Il y a quelques années, après avoir évoqué mes soucis de santé chroniques et mes années d’errance médicale dans mes stories Instagram, plusieurs personnes m’ont envoyé des recommandations de lectures – non sollicitées[1] – sur le sujet. Même si ça ne m’intéressait guère, je me suis dit que ces livres pourraient être utiles à d’autres, alors j’en ai partagé les titres dans une story Instagram. Dans les minutes qui ont suivi, une abonnée de confiance m’a informée que l’un d’entre eux était écrit par une personne tenant régulièrement des propos extrêmement problématiques et discriminatoires. Après avoir effectué quelques recherches[2], j’ai immédiatement supprimé ma story et j’en ai publié une nouvelle pour en expliquer les raisons. Bien que je n’aie volontairement mentionné ni le nom du livre, ni celui de son auteurice[3] dans cette nouvelle story, des abonné·es malveillant·es ont su de qui je parlais, ont contacté la personne en question et je me suis rapidement retrouvée critiquée, harcelée et menacée dans ma messagerie privée, aussi bien par l’auteurice que par sa communauté et mes propres abonnées[4]. Ces dernières m’ont reproché de ne pas mettre en avant un livre pouvant aider des gens simplement parce que je ne partageais pas les points de vue de son auteurice. En d’autres termes, on m’a reproché de ne pas savoir séparer l’œuvre de l’artiste… Car c’est bien de cela qu’il s’agit ici : sous prétexte qu’une œuvre (ici un livre) est instructive j’aurais dû, selon ces abonnées, fermer les yeux sur les actions et propos méprisants de son auteurice et promouvoir son travail…
Aujourd’hui encore, je regrette de ne pas avoir appliqué mon protocole de vérification habituel avant de lire ou recommander un livre, car je l’ai payé cher. Pourtant, depuis une dizaine d’années, je suis intransigeante sur mes choix de lecture : en plus de ne pas vouloir lire n’importe quoi, je ne veux pas lire ni enseigner[5] n’importe qui. J’estime avoir déjà passé beaucoup trop de temps, tout au long de ma scolarité et de mes études, à lire des poèmes, des nouvelles, des romans et des ethnographies d’hommes cisgenres blancs hétérosexuels et valides et d’auteurices racistes, colonialistes, sexistes, validistes, queerphobes, etc. Si aucun·e auteurice ne se ressemble, les catégories identitaires auxquelles nous appartenons influencent inévitablement les sujets abordés et la manière dont ils le sont. Ainsi, ne lire que des hommes cis blancs hétéro et valides, c’est façonner son imaginaire et sa vision du monde suivant un point de vue bien particulier. Par ailleurs, même si les auteurices racistes, colonialistes, sexistes, queerphobes, etc., ne tiennent pas ouvertement des propos discriminatoires dans toutes leurs œuvres, celles-ci sont forcément ethnocentrées, hétérocentrées, etc., et de facto non-inclusives, peuplant ainsi nos imaginaires de catégories identitaires dominantes, au détriment de populations minoritaires et de leurs luttes. De plus, lire un·e auteurice dont on ne partage pas les valeurs, c’est accorder du temps, de l’attention, de l’énergie et de l’argent en plus de donner de la visibilité à des personnes qui ne méritent rien de tout cela – ce dont je n’ai personnellement aucune envie. Enfin, sachant qu’une vie ne me suffira pas à lire tout ce que je voudrais, je tiens à consacrer les quelques heures que je peux octroyer à la lecture à des auteurices qui nourrissent positivement nos imaginaires, nos esprits et nos luttes.
Cela ne veut bien évidemment pas dire que je ne lis plus de livres d’hommes cis blancs hétéro et valides mais j’estime tout de même avoir accordé assez d’attention aux œuvres de ces derniers sur les bancs de la primaire, du collège, du lycée[6] et de l’université, et même après, soit pendant une bonne vingtaine d’années où j’ai dû leur consacrer, au bas mot, 80 % de mon temps de lecture. Pendant longtemps, j’ai choisi mes livres sur les têtes de gondoles, en fonction des classements, des avis, sans prêter aucune attention à leurs auteurices et force était de constater que même lorsque j’avais le choix, je me tournais vers la même catégorie d’auteur. Même si j’ai pu prendre plaisir à en lire certains, mes horizons et mon imaginaire ont alors été tous deux fort restreints par cette absence de diversité de voix.
