« Par définition, l’appropriation culturelle implique l’usage, par des membres d’une culture dominante, d’éléments matériels ou immatériels d’une culture dominée, à des fins diverses. À la manière des colons qui ont exercé leur pouvoir pour exploiter à leur insu des groupes dominés, leurs corps, leurs terres et leurs savoirs, des personnes blanches (mais pas que) continuent aujourd’hui de jouir, consciemment ou pas, des relents de la colonisation en utilisant librement des éléments culturels de ces mêmes peuples. Que ce soit pour des raisons esthétiques (par exemple, des personnes non-noires et non-rastafariennes portant des dreadlocks), pour se divertir (comme faire de la capoeira) ou s’enrichir (au moyen de vente ou d’exposition d’objets d’art aborigène) tous les cas d’appropriation culturelle s’inscrivent dans un contexte de domination. Comme le dit très justement la journaliste Julianne Escobedo Shepherd : « Les personnes privilégiées veulent emprunter le côté « cool » des personnes racisées privées de leurs droits, mais n’ont pas à faire face à la discrimination qui l’accompagne ». »
Extrait de l’article « Appropriation culturelle en cuisine » publié dans le 1er numéro de mon webzine Cardamome & Curcuma disponible en vente à l’unité jusqu’au 13.11.2023 puis uniquement dans le pack numéro 1 + 2.
J’ai commencé à me familiariser avec l’appropriation culturelle lors de mes premiers cours d’anthropologie au lycée [1], en l’an 2000, mais ce n’est qu’une quinzaine d’années plus tard que j’ai commencé à ressentir un véritable malaise face à cette problématique par laquelle je ne m’étais jusqu’alors pas sentie directement concernée. Pourtant, en tant que française de culture indienne et gujrati ayant vécu en France, en Angleterre, au Canada et en Allemagne, j’ai souvent été témoin de la manière dont des éléments culturels originaires de l’Inde (vêtements, nourriture, croyances, pratiques, symboles) étaient utilisés et exploités par des personnes de cultures dominantes, alors que moi-même je m’efforçais de mettre certains de ces mêmes éléments de côté, soucieuse d’être assimilée et moins perçue comme une « étrangère » (non française ou non-européenne). Pendant longtemps j’ai internalisé l’idée selon laquelle je devrais me sentir flattée que des blanc·hes fassent honneur à ma culture d’origine… bien qu’iels la déforment et en tirent des bénéfices (symboliques ou matériels) auxquels moi, femme racisée, je ne peux prétendre.
C’est suite à la lecture d’un article de blog au sujet de l’ayurveda voilà quelques années que j’ai commencé à remettre en question et à dénoncer ces formes d’appropriation culturelles. L’article était illustré de plusieurs photos de l’autrice – blanche – vêtue d’un sari, le front orné d’un bindi. Ces images m’ont d’abord renvoyé au simple fait que moi-même je n’osais jamais m’exposer vêtue de tenues indiennes traditionnelles dans l’espace public français alors que cette femme blanche jouissait d’une liberté que je ne m’accordais pas, au risque de me sentir jugée et discriminée. Par ailleurs, j’ai trouvé ce choix d’illustration complètement incongru, le contenu de l’article n’ayant strictement rien à voir avec celles-ci… En apparaissant vêtue d’une tenue typiquement indienne, l’autrice cherchait-elle à asseoir sa légitimité à parler d’ayurveda ? En effet, puisqu’elle porte si bien le sari et le bindi, d’aucun·e pourrait penser qu’elle connaît bien l’Inde, ses coutumes et traditions. Sauf que l’ayurveda n’a rien à voir avec ces objets culturels et que le bindi est une décoration corporelle religieuse hautement symbolique pour les hindou·es… C’est un peu comme si, pour présenter le jeu de pétanque, un·e Youtubeur·se ni français.e ni catholique apparaissait vêtu·e d’un béret avec une croix chrétienne au cou… Cela paraît ridicule et même improbable alors que tous les jours je tombe sur des articles ou des publications de personnes blanches, sans lien étroit avec l’Inde et ses cultures, et dont le discours et les contenus renforcent des stéréotypes raciaux et culturels, dépouillent certains éléments culturels de leur essence et déforment la signification d’origine de certains symboles culturels.
