Lorsque Cécile m’a proposé de recevoir un exemplaire de Nouvelle Mère, son tout premier livre, j’avoue avoir un peu hésité. Même si je suis Cécile sur son blog (Le Palais Savant) depuis des années, j’ignorais tout de son expérience de la maternité et je ne savais donc pas trop à quoi m’attendre… Pour tout vous dire, je n’avais, jusqu’à la réception de son livre, jamais rien lu au sujet de la maternité. Rien. Par manque de temps. Par manque d’énergie. Par manque d’envie. Par manque d’intérêt. Mais aussi par peur. Peur de retrouver dans mes lectures comme dans ma vie l’absence de reconnaissance des difficultés et des souffrances liées à la maternité. Peur de me retrouver face à des écrits situés à mille lieues de mes préoccupations et de mon expérience personnelles. Celleux qui me rémunèrent sur Tipeee et, dans une certaine mesure, celleux qui me suivent sur Instagram savent combien la matrescence m’a fragilisée et que cette nouvelle étape de ma vie n’a pas été synonyme d’épanouissement ni de joies infinies.
J’ai malgré tout accepté de recevoir le livre de Cécile parce qu’elle me l’a proposé après avoir lu l’une de mes stories Instagram dans laquelle je faisais part de mes difficultés de maman. Elle avait l’air de dire qu’au vu de mon expérience, son ouvrage devrait m’intéresser… Et lorsque je l’ai reçu, que j’en ai découvert le résumé et le sommaire, j’ai tout de suite su que Cécile avait vu juste. Je m’y suis plongée le soir-même et si la fatigue n’avait pas eu raison de moi, je l’aurais certainement lu d’un trait, tant les mots de Cécile ont fait écho à mes propres maux. Mais au-delà d’y retrouver – dans une certaine mesure – un reflet de mon vécu personnel, j’y ai parfois puisé des observations, des explications et des réflexions qui m’ont éclairée, m’ont rassurée voire même qui ont pansé mon cœur endolori de maman. Je pourrais certainement écrire un chapitre entier en « réponse » à chacun des 39 chapitres de Nouvelle Mère tant cet ouvrage a nourri et enrichi mes réflexions personnelles. Comme je le disais d’ailleurs sur Instagram, cette lecture m’a donné envie de parler davantage de ma matrescence afin de lever le voile sur une expérience dont les difficultés sont souvent tues, ignorées voire même dénigrées.
En attendant, je vous invite vivement à découvrir le témoignage de Cécile. Bien que très personnelle, nul doute que son expérience fera écho à celle de milliers (millions ou milliards) d’autres mamans. D’autres mamans qui auraient besoin qu’on prenne soin d’elles autant qu’elles prennent soin de leur(s) bébé(s) alors qu’elles sont au bord du gouffre. D’autres mamans qui pensent être les seules à manquer d’ « instinct maternel », à ne pas être « faite » pour ce rôle, à ne pas assez aimer leur enfant, à être nulle, égoïste ou encore tout simplement submergée par un flot d’émotions et de ressentis négatifs alors que, de l’extérieur, toutes les autres mères croisées dans la rue, dans la salle d’attente du·de la pédiatre, à la crèche ou dans les intérieurs lissés d’Instagram semblent vivre leur meilleure vie. Peu de parents osent encore crier haut et fort qu’iels sont profondément chamboulé·es et que leur quotidien est source de souffrances que même le sourire de leur bébé ne saurait effacer.
Que l’on soit parent ou pas et quelle que soit notre propre expérience de la parentalité, ce livre devrait être lu par toustes celleux qui aimeraient comprendre pourquoi, même lorsque mettre un·e enfant au monde est un choix, la matrescence peut se révéler extrêmement douloureuse. Il devrait être lu par toustes celleux qui aimeraient être un peu plus sensibilisé·es aux souffrances et aux difficultés de ces nouvelles mères, afin d’être réellement à leur écoute et de leur apporter le soutien dont elles ont besoin pour vivre la maternité dans la sérénité.
Cette lecture m’ayant beaucoup touchée, j’avais très envie d’enrichir ma présentation du livre de Cécile avec une interview de l’autrice elle-même. Je la remercie sincèrement d’avoir pris le temps de répondre à mes questions – en particulier la 3e qui me tenait vraiment à cœur – et vous laisse à présent découvrir notre échange…
Cécile, peux-tu nous raconter la genèse de ce livre ?
Nouvelle mère est né, d’une envie, plus forte que tout ce que j’ai jamais connu.