Depuis une dizaine d’années, je ne me contente plus de lire le résumé d’un livre avant de décider s’il rejoindra ma pile à lire. Je regarde aussi de près qui l’a écrit et je m’attarde en particulier sur les critères suivants :
- Je privilégie les œuvres de personnes issues de groupes minoritaires : femmes cis et transgenres, hommes transgenres, personnes non-binaires, personnes racisées, personnes queer, personnes handicapées/en situation de handicap, etc. M’exposer à cette diversité de voix et d’expériences m’a ouvert l’esprit, m’a enrichie et m’a déconstruite de manière significative.
- Je vérifie la légitimité des auteurices à parler d’un sujet. Adolescente et même jeune adulte, j’ai lu beaucoup de romans sur l’Inde écrits par des auteurices sans origine indienne – des lectures riches en stéréotypes (bonjour la fixation sur les mariages arrangés) qui m’ont permis de réaliser l’importance de prendre en compte le positionnement de l’auteurice, son identité, son expérience et son domaine d’expertise pour déterminer sa légitimité à parler d’un sujet. Cela vaut pour la fiction, mais aussi pour les essais et même les livres de cuisine !
- Je vérifie l’absence de prise de parole/positionnement publique discriminatoire. On ne sait bien évidemment pas toujours tout sur les valeurs et positionnements des auteurices, surtout quand iels ne sont pas sur les réseaux sociaux ou pas médiatisé·es. Mais de manière générale, un petit tour sur Wikipedia, sur un compte Instagram ou un moteur de recherche nous permet de savoir si un·e auteurice a tenu des propos/pris des positions controversés.
Devenir autrice a par ailleurs renforcé ma prise de conscience de l’invisibilisation des ouvrages publiés par des minorités. En tant que femme et personne racisée, j’en ai fait l’expérience par deux fois. D’abord à la sortie de mon livre 21 éco-défis pour prendre soin de soi et de la planère en 2021 (Éditions Ulmer) puis à la sortie de mon livre Cuisine indienne vegan en octobre 2024 (Éditions Solar, collection En cuisine avec Marie Laforêt). La couverture médiatique de ces deux ouvrages pourtant jugés comme étant très qualitatifs a été très limitée par rapport à celle octroyée à d’autres guides écologiques publiés par des femmes ou des hommes blanc·hes ou à d’autres livres de cuisine végétale de cette même collection ou non. C’est pourquoi, en plus de lire principalement des auteurices minorisées, j’essaie autant que possible de mettre en avant leur travail en priorité ici et sur mon compte Instagram (et bientôt dans ma newsletter !).
Comme bien souvent, en restreignant nos choix, nous élargissons nos horizons. De la même manière qu’en devenant végane et en éliminant tous les produits d’origine animale de mon assiette j’ai découvert une multitude de nouveaux ingrédients, saveurs et plats, en devenant une lectrice plus exigente, je me suis ouverte à une multitude de voix, de styles et de sujets qui m’émeuvent, m’enrichissent, me divertissent… et me donnent même envie de lire bien plus qu’avant !

[1] Les conseils non sollicités sur Instagram sont légion. Je sais que ça part généralement (mais pas toujours, disons-le) d’un bon sentiment mais sur IG, c’est comme hors des réseaux : quand on ne nous a pas demandé de conseils/recommandations/avis, etc., mieux vaut ne rien dire.
[2] Même si je faisais entièrement confiance à la personne qui m’a avertie, je voulais en savoir plus sur l’auteurice en question.
[3] Je reste volontairement aussi vague que possible sur le genre et les positionnements problématiques de cette personne qui m’a déjà causé suffisamment de soucis.
[4] Mon erreur, ce jour-là, a été double. Contrairement à mon habitude, la première fut de partager des recommandations sans réaliser aucune vérification préalable, pensant naïvement, que mes abonné·es partageaient entièrement mes valeurs. La seconde, comme à mon habitude, fut d’être entièrement transparente en expliquant les raisons de la suppression de ma story – si je m’étais contentée de cliquer sur supprimer, les personnes ayant déjà vu la story n’auraient rien remarqué et celles ne l’ayant pas encore vu non plus. S’en sont suivi des jours et des semaines de stress accru pendant lesquelles, après avoir bloqué plusieurs comptes et désactivé tout formulaire de contact, blog inclus, j’ai disparu des réseaux sociaux et j’en suis revenue avec une méfiance nouvelle de ma propre communauté 😢.
