Dans le cadre de l’éco-défi Se mettre à la méditation pour de bon, je suis le programme MBSR (Mindflulness Based Stress Reduction ou Réduction du stress par la pleine conscience) développé par Jon Kabat-Zinn et présenté dans le livre Apprendre à méditer* de Bob Stahl et Elisha Goldstein. Chaque semaine, je partage mon expérience sous forme de journal. Si vous l’avez manqué, voici le bilan de la première semaine.
Dimanche
Je termine la lecture du premier chapitre, “Qu’est-ce que la pleine conscience ?” et je réalise ma première pratique de méditation formelle, guidée par le CD. Cet exercice de 3 minutes a pour but de me faire prendre conscience de mon état intérieur. Les auteurs nous invitent à nous installer de manière à être alerte, attentif.ve et à l’aise. Personnellement, je m’assois sur un petit coussin posé au sol, en tailleur, la main droite posée sur la main gauche, avec quelques millimètres entre mes deux pouces. C’est la position dans laquelle je me sens le mieux.
Comme à chaque fois que j’ai médité par le passé, mon esprit est envahi par un flot de pensées incessant. Je pense à toutes les petites choses que j’ai besoin de faire aujourd’hui ou dans les jours à venir. Néanmoins, plutôt que de me laisser frustrer par ma difficulté à faire le vide, j’observe mes pensées sans les juger et je les aide à s’en aller en me focalisant sur ma respiration. Sentir et écouter mon souffle traverser mon corps me permet de me recentrer sur l’instant présent.
Mardi
Je recommence l’exercice formel réalisé dimanche. Je pense encore à certains évènements qui m’attendent, mais je parviens plus facilement à faire le vide. Je remarque que j’arrive à être, tout simplement, l’espace de plusieurs secondes. Je me retrouve ensuite à me demander ce qui se passe dans mon cerveau dans ces rares moments où je ne suis ni ici, ni ailleurs, où je ne pense ni au passé, ni au présent, ni au futur mais où je suis tout simplement. Cela me fascine.
J’entame la lecture du second chapitre, “Pleine conscience et connexion corps-esprit” qui nous invite à réfléchir à l’impact du stress dans notre vie. L’omniprésence du mot “stress” dans notre société m’agace beaucoup. Non seulement je regrette la normalisation de sa présence dans nos vies – si bien qu’une personne n’étant pas victime de ce mal se fait très vite remarquer – mais j’ai aussi le sentiment qu’on accuse le stress de tous nos maux sans vraiment chercher à savoir qui il est, d’où il vient ni ce qu’il fait. Je suis donc curieuse de savoir comment Stahl et Goldstein vont aborder la question du stress. Ils nous invitent d’abord à faire la distinction entre une réaction au stress (schémas inconscients) et une réponse au stress (reconnaissance des émotions et développement d’outils pour mieux les surmonter). Je trouve cette introduction très utile et enrichissante. On nous demande ensuite dans quelle mesure le stress et l’anxiété liés à différents domaines de notre vie nous affectent : les relations interpersonnelles, le travail, l’état du monde, la nourriture et les habitudes alimentaires, le sommeil et l’insomnie ainsi que le sport et le manque d’activité physique. Prendre le temps de répondre à ces questions me permet de réaliser que mon anxiété est très localisée et que non, je ne suis pas de “nature stressée et anxieuse” comme on me l’a souvent dit. Si certaines situations peuvent être sources d’angoisses et de préoccupations considérables pour moi, elles n’envahissent pas toutes les sphères de ma vie. Cet exercice m’aide à mieux visualiser les causes de mon stress et à prendre conscience des domaines du quotidien dans lesquels la pleine conscience pourrait m’être particulièrement bénéfique.
Pour finir, on nous suggère d’intégrer la pratique informelle de la pleine conscience à des occasions précises chaque jour et l’idée me plaît beaucoup. J’établis donc une liste des moments de la journée où je pense pouvoir prendre l’habitude de pratiquer la pleine conscience sans difficulté et où cela m’aiderait à alléger l’anxiété que je peux ressentir dans ces instants. Par exemple, je pense que pratiquer la pleine conscience quand j’enfourche mon vélo et quand je m’apprête à rentrer en salle de classe me ferait beaucoup de bien.
