Dans l’une de ses dernières vidéos YouTube, intitulée « Il n’est pas végane : peut-on rester en couple ? », Marie Sweet & Sour demande à deux couples véganes (et se demande également) s’ils ont été ou pourraient être en couple avec des personnes non-véganes. Les témoignages recueillis soutiennent globalement la même vision du couple dans le véganisme : pas d’amour ni de cohabitation possible si l’un·e ou l’autre consommait des produits d’origine animale. Bien que je comprenne le choix de se mettre en couple uniquement avec une personne végane ou de quitter un·e conjoint·e qui ne suit pas notre cheminement, force est de constater que quand le véganisme s’invite au sein de foyers fondés depuis plusieurs années, les enjeux ne sont pas les mêmes que pour un jeune couple ou une famille sans enfant ni difficultés particulières [1]. Chaque parti doit alors s’adapter et faire des compromis, déterminer ses priorités et ses limites et préserver une zone de confort afin que le (non)-véganisme de l’un·e ne devienne pas une source de frustration pour l’autre et un point de tension entre elleux.
Suite à la vidéo de Marie [2], je souhaitais partager avec vous l’impact de mon véganisme dans mon couple [3] et la manière dont mon mari et moi avons vécu ce changement sans que mes convictions ne deviennent une barrière ou un point de rupture dans notre relation.
Notre alimentation avant mon véganisme
C’est en cherchant à réduire mon empreinte écologique, en 2013, que j’ai vraiment pris conscience de l’impact environnemental des produits d’origine animale. J’ai alors fait part de mes découvertes à mon compagnon et, d’un commun accord, nous avons réduit notre consommation de chair animale et commencé à nous fournir uniquement de viande produite dans des fermes locales [4]. À cette époque, nous mangions déjà végétarien le midi à la cantine du lycée-internat où je travaillais [5] et avant de diviser notre consommation de chair animale par deux, nous en mangions à peu près un soir sur deux. La chair animale ne prenait donc pas une place particulièrement importante dans notre alimentation et mon compagnon était réceptif aux informations que je lui apportais au sujet de l’industrie de la viande.
Janvier 2014 – Le jour où je lui ai annoncé que je ne mangerais plus d’animaux
Plus j’avançais dans mes recherches sur la production de POA, ainsi que sur nos besoins nutritionnels, moins leur consommation faisait de sens pour moi. Finalement, c’est après un Noël riche en chair animale que j’ai décidé de devenir végétarienne. Je me souviens encore précisément du moment où j’en ai informé J., début janvier 2014, à Paris. Nous nous apprêtions à assister à un concert quand je lui ai annoncé que je ne voulais plus manger d’animaux. De toute évidence, ne s’y attendant absolument pas, il m’a d’emblée demandé, l’air inquiet : « Mais on ne mangera plus la même chose alors ? Et si on a des enfants ? ». Pour être honnête, ce sont des questions auxquelles je n’avais alors pas encore réfléchi (les enfants n’étaient pas du tout au programme des mois à venir !) ! Sentant que J. était préoccupé par l’impact de ce changement sur les repas que nous partagerions au quotidien, j’ai tâché de le rassurer en lui expliquant que je ne mangerais ni ne cuisinerais plus d’animaux, mais qu’il serait bien évidemment libre de cuisiner et de manger ce qu’il voudrait. Quant aux enfants, on en parlerait le moment venu ! J. a alors compris que ma décision était ferme et que même si elle modifierait les repas de notre foyer, elle ne l’empêcherait pas de continuer de manger de chair animale s’il le souhaitait.
Dans notre cuisine, au Canada
De retour au Canada, nous avons rapidement trouvé un nouvel équilibre en cuisine. J’ai continué de cuisiner la plupart des repas et J. a continué d’en préparer un ou deux par semaine, sans y inclure de viande. Bien qu’il ait été habitué à en manger au quotidien dans sa famille, J. possède un sens du goût extrêmement curieux puisqu’il adore découvrir de nouveaux ingrédients, textures et saveurs. Il a donc vu le végétarisme comme une porte d’entrée vers d’autres horizons culinaires plutôt qu’un renoncement et n’a, dès lors, plus cuisiné de chair animale.
Alors que J. préparait essentiellement des plats végétariens, pour ma part j’ai également progressivement éliminé les œufs et les produits laitiers de mes recettes dès l’annonce de mon végétarisme. Même si je n’avais pas encore ouvertement évoqué mon souhait, dans ma tête il était clair que le végétarisme ne serait qu’une étape transitoire et temporaire avant que je me sente prête à devenir végétalienne. Ainsi, sans que le véganisme ne soit évoqué, d’un point de vue pratique, il commençait déjà à se faire une place dans nos assiettes et ce, pour le plus grand bonheur de nos papilles à toustes les deux (enfin, la plupart du temps, haha ! [6]).
Juin 2014 – Transition vers le véganisme
À notre arrivée en Allemagne, en juin 2014, mon souhait de devenir végane s’est affirmé et même si je ne me sentais pas encore prête à annoncer mon véganisme à tout le monde [7], j’ai continué d’éviter les POA à la maison et expliqué à ma famille et à mes ami·es que je mangeais végétalien. De son côté, J. a commencé à tester des recettes végétaliennes quand il était responsable de la préparation des repas, bien qu’il continue de consommer des produits laitiers chez nous et de la chair animale à l’extérieur. J’avais à cette époque acheté mes premiers livres de cuisine végétale que nous feuilletions ensemble au moment de l’élaboration des menus et toustes deux nous réjouissions de poursuivre nos découvertes culinaires.
Printemps 2016 – Fini les exceptions !
