Article écrit en collaboration avec Mira
Les huiles végétales et essentielles sont entrées dans ma salle de bains et ma pharmacie il y a une petite dizaine d’année, au moment où j’ai pris conscience de la toxicité et de la nocivité et de certains cosmétiques et soins conventionnels sur notre santé et l’environnement. Pendant longtemps, je n’ai utilisé que des huiles végétales pour nourrir mon corps des pieds à la tête, jusqu’à réaliser que leur texture, proche de celle du sébum, avait tendance à m’assécher la peau plus qu’à ne lui faire du bien (la lecture du livre Dans ma peau de Yael Adler m’a éclairée sur le sujet). Aujourd’hui, je préfère donc utiliser celles-ci avec parcimonie, en alternance avec des crèmes, et je les sélectionne avec soin. Outre le choix de produits biologiques, j’accorde une grande importance aux lieux et méthodes de production des plantes dont sont composées les huiles, aux méthodes de transformation et au respect accordé aux producteur·rices et artisan·es qui s’efforcent – souvent depuis plusieurs générations et en opposition à des systèmes de production humainement et écologiquement destructeurs – de cultiver et transformer le fruit de leurs plantations et cueillettes en produits sains et efficaces.
Il y a quelques mois, j’ai été contactée par MIRA, une entreprise française qui se spécialise dans la production d’huiles végétales et essentielles issues de plantes françaises et malgaches. Ma famille ayant vécu une vingtaine d’année à Madagascar avant de se réfugier en France, c’est une île qui tient une place importante dans mon histoire et mon identité familiale. J’étais donc très curieuse d’en savoir plus sur la démarche de MIRA, sur son implantation entre ces deux pays et sur ses engagements. Ayant privilégié, ces dernières années, des huiles végétales issues de plantes locales, j’avais également envie d’en savoir plus sur les vertus de plantes d’autres horizons, sur l’intérêt d’en exporter et les engagements qui pouvaient être pris pour garantir une relation équitable entre l’entreprise française et ses fournisseur·ses malgaches.
Comme d’habitude, avant de vous présenter une entreprise, j’ai pris le temps de tester quelques-uns de ses produits et de m’assurer qu’ils me plaisaient – ce qui fut globalement le cas. Mira propose une douzaine d’huiles essentielles (ravinstara, eucalyptus citronné, géranium bourbon, etc.), différentes huiles végétales pures (prune de gascogne, cameline, cerise, etc.) et une dizaine de soins composés d’huiles végétales et essentielles diverses. J’ai choisi de tester 3 références parmi ces dernières :
- L’huile vanillée, composée d’huile de jojoba et d’une gousse de vanille – j’en applique sur le corps une fois par semaine, pour un soin nourrissant enivrant. J’admets toutefois que l’odeur de vanille n’est pas aussi « sucrée » que je l’aurais aimé (mais la marque travaille justement sur ce point !).
- Ricin l’enchanteur, composée d’huile de ricin blanc, d’huile de ricin rouge et d’huile essentielle d’ylang ylang – je l’utilise en masque capillaire ; je le laisse poser une nuit sur mon cuir chevelu puis le rince avec un shampoing le lendemain. Ce soin apporte beaucoup de douceur à mes cheveux.
- Chanvre à coucher, composé d’huile de chanvre, d’huiles essentielles d’ylang ylang, de poivre noir et de palmarosa – je l’applique sur le corps les soirs où je me sens tendue avant d’aller dormir. L’odeur poivrée est un peu trop forte pour moi, mais les notes d’ylang ylang et de palmarosa restent très agréables.
Les huiles et compositions proposés par MIRA changent de ceux que j’ai l’habitude de voir chez d’autres marques et outre la qualité de leurs produits, j’apprécie que ceux-ci soient conditionnés dans des quantités raisonnables, dans de jolis flacons en verre de 30 à 50 ml, munis d’une pipette. Cela facilite leur conservation comme leur usage. Enfin, sachez qu’à l’exception de leur baume à lèvres, tous leurs soins sont véganes.
Pour en savoir plus les engagements de MIRA, je vous laisse à présent découvrir mon interview de ses co-fondateurs, Dorian et Andy.