Jeudi
Suite à une prise de sang, je fais un malaise vagal. Cela m’arrive assez régulièrement dans ces circonstances malheureusement et je n’arrive pas à expliquer pourquoi car je n’ai peur ni des aiguilles, ni du sang (si quelqu’un a une explication, ça m’intéresse !). D’habitude, je ne vois pas le malaise venir mais cette fois-ci, je décide de vivre ce moment en pleine conscience. Je me sens bien tout au long de la prise de sang et ce jusqu’à ce que l’infirmière me mette le pansement. Et puis soudain, alors que je suis encore assise, les jambes allongées, ma vue se brouille, je sens ma tête flancher et je n’arrive plus à garder les yeux ouverts… J’ai juste le temps de dire à l’infirmière que ça ne va pas. Je me réveille quelques minutes plus tard et je mets plusieurs secondes à recouvrer mes esprits, à comprendre où je suis et à reconnaître la dame qui me tient les jambes en l’air et celle qui me tient la tête. Mon premier réflexe est de respirer profondément, en pleine conscience et ça me fait du bien, ça me rassure. Je ne comprends pas grand-chose de ce que me disent les infirmières malheureusement (à cause de la barrière de la langue) mais en me raccrochant à mon souffle, je parviens à ne pas me laisser envahir par l’anxiété. Je ne me sens toutefois vraiment pas bien sur le chemin du retour et en arrivant à la maison. J’ai envie de m’enfouir sous la couette et de dormir, en espérant que cette envie de vomir me passera. Au lieu de ça, je prends le temps de m’allonger, de respirer profondément, de scanner mon corps, d’identifier mes maux et de les accepter. Et finalement, un grand verre d’eau et une bonne douche plus tard, ça va déjà beaucoup mieux.
Samedi
J’effectue l’exercice formel pour la troisième fois cette semaine et cette fois-ci je ne peux m’empêcher de penser à tout ce que je veux cuisiner : j’ai faim ! J’arrive malgré tout à faire le vide et même à prolonger mon temps de méditation de quelques minutes supplémentaires car les 3 minutes habituelles étaient trop courtes à mon goût.
Je commence à lire le troisème chapitre, “Comment pratiquer la méditation de pleine conscience ?” qui nous présente les huit attitudes essentielles à la pleine conscience :
- Esprit neuf du débutant
- Non-jugement
- Reconnaissance
- Non-acharnement
- Équanimité
- Laisser-être
- Autonomie
- Autocompassion
On nous parle ensuite de la respiration en pleine conscience, ce que je pratique déjà aussi souvent que possible et surtout quand je me sens submergée par un certain mal-être, qu’il soit physique ou émotionnel. C’est d’ailleurs presque devenu un réflexe salvateur pour moi comme je le disais plus haut ! La respiration en pleine conscience est une clé précieuse pour notre bien-être et l’avantage c’est que, comme le rappellent les auteurs, “le souffle est toujours avec soi, où que l’on aille, et peut servir de point d’ancrage dans l’instant présent.”
Bilan de la deuxième semaine
J’avais espéré consacrer un créneau quotidien à la méditation cette semaine, mais je ne l’ai pas fait. Je réalise en écrivant ceci que je me cherche des excuses mais que je n’en ai pas vraiment car même si mes journées ne se ressemblaient pas, j’aurais très facilement pu m’installer sur mon coussin à la même heure chaque matin ou bien en début de soirée. Je n’ai tout simplement pas pris le temps d’y réfléchir, je me suis laissée porter par les autres impératifs de mes journées.
J’ai toutefois avancé dans ma lecture, mes réflexions et ma pratique. J’intègre déjà la pleine conscience plus facilement à mon quotidien et j’en ressens les bienfaits. Moi qui appréhendais de m’installer pour méditer, de peur de ne pas y arriver, je le fais désormais avec une certaine impatience et une simple curiosité. Plutôt que de me fixer des objectifs à chaque séance, j’accueille avec bienveillance ce que chacune d’entre elle peut m’apporter.
Grâce à la structure du livre, à l’organisation des exercices, à toutes les pistes de réflexions et aux conseils avisés de Stahl et Goldstein, j’ai le sentiment d’avoir bien plus progressé dans ma pratique ces 2 dernières semaines que ce fut le cas au cours des deux mois où j’ai médité à ma manière en début d’année. Cet accompagnement semble donc être bien adapté à mes besoins.
Pour la troisième semaine, j’ai l’intention de terminer la lecture des chapitres 3 et 4, de m’organiser pour méditer chaque jour et d’intégrer la pratique de la pleine conscience à certains moments clés de mon quotidien.
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C’est vraiment très intéressant de lire votre petit cahier comme un carnet de voyage de la méditation.
C’est très apaisant et encourageant. Merci !
Alix
Je t’en prie !
Bon, après avoir écrit ce commentaire, je fais ma séance… Promesse à moi-même que je j’ai parfois bien du mal à tenir.
Une chose m’aide bien : c’est un enregistrement de bols tibétains. C’est étrange,cette musique est parfaite pour mes méditations. Je ressens l’espace autour de moi, le volume de la pièce et la place de mon corps dans ce volume. C’est une sensation apaisante, que je peux me remémorer ensuite pendant la journée pour retrouver mon calme dans une situation désagréable.
As-tu essayé ?
Je n’ai jamais utilisé de bol tibétain…
J’espère que tu as pu méditer 🙂
Bonne continuation dans ta démarche.
Merci poli 🙂