On me demande de plus en plus souvent pourquoi il n’y a presque pas de commentaires et si peu de témoignages d’hommes sur mon blog. De toute évidence, je ne filtre ni le genre ni le sexe des personnes laissant un commentaire par ici et je m’adresse, dans mes articles, à tou·te·s celleux qui s’intéressent à l’écologie du quotidien. Bien sûr, ma voix et mon statut de femme raisonnent peut-être davantage en celleux qui s’identifient également en tant que telle. Je sais toutefois qu’il y a parmi vous des hommes qui me lisent. Mais force est de constater que vous êtes une minorité, très discrète de surcroît, ce qui reflète, à priori, le nombre d’hommes dans la société de manière plus générale qui sont véritablement engagés pour un mode de vie plus sain, plus éthique et plus écologique au quotidien et ce notamment au sein des couples hétérosexuels. Soit des hommes qui s’informent, prennent des initiatives et s’organisent pour intégrer des habitudes plus écologiques dans leur vie de tous les jours. Des hommes qui ne se contentent pas simplement d’approuver/questionner les choix de leur compagne mais qui les guident ou les accompagnent, à parts égales. Des hommes comme ça, il y en a. Il y en a peut-être pas assez, mais il y en a plein.
Il y a vous qui me lisez, il y a celui qui partage votre vie à vous, il y a votre fils, votre collègue, votre ami, votre voisin de palier, votre maraîcher… Les hommes engagés pour un quotidien plus éthique et écologique existent bel et bien et heureusement, parce que cela prouve que, malgré la tendance, nous pouvons – et devrions – toutes et tous nous sentir concerné·e·s par ces 1001 choix et gestes qui sont à notre portée pour manger, se loger, s’habiller, se déplacer, se soigner, se divertir, s’instruire, etc. tout en ayant un impact positif sur la planète.
Le problème c’est que nous évoluons dans une société qui nous manipule – et ce dès notre venue au monde – afin de développer des goûts, des compétences, des comportements voire même des traits de caractère propre à tel ou tel genre, selon qu’on soit né·e avec un vagin ou un pénis. Cette manipulation est tellement internalisée, ancrée et subtile que nous participons au renforcement des stéréotypes de genre de manière totalement inconsciente et nous en venons à considérer les fruits d’un moulage socioculturel comme étant tout ce qu’il y a de plus naturel. Car non, les garçons ne sont pas intrinsèquement faits pour refouler leurs larmes et leurs émotions, aimer les voitures et être brillants en sciences. Quant aux filles, elles ne sont pas biologiquement conçues pour exprimer ouvertement leurs émotions, aimer les poupées et exceller dans la gestion des tâches ménagères et de la famille. Non, toutes ces « affinités » s’acquièrent suivant notre socialisation – non seulement dans le milieu familial, mais aussi à travers les infrastructures de la petite enfance et scolaires, les médias (livres, films, publicités, etc.), les milieux professionnels, etc. Dans chacun de ces contextes et bien d’autres encore, l’humain·e est sans cesse confronté·e à des personnes et à des situations qui lui rappellent qu’iel appartient à un genre précis et que pour réussir, pour être un homme, un « vrai », ou une femme « bien », iel lui faudra se conformer aux stéréotypes correspondants. On internalise tout cela tellement tôt qu’on ne s’en rend évidemment pas compte et cela finit par nous sembler tout à fait naturel que les femmes gèrent mieux la cuisine et les hommes le bricolage. Toutes les compétences et préférences que nous avons développées ne sont pourtant pas innées : elles sont bien souvent le fruit d’un conditionnement social.
Et d’après tout ce que j’ai pu lire – d’un point de vue sociologique et anthropologique – sur le sujet jusque-là, il ne fait aucun doute : le fait que les femmes se chargent – dans une majorité de couples hétérosexuels – de la plupart des tâches relatives à la sphère privée n’a absolument rien de naturel. Il se trouve simplement qu’elles vivent dans une société où on les éduque, très tôt, de manière à (vouloir) devenir de bonnes maîtresses de maison, épouses, mères et professionnelles. Or, société patriarcale oblige, on n’attend pas du tout la même chose des hommes et de ce fait, on ne leur donne pas autant d’opportunités de développer les compétences qui leur permettraient à eux aussi de se sentir capables de “régner” dans la sphère privée. J’espère que vous l’aurez compris : je ne blâme ni les femmes, ni les hommes pour cette division socioculturelle des tâches, mais bien la société (patriarcale) dans laquelle nous évoluons. Titiou Lecoq parle d’ailleurs très bien de ces problématiques dans Libérées !, un livre particulièrement intéressant que nous a récemment présenté Pauline dans le cadre du Club de Lecture Féministe des Antigones.