Même si je me considérais végane et faisais tout mon possible pour éviter les POA chez moi comme à l’extérieur, il restait de rares contextes où j’avais du mal à dire que j’étais végane, par peur des réactions ou d’avoir le sentiment de « déranger ». Finalement, c’est en découvrant mon intolérance au lactose à la suite d’examens médicaux que j’ai réussi à dire « Stop ! » à tous les POA en toutes circonstances… Pour mon compagnon, cela ne changeait plus grand-chose à ce stade-là puisque notre cuisine était déjà principalement végétalienne depuis plus de deux ans et que, la plupart du temps, je mangeais végétalien à l’extérieur depuis plus d’un an.
Le jour où mon mari est devenu végétarien
Quelques temps après, J. m’a annoncé qu’il ne mangerait plus de chair animale. Même s’il n’en mangeait plus que rarement, j’ai accueilli cette nouvelle avec étonnement car il m’avait souvent dit qu’il se voyait mal renoncer à certains plats familiaux à base de viande. Il avait donc suivi son propre cheminement en se renseignant dans son coin et en me posant des questions de temps à autre.
De l’extérieur, on peut penser que mon mari est devenu végétarien « grâce » à moi. Or, je n’ai jamais consciemment essayé de le convaincre d’abandonner les POA. Néanmoins, en particulier au début de mon cheminement, en 2013-2014, je lui avais clairement expliqué pourquoi consommer de la chair animale, des produits laitiers, des œufs et du miel m’était devenu insoutenable. Par la suite, il a abordé le sujet de lui-même à plusieurs reprises, toujours dans le souci de mieux comprendre tout ce qui se jouait derrière l’exploitation animale. Ainsi, il me donnait régulièrement à lire des articles sur les problèmes éthiques, environnementaux et sanitaires liés à la consommation de POA et me posait également des questions assez précises pour mieux cerner les souffrances animales dans les industries de la viande, laitières, textiles, etc. De toute évidence, en cherchant à comprendre pourquoi j’étais devenue végane, il en était venu à la même conclusion que moi : il était urgent et nécessaire de réduire drastiquement notre consommation de POA.
Nul doute qu’en devenant végane j’ai planté une graine dans l’esprit de mon conjoint mais ce n’est pas moi qui l’ai convaincu d’éliminer les animaux de son assiette : il a pris la peine de s’informer, de réfléchir et a fait ses propres choix, en toute connaissance de cause et à son rythme. Serait-il devenu végétarien s’il n’avait pas été en couple avec moi ? Peut-être pas, mais dans tous les cas, ce choix est le fruit de son propre cheminement et non de quelque incitation de ma part.
Mon mari mange (encore) des POA et ça ne me dérange pas
Aujourd’hui, mon mari ne mange donc plus du tout d’animaux. Sauf à l’extérieur, il ne consomme plus d’œufs ni de lait animal mais il mange encore du fromage ainsi que du yaourt au lait animal chez nous. Au-delà de l’alimentation, il privilégie généralement les produits véganes (cosmétiques, maroquinerie, chaussures, etc.) mais il lui arrive d’acheter des pulls en laine.
Même si je ne suis pas insensible à la présence de produits laitiers dans notre réfrigérateur, je peux les tolérer. Néanmoins, quand j’ai fait mes premiers pas vers le véganisme en 2014, j’admets que je trouvais difficile d’avoir ces produits face à moi au quotidien. Ainsi, alors que je faisais l’essentiel des courses, je laissais à J. le soin d’acheter ses propres produits laitiers, étant donné qu’il me pesait de les choisir et de mettre de l’argent dans des produits issus de la souffrance animale. Aujourd’hui, quand je fais les courses, je prends tout ce qu’il y a sur la liste, même les produits laitiers. En effet, que ce soit lui ou moi qui les mette dans le panier, cela ne fait aucune différence à mon sens puisque ces produits finissent dans notre réfrigérateur [8] !
Je vis donc avec un conjoint qui mange des produits au lait animal et porte des pulls en laine … Personnellement je le vis bien, alors que j’entends que pour d’autres véganes, cette situation serait insupportable. Il faut dire qu’en tant que végane dans un contexte socioculturel favorisant l’exploitation animale dans bien des domaines, je croise des POA plusieurs fois par jour et je dois alors m’efforcer de ne pas m’attarder sur toute la souffrance qu’il y a derrière, sans quoi je serais le plus souvent profondément dégoutée, triste et en colère. De façon générale, chaque végane vivant en société doit se construire un bouclier pour partager des repas au travail, entre ami·es ou en famille où se trouvent des POA et côtoyer des personnes qui sont complètement insensibles à la cause animale.
À titre personnel, je me sens tout à fait capable de brandir ce bouclier dans mon foyer, sans que cela ne me pèse. Même si actuellement quelques-un·es de mes ami·es sont véganes, aucun·e ne vit à Freiburg et jusqu’à il y a quelques mois, j’étais la seule employée végane de mon lycée (nous sommes désormais deux, youhou !). Je suis donc principalement entourée de personnes qui consomment des POA (dont beaucoup de végétarien·nes) et ne partagent pas mes préoccupations pour la cause animale ou tout du moins pas au même degré. Ainsi, puisque je parviens à nouer et cultiver des liens avec des ami·es et collègues non-véganes, je me sens également capable de le faire avec la personne dont je suis tombée amoureuse il y a 14 ans, quand ni lui ni moi ne nous intéressions au spécisme.
