Dans le cadre de l’éco-défi « Faire le vide chez soi« , j’ai eu envie de poser quelques questions à Fred, lectrice du blog, qui vit dans une tiny house (ou micromaison) depuis septembre 2016, dans la région nantaise. Ce concept de maisons miniatures mobiles et aménagées de manière ingénieuse afin de maximiser l’utilité de chaque centimètre carré s’est développé à la fin des années 90, aux USA. Bien que je ne me voie pas vivre dans une tiny house à l’heure actuelle, je trouve le principe très intéressant et cela reste une expérience que j’aimerais bien découvrir un jour, peut-être le temps des vacances, d’une saison voire d’une année ! Je vous avais d’ailleurs déjà dit, dans mon article La maison de mes rêves publié il y a bientôt 4 ans, que si je devais imaginer ma propre maison, celle-ci s’inspirerait des traits minimalistes et des agencements pratiques des tiny houses.
En attendant, Fred a très gentiment accepté de répondre à mes questions et de partager son expérience ainsi que quelques photos de sa jolie micromaison en bois…
Dans quel type de logement vivais-tu avant d’emménager dans ta Tiny House et comment t’y sentais-tu ?
J’ai vécu en appartement et en maison, plutôt grand(e) à chaque fois, seule, avec mon fils et son père, avec mon ex mari, ses enfants et des animaux. La dernière maison avant la tiny était charmante, dans les vignes, mais humide et sans chauffage valable. Je me suis alors promis que je n’aurai plus jamais froid dans un logis car comme tu l’as dit, le minimalisme n’est pas synonyme d’inconfort.
Qu’est-ce que qui t’a donné envie de vivre dans une Tiny House ? Avais-tu des critères précis en tête concernant l’aménagement et le terrain de ta Tiny House ?
J’ai entendu parler des tiny houses pour la première fois dans le magazine “Maison écologique”. Le rédacteur en chef était le premier à en construire une en France et j’ai d’ailleurs failli l’acheter il y a 3 ans ! Je savais que ce serait pour moi à un moment ou à un autre. J’ai ensuite découvert des autoconstructeurs respectueux de l’environnement et des matériaux ayant construit leur propre tiny et s’apprêtant à lancer leur entreprise. J’ai été leur première cliente grâce à ce petit coup de pouce de l’univers !
J’ai dessiné les plans moi-même avec l’équipe. Je savais comment je voulais vivre et ce que je ne voulais pas. Au départ, il a forcément fallu procéder à quelques réglages – installation de l’eau, de l’électricité, d’une connection internet – et aujourd’hui ma tiny est très civilisée ! Aujourd’hui j’ajusterais certaines choses, mais la tiny respecte vraiment ma façon de vivre et mes besoins. Je m’y sens bien et je la trouve belle.
Pour le terrain, une chouette jeune femme qui lisait mon blog m’a proposé d’installer ma tiny sur un bout de son jardin. Les vaches, les chèvres et les oiseaux sont donc devenus mes voisins !
Je suppose que tu dû trier tes affaires avant ton déménagement… comment s’est déroulée cette étape ?
Lorsque je me suis séparée du père de mon fils il y a 20 ans, j’ai gardé l’appartement. Quand il a vidé ses affaires, j’ai eu le sentiment de pouvoir enfin respirer – il faut dire que c’était le genre à tout garder ! Je me suis alors promis d’éviter de trop déménager.
Néanmoins, ma vie a fait que nous nous sommes retrouvés à 6 dans une grande maison jusqu’en 2012. Puis, ces 5 dernières années, j’ai déménagé 6 fois, ce qui m’a permis de faire beaucoup de vide. Je n’ai eu aucun mal à me séparer de la plupart de mes possessions car je ne suis pas du tout matérielle. Je suis seulement attachée à quelques objets et je possède peu de vêtements et de vaisselle.