Néanmoins, une fois que l’on a pris conscience de tout cela, quel que soit notre genre et notre sexe, il est essentiel de se libérer de toutes ces injonctions sociales qui, outre le renforcement des inégalités homme-femme, nous empêchent de cheminer ensemble vers un quotidien et un avenir véritablement durables. Tant que les femmes seront considérées comme principales responsables de tout ce qui touche à la sphère privée dans le couple hétérosexuel, elles seront les seules à se creuser la tête pour réduire les déchets du foyer, chercher ou coudre des alternatives réutilisables à tous les produits jetables du quotidien, végétaliser l’alimentation de la famille, trouver des lieux d’approvisionnement en produits bio et locaux (sans dépasser le budget), éplucher les petites annonces du Bon Coin et fouiner les boutiques de seconde main pour trouver vêtements, jouets, livres, etc. d’occasion, chercher des bons plans logements/transports/activités pour réduire l’empreinte écologique de la famille en vacances, etc. Tout cela demande énormément de temps, d’énergie et de disponibilité mentale !
Je ne dis bien évidemment pas que toutes les femmes, de tous les foyers hétérosexuels sont en charge de tout cela… Mais il faut bien reconnaître que cela reste la norme dans notre société et les nombreux témoignages de femmes engagées qui fleurissent sur la blogosphère montrent que la discrétion voire l’absence des hommes dans la sphère privée est un véritable frein à l’adoption d’habitudes plus durables au quotidien. Déjà qu’il est difficile pour une seule personne – travaillant en dehors de chez elle ou pas – de gérer la charge mentale et la plupart des tâches domestiques de toute une famille, mais alors si en plus elle doit s’informer, réfléchir, s’équiper pour intégrer des alternatives saines, zéro déchet, minimalistes, véganes, faites maison, faites-main, biodégradables, etc. au sein du foyer, alors, comment voulez-vous qu’elle s’en sorte sans frustration ni culpabilisation de ne pouvoir tout faire ni réussir ? Surtout lorsque, en plus de tout cela, elle doit s’évertuer à convaincre son compagnon et leurs enfants du bien-fondé de sa démarche et des avantages des alternatives proposées. De toute évidence, si cette personne à la tête de la sphère privée était un homme, la problématique serait la même : on ne peut attendre d’une seule personne qu’elle révolutionne, rééquilibre et verdisse le quotidien d’un couple ou d’une famille.
Pour cela, il est fondamental que les hommes comme les femmes se sentent tout aussi responsables des tâches relatives à la sphère privée et cela commence, à mon sens, par une remise en question des rôles genrés qui nous ont été attribués et qui nous ont moulés dès la naissance. Nous avons chacun·e beaucoup de choses à désapprendre, à apprendre, à réapprendre pour que, quel que soit notre sexe et notre genre, nous puissions évoluer aussi aisément dans la sphère privée que dans la sphère publique et nous y sentir à notre place.
Si nous aspirons à un avenir durable – tant d’un point de vue écologique que social -, nous devons tou·te·s faire notre part au sein de notre ménage. Cela implique que chacun·e prenne le temps de s’informer, remette en question ses habitudes, bouscule certains repères et routines, cherche des alternatives à impact positif, les présente et les teste, en cherche de meilleures si besoin, participe à l’éveil d’une conscience éthique et écologique chez les enfants, etc. Cela implique de s’engager à deux, si l’on vit en couple, et de manière équitable, dans la création d’un foyer et d’un quotidien durable.
Bien sûr, cela n’empêche pas chacun·e d’avoir une préférence pour un domaine ou un autre, que l’un·e se penche sur les alternatives aux produits cosmétiques et ménagers pendant que l’autre se familiarise avec les fruits et légumes locaux et de saison en cuisine, par exemple. L’expérience de Clémentine qui, se sentant débordée, a décidé de faire le point ouvertement sur la répartition des tâches avec son compagnon montre combien cela peut être constructif et positif pour tou·te·s les membres du couple/de la famille. Selon nos affinités et nos disponibilités, chacun·e peut s’investir dans différents aspects du quotidien séparément, le tout étant de se répartir les tâches de manière consciente et équitable et de rester dans l’échange lorsque cela est pertinent. Il me semble en effet important que l’un·e comme l’autre ne se sente pas entièrement responsable d’un aspect du quotidien pour le reste de sa vie : non seulement cela peut sembler intimidant mais cela peut aussi créer des tensions quand les choix que l’on fait ne conviennent pas à l’autre. Être en charge ne signifie pas devoir tout gérer de A à Z tout le temps – l’avantage d’être en couple, c’est de pouvoir bénéficier de l’avis et des conseils de l’autre et de s’entraider lorsque cela est nécessaire. Mais dans tous les cas et à mon sens, cheminer vers un mode de vie durable devrait être, au sein des couples et des familles, un vrai travail d’équipe car la préservation de la Terre et de toutes les vies qu’elle abrite nous concerne tou·te·s autant, sans exception !