Qu’il s’agisse d’ayurveda, de cuisine indienne ou encore de yoga, nombre d’éléments des cultures indiennes font l’objet d’appropriation culturelle par des entrepreneur·ses ou des influenceur·ses sans origine indienne ni connaissance intime d’une ou plusieurs régions de l’Inde – la plupart n’y ont d’ailleurs jamais mis les pieds et ne côtoient aucune personne d’origine indienne. En plus de participer à la déformation de certains élements culturels, ces personnes participent à l’invisibilisation des entrepreneur·ses et créateurices d’origine indienne qui, malgré leur légitimité, connaissent moins de popularité. Dans une société raciste, on préfère – inconsciemment ou pas – mettre en avant le « savoir » de blanc·hes que celui de personnes minorisées à qui l’on doit justement toutes ces connaissances médicinales, culinaires ou spirituelles…
Dans bien des esprits, l’époque coloniale est révolue est pourtant, aujourd’hui encore, les peuples dominants continuent de tirer profit des peuples minorisés et de leurs cultures, sous prétexte de leur « faire honneur ». Pourtant, ces mêmes minorités continuent de subir au quotidien racisme ordinaire, institutionnel et structurel, sans que les personnes de groupes dominants qui exploitent leur culture et en tirent des bénéfices (sous forme de capital économique et symbolique) ne s’en soucient véritablement. On entend souvent des blanc·hes dire qu’iels s’intéressent « aux autres cultures » et, en effet, je constate que les éléments symboliques et matériels des cultures des peuples minorisés et colonisés les intéressent souvent davantage que les êtres humains incarnant ces cultures…
À chaque fois que j’ai abordé le sujet de l’appropriation culturelle, que ce soit en ligne ou hors-ligne, j’ai fait face à des remarques de personnes sur la défensive et complètement à côté de la plaque. Beaucoup de personnes réagissent sans comprendre ce qu’est l’appropriation culturelle et se sentent visées puisque dans une société où il est complètement normalisé de tirer profit des personnes minorisées et de leur culture, nous avons toustes (moi incluse), soutenu et/ou pris part à des actes d’appropriation culturelle, que ce soit en portant des costumes d’autres cultures en guise de « déguisement », en achetant un livre de recettes d’une culture minorisée écrit par un·e auteur·ice d’une culture dominante, en participant à des cours de yoga invisibilisant voire dénigrant les origines et fondements de cette pratique, en privilégiant le savoir de membres de cultures dominantes à propos des éléments culturels de peuples minorisés, etc… Pour ne donner que quelques exemples.
Fort heureusement, beaucoup de personnes sont également capables de se remettre en question et sont véritablement désireuses de comprendre ce qu’est l’appropriation culturelle et de savoir comment lutter, à leur échelle, contre cette pratique banalisée et préjudiciable aux peuples minorisée. Pour ces personnes, j’ai réuni dans cet article une liste de ressources variées qui vous permettront, je l’espère, de mieux comprendre les mécanismes et les enjeux de l’appropriation culturelle [2].
Notez que cette liste sera mise à jour régulièrement, donc si vous avez des ressources à recommander au sujet de l’appropriation culturelle, n’hésitez pas à les mentionner en commentaire.
Mes articles sur l’appropriation culturelle
- L’appropriation culturelle en cuisine – dans cet article d’une dizaine de pages, j’explique ce qu’est l’appropriation culturelle (et la culture), comment reconnaître l’appropriation culturelle, les préjudices de l’appropriation culturelle et je décortique ensuite différents exemples d’appropriation culturelle dans la sphère culinaire avant de proposer des pistes pour lutter contre l’appropriation culturelle dans ce domaine en tant que consommateur·ices ou entrepreneur·ses. À lire dans le 1er numéro de mon webzine « Cardamome & Curcuma ».
- Bijoux éthiques, yoga, divinités indiennes et appropriation culturelle – dans cet article, j’expose le cas d’une marque de bijoux française dite « engagée » que j’ai contactée pour lui faire part du problème et qui ne m’a malheureusement jamais répondu…
- Qu’est-ce que l’appropriation culturelle ? – dans cet article, je réponds aux questions de Mélanie du blog Le cul de poule.
Livres sur l’appropriation culturelle
- L’appropriation culturelle (Éditions Anacaona, 2020), essai de l’anthropologue afro-brésilien Rodney William. Riche en arguments illustrés d’exemples contemporains, cet essai permet d’avoir une bonne compréhension globale de l’appropriation culturelle. Bien que l’auteur se base sur des exemples propres à la culture brésilienne, ceux-ci sont aisément transposables à d’autres contextes.
- White Negroes: When Cornrows Were in Vogue … and Other Thoughts on Cultural Appropriation (Beacon Press, 2019), essai (en anglais) de l’autrice américaine Lauren Michele Jackson. Je ne l’ai pas encore lu, mais il semble très intéressant (voir cette interview pour plus de détails).
