énergie en plus utilisée pour la circulation des octets par rapport à celle requise pour le déplacement de tous les avions du monde (Source: Times).
L’impact et le coût énergétique de notre utilisation des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication ) et d’Internet
- Télécharger en streaming un film en haute définition avec un réseau sans fil consomme davantage que de fabriquer et transporter un DVD du même film (Source: Le Monde).
- Envoyer un email d’1Mo qui sera lu 5 minutes et stocké une année durant “entraîne l’émission de 19 grammes d’équivalent CO2” (Source: Blog de la CNL).
- Ajouter 10 destinataires à ce même email quadruple l’impact des émissions de CO2 (Source: Blog de la CNL).
- Regarder YouTube pendant 72h00 émet autant de CO2 que la quantité nécessaire pour fabriquer, emballer et transporter un DVD (Source: Effets de terre).
- L’énergie gaspillée lorsque l’on fait appel à un moteur de recherche sans utiliser de mots clés précis correspond à 40 km parcourus en voiture (Source: Blog de la CNL).
- Utiliser son ordinateur pendant une heure produit 20 grammes de CO2 (Source: Pour la science).
- Un Iphone consomme 361 kiloWatt-heure alors qu’un réfrigirateur en utilise 322 (Source: Le Monde).
- Les TIC consomment 10% de la production mondiale d’électricité (Source: Le Monde).
Mon éco-défi du mois de septembre
Malgré son coût énergétique, il faut reconnaître qu’Internet permet d’économiser de nombreuses ressources et c’est pour moi un outil de travail et de communication précieux dont je ne pourrais me passer. Cela dit, je dois reconnaître qu’à chaque fois que je me connecte, mon empreinte carbone augmente.
Certains de nos gestes, qui ont des conséquences sur l’environnement, ont aussi des répercussions directes et visibles, soit sur notre compte en banque, soit sur notre santé, ce qui nous encourage et nous oblige plus naturellement à faire attention à l’eau que l’on laisse couler ou à la qualité des aliments que l’on consomme par exemple. Mais à l’heure où le wifi est accessible gratuitement dans de nombreux endroits publiques, où la majorité d’entre nous avons un abonnement mensuel pour être connecté 24h/24 et où l’on ne pense pas à l’utilisation d’Internet en termes de dépense énergétique, rien ne nous incite à nous déconnecter.
Mon éco-défi du mois de septembre sera donc de ne plus considérer le net comme étant issu d’une source d’énergie intarissable ni comme étant un outil à ma disposition 24h/24, mais de modérer et maximiser l’utilisation que j’en fais. Je n’ai pas de tablette ni de smartphone, mais mon ordinateur est branché du matin au soir, 7j/7. En dehors de l’utilisation que je fais de mon ordi et d’Internet pour le travail, chaque jour je consulte mes emails, lis les infos ainsi que les statistiques du blog et de la page Facebook d’Echos verts un nombre de fois incalculable. Dorénavant, je souhaiterais faire tout cela moins souvent, plus efficacement et me déconnecter plus régulièrement.
Voici donc à quoi ressemblera mon premier mois de consommation modérée du net:
- Consultation des mails perso 2 fois par jour: en début et en fin de journée
- Lecture des infos: idem
- Consultation du blog et des réseaux sociaux: une fois, en fin de journée
- 24h00 par semaine sans ordinateur ni connexion au net
Cette dernière partie de l’éco-défi sera la plus difficile car l’ordinateur et Internet sont indispensables à mon travail, autant en semaine que le week-end. Il va donc me falloir faire preuve d’efficacité et/ou de créativité pour réussir à travailler sans ordi un jour par semaine…
Fin septembre, je ferai le bilan de ce premier mois en mode “connexion modérée” et si vous décidez vous aussi de relever cet éco-défi, envoyez-moi vos témoignages et idées d’éco-gestes au fil du mois pour que je les inclue dans mon prochain article à ce sujet, mi-octobre.
Pour l’heure, je me déconnecte…
Je ne savais pas du tout que l’utilisation du net était si énergivore !
J’étais moi aussi vraiment surprise de découvrir toutes ces données… Je me demande pourquoi on n’en parle si peu dans les médias!
Très bon billet qui nous fait prendre conscience que le dématérialisé n’est pas sans impact sur la planète. Du coup la question de la meilleure alternative pour pouvoir écouter de la musique reste entière. Peut-être le partage, avec l’abonnement à sa médiathèque municipale ?
En effet, le partage semble aujourd’hui être un très bon moyen de profiter d’un tas de divertissements, surtout grâce aux réseaux/sites en ligne qui permettent d’organiser très simplement et sans aucun frais, échange, prêts, partages avec les gens qui vivent aux alentours… Même si ces modes de partages sont souvent motivés par un désir de faire des économies, ils permettent aussi d’épargner certaines ressources naturelles.
Votre article est très bien fait, et nous fait prendre conscience de l’énergie « cachée » dont à besoin internet pour fonctionner. Il m’a ouvert les yeux, et donc même si internet est un formidable moyen de communication, il est à utiliser avec modération. Les autres façons de communiquer ne sont donc pas « mortes », même si elle requièrent aussi des quantités d’énergie colossales pour fonctionner!