Tout le long de la vie, j’ai rencontré différentes expériences qui m’ont marquée (pour en nommer une : l’expérience d’être une « étrangère » puisque je suis arrivée en France à 12 ans, certes d’un père français et d’une mère mexicaine, mais j’ai quand même vécu le parcours d’une « étrangère » et ses répercussions encore vivantes en moi : l’hyper adaptabilité, l’impression de ne pas appartenir au groupe, etc.). Toutes les expériences que j’ai connues ont été exigeantes et à la fois elles ont été « normales ». Par normale j’entends que, en même temps que je vivais mon expérience, elle me semblait être partagée par d’autres, je trouvais des repères.
Quand je suis devenue mère, le degré d’intensité est monté à son maximum mais ce n’est finalement pas ça qui m’a marqué le plus. C’est la sensation d’anormalité. Le fait de regarder mes aînées et leur poser des questions sur mes difficultés et recevoir une réponse complètement déconnectée de ma réalité. Dans le bouddhisme on appelle ça : la deuxième flèche.
En même temps que je trouvais ma vie de mère intense, une deuxième conversation s’implantait dans ma tête : j’avais honte, j’avais peur, je me sentais seule, je me sentais inadéquate de tout ce que je pensais et sentais.
Le Buddha en parle dans cette métaphore de la deuxième flèche : « si tu te fais tirer une flèche dessus, tu ne vas pas t’en planter une deuxième après, non ? ». Pourtant c’est ce que nous faisons. En même temps que nous naviguons les hauts et bas de notre vie, un deuxième script se joue dans notre tête : nous nous en voulons, nous en voulons aux autres, nous nous jugeons, pour ce que nous ressentons. Pour le dire simplement, je dirais ceci : c’est vraiment dur pour ceux/celles qui vivent des expériences ardues. Parce que non seulement ils souffrent une fois, mais ils souffrent deux fois parce qu’ils ont honte/ils ont peur/ils se jugent de ce qu’ils vivent.
La deuxième flèche empêche que la guérison abonde et soigne ce qui a été blessé par la première flèche. Je sentais ça moi. Les deux flèches.
J’ai fait un pari : personne ne me parle de tout ça, mais je ne suis pas pour autant la seule à le vivre. Il doit y avoir une omerta, il doit y avoir des raisons historiques et émotionnelles qui poussent les femmes à ne pas pleinement parler de leur expérience. Il y a une énorme guérison qui attend. Je vais enlever la deuxième flèche, ouvrir les portes et les fenêtres, et soigner la première aussi.
J’ai donc décidé d’écrire, honnêtement, les étapes par lesquelles une femme passe quand elle devient mère. Ce qu’elle apprend d’elle. Ce qu’elle refuse du monde. Ce qu’elle régénère dans sa famille. Mon histoire, dans toute sa spécificité et universalité.
Pour moi, ce livre est l’histoire d’une femme qui devient mère, mais en réalité, c’est l’histoire d’une femme qui questionne son statut de femme et le réinvente.
Tu dis que l’écriture de ce livre t’a demandé beaucoup de courage… peux-tu nous expliquer pourquoi et nous dire où tu as puisé tout ce courage ?
Tu sais, nous parlons souvent avec une amie, de ce phénomène intéressant qui est que : quand tu écris un livre, les gens te perçoivent différemment. Un ami m’a dit : une fois que tu écris un livre, une nouvelle carrière se présente à toi, tout d’un coup on va t’appeler pour des conférences, pour t’exprimer dans des journaux sur tes sujets de prédilection. Il y a une forme de « ah, maintenant tu es institué ». On en parle et on se demande à quel point c’est juste, à quel point ça exprime notre adoration des livres, ou à quel point ça dit quelque chose du processus d’écriture. De ce que ça fait à quelqu’un de passer plusieurs mois ou plusieurs années à poser ses fesses sur une chaise et écrire. À mâcher et remâcher ses idées.
Ce que j’ai appris, c’est qu’écrire un livre te fait entièrement digérer le sujet. Et le sujet devient ton corps. Il devient une partie de toi. C’est ça, entre autres, qui fait qu’on accorde une telle légitimité à des autrices et des auteurs. Elles/Ils incarnent vraiment leur sujet.
Et dans mon cas, pour pouvoir écrire ce livre, je devais digérer mon histoire. C’est une chose, de penser quelque chose du type : je ressens de la honte, ou, ma famille m’a transmis un héritage qui ne me convient pas. C’est une chose de le penser et une autre de le poser à plat, le décortiquer, en tirer des conclusions et ASSUMER SES CONCLUSIONS EN PUBLIC !