Direction ma prochaine sélection d’Août 😉
Merci Irène 🙂
En tant qu’homme, je suis sensible à toutes ces questions environnementales, même si j’ai du mal à faire comprendre cela chez moi. Donc, à mon humble niveau, sans imposer mes choix aux autres, j’essaie d’apporter ma contribution par des petits gestes du quotidien, ou en essayant de modifier certaines de mes façons de consommer. Quelques exemples:
– Suppression des rasoirs jetables depuis une bonne année et suppression des mousses/crèmes à raser. J’ai adopté les lames de rasoirs vendues en petite boite carton de 10 lames, me rase un jour sur 2 ou 3, et j’utilise du savon.
– Je ne prends plus de produits douches liquides (packaging plastique), j’ai adopté le savon de Marseille à l’huile d’olive.
– Je ne bois plus de soda (cannettes ou bouteilles) ni d’eau en bouteille.
– J’ai supprimé tous mes abonnements papiers, je fréquente la médiathèque chaque semaine.
– Je suis tatillon sur le recyclage à la maison, vérifie s’il est correctement fait, et depuis 3 semaines, je recycle systématiquement tout ce qui est en dosettes (café, thé pour en alimenter le composteur).
– Dimanche dernier, je me suis enfin décidé à laisser ma voiture de côté (il ne pleuvait pas) pour aller à la boulangerie et je vais essayer dorénavant d’en faire régulièrement autant pour mes visites quasi hebdomadaires à la médiathèque.
– Je suis régulièrement adepte des livres déposés en accès libre (je prends, je lis, je ramène, j’en dépose).
– Piles, ampoules, bouchons plastiques sont régulièrement triées, pour être recyclés.
– Côté lessives (et oui, c’est en général moi qui les faits), les machines tournent en général après 21h30; aux beaux jours, le linge sèche au soleil, et quand j’utilise la machine à sécher, je récupère l’eau pour le fer à repasser.
– Et quand mon fils me réclame de la junk food d’une grande chaine américaine, je lui propose plutôt un bon hamburger bio avec ses frites bio. Sur le coup, il râle, mais il admet que c’est bon.
Enfin au travail, j’ai définitivement renoncé depuis plus d’un an à l’utilisation de gobelets en plastique, et je depuis près de deux ans, je recycle tout le papier mal utilisé pour en faire des blocs-notes. Une pratique que plusieurs de mes collègues commencent à adopter.
Mes prochains objectifs: les shampoings naturels sans packaging, les brosses à dents naturelles, le dentifrice en poudre, puis d’autres choses qui pourraient m’inspirer. Sans parler d’une remise en question de bien de mes façons de consommer, même si de ce point de vue, je ne suis pas un consommateur compulsif, et refuse de me plier aux diktats de la pub et du marketing.
J’espère n’avoir pas été trop long ! Et merci pour ce blog et ces partages d’expériences.
Un grand bravo! Où en êtes-vous aujourd’hui? J’aimerais tellement mais tellement que mon compagnon soit comme ça! 🙁
Bonjour, je suis un homme et engagé pour l’environnement, l »éthique, le solidaire. Je suis bio énergéticien et pratiquant bouddhiste et ces derniers mois j’ai accéléré ma transition écologique en m’engageant dans des actions zéro déchets, je mange bio à 80 % depuis plusieurs années, ai des ampoules led, des multiprises avec intérrupteur, compostage de mes déchets biologique, achats de gourdes filtrantes et d’un filtre à gravité pour boire l’eau du robinet, achat d’essuie tout réutilisable, j’ai acheté des petits pots pour faire mes compotes moi – même et une yaourtière sans électricité pour faire mes yaourts moi – même, j’ai souscris à un panier de légumes et fruits bio et local, je fais mes soupes maison, je limite mes déplacements en voiture, fais attention à ma consommation d’eau et de gaz et d’électricité, ai changé ma voiture pour une voiture moins polluante et moins gourmande, même si ça plombe un peu mon budget, je loue le Fairphone , j’achète sur le site La Fourche,j’ai acheté des cosmétiques solides bio, je recycle tout ce que je peux recycler. Prochaines étapes en 2019 : acheter des vêtements d’occasion ou bio ou recyclés, acheter des serviettes et mouchoirs en tissu, acheter un oriculi, acheter une brosse à dent recyclable, aller à l’épicerie vrac dans ma ville.. Je milite, j’en parle autour de moi, des personnes me rejoignent dans cette démarche, mais ma famille ne semble pas très réceptive.