Articles sur l’appropriation culturelle
- « Qu’est-ce que l’appropriation culturelle ? » – dossier rédigé par l’anthropologue Rodney William
- « Appropriation culturelle : comment la définir et pourquoi s’en préoccuper ? » – article de BBC News
- « L’appropriation culturelle dans la mode » – article du blog We Dress Fair
- « Le yoga, une appropriation culturelle ? »
Podcasts sur l’appropriation culturelle
- Podcast Kiffe Ta Race épisode #23 – Appropriation culturelle, le racisme l’air de rien
- Podcast Kiffe Ta Race épisode #25 – Nos corps appropriés
- Podcast Kiffe Ta Race episode #35 – Nos musiques appropriées
- Podcast On s’appelle et on déjeune – L’appropriation culturelle s’invite en cuisine
- Podcast Bouffons épisode #118 – Pour en finir avec le véganisme blanc
- Podcast The Good Goods – L’appropriation culturelle – Clémence de Keyholes and Snapshot
- Podcast Vivons heureux avant la fin du monde #21 – Very bad yoga : posture ou imposture ?
Vidéos sur l’appropriation culturelle
- Appropriation culturelle, les enjeux d’une lutte – conférence organisée par l’association intersection, avec Nacira Guénif (sociologue et anthropologue) et le Collectif Asiatique Décolonial
- Penser l’appropriation culturelle – conférence de Norman Ajari, docteur en philosophie et maître de conférence en études noires francophone.
- Comprendre l’appropriation culturelle à travers l’exemple du yoga – interview de Pulan Devii, consultante pour prof et studios de yoga.
Conférences et Masterclass sur l’appropriation culturelle
- Get the culture right : Pulan Devii propose différentes conférences et masterclass au sujet de l’appropriation culturelle, en particulier dans le domaine du yoga.
[1] Cette matière est proposée dès la classe de Première au programme du Bac International.
[2] Bien que j’aie à cœur de sensibiliser mon entourage et mon lectorat aux problématiques concernant les groupes minorisés, je n’ai pas les ressources (disponibilité mentale, temps, énergie) nécessaires pour éduquer et répondre aux questions de chacun·e. J’espère donc que les ressources proposées dans cet article permettront aux personnes qui le souhaitent de s’éduquer au sujet de l’appropriation culturelle.
Bonjour Natasha,
Merci pour toutes ces nombreuses ressources.
Avec plaisir Christel !
Bonjour,
Un sujet très intéressant et épineux, que j’ai découvert dans un de vos articles, puis développé dans votre magazine.
Etant blanche, je fais tourner le sujet dans ma tête et trouve un grand intérêt à y réfléchir.
Virginie.
Bonjour Virginie,
Sujet très épineux en effet, c’est le cas de le dire !
J’espère en tout cas que vous parvenez à avancer dans vos réflexions 🙂
Bonjour Natasha,
Merci beaucoup pour cet article ! C’est un sujet que j’ai découvert dans tes articles et webzine et que j’ai envie d’approfondir. Je vais consulter les ressources que tu proposes (je pense qu’il faut que je planifie ça dans mon agenda !). La masterclass me tente bien aussi, par son format et le contenu proposé.
Audrey.
Bonjour Audrey,
Je suis justement en train de suivre la masterclass « Pourquoi les personnes blanches font de l’appropriation culturelle ? », qui est d’une richesse incroyable (en plus des vidéos, Pulan Devii inclut toutes les transcriptions ce qui est fort appréciable !). D’ailleurs, cette masterclass étant bien plus longue que ce que j’avais imaginé, je réalise qu’il va moi aussi falloir que je réserve des créneaux dans mon agenda pour en tirer le maximum :).
J’espère en tout cas que tu trouveras des réponses et des réflexions intéressantes à travers ces différentes ressources.
Merci pour cet article !
Sur le yoga, j’ai lu cet article :
http://www.huffingtonpost.com/susanna-barkataki/how-to-decolonize-your-yo_b_6776896.html
Super article, merci pour la recommandation. Susana Bartataki est une de mes figures de référence au sujet du yoga, de l’appropriation culturelle et de la décolonisation.