Je dois néanmoins reconnaître que ma capacité à tolérer la présence de quelques POA dans mon foyer est aussi très liée au fait que mon mari a soutenu mon positionnement et mon mode de vie dès le début. Il a pris le temps de s’informer et de me poser des questions et, ainsi, très vite, il s’est rendu compte que ma démarche faisait complètement sens, aussi bien d’un point de vue éthique autant qu’environnemental et sanitaire. Certes, ce cheminement va à contre-sens des normes culturelles qui nous ont moulé·es mais lui comme moi avons toujours préféré explorer des avenues hors des sentiers battus plutôt que de chercher à rentrer dans un moule. Grâce à J. j’ai réussi à trouver le courage mental de dire stop aux POA en toutes circonstances car il m’a aidée à surpasser les barrières sociales qui me freinaient. Avant même qu’il ne devienne végétarien, c’était lui qui abordait le sujet de la cause animale ou qui défendait ma démarche lors de certaines discussions et repas de famille quand moi-même n’en avais tout simplement pas le courage. Sans être végane, J. reste sensible au spécisme et fait de son mieux pour soutenir et promouvoir un mode de vie sans POA.
Par ailleurs, le double fait qu’il se soit montré très ouvert à la cuisine végé et n’ait finalement plus jamais souhaité manger de chair animale à la maison nous a permis de conserver notre plaisir de cuisiner et partager des repas communs. Étant donné qu’il n’a pas d’allergies ni de dégoût alimentaire particulier et qu’il est doté d’une curiosité culinaire insatiable, nous avons pu éliminer les POA et intégrer de nouveaux végétaux à notre alimentation sans aucune difficulté. De plus, à partir du moment où J. a su que nous n’avions pas forcément besoin de POA pour répondre à nos besoins nutritionnels et constaté qu’on pouvait continuer de se régaler et même se sentir mieux en se nourrissant uniquement de végétaux, il était heureux de favoriser une alimentation végétale. D’ailleurs, quand nous sommes à l’extérieur et que je dois cuisiner un plat végétalien pour moi-même, il préférera généralement le partager avec moi plutôt que de manger l’option végétarienne. Il me semble que c’est sa manière de soutenir ma démarche en société, de dire que même s’il a la possibilité de manger un plat végétarien, il privilégie le végétalien, non seulement pour le plaisir du partage mais également parce que, bien souvent, il le trouve tout simplement meilleur, plus nourrissant et plus digeste.
En fin de compte, mon véganisme n’a pas bousculé notre vie de couple principalement, selon moi, grâce au fait qu’il y a eu, de part et d’autre, un effort d’adaptation et une volonté sincère de comprendre nos malaises et barrières respectives et de les respecter. En parallèle, mon mari a facilité ma transition vers le véganisme sans jamais me donner le sentiment que mon choix était un poids pour lui spécialement restrictif et contraignant chez nous comme à l’extérieur. J’ignore s’il sera un jour végane mais peu m’importe [9] : l’essentiel pour moi est de sentir que la personne avec qui je partage mon foyer soutient et respecte mon positionnement, ce qu’il fait de bien des manières au quotidien. Et il me semble qu’avec ma cuisine hyper gourmande et nourrissante, je le lui rends bien [10] !
[1] Des difficultés telles une situation économique précaire, des problèmes de santé plus ou moins grave, des troubles du comportement alimentaire, etc.
[2] Je préfère préciser que cet article n’est pas une critique de la vidéo de Marie, ni même une réponse à celle-ci mais qu’après l’avoir écoutée j’ai simplement eu envie de partager une expérience différente de celles des couples mis en avant dans cette vidéo.
[3] Je précise également que ma manière de vivre ma situation personnelle ne remet pas en question la légitimité des personnes véganes à vouloir rester entre elles dans leur vie amoureuse. Nous avons toustes des sensibilités et des priorités différentes et l’essentiel est d’être en accord avec nos choix.
[4] Nous vivions alors dans la forêt britanno-colombienne, sur l’île de Vancouver, au Canada.
[5] La cantine proposait un plat végétarien à chaque repas et personnellement j’ai toujours préféré manger végétarien de manière générale, en particulier à l’extérieur. Même quand j’étais élève dans ce même internat de mes 16 à 18 ans, j’y mangeais exclusivement végétarien alors qu’en pratique je n’étais pas végétarienne.
[6] On se rappellera toujours mes premiers muffins végétaliens immangeables qui avaient un goût de… poisson !
[7] J’ai parlé de cette période transitoire dans mon article « Pourquoi je ne mange presque plus de produits laitiers?« , publié en 2015.
[8] Je pense toutefois qu’en pratique, mettre des pots de yaourt dans son panier n’est pas la même chose que d’y déposer des morceaux de cadavres d’animaux. Bien qu’en réalité la souffrance des animaux de l’industrie laitière soit décuplée, je me sens bien moins dégoutée face à du lait animal qu’à de la chair animale.
[9] Bien entendu, cela m’importe pour les animaux. Mais l’idée que J. ne devienne jamais végane ne m’empêche pas de me projeter à ses côtés pour le reste de ma vie.
[10] Ce n’est pas moi qui le dit 😉
En couple depuis bientôt 15 ans, j’étais déjà végétarienne. Je le suis toujours, les plats que je cuisinent sont très souvent véganes. Lui est omnivore, et se cuisine viande/poisson essentiellement le week-end. Notre fille est sur son modèle (et est un détecteur sur pieds de substituts végé, elle va reconnaître et refuser les saucisses végé …). Forcément je ne suis pas végane donc j’ai moins d’exigences, mais cet équilibre fonctionne bien. La grande majorité de nos repas sont semblables et le week-end il y a variantes…
Merci pour ton témoignage Agathe.
Je parlerai justement de l’alimentation de notre enfant dans un prochain article.