Bonjour,
Pour ma part, si vous avez des tuyaux, des pistes pour réussir à sensibiliser mon mari et mes deux fils à ces problèmes, je suis preneuse. Mes efforts sont vains.
Bonjour Pascale,
Je suis désolée d’apprendre que votre mari et votre fils sont insensibles à votre démarche.
Je ne pense pas qu’il existe un moyen meilleur qu’un autre pour sensibiliser nos proches. Je pense qu’il faut s’adapter selon les personnalités de chacun·e afin de s’assurer d’être entendu·e.
Personnellement, j’ai un mari qui aime lire et comprendre. Alors lorsque je tombe sur un article en ligne/dans un magazine qui explique bien les problématiques qui me préoccupent/alternatives qui m’intéressent, je les partage avec lui, dans le simple but de l’aider à comprendre ma démarche/mes choix. Bien évidemment, ce sont des choses que je pourrais lui expliquer, mais je ne suis pas aussi à l’aise oralement qu’à l’écrit et puis je préfère qu’il prenne le temps de lire l’article à un moment où il sera disposé à le faire. Dans la vie de tous les jours, il n’est pas toujours évident de trouver le bon moment pour parler des choses qui nous tiennent à cœur, les personnes en face n’étant pas forcément dans le bon état d’esprit pour être réceptives.
Une idée, si votre mari/vos enfants aiment les défis, serait de proposer un défi écologique par mois sur un thème précis et d’inviter chacun·e, à tour de rôle, à choisir l’objectif du défi du mois. Cela peut être ludique, les inciter à passer à l’action et leur permettre de réaliser combien certains gestes sont simples à adopter finalement…
J’espère que les autres lecteur·rice·s auront davantage de suggestions à vous proposer.
Bonjour Pascale,
Je ne sais pas si vous connaissez le « Professeur Feuillage », Natasha avait présenté son livre il y a un moment (c’est d’ailleurs comme ça que j’ai découvert), il a une chaîne Youtube avec sa collaboratrice (et d’autres membres de l’équipe qui n’apparaissent pas dans les vidéos) et ils font un travail très intéressant qui permet d’ouvrir les yeux sur les enjeux actuels concernant l’écologie.
Ils font ça de manière humoristique (avec un humour assez violent quand même), mais c’est vraiment fouillé avec beaucoup de chiffres notamment.
Peut-être qu’initier vos hommes à l’écologie par ce biais pourrait leur faire comprendre votre but, au moins en partie ?…
Bon courage !
Bonjour Elsa,
Non, je ne connais pas le professeur Feuillage, je vais aller voir ça. Un « humour violent » parviendrait peut-être à sensibiliser mon fils le plus réfractaire…
Merci pour votre réponse
Bonjour, où en êtes-vous aujourd’hui?
Bonjour,
Bravo pour cet article, c’est tellement vrai. En tant que maman de 2 petits bouts de 3 ans et travaillant à la maison depuis peu, il faut reconnaitre que c’est surtout sur mes épaules que repose les tâches quotidiennes et la charge mentale. Mon mari s’implique à différents niveaux, mais cela reste encore difficile de vraiment partager. Heureusement il a fait son cheminement écologique aussi et s’implique également pour la cuisine, le recyclage des déchets, etc. Mais je suis d’accord, les stéréotypes ont la vie dure et j’espère aider mes enfants à se libérer de ces schémas!!
Merci pour ton témoignage ! Et oui, c’est tellement important d’éviter la propagation et le renforcement de ces stéréotypes dans nos interactions avec les enfants…
Je vois que tu as aussi participé au club de lecture féministe des Antigones 😉 Le livre de Titiou Lecoq est vraiment bien, au point que je l’ai offert à ma sœur ! Il est facile à lire, assez complet, et même drôle ! Depuis je suis en train de lire Le deuxième sexe de Beauvoir et Masculin/Féminin d’Héritier, j’en viens aux classiques 🙂 Effectivement, notre sensibilité à l’écologie (et au spécisme ?) vient peut-être de notre éducation patriarcale, qui nous prête des qualités altruistes. Je suis justement en train de lire « Rêver l’obscur » qui traite d’écoféminisme (je lis plusieurs livres à la fois) et le parallèle est très intéressant. J’ai ressenti aussi chez moi que j’avais « entraîné » mon ami vers le véganisme et le zéro déchet, et j’en suis très heureuse à présent, même si cela a pris du temps, pas à pas. A bientôt ! Lysiane
J’ai moi aussi envie d’offrir ce livre tout autour de moi !
