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Des ventres vides et des assiettes bien trop pleines…
Ce 16 octobre, pour la journée mondiale de l’alimentation, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations-Unies a choisi comme thème “Des systèmes alimentaires durables au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition”. En France, le thème sera d’une tout autre nature puisqu’il s’agira de la Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire. À l’heure où 842 millions de personnes souffrent de la faim et où 66 millions d’enfants vont à l’école le ventre vide à travers le monde, 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année sur la planète. Alors qu’il faudrait environ 3,2 milliards de dollars par an pour nourrir les enfants victimes de la faim, la quantité de nourriture gaspillée dans le monde représente un coût d’environ 750 milliards de dollars… (Source: PAM).
L’impact environnemental du gaspillage alimentaire
Les 1,3 milliards de tonnes de nourriture gaspillée chaque année représentent la production de 30% des terres agricoles dans le monde. Lorsqu’on pense à tout l’engrais, à toute l’eau et à toute l’énergie utilisés pour produire une telle quantité de nourriture, ainsi qu’à toutes les ressources énergétiques et matérielles requises pour l’emballer, la transporter et la vendre, l’on sait alors que l’impact environnemental du gaspillage alimentaire commence bien avant d’aboutir dans une décharge. Au total, toute cette nourriture perdue contribue à l’émission de 3,3 milliards de tonnes de CO2 (Source: FAO).
Les causes du gaspillage alimentaire
Tristram Stuart, militant anglais contre le gaspillage alimentaire explique que le gâchis s’opère à tous les niveaux, des producteurs aux consommateurs en passant par les revendeurs. En effet, pour commencer les producteurs se débarrassent des légumes dont l’apparence risque de déplaire aux acheteurs. Ensuite, les magasins eux jettent des quantité de nourriture soit pour faire de la place dans leurs rayons, soit parce que l’emballage a un défaut ou parce que le produit est (presque) périmé. Enfin, il y a les consommateurs qui gèrent mal le contenu de leur chariot, de leur frigo et de leurs placards.
Les initiatives contre le gaspillage alimentaire
Forts de cette prise de conscience, de nombreux citoyens tout autour du monde ont mis en place des initiatives pour faire en sorte que tout aliment qui risquerait de se retrouver à la poubelle finisse dans une assiette! Voici une sélection de certaines de ces initiatives qui permettent aux producteurs, aux revendeurs et aux consommateurs de mettre fin au gaspillage alimentaire.
- Limiter le gâchis au niveau des producteurs
Feeding the 5000 ou Le banquet des 5000– Cette campagne, initiée par Tristram Stuart, fait appel à des producteurs, des cuisiniers et à des consommateurs pour la concoction et la dégustation d’un repas fait exclusivement de denrées saines qui auraient pourtant fini à la poubelle, faute de correspondre aux “normes esthétiques” des revendeurs. Grâce aux dons des producteurs et à la céativité des cuisiniers-bénévoles, chaque banquet permet de nourrir gratuitement 5000 personnes. Le premier évènement de ce genre avait eu lieu à Londres en 2009 et a depuis été organisé à Dublin, Paris, Nairobi, Amsterdam, Nantes et Edinburgh entre autres.
Les discos soupes– Né à Berlin sous le nom de “Schnippel Disko”, ce concept commence à faire le tour du monde et a été importé en France début 2012 par Caroline Delboy. Dans une ambiance musicale et festive, tous ceux qui le souhaitent, économes et couteaux en main, contribuent à la préparation d’une gigantesque salade ou d’une énorme soupe faites à partir des invendus “hors-normes” du marché. N’importe qui peut ensuite déguster la soupe ou la salade gratuitement ou à prix libre. Leur slogan? « La convivialité contre le gâchis, la gratuité du recyclage et le plaisir du disco » !
La tente des glaneurs– Emmanuel Daniel qui effectue actuellement le Tour de France des alternatives et que j’avais eu le plaisir d’interviewer en août m’avait alors parlé de La tente des glaneurs, un programme contre le gaspillage alimentaire dans un marché de Lille. Chaque semaine, à la fin du marché, des bénévoles ramassent et distribuent gratuitement des fruits et légumes parfaitement comestibles mais invendables faute d’être en bon état.
- Limiter le gâchis au niveau des revendeurs
Zéro gâchis– Lancé par Paul-Adrien Menez et son équipe, Zéro gâchis est un service en ligne gratuit qui, grâce à un partenariat avec plusieurs supermarchés en France, référence et localise tous les produits dont la date de péremption est proche et de ce fait sont vendus à des prix réduits. Les utilisateurs de Zéro gâchis sont informés en tant réel des offres près de chez eux; d’une part, cela permet aux supermarchés de mieux promouvoir et donc de liquider ces produits et d’autre part les clients profitent eux de produits encore bons et de réductions considérables.
Vente de produits “disgracieux”– Plusieurs distributeurs et supermarchés Européens font maintenant l’expérience de vendre des fruits et légumes tachés, difformes ou tordus qui sont généralement laissés de côté ou donné aux animaux. Ainsi, grâce à un partenariat entre Edeka, distributeur allemand et plusieurs supermarchés, ces derniers vendront le temps d’un projet-pilote tous ces fruits et légumes considérés “disgracieux” aux côtés du slogan “Personne n’est parfait”, à un prix réduit. Des initiatives similaires ont été mises en place en Suisse et en Autriche (Source).
- Limiter le gâchis au niveau des consommateurs
Partage ton frigo– En France, les consommateurs ayant un surplus de nourriture encore bon et qu’ils sont prêts à donner peuvent le faire savoir via le site ou l’application de Partage ton frigo. Ainsi, les voisins qui font également partie du même répertoire sont informés des produits disponibles et peuvent s’organiser pour venir les récupérer.
Bien qu’on ne puisse contrôler directement le gaspillage alimentaire des producteurs et des supermarchés, en tant que consommateurs nous pouvons au moins nous assurer que tous les aliments de notre cuisine finissent dans notre estomac! Préparer ces menus à l’avance, faire une liste de courses et congeler sont de petites astuces qui peuvent paraître simples mais qui permettent néanmoins de mieux maîtriser et gérer le contenu de notre chariot et de notre frigo!
Je trouve ça fou que des fruits et légumes soient vendus moins cher juste pour délit de sale gueule… Enfin je trouve que ça fait « gamins » de la part des gens de pas en vouloir. Bon aprés si c’est parce qu’ils commencent à s’abîmer bon c’est différents. Ma mère achetait toujours les fruits et légumes abimés et mis en vente moins cher dans notre petit supermarché, ça nous donnait l’occasion de manger des trucs qu’on auraient moins souvent pus acheter.
Sinon ça m’a fait penser à une initiative du théatre de ma ville : un repas spectacle, où le repas est préparé par un cuisinier mais à partir de trucs que d’habitude on jette, mais qui se mange (fane de légumes…). Et en même temps des comédiens font un spectacles autour des convives, en jouant des rôle de légumes. ^^ (Désolé j’écris des romans).
Il y a un certain temps, un supermarché français avait lancé l’opération « Fruits et Légumes moches » en vendant les fruits/légumes abîmés dans un rayon spécial et pour moins cher… même si l’intention était bonne je trouvais ça vraiment nul et dommage qu’on les appelle ainsi car à partir du moment où on les décrit négativement, certains continueront de les voir ainsi! Moi je les aurais appelé « uniques », « originaux », « naturels »… On trouve de plus en plus de recettes pour cuisiner les épluchures et les fanes de légumes- c’est une super manière de lutter contre le gaspillage! Ne t’excuse pas, cela me fait très plaisir de te lire 🙂