Merci beaucoup Natasha pour ce témoignagne qui me fait bcp de bien ! Depuis 2014 j’alterne entre veganisme, végétarisme et omnivorisme (notamment à cause d’un SII et de TCA). Cependant depuis cette date mes convictions n’ont jamais failli, à aucun moment je ne me suis dit que c’était ok de manger des POA (les périodes où j’ai du remanger de la viande ont donc été très dures moralement, bien que salutaire pour mon état de santé). Bref j’ai rencontré mon mari en 2015 alors que j’étais végétarienne. Il suit son propre chemin à son rythme et nous en débattons souvent. Actuellement il mange encore des POA en extérieur et quelques rares fois a la maison (quelques plats dont les alternatives ne lui plaisent pas comme les carbo, les croque monsieur et la raclette) mais dans ce cas il cuisine lui même. La vidéo de Marie m’a fait énormément de peine et m’a bcp bouleversée je me suis sentie nulle d’accepter que mon mari mange des POA, je me suis sentie faible et pas assez forte dans mes convictions… Honnêtement je l’ai très mal vécu. Donc voir ton témoignage me rassure ♥️
Bonjour Sophie,
Je suis peinée de lire que cette vidéo t’a autant remuée et je comprends parfaitement ton ressenti. D’ailleurs, j’ai reçu plusieurs témoignages via ma messagerie privée Insta de personnes qui ont eu le sentiment que leur « degré » d’adhésion au véganisme devrait être remis en question à cause du manque d’engagement de leur partenaire ou de leur incapacité à « imposer » leur schéma moral et mode de vie à celle·celui qui partage leur vie.
J’espère qu’avec le recul tu parviendras à réaliser que non, tu n’es ni nulle, ni faible… Tu as ta propre histoire, ton mari a la sienne et vous avez chacun·e vos propres limites. Tu n’es pas responsable de ce que ton mari met dans son assiette. De plus, ce que tu mets dans la tienne ne dit pas toujours tout de qui tu es ni de tes convictions profondes. L’essentiel, il me semble, c’est que toi tu saches ce qui t’importe et que tu fasses de ton mieux, quand tu le peux… en te souvenant que ton mieux à toi ne peut être le même que celui de personnes qui ne souffrent ni de SII ni de TCA.
Plein de courage à toi ♥️
Coucou Natasha !
J’avais vu passer la vidéo et trouvé ça dommage de ne pas proposer de contre exemple : je pense sincèrement que le modèle de couple avec deux vegan est loin d’être une réalité répandue et trouver l’amour ET le quotidien avec quelqu’un partageant ses convictions me semble quand même rudement complexe en 2023 (disons qu’il faut avoir de la chance). Nous ne nous résumons pas qu’à nos positionnements éthiques.
Comme tu le sais je cohabite aussi avec un omni, et il me semble tout à fait pertinent de pointer que même si idéalement, mon frigo serait vide de produits animaux, cette présence me semble aussi distanciable que dans un frigo de supermarché. Nous ne vivons pas dans un monde vegan, cette réalité se retrouve au pas de la porte.
Doudou comme ton conjoint, m’a toujours soutenue dans ma démarche, n’a jamais remis en question mes choix, et de mon côté, je n’ai pas non plus essayé de le convaincre : je lui parle souvent de ces sujets et sans filtre, si déclic il doit y avoir, ce n’est pas à moi de lui imposer.
Je suis cependant ravie que nous partagions les mêmes assiettes depuis un peu plus d’un an, car ça change carrément le quotidien dans des termes pratiques.
Comme toi je n’ai aucune idée de la suite, et je n’ai pas d’enfants, mais je n’ai pas d’attentes particulières quant à ça.
On fonctionne comme ça et quand je regarde en arrière, il y a 15 ans, personne n’aurait pu me faire fléchir du côté du végétarisme. C’est un chemin qu’on peut difficilement obliger quelqu’un à faire.
Je vais continuer ma propagande à coup de petits plats et de gâteaux, et quoi qu’il arrive, je crie déjà victoire pour tous les repas vegan qu’il commence à sincèrement apprécier 😉 !
Bises à toi et à Mr echosverts !
Coucou Vanessa,
En effet, je connais davantage de couples aux régimes alimentaires mixtes que de couples/familles 100 % véganes… ces dernier·ères sont, d’après ce que j’observe autour de moi, des exceptions !
C’est intéressant que tu rappelles que « Nous ne nous résumons pas qu’à nos positionnements éthiques »… Bien que cela puisse surprendre de prime abord, quand on creuse un peu chaque couple, on s’aperçoit que même si la solidité de chaque relation repose sur des valeurs communes très fortes, chacun·e peut aussi avoir des avis très différents sur un même sujet de société ou bien être plus ou moins sensible à une même problématique. Ces différences ne nous empêchent pas pour autant de cohabiter, de construire des choses ensemble, avec amour, respect et curiosité… et de se sentir proches et bien ensemble pour un tas d’autres raisons.
Comme tu le suggères, c’est aussi utile de se souvenir de nos propres réactions face au véganisme avant d’adopter nous-mêmes ce mode de vie et de tout le chemin qu’il nous a fallu parcourir avant d’y parvenir. Quand j’ai entendu parler pour la première fois du véganisme en 2004 (par ma colloc étasunienne et végane), je me suis dis que c’était vraiment « extrême »… sans chercher à comprendre de quoi il en retournait (pourtant à cette époque je préférais déjà le lait végétal au lait animal et les options végétariennes à la viande).
En tous cas, c’est chouette que Doudou et toi puissiez désormais partager les mêmes repas – au-delà du plaisir de goûter aux mêmes choses, cela doit également vous alléger la charge de la préparation des repas à l’un·e comme à l’autre, ce qui est toujours appréciable.
Des bises à vous deux !
Merci infiniment pour ton partage Natasha.
Ici aussi je suis végane et lui ne l’est pas et c’est ok.
On a à peu près le même système que vous dans l’organisation et je me retrouve beaucoup dans tout ce que tu as écrit.
Encore un grand merci d’apporter de la nuance et de montrer que c’est possible. ❤️
Avec plaisir Loëtitia.