Et merci pour ces autres idées de lecture autour de l’écoféminisme et des questions de genre 🙂
@Lybertaire, que penses tu de Masculin/Féminin de Françoise Héritier ? J’ai du mal à m’y mettre je le trouve assez difficile à lire
Coucou Sarah ! Il est effectivement difficile à lire, en matière de vocabulaire anthropologique, mais comme c’est un recueil d’articles, il y a beaucoup de répétitions de l’un à l’autre. Les sujets sont repris différemment, ce qui permet d’apprivoiser ses thèses en douceur. J’aurais dû les lire il y a des années, tant ce qu’elle explique sur le patriarcat est fondamental !! Je t’invite vraiment à persévérer 🙂 Je vais bientôt publier ma chronique sur ces deux volumes 😉
Bsr Natasha,
Merci pour cet article passionnant. Merci aussi de parler de la petite enfance car j’ai souvent l’impression à lire des articles ou en écoutant des émissions que la vie de l’enfant commence à la maternelle. Je travaille en crèche et j’essaie à mon humble niveau à déconstruire certains stéréotypes. Je suis souvent étonnée d’entendre de jeunes ou moins jeunes d’ailleurs parents tenant des discours » c’est pour les filles, c’est pour les garçons »….
Je vais peut-être choquer mais dans mon entourage professionnel certaines collègues(pas d’hommes désolée) n’aime pas déléguer. C’est ma cuisine, Mon mari/conjoint ne fait pas telle chose de telle façon…. Je ne sais pas si cela vient d’un discours ancré depuis l’enfance.
Je ne suis pas une experte en petite enfance mais tout ce que j’ai pu lire sur cette période de la vie jusque-là confirme que c’est à se moment-là que se forgent de nombreuses bases de la vie d’un être humain… Il me semble donc d’autant plus important que toutes les personnes interagissant avec des enfants en bas âge fassent attention à la manière dont elles communiquent, jouent, etc. avec elleux afin de pas renforcer tous ces stéréotypes de genre… Je suis moi aussi toujours aussi surprise de voir que des choses aussi basiques que des jouets, des motifs, des couleurs soient rattachées à des genres précis… Et c’est intéressant ce que tu dis concernant le fait que certaines femmes n’aiment pas déléguer/partager certaines tâches avec leur compagnon ! Je pense que c’est une question de lâcher prise, d’acceptation que l’autre fait les choses différemment (ce qui ne veut pas dire moins bien et même si c’est moins bien, l’essentiel est que ce soit suffisamment bien fait pour que la tâche soit accomplie…). Merci pour ces pistes de réflexion intéressantes !
Wow! Je trouve ton article super enrichissant et il tombe à point. Je me questionnais justement sur le degré de responsabilité de chaque membre de la famille lorsque l’on entreprend un virage vert. Mon copain est très intéressé par le zéro déchet / le végétarisme / la consommation éthique, locale et responsable, mais il ne sait pas à quel endroit chercher ou n’a tout simplement pas le réflexe d’y penser car ancré dans de vieilles habitudes. Je suis donc celle qui pousse vers cela, je lui donne les moyens et il est ravi de pouvoir les appliquer. Éventuellement, lorsqu’Il se sentira plus à l’aise, je crois qu’il prendra davantage d’initiatives. 🙂
C’est chouette que ton copain soit réceptif à tes préoccupations, à ta démarche et j’espère qu’il se les appropriera à son tour 🙂
Je suis un garçon, la quarantaine passée, lecteur de ton blog depuis quelques temps déjà. Cet article en particulier m’incite à poster. De me demander s’il est bien de toi. J’ai l’impression de voir autour de moi une part croissante d’hommes engagés dans une démarche d’efficience énergétique et d’engagement éthique.
A la maison, ça fait quinze ans que c’est plutôt l’inverse de ce qui est décrit ici. Curieux.
Le fait que tu vois autour de toi une part croissante d’hommes engagés et que dans ton foyer ce soit toi qui gère les tâches relatives à la sphère privée est très positif et je suis bien consciente, comme je l’affirme dès le départ dans mon article, que les hommes engagés comme toi existent ! Ce n’est toutefois pas la norme dans notre société et cet article (qui est bien de moi) cherche à mettre en avant le fond du problème, soit les injonctions socioculturelles divisant les rôles hommes/femmes…
Bonjour,
Très bel article (comme je les aime ^^) qui met les pieds dans le plat !