Pouvez-vous nous raconter la genèse de MIRA ? Sur quelles valeurs est fondée votre entreprise et quelles sont vos aspirations ?
Dorian : Mira est née très naturellement par le biais de producteurs et d’artisans à Madagascar. Nous les connaissions d’un projet précédent avec Andy et connaissions leurs savoir-faire et leur attachement aux huiles végétales et essentielles. Qu’ils soient organisés en coopératives, en fermes et presses indépendantes ou en réseau, nous avions été surpris par la qualité de leurs huiles, et avons voulu faire connaître leurs compétences en dehors de l’île.
Andy : Après plusieurs mois sur place et plusieurs échanges, nous avons lancé Mira en France pour mettre à l’honneur des matières premières puissantes, certaines classiques comme le Ricin ou la Coco, et d’autres beaucoup moins connues comme le Moringa ou le Marula.
Dorian : Pour boucler la boucle, nous aimions beaucoup le fait de mettre en valeur des produits exceptionnels, souvent sauvages, venant de la Grande Ile, mais tenions également à faire connaître des artisans, agriculteurs et producteurs français, qui pour beaucoup ont pris le virage du bio depuis longtemps et grandissent avec nous au fur et à mesure.
Andy : Nous sommes transparents, de nos flacons à l’origine de nos produits, et tout est pur, 100 % brut et non corrigé par la chimie.
Les ingrédients bruts de vos produits proviennent de France et de Madagascar. Quel est l’intérêt d’importer des ingrédients malgaches alors qu’on trouve déjà en France une grande diversité de plantes aux vertus variées ?
Andy : Nous sommes très chanceux en France de trouver une diversité d’ingrédients tout à fait efficaces et bien adaptés à nos climats. Madagascar est un pays qui m’est très cher car la moitié de ma famille y habite. En voyageant dans le territoire, on est frappés là aussi par une diversité incroyable, avec des plantes et fleurs que nous n’aurons malheureusement jamais en France, comme la Coco ou la Vanille. Pour ces plantes, nous aimons beaucoup le fait d’avoir un pied en Europe et un pied en Afrique, c’est l’ADN de Mira, et nous rencontrons chacun des producteurs, comprenons où et comment ils vivent, plutôt que de passer par des grossistes sur catalogue comme beaucoup de marques le font.
Mira s’engage à être une entreprise transparente et équitable. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos engagements humains et sur la manière dont vous vous assurez que chacune des personnes impliquées dans la chaîne de production et de conditionnement des produits MIRA sont traitées avec respect et équité ?
Dorian : Nous ne travaillons qu’avec des petits producteurs, des structures à taille humaine, pour pouvoir à notre tour faire un audit sur place de la qualité des produits, de l’humain et de l’impact sur place. En France, c’est très gratifiant de comprendre que nos commandes aident des producteurs qui ont cru au bio avant tout le monde, et de leur assurer un revenu régulier pour leur permettre de grandir et de continuer dans cette voie. À Madagascar, c’est encore plus critique, car le niveau de pauvreté est très élevé et les réseaux de production de certaines huiles comme celle de ricin vierge et de ricin rouge (carapate) permettent à des dizaines de villages de vivre de leur travail. Pour la production, nous tenons donc à aller sur place autant que possible pour nous assurer que tout est bien en ordre. Pour le conditionnement, c’est encore plus simple, car il est réalisé en interne dans notre atelier, dans les Ardennes.
Êtes-vous également attentifs à l’impact écologique de la culture et de la récolte de certaines plantes, que ce soit en France ou à Madagascar ? Quelles précautions prenez-vous afin de préserver les ressources et la biodiversité des lieux dont sont prélevées les plantes destinées à la fabrication de vos produits ?
Andy : Pour les produits français, toutes les productions sont bio et beaucoup d’agriculteurs vont même au-delà de leurs engagements bio en utilisant des solutions innovantes de contrôle des nuisibles, de conservation des plantes à l’aide d’huiles essentielles pour éviter tous les produits qui pourraient, même après production, contaminer les plantes. Nous favorisons des cultures économes en eau (comme le chanvre par exemple), ou offrant une richesse aux sols pour la suite (l’alliance cameline et pois par exemple). À Madagascar, la production est très respectueuse de l’environnement, car nous ne travaillons qu’avec des polycultures (cultures de plusieurs plantes différentes sur une surface donnée) et sur la cueillette sauvage. Cela donne beaucoup de caractère à nos huiles, mais les rend incomparables.