Beaucoup de compromis me semblent possibles quand l’écoute et le respect sont au rendez-vous 🙂
Bonjour Natasha,
En couple depuis 10 ans, je suis devenue végétarienne il y a 7 ans et demi, en limitant au maximum les POA. Depuis, mon compagnon a drastiquement réduit sa consommation de viande (uniquement en repas à l’extérieur, là où les options VG sont souvent peu appétissantes). Comme J., il a toujours été soutenant et n’hésite pas à faire passer des messages dans sa famille et autour de nous, là où je ne trouve pas toujours l’aplomb de le faire. Je suis devenue végane en 2021. J’étais déjà convaincue avant mais mon allaitement m’a fait un électrochoc, rendant impossible pour moi la consommation de lait d’un autre mammifère. Mon compagnon consomme toujours du fromage (et mon enfant aussi) mais nous n’avons pas de lait animal à la maison et les repas sont communs et végans tous les jours (à l’exception de fromage râpé ajouté par après ou de fromage sur des tartines).
Même si la consommation de fromage me dérange, cela n’entache en rien ma relation avec mon conjoint et je me vois mal refuser cette nourriture à mon enfant alors que son papa en mange. J’espère pouvoir l’élever avec des valeurs et des connaissances qui lui permettront de faire des choix éclairés quand viendra l’heure. En attendant, je suis à l’aise avec mon assiette et celles de ma famille et c’est ce qui compte.
Je n’oublie pas que moi aussi, j’ai mangé de la viande jusqu’à mes 23 ans et des produits laitiers jusqu’à mes 29 ans. L’arrêt n’est pas simple et je le sais. Il me semblerait injuste de lui tenir rigueur sur ce genre de cheminement alors qu’il cuisine végan pour sa famille, me laisse choisir le resto si on sort et me soutient tant qu’il le peut.
Au final, c’est moi qui ai bien bousculer les lignes de notre mode de vie depuis que nous sommes en couple et il ne me l’a jamais reproché. Je pense que c’est quelque chose à prendre en compte aussi !
Bonjour Pauline,
Merci pour ton témoignage !
Comme toi, je me serais mal vu refuser à notre enfant les POA que consomme son papa chez nous.
En revanche, lui comme moi tenons à lui expliquer ouvertement d’où proviennent tous les aliments qu’elle consomme. De toute façon, à partir du moment où elle a remarqué que je ne mangeais pas certains aliments, elle a commencé à me demander des explications… L’essentiel pour moi est qu’elle sache d’où provient sa nourriture et son impact afin qu’elle puisse, le moment venu, faire des choix éclairés. Pour le moment elle refuse systématiquement la chaire animale et mange un morceau de fromage au lait de vache pour le dîner.
Je suis également reconnaissante que mon mari se soit adapté à mes exigences sans jamais me faire de reproches.
Merci pour ce témoignage très intéressant Natasha, j’y vois le respect et l’amour que vous avez l’un pour l’autre, je trouve ça génial !
Bonjour Natasha, de mon côté je suis en couple depuis 15 ans, végétarienne depuis la naissance de mon premier enfant il y a 7 ans, en limitant au maximum les POA mais sans être vegan. Mon conjoint est omni mais curieux sur le plan alimentaire, et ne voit aucun inconvénient à manger quasi exclusivement végétarien à la maison, alors même que c’est majoritairement lui qui cuisine (mais en semaine il mange omni à la cantine le midi). Mes 2 enfants mangent végétarien à la maison, l’aîné a pris la décision de devenir végétarien comme moi il y a environ un an, le cadet est pour l’instant comme mon conjoint. Ça nous convient bien comme ça !
Bonjour Zoé,
Merci pour ton témoignage.
Trouver un équilibre à 4 ne doit pas être évident, surtout avec des enfants.
En tout cas cela doit être chouette de pouvoir désormais partager ton intérêt pour le végétarisme avec ton ainé 🙂
Merci pour ce témoignage. Je suis végane depuis 10 ans et pas lui (nous somme ensemble depuis 23 ans). Il a diminué petit à petit sa consommation de POA à la maison, mais pas à l’extérieur quand j’ai commencé ma transition. Et même si j’ai senti pendant un temps qu’il était d’accord avec mon cheminement et qu’il tentait de me suivre à son rythme, ces derniers temps ont été difficiles : je sentais une pointe de moquerie quand je refuse d’avoir des chaussures ou des sièges auto en cuir, aucun soutien lors de nos dîners avec des amis (il m’a même dit lors d’un de ces dîners « je ne suis pas comme toi »), jusqu’au coup fatal il y a quelques semaines lorsque j’aurais préféré qu’il choisisse un téléviseur d’occasion au lieu d’un neuf (moi je n’en voudrai pas du tout, mais c’est un autre sujet) et que la conclusion de cette conversation a été « ne pas manger de viande et acheter d’occasion c’est extrémiste « .
Après quelques jours de souffrance repliée sur moi-même, j’ai fini par lui exposer mon point de vue dans une lettre, lui rappelant le décalage de discours qu’il a en privé et en public et surtout le décalage entre ce qu’il pense (il est dégoûté par la cruauté animale, il est écœuré par la pollution de la planète et le changement climatique) et ses actions. Il a reconnu que j’avais raison et que je ne méritais pas les paroles qu’il avait eues.
Depuis il fait des efforts et semble s’intéresser d’avantage à ce qui me touche.
L’idée de le quitter m’a effleuré l’esprit pendant cette période difficile. Mais je pense qu’il vaut mieux essayer de réparer ce qui est cassé au lieu de jeter. Alors c’est pareil pour mon couple.
Merci pour ton témoignage Pépita. Je ne peux qu’imaginer combien les moqueries et les remarques dénigrantes ont dû t’affecter. J’espère que les efforts de ton compagnon n’en seront plus à la longue et qu’il te soutiendra avec sincérité et sans frustration.
Courage à toi !
Hello Natasha,
Merci pour cet article qui nourrit ma réflexion.