[5] En tant que professeure d’Anthropologie sociale et culturelle, je m’évertue, au fil des années, à remplacer les ethnographies choisies par mes collègues qui n’ont accordé aucune attention à la diversité des auteurices étudiées.
[6] À l’exception de mes années de Première et de Terminale où, dans le cadre du cours de Français du Bac International, un minimum de diversité était exigé et j’avais la chance d’avoir une prof qui choisissait avec soin les œuvres étudiées.





Merci beaucoup Natacha pour ton article. Cela ouvre des questionnements et c’est tant mieux. J’aime beaucoup tes articles qui me font me questionner et qui m’inspirent pour de futurs achats ou engagements.
Merci pour ton retour, Séverine !
Merci pour cet article ! Je partage entièrement ton point de vue, c’est quelque chose à laquelle je suis vigilante aussi, pour moi et les lectures de mon enfant.
Comme toi, je fais également attention à ce que je propose à notre enfant… mais je me demande ce qui lui sera proposé à l’école élémentaire l’an prochain.
Mes seuls critères sont que le livre me plaise et que je lise avec plaisir. Comme je suis éclectique, finalement, je lis pas mal de livres (quasiment que des romans, je précise, je ne peux donc pas parler des essais ou autres ethnographies) souvent écrits par des personnes concernées. Tu parles des romans indiens, j’en ai peu lu mais toujours d’écrivain(e)s du pays.
C’est drôle que tu parles de stéréotypes, je suis en train de lire la série des Sept sœurs que tu avais évoquée ici. Il y a un côté addictif, alors je les lis tous, mais j’avoue avoir assez en horreur tous les passages de l’époque actuelle où on évolue dans un milieu de riches bourgeois avec des gouvernantes (!) et des cuisinières (!!!). Je n’ai jamais fréquenté de tel milieu dans la vraie vie… Heureusement, les parties qui se passent dans le passé (bien que parfaitement abracadabrantesques) sont très intéressantes et permettent d’apprendre des choses en créant une ambiance convaincante. Le côté historique est parfaitement renseigné. Mais ça m’a étonnée que tu aies apprécié ces livres (je n’ai pas relu ce que tu en avais dit) étant donné les stéréotypes de riches qui sont évoqués (sans parler des histoires d’amour ridicules, toi qui ne les supportes pas d’ordinaire même quand elles sont sensées…). Mais je passe un bon moment, sinon je ne lirais pas tous ces bouquins (et je les ai tous empruntés à la bibli, alors ça ne me coûte rien).
Et si tu veux lire un livre (extraordinaire) d’une femme handicapée, je te conseille la BD : Moi, ce que j’aime, c’est les monstres d’Emil Ferris. C’est dingue à tout point de vue : l’ambiance très particulière du/des récit/s, la technique du stylo à bille (impressionnante) et la beauté des dessins. Un chef d’œuvre !
Merci pour la reco ! J’ai lu Les 7 soeurs à une époque où j’avais besoin de lectures faciles et happantes, je suppose, ce qui m’a permis de passer outre les histoires d’amour sans intérêt et le reste. Comme toi, j’ai aimé découvrir différentes périodes de l’histoire, aux 4 coins de la planète, à travers chaque tome.
Il fallait absolument que je te raconte ce que j’ai vu le jour où j’ai lu ton article ! Je suis allée à la bibli rendre un livre et là, il y avait une sélection d’ouvrages sur l’écologie et ton livre (que j’ai fait acheter à la bibli à l’époque de sa sortie) figurait en bonne place. Tout pour contredire ce dont tu parlais… Je me doute que c’est pas ça qui va changer tes ventes, mais au moins, tu étais mise (enfin ton livre…) en avant.
Coucou, c’est chouette de savoir qu’il est toujours mis en avant dans ta bibliothèque et je te remercie d’ailleurs de l’y avoir recommandé. Cependant, je ne disais pas que mes livres n’étaient mis en avant nulle part… je parlais spécifiquement de la couverture médiatique de mes ouvrages.