Merci Gaëlle! Je pense qu’Internet reste un outil de communication vraiment utile et irremplaçable c’est certain. Par contre, il y a certainement un tas de choses qu’on a pris l’habitude de faire sur la Toile qu’on peut faire ailleurs, autrement, sans ordi ni wifi: par exemple combler sa pause de 15 minutes en écrivant une carte, lisant un bouquin, faisant des mots croisés, plutôt que de surfer sans but précis…
Je découvre avec effarement l’impact de l’utilisation d’Internet sur l’environnement…! Cette info devrait être publiée beaucoup plus largement… J’aimerais tenter de réduire… surtout que je voulais déjà le faire pour être plus efficace dans ma journée et moins « dépendante »… et cette info va me motiver encore plus… Consulter ses mails que 2 fois par jour alors que maintenant je le fais au moins 2 fois par heure… ça va vraiment être difficile…! Et 24h par semaine sans écran… j’avais essayé, sans succès… mais ça me dit bien de retenter…! Demain, par exemple…?
Le fait de réaliser combien la consommation d’Internet était énergivore m’a vraiment forcé à réfléchir à l’utilisation que je faisais d’Internet et cela m’a permis de réaliser que j’y perdais beaucoup de temps à surfer juste pour me changer les idées… ou alors pour me distraire d’une tâche que je n’étais pas vraiment motivée à accomplir. Maintenant, quand j’ai besoin de me changer les idées, je fais d’autres choses: lecture, mots croisés, DIY, musique etc. et à chaque fois que je me connecte c’est dans un objectif particulier (travailler, lire mes mails, lire les nouvelles, mettre mon blog à jour etc.). Quant aux 24h sans ordinateur elles me permettent vraiment d’être plus efficace ailleurs puisque je ne fais pas de pauses à tout va juste pour aller voir ce qui se passe sur la toile (c’est à dire rien de plus ni de moins intéressant que les autres jours). Si tu as peur de « craquer » je te suggère de programmer tes 24h sans ordinateur quand tu auras prévu des sorties, des activités en famille ou entre amis; plus on s’occupe, moins on y pense! Et après, au fur et à mesure, on s’organise pour profiter de ces 24h pour faire tout ce qui ne nécessite pas d’ordi (du sport ou le ménage par exemple!) et pour découvrir d’autres formes de divertissements chez soi… Alors, profite bien de tes prochaines 24h sans ordi!
Je suis choquée, je ne savais pas que ça pouvait consommer autant d’énergie!
Moi qui consulte les réseaux sociaux et boîtes mail tellement de fois par jour!
Je vais me fixer une limite, moi aussi, maintenant. =S
Je pense que peu de personnes savent combien Internet est énergivore…
Merci beaucoup pour cet article que je découvre seulement maintenant (et que je vais garder sous la main!). Je me suis bien rendu compte à quel point un ordinateur ne remplace pas un bon bol d’air frais (sans blague…) et par conséquent j’essaye de m’en tenir le plus loin possible (malgré le fait que je « télétravaille »).
Merci pour toutes ces données chiffrées dont on parle peu! Chez moi aussi, j’évite l’ordi avant le petit déj et après le souper tout comme le week-end.
J’utilise en plus un client de messagerie qui m’évite ainsi d’ouvrir une fenêtre et de commencer à « cliquer à tout va ». Et en parallèle je fais des listes (sur papier) sur les sujets que je veux consulter pour essayer d’éviter de me connecter à la moindre occasion.
Mon grand souci, c’est que, comme je vis (très) loin de chez moi, Skype est la manière de maintenir le contact, et ça implique souvent de longues heures de connexion (je serais enchantée de correspondre par lettre mais ça n’est plus très « tendance » malheureusement).
Merci pour ton commentaire et pour les astuces que tu partages ici. J’avais également publié deux autres articles à ce sujet avec mes astuces pour me déconnecter, ici et là si ça t’intéresse. Comme toi, j’utilise également Skype régulièrement mais je ne culpabilise pas pour autant car je fais des efforts pour me connecter moins souvent et toujours de manière « raisonnée » et il semble qu’il en est de même pour toi 🙂 Et c’est pas comme si tu prenais l’avion tous les mois pour aller voir ta famille 😉
Bonjour Natasha, merci pour ta réponse.
J’avais aussi lu tes autres articles sur le sujet, je trouve que c’est vraiment super que tu en parles et que tu proposes des astuces!