Sans me déclarer végétarienne, c’est l’option que je favorisais depuis l’adolescence dès que j’en avais l’occasion (quand à l’époque il n’y avait que 2 options de steaks végétaux dans les rayons, haha).
Puis, je suis aussi tombée amoureuse il y a 14 ans, mais d’un omnivore très carnivore donc nous avons eu quelques conversations sur ce sujet au début, surtout qu’il avait un taux de cholestérol très élevé alors qu’il était fort jeune donc j’étais inquiète pour sa santé.
Petit à petit il a commencé à manger moins de viande et lorsque nous sommes arrivés dans le Sud en 2013, nous étions devenus végétariens à la maison sans même vraiment l’avoir décidé, cela s’est fait naturellement en fonction de ce que je cuisinais car il appréciait les plats variés que je préparais. De mon côté j’ai continué d’expérimenter des recettes végétariennes et végétaliennes, mais nous n’avons pas passé le cap du végétalisme à 100%- je dirais qu’on mangeait 50% végétarien et 50% végétalien.
Puis en 2021 j’ai développé des problèmes digestifs et depuis lors mon corps digère mal les céréales ainsi que les légumineuses, je me retrouve donc dans une situation très compliquée car je ne souhaite pas consommer (et encore moins cuisiner) de viande ou de poisson, et si je m’y suis forcée la première année, maintenant je suis un peu dans un entre 2 où je finis par manger de manière très désorganisée et n’importe quoi parce que je ne trouve pas mon équilibre avec ce nouveau type d’alimentation (en sachant qu’en plus depuis toujours je digère mal les fruits, les crudités et les oléagineux, ca réduit drastiquement les possiblités je trouve!).
Et lui ne s’intéresse pas à la question, mais comme nous ne vivons plus ensemble, cela ne m’impacte plus (bien qu’il y a 2 jours, après avoir mangé le repas végé que je lui ai servi, il est sorti pour s’acheter un hamburger, j’ai été surprise par la vitesse à laquelle il sentait de nouveau le besoin de consommer de POA, ca m’a peinée et choquée à la fois).
D’autre part, à l’extérieur, je mange ce que l’on me sert. Je pense que si je vivais en Europe ou à Santiago, je serais vegan ou au moins 100% végétarienne mais ici, étant donné que je suis originaire du continent colonisateur, je trouve que je suis mal placée pour remettre en question le mode de vie et les habitudes culinaires du peuple originaire, je redoute un amalgame car je sais combien offrir un aliment ici est un acte extrêmement important -et d’autant plus si c’est de la viande. Peut-être que ma vision évoluera avec le temps, mais pour l’instant cela me semble le compromis le plus respectueux.
Et finalement je trouve que cette vidéo (que je n’ai pas vue) et ton article posent la question de l’équilibre entre l’amour, le respect et les convictions, ce qui ouvre la porte à une réflexion qui peut s’appliquer à de nombreux domaines, et à notre mode de vie en général… je vais cogiter là-dessus…
Merci beaucoup pour ton témoignage qui reflète toute la complexité d’un mode de vie végane, quand bien même on est convaincu·e que c’est la meilleure chose à faire pour lutter contre l’exploitation des animaux et la destruction de l’environnement. C’est très intéressant ce que tu dis concernant ta position en tant qu’habitante non-indigène d’un pays colonisé. C’est une situation différente mais cela me rappelle le récit d’un anthropologue végétarien qui nous disait qu’au cours d’un de ses travaux de terrain, il s’était retrouvé obligé de manger de la viande, par respect pour ses hôtes.
Je souhaite sincèrement que tu puisses trouver un équilibre alimentaire qui te fasse du bien, autant au corps qu’à la tête. Plein de courage à toi pour avancer dans ces réflexions très complexes.
Merci pour cet article très personnel particulièrement intéressant ! Je ne suis « que » végétarienne à tendance végétalienne mais mon mari est omni. Ce n’est pas toujours évident au quotidien mais la communication est la base pour nous et pour l’instant cela fonctionne très bien !
Vive la communication – c’est vraiment la base de toute relation saine, respectueuse et épanouie !
Très intéressant à tout point de vue et super commentaires hyper enrichissants. Ce qui m’étonne (je n’ai pas regardé la vidéo en question, il faut dire que le peu que tu en as dit ne m’a pas tentée), c’est qu’un tel clivage existe pour la bouffe, alors qu’il est présent dans absolument tous les domaines (religion, tabac, activités, choix des programmes vidéo…). Perso, je suis intransigeante sur certains domaines (le tabac, par exemple), mais ça ne me choque pas de voir un couple où l’un fume et pas l’autre ! Si l’un et l’autre supportent ce mode de vie, ce n’est pas moi que ça va déranger.
Tout ça pour dire que c’est plutôt chouette un couple où les habitudes alimentaires sont différentes, chacun peut se nourrir (ah, ah) de l’autre et de ce qu’il propose.
Comme je t’ai dit, pour des raisons très différentes, j’ai arrêté fromage, beurre et charcuterie du jour au lendemain et franchement, ça ne me manque même pas (sauf hier où je n’ai pas pu résister à un petit morceau de brie archicoulant qui était trop tentant). Même si ce ne sont pas les mêmes raisons (le véganisme est un choix, la santé n’en est pas vraiment un, c’est plus dans le domaine de l’obligation), pour moi, l’adaptation est la même. Tu ne veux/peux pas manger de viande ? Eh ben t’en manges pas. Et moi, si j’en veux, j’en fais de mon côté et là où je trouve ça touchant, c’est quand le conjoint n’en fait pas quand l’autre est là, par exemple.
Mais le vrai truc qu’on ne dit pas assez, c’est que la bouffe végane est savoureuse !!! Je ne pensais pas dire ça un jour… Et comme tu le dis si bien, on se sent mieux après un repas végétal, la différence est flagrante.