Je viens de commencer les 7 soeurs de Lucinda Riley. Je trouve effectivement que c’est addictif (je viens de finir le tome 1 en quelques jours) mais je suis aussi très gênée par ce milieu ultra riche (sauter dans un avion comme si c’était prendre le bus fait mal à ma fibre écolo) et cette histoire d’amour ridicule (en quelques mois je veux bien mais en quelques semaines… ?!!). Ceci étant dit, j’ai quand même envie de lire la suite ..
C’est tout à fait ça ! J’ai enchaîné les deux premiers tomes et il m’a fallu faire une pause après ça… J’alterne avec d’autres bouquins, comme ça je reprends la lecture avec plaisir, même si je suis excédée au bout de quelques pages de ce côté richissime. Tu n’es pas au bout de tes surprises… mais j’ai décidé d’en rire tellement c’est outré. C’est ma téloche à moi (regarder un téléfilm un peu débile mais qui offre une pause agréable). J’en suis au tome 6 et j’ai commencé en novembre dernier.
J’en ai lu pas mal entre dont un qui change bien de style et que je te conseille si ce n’est déjà fait (et qui ira bien dans ton book club) : Du côté sauvage de Tiffany McDaniel. C’est d’une dureté hallucinante, faut le lire à un moment où on n’a pas un gramme de déprime, mais là, c’est la vraie vie du fin fond de l’Amérique. De la même, il y a Betty qui est génial aussi. Bonnes lectures !
J’avoue que je ne pense pas forcément à aller vérifier les prises de positions des auteur.es que je lis … enfin, je me renseigne souvent après la lecture quand ça m’a plu. Mais en pratique, je me suis rendue compte que je lis spontanément 99% de livres écrits par des femmes et je suis particulièrement attirée par la littérature étrangère ouvrant vers des expériences différentes de notre mode de vie occidental… je croise les doigts, mais pas de mauvaise surprise à ce jour (enfin … si, JK Rowling, hélas).
Dernières lectures en date : Evil eye, d’Etaf Rum (le portrait d’une femme américano-palestinienne, comme l’autrice), et There are rivers in the sky, d’Elif Shafak (autrice turque qui aborde toujours des sujets engagés et dont j’ai lu tous les livres).
Merci beaucoup pour ces recommandations, Eva !
Notre enfant commence tout juste à lire un peu et justement, l’autre jour je me suis fait la réflexion que bientôt, ce ne sera plus nous, mais elle qui choisira ses livres, et puis ses instituteurices à l’école élémentaire aussi… tant de choses nous échapperons, et je me demandais justement si elle s’intéresserait à Harry Potter… (Bon, elle a encore quelques années devant elle avant de pouvoir lire ce genre de livre, mais je me pose déjà des questions 😅).
Bonsoir Natasha,
Cela faisait un moment que je n’avais pas commenté même si je lis chaque article et sur tipeee. J’achète au final peu de livres et quand c’est le cas, je mets très longtemps à le lire. Trop d’abonnements de magazines, journaux j’ai. J’écoute les émissions littéraires et à une époque je demandais conseil au libraire. Cela me permets de découvrir des auteurs qui ne sont pas forcément à l’affiche. Ceci dit je lis peu de livres de femmes, et pareil en musique. Formatée sans doute! Sinon j’aime les essais et je les choisis en fonction des thèmes qui m’intéresse.
Ça me fait plaisir de te lire, Christel, ça faisait longtemps ! Merci pour ton retour.
Merci pour ce post à coeur ouvert. Je trouve, comme toujours, qu’il est très intéressant.
Te suivre sur Instagram a contribué à changer ma manière de lire.
Depuis quelques années, je lis essentiellement des ouvrages écrits par des femmes. Depuis environ un an, j’essaie de favoriser la littérature racisée (et je participe à un bookclub de littérature racisée).
Pour le coup, je ne fais pas autant de vérification que toi, avant de lire ou d’acheter un livre mais je pense avoir un esprit plus critique quand je lis 🙂
Petit partage des dernières lectures que j’ai aimées :
– Essais
Vous les asiates, enquête sur le racisme anti asiatique en France / Linh-Lan Dao
Résister / Salomé Saqué
En bons pères de famille / Rose Lamy
– Romans
Petit Pays / Gaël Faye
Tenir sa langue / Polina Panassenko
Le destin d’Anjali / Hema Macherla
La dernière allumette / Marie Vareilles
Bonne journée / soirée et au plaisir de vous lire !