Enfin, pouvez-vous nous dire chacun quel est votre produit MIRA favori du moment ?
Dorian : Pour moi, c’est l’huile de vanille ! Je ne m’en lasse pas, l’odeur est très douce, et nous sommes d’ailleurs en train de la retravailler pour lui donner une odeur encore plus enivrante. Il suffit de quelques gouttes, et moi qui ait la peau sèche souvent : plus de soucis !
Andy : Je dirais l’huile de Jojoba pour ma part, un vrai classique, mais c’est une huile toute douce, multi-usage, et qui régulièrement me sauve la peau – littéralement. En plus de cela, c’est du Jojoba de Madagascar, ce qui est assez rare et ce qui explique sa qualité : tout le soleil du Sud de la Grande Ile en un seul flacon !

Pour aller plus loin :
- La boutique en ligne de MIRA
- Le compte Instagram de MIRA
Merci pour cette belle découverte Natasha !
Je fabrique moi-même mes crèmes et je mets toujours de l’huile de Jojoba pour mon visage. J’aime beaucoup l’huile de Coco pour le corps, l’odeur est à tomber ! Je les utilise rarement pures mais je devrais le faire plus souvent.
J’adore le nom des flacons, un peu d’humour ça ne fait pas de mal, j’ai vu qu’il y avait des coffrets, parfait pour des idées cadeaux !
Je te souhaite une bonne journée
Bonjour Amélie,
Je trouve également que ces huiles, seules ou en coffret, peuvent faire de beaux cadeaux !
Belle journée à toi également.
Bonjour Natasha,
Pour ma part le peu que je mets sur la peau c’était de l’huile de coco et de la chantilly de karité actuellement. Sur la liste de souhaits figure l’huile de prune de Mira. Savoir que tu fais confiance à cette marque me rassure. Je me demandais comment leur huile de prune pouvait être moins chère que celle de la marque Oden sans qu’il y ait de compromis sur la qualité ou l’éthique.
Bonjour Sandrine,
Je poserai ta question à Mira mais sans poser la question à Oden, il est difficile je pense de savoir ce qui explique la différence de prix.
Je pense que cela peut être dû au fait que :
– Mira n’a pas de label bio contrairement à l’huile de prune d’Oden (et la labellisation engendre malheureusement des frais supplémentaires).
– Leur marge est peut-être plus basse que celle d’Oden
– Leur productrice de prunes a peut-être un système de production plus économe/rentable (les raisons peuvent être diverses)
– Les frais de transport de sa production à l’atelier de Mira sont peut-être moins élevés que ceux d’Oden
Voilà, ce ne sont que des suppositions, tant de facteurs peuvent rentrer en jeu dans le prix d’un produit… Il serait intéressant d’avoir le détail du prix des deux marques pour comprendre cette différence de prix. Je te tiendrai au courant quand j’aurai des nouvelles.
Belle soirée.
Sandrine,
Voici la réponse de Dorian, co-fondateur de MIRA: « Pour votre question, voici un exemple tout simple de différentes stratégies de marques. Oden veut atteindre une clientèle plus aisée que la nôtre. Nous essayons de maintenir des prix plus bas pour attirer une clientèle plus large. En l’occurrence pour la prune, nous partageons le même fournisseur dans le sud ouest, et achetons au même prix, il s’agit simplement d’une stratégie de marge différente. La matière première est la même, dans les deux cas nous expliquons qui sont les producteurs et où, mais les deux marques ont des cibles différentes 🙂 ».
Bonsoir Natasha,
Merci pour cette belle découverte.
Avec plaisir Christel !
Merci pour cette découverte Natasha ! Ça me donne envie de tester 😊
J’ai une amie pour qui l’île de Madagascar tient une place importante puisqu’elle est mariée à une personne Malgache.
Je pense que ça devrait l’intéresser 😊
Avec plaisir Myriam, je trouve cela chouette de trouver de beaux produits pour garder un lien avec des lieux lointains qui nous sont chers…
Merci pour ces conseils. Il ne reste plus qu’à essayer