Alors je ne peux pas dire que je suis végane ni même végétarienne (je n’aime pas les étiquettes !), mais j’apprécie énormément mon changement forcé de régime et je remercie chaleureusement tous les véganes qui se sont penchés sur plein d’expériences culinaires et qui ont rendu ce régime attractif, c’était pas gagné ! (cf tes premiers muffins végétaliens…)
C’est intéressant ce que tu dis concernant d’autres choix non-partagés au sein de chaque couple sans que cela ne devienne une source de tension ou une cause de rupture… Je pense qu’on met beaucoup d’affect dans la nourriture, que ça touche à quelque chose de très profond, ça remet en question des traditions, des valeurs, etc., d’où ce clivage d’après moi…
En tout cas, ton enthousiasme pour la cuisine végétale fait plaisir à lire ! D’après mon expérience, ce n’est pas toujours évident de devoir renoncer à certains aliments pour des raisons de santé alors c’est chouette que cela soit une expérience plus agréable que frustrante pour toi 🙂
Bonjour Natasha,
Je suis devenue vegan à la maison et végé a l’extérieur à la naissance de mon fils il y a 7 ans et depuis mon conjoint mange quasi pas de POA à la maison sans que ça le gène plus que ça: il ne cuisine pas et je ne me débrouille pas trop mal. Il en mange à la cantine de son entreprise, au resto etc….(même mentalité que toi sur le déclic, moi je joue plus sur les infos sur la viande bourrée d’antibiotiques, la charcuterie de nitrites, le poisson de plastique etc… il semble y être plus sensible qu`à la cause animale ….)
Si je devais chercher quelqu’un maintenant, ça serait peut-être différent… Etre vegan c’est ma conviction, et bien que je regrette que ça ne soit pas plus répandu, je ne vais pas cesser les relations avec tous mes amis , familles qui mangent des POA car on n’est pas tous à Paris à bruncher tous les 2 jours dans des restos vegan branchés avec sa bande d’amis qui gravitent autour de la véganie. Je l’ai trouvée très maladroite cette vidéo, c’est quoi ces injonctions de la part de deux trentenaires sans enfant, favorisés, de la capitale? (je suis parisienne à la base, pas de basse hostilité mais en étant rien qu’en Normandie maintenant, il faut observer le fossé de mentalité ). Quant au fiston, il est du même bois que ta fille et si je le passe en végé, il sera carencé vu que ses repas tournent autour des pâtes et du riz. (on y travaille). Et puis finalement, si chaque vegan convertissait un non vegan , ça serait plus utile à la cause non? 🙂
Merci pour tes articles fouillés!
« On n’est pas tous à Paris à bruncher tous les 2 jours dans des restos vegan branchés avec sa bande d’amis qui gravitent autour de la véganie »… Mais tellement ! La plupart de mes proches mangent des POA – certain·es sont végétarien·nes mais très peu sont véganes – et beaucoup d’entre elleux ont réduit leur consommation de POA voir arrêté de manger des animaux depuis que je suis devenue végane… alors que je n’ai jamais cherché à les convertir. J’ai simplement partagé ma manière de cuisiner et de me nourrir avec elleux, expliquer mes choix quand on m’a posé des questions, etc., et petit à petit plusieurs personnes de mon entourage ont remis en question leur propre consommation de POA et réalisé qu’on pouvait se nourrir et se régaler autrement. Clairement, n’est pas en restant entre végan·es qu’on servira la cause animale…
J’avais envie d’avoir un moment bien à moi pour découvrir cet article dont le sujet m’intéresse beaucoup. Nous nous sommes rencontrés étudiants fauchés avec mon mari, et si il y avait des repas vegan dans notre alimentation c’était par économie (ce sera nouilles instantanées ou pates à la sauce tomate ce soir?). Nous avons ensuite tous les deux évolué sur le sujet, d’abord pour notre santé (la lecture de certaines listes d’ingrédients donnent la chair de poule!) et puis contre l’industrie inhumaine de la viande… suivant les périodes l’un ou l’autre a besoin d’un changement et nous en parlons fréquemment pour aligner nos pratiques. Nous n’avons jamais rien vécu comme une obligation, et il y a des périodes ou nos pratiques sont plus ou moins éloignées, mais je crois que notre amour de la simplicité fini toujours par faire l’emporter le plus convaincu car faire des repas différenciés est ce qui nous semble le plus insurmontable.
Merci pour ton témoignage Kellya, il y a beaucoup de sagesse dans tes mots 🙂
Merci pour cet article très intéressant.
Bientôt 10 ans que je suis en couple. J’ai diminué progressivement la viande depuis quelques années. Étant donné que je cuisine plus que mon conjoint, il n’a pas eu vraiment le choix mais ça lui convient. L’année dernière je qu’on mangeait environ 3-4 fois de la viande dans le mois. Depuis janvier j’ai décidé de ne plus manger du tout de chair animale (avec un joker par mois. Pour tenir) et lui continue de manger parfois de la viande. Nous allons majoritairement dans des resto VG ou vegan et j’apprécie énormément de voir que lorsqu’on cuisine ensemble, ou qu’il cuisine seul, il pensé systématiquement à une recette VG. C’est bien ancré. La prochaine étape c’est les POA, ce qui va être plus difficile pour moi .. mais comme on dit : step by step
Merci pour ton témoignage et oui, y aller étape par étape ça me semble important pour que nos choix puissent s’ancrer dans le long terme 🙂
Ma situation ressemble à la tienne : végétarisme puis véganisme pour ma part, passage au végétarisme pour Monsieur qui y songeait déjà depuis longtemps et devenu désormais quasi végane.
Il n’y a quasiment pas de POA à la maison : s’il y en a ce sont dans des produits transformés avec du fromage dedans. La plupart du temps, c’est lui qui les achète. Je préfèrerai ne pas les acheter biensûr mais ils sont assez rares.