Oui c’est vrai, tu as raison que le bilan carbone de l’utilisation de Skype est probablement nettement inférieure à une visite mensuelle en avion 😉
Mais tout de même, je tiens à rester vigilante parce que je peux me retrouver à passer plusieurs coups de fil d’affilée et, comme c’est gratuit, on ne fait pas vraiment attention au temps et après j’ai l’impression d’avoir passé la moitié de ma journée devant l’ordi à parler dans un micro, je trouve ça quand même bof, même si ça reste très ponctuel 🙂
Bonsoir Ferdinande, je t’en prie! C’est sûr qu’en dehors de l’impact écologique je suis aussi convaincue qu’il est important de lever les yeux de l’écran pour son bien-être personnel aussi et c’est entre autres pour ça que j’y passe le moins de temps possible 😉
Alors là j’ai vraiment appris foultitude de choses! Je n’aurais jamais pensé que c’était pire de télécharger plutot que de faire produire un DVD. En tout cas, voila un défi pour moi! Ca devrait pas être si dur, j’ai vécu les 21 premières années de ma vie sans PC ni ordi, je ne doit pas être encore une cause perdue^^
Je crois que cet article est celui dont les données ont le plus surpris! Je pense déjà qu’en limitant son nombre d’écrans connectés, on peut facilement modérer son usage d’Internet. Mais à partir du moment où l’on a Smartphone, Tablette, Ordinateur… ça doit devenir difficile à gérer!
Même si ce commentaire va polluer, je tiens quand même à te dire merci pour ce post. Au passage, j’ai trouvé l’idée de mon oral d’anglais !
Seuls les commentaires pas gentils polluent sur mon blog… les autres sont une belle source de sourires ! Merci Adeline 🙂
bonjour,
J’ai lu votre article avec un peu de retard (3ans) mais mieux vaut tard que jamais. Je suis tout à fait d’accord avec ce que vous avez écrit. Je fais quelques petits gestes pour essayer de diminuer mon empreinte carbone lié à internet c’est :
-lorsque je m’en vais (plus de 10min) de mon appartement et la nuit (qui a besoin d’internet pour dormir ?)j’éteins la box.
-je ne possède pas d’abonnement illimité internet sur mon téléphone (ainsi il n’est quasiment jamais connecté)
-Abonnement à la médiathèque (je retrouve le plaisir de lire un vrai livre, même si sur tablette la quantité de livre disponible est énorme je préfère maintenant les versions papiers)
-Et pour le travail (ou pour le plaisir), lorsque je dois rédiger un compte rendu ou une page internet…, je fais un brouillon papier. C’est bête mais comme ça au lieu de rester 20min sur une page blanche devant l’écran je reste 20min sur une vrai page blanche (qui termine la plupart du temps gribouillée dans tout les sens).
J’espère trouver d’autres solutions pour encore diminuer mon impact carbone.
Encore merci pour votre article très bien écrit.
Merci à vous pour toutes vos astuces ! Cela me fait toujours plaisir de savoir que d’autres personnes se soucient de l’impact écologique de leur connection… et vivent très bien sans téléphone connecté ! 🙂
Ouah je savais qu’internet consommait énormément d’énergie mais chiffré c’est encore plus impressionnant ! Merci pour cet article, et sur-ce je me déconnecte 😉
Belle soirée
Malheureusement peu de personnes ont connaissance de ces chiffres…
je ne peux pas passer bcp de temps devant mon ordi parce que je suis hyper electrosensible (EHS). Si j’y passe 2h00, je finis par avoir des picotements dans les doigts, puis les doigts et orteils blancs, avoir mal partout, je suis hyper énervée, j’ai des trous de mémoire fréquents, j’ai des « vents » très nauséabonds, et je me paye une méga migraine pour la nuit suivante. Bref, incompatible avec la vie de famille. Ah ! j’oubliais : et ça me rend encore plus sensible pour la journée voire les jours qui suivent (chaque exposition forte et longue aux champs électromagnétiques). Ceux de l’ordi qui me rendent malade sont ceux de l’écran à leds placé à 1m de moi (l’ordi est relié à la terre, et tout est câblé bien sûr en mode avion).
C’est difficile de ne pas y passer bcp de temps. C’est très chronovore. Du coup, je l’allume 30′ avant de faire une activité impérative (comme aller chercher les enfants à l’école). Je ne l’allume pas le soir quand mon mari regarde un film (ça accumule les sources d’exposition). Et si j’ai un truc qui prend du temps, je fais des pauses pendant lesquelles je me passe les mains sous l’eau froide, je fais un peu de rangement (pour activer mes muscles) ou de jardinage (pour être un peu mieux reliée à la terre).
Je n’ai pas de portable. En fait je n’ai plus de portable. Au début, un sentiment d’abandon. On devient presque inexistant par rapport aux Réseaux Sociaux. On finit par s’interroger dessus. Que sont-ils ? Des relations virtuelles. Et on devient amoureux du Vrai. De vraies relations avec de vraies personnes. Et puis on réalise qu’on a toujours qqch à faire dans une maison qu’on remet à plus tard quand on passe son temps sur le net.
Je ne sais pas si vous avez lu (je dis bien « lu ») La Petite Maison Dans La Prairie dans votre jeunesse. Caroline y disait souvent « à quelque chose malheur est bon ». Eh bien je trouve au moins un point positif à mon EHS, celui d’être sortie du monde virtuel, et d’apprécier la vraie vie.
J’ai atterri sur ce site parce que je cherchais une recette. Et je ne regrette pas d’avoir les doigts qui piquent. Tant pis pour ma recette, je vais me débrouiller avec Ginette (Mattiot).
Bonne fin d’aprem.