Quand je parle de courage, je parle de ça. Le courage de dire : moi j’ai pensé ça, moi j’ai senti ça, moi je ressens ça. Et au bout d’un long chemin dire : et c’est naturel et sain et c’est beau. C’est beau tout ce que je suis et je sens. Ça appartient.
Maintenant je reçois des centaines de messages de personnes qui me disent : « oui, enfin, je ressens la même chose, merci. » Ces messages comme un miroir me valident et me font très plaisir. Mais pendant un an, l’année d’écriture, personne ne m’a dit : oui, enfin, tu as raison, vas-y. J’ai dû puiser dans du courage ou plutôt dans de l’amour de moi. Ça marche souvent comme ça la vie, une fois que tu as pris la méga décision, une fois que tu as osé parler du sujet, une fois que t’as lancé ce truc qui paraissait bizarre, les gens répondent positivement ! Mais tu as dit faire ce chemin de courage et de confiance avant, tout.e seul.e, qui t’a appris.
Où j’ai puisé ce courage ?
- Cette réalisation : Ne pas le dire, ne pas écrire ce livre, ne pas faire cette chose qui m’appelait m’a semblé plus douloureux que la souffrance d’être rejetée ou incomprise (et pour en revenir à ce que je disais, je n’ai pas été rejetée ni incomprise au final, mais accueillie les bras ouverts et validée !).
- Lettres à Amour. J’en parle dans mon livre. C’est la pratique spirituelle ou de santé émotionnelle, la plus puissante de ma vie. C’est une lettre que j’écris à Amour (vous pouvez l’appeler Dieu, Déesse, Terre-Mère, Vie, Univers) en lui exposant toutes mes zones d’ombre et mes pensées. Et une deuxième lettre où Amour me répond (de ma main) en voyant tout ça et en aimant tout ça d’un amour inconditionnel. C’est difficile à décrire à quel point cette pratique fonctionne et répare. J’ai l’impression de réparer l’enfant, l’adolescente en moi, de réparer ma mère et ma grand-mère, de réparer toute ma personne à chaque fois que je fais Lettres à Amour.
- Mon compagnon. Il lisait des textes féministes avant que je me sois moi-même penchée dessus. Et à chaque fois, que je lui ai partagé des choses, ses yeux ne m’ont répondu qu’une seule chose : c’est sain, c’est naturel, continue à m’en dire plus.
Dans le chapitre « La fierté d’être une nouvelle mère » tu expliques que les mamans sont des « reines » et qu’elles devraient être « vénérées ». Personnellement, je dois t’avouer que je n’ai pas envie qu’on me considère comme une reine ni qu’on me vénère, et ceci pour deux raisons. La première, c’est qu’en mettant les mamans sur un piédestal, j’ai l’impression que l’on crée une hiérarchie entre les femmes qui ont des enfants et celles qui n’en ont pas. La seconde, c’est qu’en élevant les mères au statut de « reine » (ou comme j’ai pu l’entendre ailleurs, de « superhéroïnes », de « déesses » ou bien plus sobrement de personnes « fortes » ou « courageuses »), j’ai l’impression qu’on participe à la minimisation/dissimulation de leurs souffrances et qu’on laisse croire que malgré leurs difficultés, elles s’en sortent très bien. Or, ailleurs dans ton livre, ton message me semble plutôt clair : les mères ont besoin d’être soutenues et le second parent a besoin de jouer son rôle à part égale. Pourtant, en les identifiant à des « reines », n’est-on pas en train de dire que de par leur statut de mères, elles sont déjà équipées pour faire face aux difficultés de la maternité qui sont elles-mêmes exacerbées par les failles d’une société capitaliste et patriarcale ? Et mettre les mères sur un piédestal ne participerait-il pas à renforcer (voire justifier) la hiérarchie des rôles dans le couple hétérosexuel où, bien souvent, le père joue un « second rôle » ?
Natasha, merci pour cette question ! Ta question a elle seule est hyper importante !
En fait, je trouve que tu as raison. J’ai également vu comment complimenter une femme est souvent la deuxième face de la monnaie qui la garde enfermée. C’est tellement vrai ce que tu dis !