Je te rejoins sur les immenses bienfaits d’être soutenu « en société » : il est parfois plus prévoyant que moi au resto et sa famille fait du 100% végane (parfois pour toute la famille !) dès que je suis là. C’est hyper important et ça donne de la force. A mon avis, c’est ça qui compte beaucoup dans les couples « non mixtes VG » : se soutenir l’un et l’autre, même si on en est pas au même point.
Le pire pour moi au quotidien c’est déjeuner avec mes collègues dont certain.es mangent des animaux tous les midis… Mais ma présence (et les petits plats que je ramène !) fait avancer les choses et ça c’est bien chouette !
Pas évident en effet de partager des repas avec des personnes consommant de la chair animale sous nos yeux… Moi c’est surtout l’odeur qui me dérange, en particulier quand l’un de mes collègues fait réchauffer un plat de poisson au four à micro-ondes. Je n’aimais déjà pas ces odeurs avant mais alors là encore moins…
En tout cas c’est chouette que ton compagnon et toi soyez sur la même longueur d’ondes et que tes convictions soient respectées par sa famille :).
Article très intéressant, et les commentaires également ! Merci beaucoup.
Pour ma part, je ne suis pas en couple mais la dernière fois, j’ai bien vu sur 3 ans l’évolution de la part de viande chez mon ex-copain. Comme déjà dit plus haut, ça a marché parce qu’il était curieux et ouvert, et maintenant il prend même de lui-même les options végé quand il y en a, et il n’achète plus de viande pour sa coloc. Il a découvert le tofu et les PST à la place, qu’il cuisine donc pour ses colocs (ça se diffuse comme ça!)
Moi j’étais contente parce que j’ai vu qu’il s’intéressait et qu’il évoluait, même s’il n’est pas 100% végétarien aujourd’hui. S’il était resté au même stade, ça m’aurait sans doute gênée, même s’il était parti de moins loin…
En tous cas ça fait beaucoup de bien d’entendre des récits divers où ça se passe bien !!
C’est hyper encourageant je trouve de voir que même sans chercher à changer l’alimentation de notre entourage, notre manière de nous nourrir et nos convictions peuvent pousser certain·es à vouloir réduire à leur tour leur consommation de POA et à vouloir découvrir d’autres sources de protéines. Preuve qu’il suffit parfois juste de montrer l’exemple 😉
Merci Natasha pour cet article vraiment passionnant ! J’apprécie ta sincérité et je trouve ton positionnement très riche de sens. Dans mon foyer, nous cheminons mon mari et moi vers le véganisme, pas toujours au même rythme mais dans la même direction et c’est bien comme ça.
Belle soirée à toi
Myriam
Merci pour ton message Myriam 🙂
Ce que tu dis sur le fait de ne pas avancer au même rythme au sein du couple me rappelle un article que j’avais écris à ce propos voilà plusieurs années : https://echosverts.com/2014/04/11/a-chacun-son-rythme/
Bonjour Natasha,
Merci pour ton témoignage. C’est très intéressant aussi de lire les témoignages d’autres personnes. Vu de Paris et pour avoir à une époque fréquenté « la communauté végane » parisienne et sa banlieue c’est tentant de s’imaginer que ce microcosme est la norme.
Ça a l’air d’être un monde bien à part ! Parfois j’envie ces véganes qui gravitent dans une sphère très végane car cela me manque de ne pouvoir échanger sur certains sujets avec des personnes qui sont sur la même longueur d’onde que moi… mais c’est aussi important de se rappeler que nous ne sommes qu’une minorité et que ce n’est pas en restant dans sa bulle végane qu’on véganisera le monde.
Oups, fréquentée.
Merci pour cet article très intéressant !
Ici, après ma dernière rupture, je m’étais promis de ne me remettre en couple qu’avec un végétarien (au moins, j’étais végétarienne en transition vers le veganisme à ce moment là)
Et bah il y a les promesses qu’on se fait et la vie qui te tombe dessus ! Du coup mon copain n’est absolument pas végétarien mais par contre il comprend, accepte qu’on le mange pas la même chose, à appris à cuisiner les pst et fait mieux le tofu poêlé que moi maintenant !
A l’extérieur, quand on mange et qu’on me questionne sur mon alimentation et le vevanisme, c’est lui qui répond parce que moi ça me saoule!
Comme quoi tout arrive !
Prochaine aventure mixte à deux à venir : la diversification alimentaire de notre fille cet été… viande ou pas viande, lait, œuf… à voir et encore à réfléchir (notamment pour la détection des allergènes)
Merci pour ton témoignage ; ton exemple est très parlant – dans bien des situations, on se retrouve à faire des « compromis » qu’on se croyait incapables de faire ou bien qu’on s’était promis de ne pas s’imposer… Ça fait partie du mouvement de la vie et de la preuve que nous sommes des êtres en évolution perpétuelle 🙂
J’espère que la diversification se passera bien et que vous trouverez un équilibre alimentaire familial qui vous conviendra.
Merci pour ton témoignage. A priori, j’avais du mal à comprendre qu’on puisse être végane mais pas son conjoint. Cependant, grâce à ton article, j’ai réalisé que c’est tout à fait normal. Chacun réagit à ses valeurs et selon sa sensibilité. Le plus important étant bien sûr de respecter le choix de son conjoint ! Même dans un couple végane, chacun n’a pas cheminé au même rythme. C’est le cas chez moi : mon mari est devenu végétarien du jour au lendemain. Ca a généré beaucoup de questionnements et de discussions entre nous. Finalement, je suis aussi devenue végétarienne, et maintenant je souhaite devenir végétalienne (il reste le fromage dans mon alimentation) et pas lui !
Je te remercie pour ton intérêt pour ce témoignage Audrey !