Le plus dur c’est l’entre deux, les choses dont on se sert mais pas au quotidien, comme la tente de camping ou les chaussures de randonnée. Je n’en voulais pas dans la tiny mais parfois j’en ai l’usage. Je n’ai pas gardé d’électroménager à part le four, le robot et mon aspirateur balai. J’ai aussi remplacé mon lit et mon matelas double par un futon et un tatami. Mon rêve c’est de vivre avec des objets de bonne qualité qui se patinent joliment et que j’utilise quasi quotidiennement. Je préfère donc avoir peu d’objets mais que j’apprécie vraiment. Je souhaite me sentir libre de partir avec juste quelques affaires même si en réalité on a toujours un peu plus que ce l’on croit mais l’important c’est de penser que c’est possible !
Je pense que je peux désormais déménager seule et que tout tiendrait dans une voiture ou une fourgonnette. Pouvoir se débrouiller sans embêter les autres, c’est important pour moi.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans la vie en Tiny House à l’heure actuelle ?
Ce qui me plaît le plus c’est…
- … de me rendre compte que je peux vraiment vivre avec peu.
- … la tranquillité et la sérénité que je ressens à l’intérieur.
- … l’incroyable luminosité de mes 9 fenêtres pour 22 mètres carrés.
- … la vue : je ne vois que du paysage.
- … que tout soit facilement accessible.
Que t’apporte le fait de vivre dans un espace réduit, avec peu de possessions ?
Cela m’apporte une certaine tranquillité d’esprit mais je ne parle là que de la tiny spécifiquement car le côté législatif est encore peu sûr et du coup en terme d’assurances et d’emplacement c’est encore compliqué. Cela me donne également un sentiment de liberté car je peux me débrouiller avec peu ainsi qu’une certaine richesse matérielle de fait puisque j’ai des charges extrêmement réduites et pas de frais d’entretien.
Je n’ai toutefois pas l’impression de vivre dans un espace “réduit”. J’ai la place de rêver, de méditer, de faire du yoga, de lire de tricoter, de recevoir quelques amis, de profiter d’un jardin dès que le temps le permet… Dehors c’est véritablement une autre pièce et puis en hiver on a tous envie de se blottir chez soi, non ?
Je dois néanmoins reconnaître que malgré le bien être que je ressens dans ma tiny et le fait d’être dans un endroit choisi et dessiné par moi, mon sentiment de minimalisme s’exprime plus (et se sent mieux) dans une surface plus grande avec peu d’objet. Comme si je respirais mieux dans un volume vide plus important. Je continue donc à rechercher (en rêve, pour l’instant) l’endroit où je me sentirai le mieux du monde et en accord avec mes valeurs (le graal inaccessible ?).
Y’a-t-il des choses que tu aimerais améliorer, changer, ajouter, enlever ?
J’ai fait quelques aménagements mineurs à l’intérieur. À refaire, je repenserais peut-être l’espace autrement mais je suis satisfaite ainsi néanmoins. L’idéal aujourd’hui pour moi serait de pouvoir installer cette mini maison dans un espace en ville, car je suis très limitée dans mes activités, je travaille loin et j’ai peu de trains disponibles. Du coup, malgré la beauté de l’endroit, je me sens assez isolée car je n’ai pas accès aux activités qui m’intéressent. C’est sûrement utopique mais il y aura peut être un coup de pouce de l’univers pour trouver une solution !
J’aimerais aussi avoir une mini pièce en plus pour sécher mes chiens quand ils rentrent, laisser les chaussures ou faire sécher les vêtements. La tiny c’est vraiment très chouette l’été, mais ça demande plus d’organisation dès les premiers froids ou lorsqu’il pleut (bon il faut dire que j’ai 2 chiens donc c’est encore autre chose !).
Quels conseils donnerais-tu aux personnes désireuses de vivre dans une Tiny House ?
Je leur conseillerais de tester la vie en tiny avant, au moins une semaine et en hiver et ce pour les couples en particulier parce qu’il y a peu d’intimité. Il est également essentiel de savoir pourquoi on se lance dans ce projet. La mobilité, c’est bien, mais on ne peut pas se poser partout, et la sédentarité implique une certaine logistique (enterrer les tuyaux quand il gèle, traiter les eaux grises, vider les toilettes sèches etc…).
je vote pour !!!!