Dans ta question, tu me demandes, pourquoi j’ai parlé ainsi des mères. Qu’elles sont des reines. En sachant bien que c’est cette même rhétorique et discours collectif, qui les garde enfermées dans les mêmes rôles. Dans les mêmes qualités ou compétences aussi. Je fais une légère bifurcation mais ça me rappelle quand, avec mon amie Azilis Salvador, nous parlions de ne plus vouloir dire à nos copines « salut ma belle » ou systématiquement les complimenter sur leur beauté « t’es trop belle aujourd’hui ! ». On voulait changer ça parce que justement, la beauté est cette chose géniale qu’on veut toutes être et faire sentir aux autres, mais en fait, c’est notre prison. Tu vois ?
Je trouve que tu as très bien expliqué pourquoi il ne FAUT PAS dire aux mères tu es une reine. Comme Azilis et moi on a un jour réalisé qu’il fallait qu’on arrête de s’adresser gentiment à nos amies uniquement par le mot « belle » ou les complimenter uniquement par leur beauté.
Maintenant, je l’ai écrit quand même. J’ai dit qu’une mère était une reine. (et Azilis et moi on a finalement opté pour un mix de mots référant à la beauté et à d’autres univers pour parler à nos copines !). Pourquoi ?
Parce que j’ai écrit ce livre avec mes deux compétences ou passions : le féminisme et la spiritualité. Ou l’intelligence émotionnelle.
Le féminisme me dit, c’est une impasse.
Mes émotions me disent, j’ai besoin de reconnaissance.
Émotionnellement, au niveau de mes besoins, quand je suis devenue mère je me suis sentie dévalorisée. À un point qui m’a heurtée et révoltée. J’ai vécu 31 ans de vie, je savais bien que ce que je faisais là, dans ma maison, avec mon fils de 6 mois ou un an dans les bras, était l’expérience qui demandait le plus de ressources et qui poussait le plus de parties en moi à grandir et s’adapter. C’était objectivement une prouesse. Et dans la rue, pendant les repas de famille, je ne sentais aucune conscience de cette prouesse. Notre monde ne sait pas valoriser la parentalité (et je pense que c’est aussi parce que si personne ne raconte ce qu’est vraiment l’expérience, comment voulez-vous que les autres puissent l’apprécier à sa juste valeur ?).
Finalement ce n’est pas uniquement les mères qui seraient des reines mais les pères qui seraient des rois (des pères qui jouent un premier rôle et pas un rôle de figurant). Ou une autre façon de le dire : la prouesse de faire survivre, marcher, manger, DE CRÉER UN ETRE HUMAIN VIABLE devrait être au centre du cercle. Porté par tous.tes. Pas à la périphérie.
Dire que je suis une reine c’est ramasser le pli de ma robe, relever la tête, et dire : je suis importante et j’ai de la valeur. À un moment donné de ma vie, où le monde ne me montrait aucune image valorisante ou belle des gens qui étaient comme moi.
Ton livre fait beaucoup parler de lui depuis sa sortie : y a-t-il des retours qui t’ont particulièrement surprise, touchée ou émue ?
Le premier retour qui m’a mise en larmes était celui d’une femme, qui m’a envoyé un mail et au détour d’une phrase elle disait : « Merci de m’avoir permis d’accepter cette part de moi comme belle et non plus honteuse, tu es mon éclaireuse. »
Le cadeau que je me suis offert en écrivant, c’est prendre dans mes bras toutes ces parts de moi qui m’avaient fait honte, mal, peur et les faire remonter à la conscience, à la lumière. Elles n’étaient pas mauvaises. Elles sont devenues des choses incroyables : une nouvelle phase de ma relation avec ma mère, une légèreté dans mon corps que je n’avais pas senti depuis trois ans.
Si je n’avais pas fait tout ce chemin, j’aurais enterré mon vécu et je l’aurais refoulé. Et le temps serait passé dessus et je serais passée à autre chose, mais ces émotions non exprimées et non acceptées, auraient pourri petit à petit tout le reste. J’en suis convaincue. Donc quand quelqu’un me dit : « merci de m’avoir permis d’accepter cette part de moi comme belle et non plus honteuse » ça ouvre direct les vannes. Marcher plus légère ce n’est pas rien.
Hier une femme m’a dit « je suis fière d’avoir ton livre dans mes mains ». Ça aussi ça me donne des frissons partout. L’impression de participer à un mouvement féministe collectif qui va dans le sens de la vie
Enfin, comment vis-tu ton rôle de maman aujourd’hui ?