Je trouve super qu’il existe un book club de lecture racisée !
Merci beaucoup pour tes recommandations de lecture.
En voyant ta recommandation du livre de Linh-Lan Dao, je me demande si tu connais Décolonisons-nous de Frank Lao (Le livre et le compte IG) ? J’ai trouvé son livre très percutant (mais dur à lire aussi par moments, comme tout témoignage sur les violences racistes).
Oui c’est très sympa ce bookclub. Clairement ce ne sont pas forcément des lectures engagées mais il ya un peu de tout selon les thèmes, c’est enrichissant. Et j’ai pu présenter ton livre, (et il est si beau, c’était un plaisir).
J’ai déjà vu le compte IG Décolonisons nous mais je n’ai pas lu le livre, je me le note, merci pour la reco !
Merci pour le partage de ces réflexions, je privilégie très fortement maintenant les textes et romans d’autrices, en considérant effectivement que j’ai bien assez lu d’auteurs. Je suis aussi désormais très sensible à la façon dont les auteurs masculins traitent leurs personnages féminins, décrivent leurs sentiments, qui me paraissent souvent inadaptés. Disons que c’est un premier pas vers davantage d’inclusivité dans mes choix de lecture!
Dans mes cours d’anthropologie, on parle systématiquement du positionnement du/de la chercheureuse quand on étudie une ethnographie et de la manière dont son genre, sa sexualité, sa religion, sa classe, son ethnicité, etc., a pu influencer son travail de terrain et son rapport – et je crois que c’est ça qui est important, quoi qu’on lise : de reconnaître que chaque texte est façonné par un point de vue particulier suivant l’identité, les croyances de son auteurice…
Merci pour cette réflexion sur la façon dont tu choisis tes livres.
Je dois dire que je prends mes livres à la bibliothèque un peu au hasard, en fonction surtout du titre et de la quatrième de couverture. Pour autant si je regarde les livres que j’ai lu dernièrement il y a pas mal de femmes et des « premiers romans » car ma bibliothèque fait le choix d’entrer 250 nouveaux auteurs chaque année avec la promotion de certain un peu plus, car il y a un prix Roblès organisé.
Je ne me vois pas différencier l’auteur de ses créations, mais je ne me vois pas non plus faire une recherche sur chaque auteur avant de lire. Sacré dissonance de réflexion donc….
Je voulais réagir sur ton commentaire sur les remarques reçues sur instagram. Je n’arrive pas à savoir combien tu peux en recevoir à chaque échange. Il pourrait m’arriver d’en faire comme je pourrais le faire lors d’un échange avec un.e amie. Mais c’est vrai que ce n’est pas du tout le même type de relation, ni quantité d’échange…
J’aime beaucoup l’idée de faire rentrer 250 nouvelles/eaux auteurices chaque année dans une bibliothèque !
Concernant les conseils non sollicités, il y a pour moi une différence énorme entre le fait d’en donner à une personne qu’on connaît personnellement, dans un contexte qui s’y prête, et le fait d’en envoyer sur IG à des gens qu’on ne connaît que virtuellement et qui n’ont rien demandé.
Merci pour ces réflexions intéressantes. Mon autre façon de « trier » mes lectures est de privilégier les librairies indépendantes engagées et/ou des maisons d’édition alternatives.
Pour mes enfants, c’est comme pour tout: ils ne vivent pas sous cloche et les influences de l’extérieur sont variées, (et heureusement), ça participe à développer leur sens critique et à faire leur choix. On en discute en famille pour les accompagner. Si je n’aime pas un livre, je leur explique mon point de vue (en fonction de leur âge).
En effet, les maisons d’édition engagées offrent généralement un choix intéressant en termes de diversité.
Et oui, pour les enfants, je trouve que les lectures non-inclusives sont un bon point de départ pour aborder certaines problématiques.
Bonjour et merci merci Natasha pour cet article!