Visiblement, je dois être l’exception qui confirme votre article! ^^ Dans mon couple, ma copine n’est absolument pas concernée par tout ça (bien que difficilement, mais sûrement, j’arrive à lui faire changer un tout petit peu ses mauvais réflexes ^^).
Et c’est moi qui suis le blogueur écolo qui fait attention à ça.
Je pense à titre personnel que si il y a plus de femmes, c’est parce qu’elles ont l’esprit plus ouvert (en généralisant grossièrement) que les hommes. Rien que ce midi, j’ai eu un exemple avec un ami. Je lui ai fait une remarque pour jeter sa boîte plastique du beurre dans les déchets plastiques et non dans sa poubelle traditionnelle. Sa réponse était plutôt explicite : « fuck le recyclage ». Sûrement parce que ça fait « bonhomme » et ça rejoint tout à fait votre article 🙂
Ceci dit, je me sens aussi obligé de défendre un peu les hommes quand même. Beaucoup de ces blogueuses du domaine (ecolo, etc. Et même le domaine que j’étudie avec mon blog: le slow), ont verrouillés l’accès à pas mal de groupes de discussion, etc. avec interdiction d’entrée aux hommes. Et ça, c’est un exemple que j’ai vécu il n’y a pas longtemps. Je cherchais des groupes Facebook. Vous seriez étonnés du nombre de groupes réservés uniquement aux femmes (les slow lifeuses, etc.). Rien de plus démotivant pour les hommes (j’ai moi-même été un peu dégoûté en me sentant « isolé » sur un thème de blog pourtant ouvert à tous. Dans ces conditions, ça laisse tout de suite moins de place à un homme pour s’exprimer (d’ailleurs, je passe le côté polémique si cela avait été l’inverse..). Ce qui n’est pas le cas sur votre blog et je vous en remercie :))
Pour conclure, je suis d’accord avec vous pour l’ensemble de votre article, il y a un vrai problème sociétal à résoudre !
Merci beaucoup pour votre commentaire Louis !
C’est vraiment chouette d’avoir la réponse d’un homme engagé qui reconnaît également le fond du problème 🙂
N’étant pas membre de groupes Facebook, j’étais bien loin de me douter qu’il puisse y avoir de telles discriminations de genre… Je me demande vraiment pourquoi et je trouve que cela n’aide en rien. Au contraire, comme vous le dites, cela doit être vraiment démotivant… et effectivement, l’inverse aurait fait des vagues !
J’espère en tout cas que vous vous sentirez toujours aussi libre de vous exprimer ici et je vous souhaite bon courage pour continuer de motiver votre copine à cheminer vers un quotidien plus durable 😉 !
Bonjour Natasha! J’admire toujours autant la diplomate que tu emploies pour nous faire part de tes opinions !
Je vois très bien ce que tu veux dire et cela m’attriste autant de patriarcat encore à l’heure actuelle…
Il y a des hommes engagés (je partage la vie de l’un d’entre eux), mais peut-être se font-ils plus discrets, ou n’emploient-ils pas les mêmes angles que nous les femmes pour entrer dans cet engagement écologique?
S’ils se font discrets, c’est à double tranchant : d’une part, c’est tout à fait louable de « bien faire et laisser dire » et de ne pas « s’en vanter » ; d’autre part, si c’est pas peur d’être « catalogué », je trouve ça dommage…
Tant que l’on reste dans les carcans dans lesquels la société veut nous classer, on continue à alimenter ces dits-carcans, quitte à ce qu’ils nous collent comme une seconde peau…
J’ai toujours eu des tas de contradictions dans ma manière d’agir et de penser, j’agis écolo dans plusieurs domaines et je suis hyper-consommatrice dans d’autres… Je pense que c’est le propre de l’être humain dans la vie occidentale actuelle et ce qui fait son charme aussi.
Nos faiblesses peuvent permettre à d’autres de créer des consommables « plus propres », je pense notamment à des textiles, des cosmétiques, des resto-concepts etc; et pas mal d’hommes se cachent derrière ce genre d’initiatives! et je trouve ça top!
Après, la sobriété est un concept dans les faits bien plus masculin que féminin, j’ai l’impression ; peut-être justement parce que les hommes ne veulent pas trop montrer leurs émotions ou se doivent encore de « nous soutenir »; et alors, bien malgré eux, ils nous amènent vers une prise de recul dans notre manière d’agir et de consommer. L’habileté de nos paradoxes…
Bel été à toi!
Merci pour ton commentaire Mary !