20 ans de moins et j’aurais allègrement tenté l’aventure !!
et ce qui me gêne le plus, effectivement, comme dit à la fin du reportage, c’est la logistique, la maintenance des eaux usées ….. sans parler de l’administratif …
il ne reste plus qu’à espérer que les choses évoluent et qu’on en trouve de + en + un peu partout !!
ce serait tellement plus beau que toutes ces nouvelles maisons « cubes » qui fleurissent un peu partout et qui n’ont aucune âme .
et cette tiny là est vraiment chouette !
bravo Fred et bonne continuation dans tes aventures :*
Merci beaucoup pour cet article, j’envisage de plus en plus de m’acheter ma tiny house donc je suis toujours intéressée par les articles qui en parlent. Cependant, il y a pour moi quelques gros freins, qui sont justement soulevés par cet article, donc je me permets de poser quelques questions en espérant que votre témoin, Fred, passe par là et veuille y répondre. Tout d’abord, je suis une grande frileuse, et donc je suis très intéressée par le fait que vous ayez dit vouloir « ne plus jamais avoir froid ». Quelles sont les solutions que vous avez trouvé pour avoir un mode de chauffage efficace, et surtout une isolation optimale (sans trop de perte de place je suppose) ? Ensuite, concernant le confort, comment avez-vous gérer l’accès à l’eau, l’électricité et internet ? Êtes-vous branchée sur le réseau ou autonome en énergie, avec votre propre moyen de production ? Pour ce qui est de trouver un emplacement où poser la tiny house, avez-vous le sentiment que c’est compliqué de trouver (surtout quand on a pas un blog pour ça ^^) ? Et au niveau de la législation et des impôts, comment ça se passe concrètement (si on reste au même endroit, et si on bouge) ? Enfin, vous parlez de tester avant d’acheter, savez-vous où on peut tester justement ?
Merci !
Bonsoir Jess
j’ai un radiateur bain d’huile (le plus petit modèle ) qui fonctionne à 1 et env au milieu du réglage dans la journée et j’atteinds facilement les 20° si les fenêtres sont fermées, c’est vraiment un petit espace très facile à chauffer…
la tiny est isolée en matériaux écologiques dans les murs , sous les lambris et le plancher (tout est consultable sur le site des fabricants si besoin)
je suis reliée à la maison de mon hôtesse pour l’eau, l’electricité et internet, j’ai fait creuser une tranchée pour passer câbles et tuyaux et là on est loin de la simplicité que j’avais prévu au début en effet, mais du coup j’ai une vraie maison en terme d’acces à l’energie (même si je remplis quelques bouteilles d’avance quand ils annoncent du gel ….!)
oui finalement en suivant le collectif des tinys sur FB , c’est difficile de trouver des terrains , tout le monde finit par trouver visiblement mais ce n’est pas simple (sauf si on achete son terrain et que le projet est validé par sa commune)
en terme de legislation, je ne sais pas , en terme d’impôt je suis domicilée dans al maison, donc je paye mes impôts sur le revenu normalement et je donne ma quote aprt de taxe d’habitation
mon assurance m’assure une tiny house sur remorque , remorque à part et le reste à la fois comme habitation et comme valeur de la construction
pour tester , je vois fleurir des hebergements insolites en tiny et je pense le proposer pendant mes periodes de vacances…
j’espere avoir répondu à tout
bonne soirée
freD
Ce n’est pas si éloigné que de vivre en mobil home, si ce n’est la réflexion autour de l’aménagement intérieur. Je pars en vacances en mobil home régulièrement et c’est vrai que ça fait réfléchir à nos possessions et le fait de très bien vivre avec peu.
Complètement inspirant ! Quelle belle aventure cela doit être de vivre dans une Tiny House, malgré les petits « dérangements » que cela peut causer, mais qui n’en a pas dans une maison ou un appartement !