J’ai appris ! C’est ce que je sens, les journées sont encore intenses et les émotions sont encore fortes, mais je ne suis plus une élève en pleine panique. Je me sens forte et ancrée. (Mon fils a presque trois ans). Je sens une telle chance de vivre cette aventure. Et je me sens aussi fière de moi-même, de ne pas m’être abandonnée pour autant, d’avoir cherché une façon d’honorer le chemin et moi-même en même temps.
Et pour revenir au pouvoir de digérer son histoire (de la dire, pas de la cacher, pas de serrer les dents en attendant que ça passe, de trouver des personnes et des ressources pour se montrer pleinement) je sens un tel vent de changement et renouveau dans mon rôle de maman depuis que j’ai pris le temps de soigner mes blessures.
Je pensais que je devais avoir honte de m’exprimer sur ma vie de femme, c’est tout le contraire qui est arrivé, l’amour s’est mis à couler.
Je pensais que ma mère allait me rejeter, parce que je questionnais le modèle familial et une partie du sexisme intégré en elle, c’est tout le contraire qui est arrivé, nous avons une meilleure relation qu’avant. On parle de tout ! L’amour s’est mis à couler.

Crédit photo – Amandine Gimenez
Retrouvez Cécile sur son blog et son compte Instagram.
Chère Natasha, je suis heureuse d’avoir été invitée dans ta grotte, dans ta librairie, dans ton laboratoire d’expérimentations. Merci merci merci 🙂
Quel bel article, merci NAtasha et Cécile, j’ai envie de lire ce livre! Merci Natasha car grâce à toi j’ai appris que le mot « matrescence » existait, et je me suis renseignée sur ce que cela veut dire, et je suis reconnaissante d’avoir eu l’occasino de découvrir ce concept « comment nait une mère ».
On ne parle pas du tout assez de la matrescence, j’espère que ça va changer, pour le bien de toute les mamans et de toutes les personnes touchées de près ou de loin par ce boulversement de vie (donc tout le monde finalement 😉 )!
Merci pour vos témoignages à toutes les 2, c’est grâce à des personnes comme vous que le monde peut devenir plus ouvert et tolérant: des personnes courageuses qui n’embellissent pas la réalité, mais la découvre telle qu’elle est et partage la richesse qu’elles tirent de leurs expériences!
Merci <3
Je suis persuadée que ce livre est très intéressant et la façon dont vous en parlez toutes les deux est tout à fait attirante. En revanche, je n’ai pas du tout ressenti cette difficulté à être mère, j’ai l’impression que ça m’a glissé dessus et en lisant cet article, j’en vois deux explications.
Le première, c’est que j’ai eu ma fille très tard (à 38 ans) et que j’avais déjà eu le temps de penser à ma maternité. Je ne voulais pas être asservie à la cause de mon enfant, je voulais l’accompagner vers ce qu’il y a de mieux pour lui, mais continuer à vivre librement, comme je l’avais toujours fait. C’est-à-dire le faire garder sans culpabiliser, avoir des moments à vivre sans lui et en profiter pleinement.
J’en viens donc à la deuxième explication, mon conjoint. Il a été présent en permanence pour notre fille (et l’est toujours). Je me souviens du premier mois de vie avec notre fille qui a été un calvaire pour moi (et je l’ai toujours clamé haut et fort, ça ne voulait pas dire que je ne l’aimais pas ou que je regrettais de l’avoir, mais c’était un mois atroce où je ne faisais que vivre pour ma fille, ce qui a lourdement pesé sur mon moral), mais mon conjoint faisait tout ce qu’il pouvait pour me soutenir. Quand j’ai repris le boulot, c’était des vacances pour moi, j’étais super heureuse. De nouveau, je l’ai assumé en pensant que ce qui me rendait heureuse ne pouvait que rejaillir sur ma fille et que nos moments ensemble n’en seraient que meilleurs. Pendant ce temps, mon conjoint a passé des heures à s’occuper de notre fille, à lui apprendre plein de choses et c’est lui qui a profité de son premier éclat de rire. L’équilibre éducatif est primordial (c’est ce qui a l’air de ressortir du livre, désolée si je déforme le propos) et vu que j’en ai bénéficié, le rôle de mère ne m’a pas pesé.
Voilà, je voulais juste parler de mon expérience, car s’il est vrai que ça se passe très certainement souvent mal sans qu’on le dise, ça se passe aussi parfois bien et on peut aussi le dire, non ?