Je trouve cela également louable de ne pas se vanter de tout ce que l’on peut faire de bien au quotidien… Je trouve d’ailleurs que les personnes les plus inspirantes sont celles qui partagent avec humilité leur manière de faire, lorsque les personnes de leur entourage leur pose des questions, et qui ne cherchent pas à convaincre tout le monde de faire comme elles mais qui donnent simplement envie de faire comme elles, rien qu’en observant leur cheminement. Quand je parlais de discrétion, je faisais référence à l’absence de commentaires et de blogs d’hommes engagés tout simplement.
Je pense que nous sommes tou·te·s plein·e·s de contradictions ; simplement parce que changer de mentalité et de mode de vie du tout au tout peut prendre des années, voir toute une vie… Il est difficile de se défaire de certains raisonnement et de certaines envies ancrées en nous depuis la plus tendre enfance. Mais en prendre conscience est déjà un grand pas je trouve !
Salut Natasha !
Un article qui répond bien à mes pensées du moment. Dans mon couple (la vingtaine sans enfants), ce n’est pas moi qui gère la totalité des tâches, à vrai dire j’en fait peut-être moins que mon copain (je travaille beaucoup). Et tant pis s’il plie mal mes vêtements ! Tant pis si trouver des solutions « pratiques » (changer une ampoule, réparer quelque chose) me revient d’office alors que je ne sais pas plus le faire que lui. Cela dit, l’écolo de service, c’est bien moi. Mon copain suit sans faire de vagues, mais n’est pas aussi engagé que moi.
Je suis contente de lire les témoignages d’hommes ci-dessus, je sais qu’il y en a mais c’est vrai que sur la toile, on a parfois vraiment l’impression que c’est « un truc de meuf ». Mais comme tu le dis, nous-mêmes, femmes cisgenre, sommes parfois aussi à même de créer des stéréotypes. Sur certains blogs que j’aime pourtant beaucoup, il y a effectivement souvent tendance à utiliser le féminin et aussi – mais c’est un autre débat – a considérer que tous ces qui lisent ont des enfants (ex : Clémentine, que j’adore, écrit souvent « et toi, comment ça se passe avec tes petits lutins ? »).
Du coup j’ai bien noté la référence du livre de Titiou Lecoq, je vais m’empresser de le lire 🙂
Je crois qu’un cours d’antropologie sur le sujet serait passionnant :p
Je suis également de ton avis sur l’importance de lâcher prise sur la manière dont l’autre accomplit certaines tâches : ce n’est pas parce qu’iel plie le linge différemment, lave la salle de bains différemment, etc. que c’est moins bien ou que ce n’est pas suffisamment bien. Si l’on souhaite une répartition des tâches plus équitables dans notre couple, il est essentiel d’accepter que nous avons chacun·e notre manière de faire et qu’à moins que cela pose un réel problème, il faut parfois faire avec des choses qui nous déplaisent, mais ne nous empêchent pas de vivre confortablement à deux – ou plus – pour autant !
Effectivement, je remarque aussi comme toi que les autrices de plusieurs blogs engagés utilisent les pronoms et accords féminins pour s’adresser à leur lectorat. Certes, il y a certainement plus de femmes qui les lisent, mais je trouve que ça exclue d’office les personnes d’un autre genre qui pourraient aussi s’intéresser à leurs partages…
Punaise Natasha merci pour cet article ! Ça me fait tellement de bien de mettre des mots sur toutes es choses que je perçois et subis. MERCI MERCI.
Je t’en prie Mathilde 🙂
Moi qui suis un homme c’est plutôt mon truc de sensibiliser ma compagne, éviter le gaspillage, resteindre l’utilisation de produits chimiques, je commence même à faire les produit d’entretiens fait maison. Alors puisque je suis lancé j’y vais jusqu’au bout, j’utilise des contenants neufs, mais durable que j’ai trouvé ici ils sont pas pollués par le contenu précédent, ils sont solides, et ils ne cassent pas comme du verre car avec les enfants, c’est déjà arrivé.
Mais c’est moi qui fait le premier pas même si madame suis volontiers elle a du mal a engager les démarches vers une conso plus raisonnée ou plus éco responsable.
Ca prends du temps mais l’écologie avant c’était ringard, au mieux un peu bisounours mais le monde prend peu a peu conscience que c’est vital et que ca devient tendance.
Il n’y a qu’a voir autour de nous et souvent en ville beaucoup plus de gens jettent des regards noirs à l’incivilité polluante, il existe même des associations sportives qui nettoient les endroits qu’elles fréquentent tout en faisant la session de sport.