J’aspire à une vie plus minimaliste également, vivre dans une Tiny House serait un objectif dans cette démarche mais je n’y suis pas encore 🙂 Pour ma part, j’ai un van (combi T3) et lorsque je pars en vadrouille avec, je me sens à la fois libre et libérée de toutes mes possessions, en contact direct avec la nature, et j’adore tout simplement y vivre. Je comprends ce que tu ressens en disant que tu ne te sens pas dans un espace « réduit », c’est même plutôt tout le contraire !
Merci pour le partage et bonne continuation !
C’est génial d’avoir des témoignages comme cela !
Je rêve également de vivre en tiny house mais ça donne l’impression de faire un grand pas et pourtant c’est l’un des meilleurs pas que l’on puisse faire je pense.
A méditer pour plus tard quand j’aurai enfin un chez moi 🙂
Bises et bonne soirée
Hello, super article, j’adore le concept, juste une petite question, est ce que c’est toujours sur roulotte ou est ce que ca peut correspondre a simplement une toute petite petite maison mais sur le sol? En tout cas je pense essayer au moins une fois, juste pour voir ce que cela fait ! Bisous
Très intéressant !! Fred parle de son blog : peut-on avoir l’adresse ??
je n’y ecris plus depuis juillet dernier , mais il s’appelle « l’epicerie fine »
Je me suis beaucoup intéressée à ce nouveau mode d’habitation. Partout on y vante le côté idyllique mais je trouve qu’il y a beaucoup de gros inconvénients surtout au niveau législatif, on veut nous faire croire que cela est simple mais cela varie au bon vouloir d’une commune à une autre, les eaux usées et puis il y a le prix. On nous dit que cet habitat est avantageux mais je trouve que c’est relativement cher, si l’on considère une tiny house à 55 000 euros achetée équipée, voir plus, il faut rajouter à ce prix les panneaux solaires, la station d’épuration pour les eaux usées, la location ou l’achat d’un terrain, d’une voiture suffisamment puissante pour la tracter si l’on souhaite être nomade, les assurances assez coûteuses, sans compter que cela vieillit mal, il faut bien entretenir le bois qui devient vite gris et moche comme les salons de jardin en teck. Cela revient tout aussi chère qu’une petite maison en dur, la tiny house c’est le paroxysme du luxe. Le wohnwagon autrichien coûte plus de 100 000 euros à lui seul……pour moi ce concept à la base devrait être accessible à tous ceux qui ne peuvent pas devenir propriétaires et non pas l’inverse en faire des tiny de luxe et des gîtes ou l’on vend du rêve. Il faut faire un emprunt parfois conséquent sur 10 ans, voir 20 si on achète le terrain et non pas 5 comme on dit si souvent pour pouvoir vivre dans 20m2. Ce genre de produit dévalue aussi vite qu’un véhicule, ce n’est pas forcément un bon placement. C’est pourquoi on voit beaucoup de tiny house sur des terrains loués car l’achat des deux est trop élevé.
Je trouve que quelques mètres carrés supplémentaires seraient quand même plus agréable, on a pas la sensation de vivre dans un corridor en longueur. Une dépendance s’impose aussi, pour les articles de jardin, de bricolage, ou tout simplement si on a une activité artistique qui suppose de la place ou du matériel.
J’adore les tiny house du constructeur Allemand Wohlwagen, il a conçu une tiny house double de 44m2 et là c’est tout de suite autre chose, mais 122 000 euros….cela laisse rêveur. La simplicité est devenue un luxe en soi.
Pour conclure j’aime les tiny mais pas la grosse couleuvre que l’on veut nous faire avaler.
Super article, je réfléchi à me lancer dans l’aventure Tiny House moi aussi et votre site ainsi que celui de ci (pour ce qui réfléchise comme moi à se lancer dans l’aventure) m’ont beaucoup inspiré, néanmoins j’ai quand même une question, est-ce que vous vivre en Tiny House à deux est quelque chose de faisable ? Mon compagnon est moi vivons ensemble depuis plusieurs années et nous nous entendons très bien mais un espace réduit lorsqu’on est seul et j’imagine plus « gérable « .
À titre personnel que pensez vous de la cohabitation en Tiny House ?