En tout cas, merci pour ce livre essentiel pour nombre de mères (moi comprise, le propos m’intéresse malgré tout !).
Merci Natasha pour cet interview. Je suis Cécile depuis longtemps, j’ai suivi aussi ces débuts de maternité douloureux et j’ai vraiment hâte de lire son livre. Bien que je ne sois pas maman, je pense que ce sera tout de même très instructif.
Bonjour Natasha,
Merci pour cet article qui donne vraiment envie de lire le livre de Cécile ! Je l’ai vu passer sur les réseaux sociaux et bien que je ne sois pas maman, le sujet m’a interpellé, d’autant plus que j’avais aussi connaissance (un peu) de ton vécu. Cela me donne encore plus envie de m’y plonger pour mieux comprendre les mères qui m’entourent et être plus présentes pour elles.
Cécile, Natasha, merci à toutes les deux pour cet article. Il m’a bouleversée. Je ne veux pas d’enfant pour ma part, c’est un sujet auquel j’ai beaucoup réfléchi et depuis de nombreuses années bien que je n’ai que 23 ans, mais je vais ajouter Nouvelle Mère à ma (très longue) liste de livres à acquérir car je pense que cette lecture ne pourra que m’être profitable.
C’est puissant de vous lire, de vous suivre sur les réseaux sociaux, de voir des femmes dont les parcours de vie sont différents de ce que j’envisage pour ma propre vie mais qui n’en sont pas moins extrêmement inspirantes.
Je vous envoie des tonnes d’amour sororal.
Oh je suis justement en pleine lecture de « Nouvelle mère », une lecture plus que salutaire, tant je me retrouve dans le récit de Cécile… Comme toi Natasha, je pourrais répondre à chaque chapitre tellement ils font écho. Merci à vous deux pour ce bel article et pour lever l’omerta 🙏🏻
Bonjour Natasha et Cécile,
je vous suis toutes les deux depuis un moment et je suis contente que vous vous soyez « rencontrées » car je voyais l’une et l’autre que vous viviez mal cette matrescence. Ce que je trouve triste, c’est qu’on n’a jamais autant célébré l’enfant et la Mère (pour l’allaitement, l’éducation bienveillante, le cododo), mais en niant tout le ressenti de celle-ci. Après, je pense que les difficultés à devenir mère sont récentes au sens où maintenant, les injonctions à être un parent parfait sont énormes, puis l’enfant est vraiment voulu donc, si cela ne se passe pas bien, inconsciemment, on n’a pas à se plaindre puisqu’on l’a voulu.
De même, à vivre de plus en plus éloigné de nos familles n’aide pas, car nous n’avons personne pour nous soutenir, prendre le relais pour qu’on se repose (ce n’est pas avec les quelques jours de congé paternité qui aident !), alors que c’est un total chamboulement, c’est un nouvel être qui arrive ! Mais aussi un chamboulement pour le corps de la femme, aussi bien au niveau hormonal que physique. Dans un de ses livres, Bernadette de Gasquet, kiné, dit que la mère après l’accouchement devrait rester allongée le plus de temps possible afin que tout son corps se remette tranquillement de cette expérience.
Très bonne 3e question et très bonne réponse ! Je ne sais pas s’il faut glorifier la parentalité (pensons aux gens célibataires et/ou ne pouvant avoir des enfants!), mais ce qui est sûr, c’est que la société, telle qu’elle est conçue actuellement, devrait mieux reconnaître la parentalité.
Je suis toujours très touchée, très concernée par les écrits de Cécile (parfois j’ai l’impression sur des articles de son blog qu’elle décrit exactement ce que je ressens)
C’est son authenticité et sa façon toute simplement d’écrire que j’aime beaucoup.
J’ai du mal à lire des ouvrages sur la maternité, même si c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup, pour deux raisons:
-Comme mes enfants sont grands (ma plus petite a 16 ans), c’est douloureux de lire tout ce que je ne savais pas et tout ce que j’ai fait et que je ne ferais pas maintenant.
-J’anticipe déjà mes enfants ayant des enfants, et je devrai me mordre la langue pour ne pas interférer dans leur façon de faire.
Mais bon, l’écriture de Cécile…
Ce sujet est encore très tabou, merci à Cécile d’en avoir fait un livre et à Natasha d’en avoir parlé. On décrit trop souvent la maternité comme un bonheur inégalable, mais ce n’est pas le quotidien de beaucoup de mamans. Ce livre me fait de l’oeil depuis un bon moment, il va vraiment falloir que je le lise !