Ce paragraphe (que j’ai traduit) résume bien certaines des problématiques du yoga : « Si une personne issue de la culture dominante suit une formation de professeur de yoga principalement basée sur les asanas et reste béatement inconsciente de la complexité du véritable objectif du yoga ou des racines des pratiques, elle s’approprie culturellement le yoga. En ignorant l’histoire, les racines, la complexité et les défis de l’héritage dont le yoga est issu et les défis auxquels il a été confronté dans la culture occidentale, ils perpétuent une recolonisation du yoga en le dépouillant de son essence. »
Merci pour cet article indispensable. J’ai fait la correction d’un atlas « De l’hégémonie au déclin de l’Occident » et ça m’a fait réfléchir sur la colonisation et me rendre compte que bien qu’étant née après la fin de cette période, j’en ai été imbibée sans même m’en rendre compte. Les choses changent (un peu) et l’on prend conscience de la situation, mais c’est une période de l’histoire qui fait froid dans le dos quand on la considère avec le recul.
Un petit conseil de lecture au passage : L’Art de perdre d’Alice Zeniter. Rien à voir avec l’appropriation culturelle, enfin si un peu de loin, mais j’ai adoré ce livre. Et il fait réfléchir quoiqu’il arrive.
Merci pour la recommandation Carole, ce roman a l’air passionnant, je l’ai ajouté à ma liste de livre à lire.
Le colonialisme est souvent présenté comme un fait du passé et pourtant, certaines des croyances et structures de cette époque continuent d’être perpétuées aujourd’hui… et cela affecte inévitablement notre manière de penser, d’interagir avec certaines personnes et notre vision du monde de manière plus globale. C’est chouette que tu aies pu corriger un tel ouvrage !
Merci pour tous ces liens, de quoi alimenter mes réflexions sur le long terme. Je suis tombée de haut le jour ou j’ai pris conscience de l’appropriation culturelle derrière le yoga ainsi que sa portée politique. Ce qu’on nous présente comme un inoffensif sport doux n’est que la partie immergée d’un Iceberg bien plus complexe. Plus j’en apprends sur le sujet plus il me semble étrange de dire « le yoga » d’ailleurs, tant cela regroupe des pratiques et croyances variées.
L’appropriation culturelle est une problématique extrêmement complexe en effet, et bien que celle-ci soit abordé depuis quelques années dans le monde anglophone, on trouve encore trop peu d’information à ce propos en France… mais on en parle de plus en plus, et ça c’est une très bonne chose 🙂
Bonjour Natasha,
Merci pour toutes ces ressources, sur lesquelles je compte bien me pencher dès que possible.
Je n’avais jamais entendu parler du sujet avant que tu ne l’abordes et c’est après avoir lu tes articles sur le blog et ton webzine que j’ai commencé à comprendre et à me poser des questions sur mes pratiques et mes biais.
Même en étant sensibilisée et en essayant de faire attention, je suis sure d’avoir encore de mauvaises réactions, il y a encore du boulot !
Virginie
Bonjour Genie,
Merci pour ton intérêt pour cette problématique.
Le travail de déconstruction est long en effet, même pour moi qui ai internalisé beaucoup de croyances…
Bonjour Natasha ainsi que la communauté d’Échos verts ! Ouf ! Que ça fait longtemps que je ne suis pas venue jusqu’ici… (je suis la personne qui avait promis de t’envoyer le livre Révélez-vous… à l’époque… Beaucoup de déboires plus tard, me revoici ici… sans le livre . Bref)
Le sujet que tu évoques est intéressant ; en tant que blanche « ouverte d’esprit », je suis forcément concernée… J’avais moi-même pris conscience du problème en cherchant la définition exacte et l’éthymologie du mot « melting-pot », il y a quelques années – je lui imaginais une signification ouverte et moderne ; j’ai déchanté lorsque j’ai compris les amalgames qu’il désignait en fait, au fond… Mais je t’avoue que je tique lorsque je lis dans tes réponses données à l’interview menée par « le cul de poule », lorsque tu évoques le non-respect d’un blanc arborant des dreadlocks. Certes, on peut y voir de l’appropriation culturelle mais pointer du doigt un individu qui est peut-être solidaire du mouvement rasta originel, ou n’en connaît peut-être pas beaucoup plus que le répertoire de Bob Marley n’aidera pas beaucoup, à mon sens, les personnes issues des cultures dominantes à réfléchir à cette problématique d’appropriation culturelle, pourtant bien réelle… Un effort d’éducation doit être fait, c’est certain ; de sensibilisation, également. Je pense sincèrement qu’aborder le sujet à travers l’angle de l’hommage ou de la diversité culturelle serait une piste plus inclusive. Je te remercie en tout cas de mettre sur le devant de la scène ce problème peu visible et d’autant plus pernicieux.