C’est super que tu puisses inspirer ta compagne 🙂
Pour reprendre les mots d’un de tes lecteurs (Louis) qui a laissé un commentaire : « Très bel article (comme je les aime ^^) qui met les pieds dans le plat ! » J’ai vraiment eu la même réaction en lisant ton article que je cite sa phrase, très appropriée ! Je ne vois pas forcément ce que je peux ajouter si ce n’est que je trouve que c’est précis et bien documenté ! Merci 🙂
Merci Elodie, c’est agréable de se sentir comprise 🙂
Bonjour Natasha,
Merci pour cette réflexion!
Le titre de l’article m’a vraiment interpelée et je comprends la réaction de Frédéric qui se demandait si c était bien toi qui l avais écrit car c’est rare que tu poses d emblée une question aussi directe j’ai l impression.
Pour répondre à ladite interrogation , en effet des hommes écolos, il y en a plein. Mais par contre je pense que leur mode d information est différent.
Par exemple, mon cher et tendre ne suit pas un blog en particulier mais si un sujet l interpelle, il fera une recherche générale ou cherchera l information dans un livre ou regardera une vidéo ou demandera à un voisin ou aux membres de notre réseau d’initiatives durables.
Après, même si nous sommes tous les deux écolos, ça n empêche pas que la répartition des tâches, notamment la question de la parentalité et la charge mentale, me semble déséquilibrée dans notre foyer. Cependant à lui aussi cela lui semble déséquilibré – parce que je ne gère pas les problèmes du toit ni la tronçonneuse par exemple.
Mais en effet sa famille est surprise de le voir en cuisine ou de me voir avec une scie à la main.
Et concernant les stéréotypes de genre, je m étais juré de les maintenir éloignés de notre fils et ne lui avais donc acheté aucune voiture et malgré cela, dès ses 5 mois, il est tombé dedans en jouant avec… les roulettes d’une valise dans laquelle étaient rangés ses jouets. Nous vivons en pleine campagne et utilisons notre voiture une seule fois par semaine mais rien à faire, il est absolument pas-sion-né par tout ce qui a des roues. Va comprendre…
Mais par contre il exprime très bien ses émotions ; )
En fait, c’est une question qu’on m’a posée à plusieurs reprises comme je l’explique dans l’introduction, d’où le choix de ce sujet.
C’est super que ton conjoint soit également un moteur dans votre cheminement écolo. C’est bien là le plus important à mon sens, et non le fait de d’exprimer ou pas publiquement à ce sujet, même si je pense qu’il est important que l’image véhiculée du « quotidien écolo » soit beaucoup moins genrée.
Oui je comprends bien.
En fait dans mon entourage, je n’ai que des couples où les deux ont le même niveau d implication écolo donc des hommes écolos et engagés j’en connais autant que de femmes, par conséquent la question que tu poses dans le titre ne semblait même pas devoir se poser pour moi.
Mais par contre cela n empêche pas de retrouver une répartition genrée des tâches, et ça, en effet, je considère que c’est un vrai problème.
Ton article est criant de vérité ! Je me suis mentie à ce sujet pendant très longtemps, jusqu’à ce que j’aille faire patauger ma plume dans le secteur ‘Ecologie et Genre’ et que j’analyse la fameuse étude américaine (qui avait décrété que l’écologie avait tout intérêt à se masculiniser pour intéresser ces messieurs – oh les pauvres canards 😛 ). J’avais soudain réalisé que celle qui passait un temps FOU à rendre notre quotidien green, c’était très souvent moi (et ce, bien que mon conjoint soit hyper bienveillant et très impliqué dans les tâches du foyer). Qui est-ce qui minimalise tout dans la salle de bain ? Moi. Qui est-ce qui pousse pour qu’on mange végétarien ? Moi. Qui est-ce qui surveille les brocantes et zone sur le Bon Coin pour qu’on achète d’occaz’ ? Très souvent moi aussi (et encore, je ne déballe pas tout les domaines ^^). En plus, je dois passer un temps fou à pousser mon conjoint dans la bonne direction et à le convaincre que ce que nous faisons est efficace. C’est un VRAI problème. Pour l’instant, je n’ai pas encore trouvé la manière de lui faire réaliser la charge mentale que ça représente pour moi au quotidien (le souci étant que trouver des alternatives me passionne et que je fais généralement ça de bon coeur). Je vais tenter, quand je le sens réceptif, de remettre les choses à plat. Merci pour ce partage, je te souhaite une bonne semaine !
Bonjour Natasha, en plus du site de Julien Vidal ça commence par moi, j’ai découvert ce blog que je voulais te partager « https://deconsommateur.com/ » également tenu par un homme, avec un contenu plutôt de bonne qualité. Encore merci pour cet article en tout cas !