Désolée que tu aies à souffrir de telles conséquences…bien dommage en effet qu’il soit compliqué de se passer des réseaux pour la visibilité d’un blog.
Merci pour ce partage et tes arguments, je reconnais ne pas toujours faire attention pour ma part à creuser autant pour les auteurices (j’ai lu le roman jeunesse « Alma » et me suis questionnée après son évocation dans le podcast « Kiffe ta race »).
Pour le fameux « séparer l’œuvre de l’artiste » vu que ce sont en général des hommes, je réponds en présentant une paire de ciseaux « pas de problème on sépare » ^^ ça calme souvent ;-).
Bien à toi.
Bonjour Caroline !
N’ayant pas entendu parler du roman Alma, je suis allée me renseigner… Te rappelles-tu de l’épisode de Kiffe ta race dans lequel on en parle ?
En effect, j’imagine que la métaphore de la paire de ciseaux est efficace !
Coucou Natasha, je réponds en retard :).
Arf zut je ne sais plus pour l’épisode et ce n’est pas un épisode dédié, je ne les écoute pas dans l’ordre donc ça n’aide pas…si je retrouve ça je te l’envoie!
Bien à toi
Bonjour,
Je serai également intéressée par ce qu’iels disent dessus ! J’ai lu les trois tomes et, du coup, je pars dans l’écoute de podcasts à propos de l’auteur.
Intéressant la réponse que tu donnes à la séparation de l’œuvre et l’artiste.
J’ai beaucoup aimé aussi les explications que donne dans son podcast le Phil d’Actu Alice de Rochechouart dans sa réflexion qu’elle a appelé: Harry Potter avec Martin Heidegger
Encore un article très intéressant, merci Natasha ! Je suis contente de prendre enfin le temps de te lire, j’avais un peu déconnecté ces derniers temps.
Belle journée à toi
J’espère que cette déconnexion t’a fait du bien 🙂
Coucou Natasha!
C’est grâce à ta newsletter que j’apprends la publication de cet article, d’où mon délai pour réagir!
Cela fait déjà plusieurs années que je suis plus exigeante concernant les auteurices de ce que je lis. Je pense que j’ai commencé ce cheminement en écoutant La Librairie Francophone, qui recevait notamment pas mal d auteurs afrodescendants et aussi Pauline Harmange, qui mentionnait les éditions Zulma.
Il y a peu j’ai commandé plusieurs romans graphiques d auteurices appartenant à certaines minorités.
Pour Pitchou j’ai aussi passé beaucoup de temps à essayer de trouver des livres représentant des enfants issus de 2 cultures.
Bref, j essaie souvent de prendre le temps de sélectionner mes lectures.
Et par exemple, face à Pitchou qui dévore Asterix, Lucky Luke et Tintin, cela sert comme piste de réflexion pour aborder certains sujets (même si parfois j ai l’impression que ça lui passe complètement au dessus 😉).
Merci pour ta réflexion en tout cas. J’ai eu régulièrement plaisir à puiser dans tes recommantions de livres
Delphine
Les éditions Zulma proposent une belle sélection, en effet. Je les ai également découvertes grâce à Pauline Harmange, d’ailleurs 🙂
Bonjour, ton article était intéressant. Merci pour cette réflexion. Il y a peu, j’ai eu cette discussion avec une amie. Comment nous choisissons nos lectures et faisons nous attention par qui il a été écrit ? Personnellement, je lis très peu d’essais et beaucoup plus de fiction. En général, je fais attention à qui a écrit le livre mais je ne m’arrête pas à cela. Étant une personne blanche, j’ai peut-être moins se ressentie mais tes articles et mes lectures me permettent de prendre conscience de certaines difficultés pour certaines communautés. Ma dernière lecture était un roman graphique et j’ai pensé à toi en le lisant justement car l’autrice aborde des thèmes qui te sont chers. Voici la référence : « Racines » de Lou Lubie. Encore merci.
Merci pour ta recommandation !
Merci pour cet article qui fait réfléchir !
C’est fastidieux mais notre temps est tellement précieux que cela vaut le coup de prendre soin de ce qu’on lit.
Côté film et musique, j’essaie également d’y faire attention.
Avec plaisir, Anahisse !
Et oui, cela vaut pour toute autre forme de création, d’art que l’on « consomme » d’une manière ou d’une autre…