Merci pour ces ressources et ce travail. Je me questionne depuis longtemps sur la question de l’appropriation culturelle (je suis une femme française blanche), et constate également que c’est une notion qui est loin d’aller de soi pour de nombreuses personnes qui, effectivement, ont tendance à la rejeter en bloc ou à la déformer grossièrement. Elle implique une remise en question assez généralisée de pratiques qui nous paraissent normales, et je remarque que ce n’est pas évident pour tout le monde de se situer sur la roue des privilèges sans se sentir immédiatement pris en défaut.
Bonjour Marine,
Ton commentaire résume si bien mon propre constat : la remise en question est vraiment très difficile pour certain·es ! De toute façon, c’est toujours comme ça dès qu’on parle de questions qui touchent au racisme. Il y a toujours des personnes blanc·hes bien intentionné·es qui ne parviennent pas à comprendre qu’il est essentiel de distancer l’intention de l’impact pour véritablement comprendre ce genre de problématique. Et d’autres qui n’ont tout simplement pas envie de remettre leurs privilèges en question !
Merci Natasha pour toutes ces ressources. Je n’avais jamais entendu parler de ce sujet avant que tu ne l’abordes par ici et dans ton webzine. C’est très intéressant et cela nous ouvre les yeux sur beaucoup de choses.
Merci à toi, Amélie, pour ton ouverture à ce sujet !
Merci pour cet article et les réflexions que tu proposes à ce sujet. Concernant les cultures indiennes, la question du yoga me pose beaucoup question justement, et ce que tu partages sur Instagram m’a permis d’y voir un peu plus clair.
Avec plaisir Mathilde. Je suis contente de savoir que les ressources partagées autour du yoga et de l’appropriation culturelle t’aident à nourrir tes réflexions.
Merci Natasha pour cet article et ces ressources ! C’est idéal pour aborder le sujet avec d’autres personnes. Depuis que j’ai commencé à te lire sur ce sujet, j’ai l’impression de voir de l’appropriation culturelle partout…
Belle soirée à toi
C’est vrai qu’à partir du moment où l’on est sensibilisé·e à l’appropriation culturelle, on voit beaucoup de choses autour de nous différemment !
Re 😊
Merci pour cet article que je prendrai le temps de lire, le précédent sur le sujet m’avait poussée à réfléchir sachant que je m’étais mise au yoga.
Merci de nous pousser à nous remettre en question et merci pour les resources.
Bonne soirée.
Prend soin de toi.
Caroline
Merci à toi pour ton intérêt sur ce sujet Caroline 🙂
Bonsoir Natasha,
Que faire quand je vois passer une cette avec pour titre Curry de légumes?J’ai envie de répondre appropriation culturelle culinaire mais mon souhait n’est pas de blesser la personne?
Bonsoir Christel,
Grande question que je me pose presque tous les jours sur les RS où je tombe fréquemment sur des recettes de « curry indiens », de « plats à l’indienne », etc., partagées par des blanc·hes qui ne citent pas leurs sources d’inspiration (parce que que ce soit pour la réalisation de naan ou de palaak paneer, à moins d’avoir fait quelques recherches/d’avoir un·e proche d’origine indienne qui nous transmet son savoir, ce ne sont pas des recettes qu’on invite à partir de rien…) et/ou partagent des recettes qui n’ont en fait pas grand-chose si ce n’est RIEN « d’indien », que ce soit dans les ingrédients ou les techniques de réalisation. Bon nombre de personnes peu familières avec la cuisine indienne (mais qui pense l’être malheureusement !) pense qu’il suffit de mettre des épices pour qu’une recette soit « à l’indienne »… que c’est réducteur ! Imaginons qu’une personne sans origine française nomme un plat « à la française » juste parce qu’il contient des herbes de provence !
Pour en revenir à ta question, je pense que tout dépend de la personne. Si je ne connais rien d’elle, je ne réagis pas. Si c’est une personne que je sais ouverte à l’échange et à la remise en question, alors je lui fait part de mon interprétation. Pour ce qui est d’une recette intitulée « curry » – si on y associe pas l’idée qu’il s’agit d’un plat « indien », alors je laisse tomber car c’est un mot utiliser pour désigner des plats dans d’autres régions du monde également (il faut quand même savoir que ce type de plat a été exporté de l’Inde ailleurs en Asie et dans le monde par les côlons britanniques).
De manière générale, j’évite de rentrer dans ce genre de discussion sur Internet, parce que ça tend à être laborieux… déjà qu’en personne c’est pas évident alors par message interposé avec des personnes qu’on ne connaît pas forcément bien, ça devient encore plus complexe.
Je ne sais pas si m’a réponse te sera vraiment utile…