Il est des endroits dont l’évocation rappelle plein de bons comme de tristes souvenirs, de belles comme de mauvaises rencontres, des expériences enrichissantes et d’autres qu’on est soulagé de pouvoir enfouir dans les dossiers du passé…
Et puis il en est d’autres qui évoquent bien plus que des souvenirs. Des lieux auxquels on se sent attaché, connecté ; des endroits qui ont nourri notre corps et notre esprit comme aucun autre auparavant ; des coins du globe qui nous en ont mis plein la vue et qui ont chamboulé notre manière de vivre, de voir le monde et d’envisager l’avenir.
Pour moi, l’Île de Vancouver fait partie de ceux-là.
Comme vous avez pu le voir à travers les différents articles que j’ai publiés à ce sujet (ici, ici et là), c’est une île où la nature est dominante et étant donné la place qu’elle prend, il est difficile d’en oublier sa beauté et de ne pas ressentir le besoin instinctif de la protéger.
Comme je vous le confiais il y a quelques mois, c’est d’ailleurs sur cette île-là qu’a réellement commencé à se concrétiser mon intérêt pour la protection de l’environnement. C’est là que j’ai ressenti le besoin de m’informer sur les manières par lesquelles on pouvait vivre de manière plus saine, plus éthique et plus écologique.
C’est aussi là que j’ai réalisé à quel point la société de consommation dans laquelle j’ai grandi m’avait mal informée, empoisonnée, bernée, et par conséquent m’avait poussée à vivre non seulement sans me soucier de l’environnement, mais pire encore, m’avait donné des habitudes aussi malsaines pour moi que pour la planète.
C’est donc sur l’Île de Vancouver que j’ai fait mes premiers pas vers un mode de vie plus vert. C’est là que j’ai trouvé l’inspiration, la force et le courage de questionner mes habitudes, de passer en revue grand nombres d’idées reçues sur l’alimentation, d’adopter des alternatives hors-normes, critiquées, incomprises.
Cette île a donc une place vraiment spéciale dans mon cœur… et ce depuis longtemps.
Je me souviens encore de la première fois où j’y ai posé les pieds à la fin du mois d’août en l’an 2000. J’y suis alors restée deux ans, mais immergée dans mes études je n’ai pas su en profiter. Elle a cependant laissé en moi une empreinte si forte que j’ai toujours voulu y retourner… je savais que cet endroit était spécial et qu’il me fallait encore l’explorer. Alors quand, 11 ans après mon départ, j’ai entendu parler d’une opportunité professionnelle qui correspondait à mon profil et à mes aspirations, c’est sans hésiter que j’ai saisi cette chance inouïe de revenir sur cette île, pour y travailler cette fois-ci.
Et là, j’ai découvert d’autres facettes de ce lieu unique. J’ai réalisé les bienfaits de la nature au quotidien et j’ai très vite compris qu’elle devrait jouer un bien plus grand et un bien plus beau rôle dans nos vies… Les réalisations que j’ai faites sur l’Île de Vancouver sont celles qui non seulement me guident aujourd’hui vers une vie pleine de bon sens, mais aussi et surtout celles qui donnent tout simplement un sens à la vie.
Cette île, c’est donc aussi pour moi la source d’un nouveau souffle…
Et puis, il y a quelques semaines, j’ai dû prendre la décision la plus difficile de toute ma vie : rester et m’enraciner un peu plus profondément et un peu plus longtemps dans le seul endroit au monde où je me sens entièrement moi-même et véritablement chez moi… ou partir, entre autres, pour permettre à J. de saisir une opportunité professionnelle unique et inespérée sur un autre continent…
Et pour la première fois, j’ai versé des larmes à l’idée de quitter un lieu que j’aime… À force de déménager pour vivre différentes expériences, pour les études et pour le travail ces 16 dernières années, je ne connaissais que trop bien la difficulté de quitter celles et ceux qui ont rempli mon quotidien de sourires, de belles attentions et d’amitié, partout où je suis passée. Mais pour la première fois, j’ai découvert la tristesse qui pouvait émaner du fait de quitter un endroit auquel on est intimement lié…
La simple idée de quitter cette île qui m’a tant apporté ces 3 dernières années et qui a fait de moi une personne un peu plus altruiste, un peu plus sensible et un plus bienveillante, envers elle-même, les autres et la planète a fait naître en moi une multitude de sentiments et d’émotions bouleversantes. De la peur à la mélancolie en passant par la décontenance. J’avais peur de perdre tout ce que cette île m’a apporté aussitôt que je vivrai ailleurs. Je me sentais mélancolique à l’idée de ne plus pouvoir me ressourcer quotidiennement dans un cadre de vie où la nature est omniprésente. Je me sentais désemparée à l’idée de perdre tous mes repères et tout ce que j’avais méticuleusement et patiemment mis en place pour voir et vivre la vie en vert…
Si nous avions suivi notre coeur, nous serions restés sur l’Île de Vancouver… Mais pour prendre cette décision, nous avons suivi notre raison. Car la raison m’a rappelé que tout ce que l’Île de Vancouver m’avait apporté, je le porterai dans mon cœur à tout jamais et l’emporterai partout où j’irai. Alors à moi de faire en sorte de multiplier les graines vertes que cette île à fait naître en moi et de les semer, peu importe là où je vivrai…
C’est donc des larmes plein les yeux mais aussi le cœur plein d’ambition que je me suis envolée vers une nouvelle destination dont je vous parlerai certainement puisqu’elle est réputée pour ses innovations écologiques… Mais avant ça, j’ai encore tant à vous dire sur l’Île de Vancouver et le Canada !
Bravo à toi d’avoir décider de partir alors que ton coeur te disait de rester. Les choix faisant s’opposer coeur et raison sont très difficiles à prendre. Et cela est dur de rester convaincue d’avoir fait le bon ! Je t’envoie toutes mes pensées positives dans ce moment délicat !
Merci beaucoup Julie pour tes pensées positives! Le plus difficile fut de prendre la décision… une fois prise, j’ai taché de profiter au maximum de mes derniers moments sur l’île. Et maintenant, je regarde de l’avant 🙂
Profite bien alors ! Dans l’attente de savoir vers quelle destination vous allez vous envoler 😉
Même si j’aime beaucoup l’endroit ou je suis je rêve quand même d’un ailleurs différent avec plus ‘d’espace’ autour de moi : des voisins à distance et plus de silence, moins de voiture !!!!.La nature est belle partout, pourvu qu’on y prête attention. Tu retrouvera son souvenir à travers tes sens, un lumière, un bruit, une odeur: celle de la terre après l’orage alors tu fermeras les yeux et en pensées tu seras là-bas!!!
plein de bonheur à suivre!!!!
Et justement, le fait d’avoir à quitter un lieu dominé par la nature pour me retrouver dans un endroit où règnent les bruits des moteurs et l’odeur du béton a rendu cette décision très difficile… Mais tu as raison, à travers mes sens et mes souvenirs, je conserverai un peu de nature en moi 🙂
Très beau récit. J’espère que tu t’épanouiras là où vous avez posé vos valises.
Merci beaucoup Camille 🙂
Oh làlà…j’ai les larmes aux yeux en te lisant… J’ai quitté l’île de la Réunion, où j’avais vécu 5 ans, en 2011. Même motif que le tien. Je suis une grande nostalgique et j’ai encore beaucoup de mal à m’en remettre. Il faut que tu ailles de l’avant en te disant que tu pourras toujours revenir et comme tu le dis si bien, tu emportes un petit bout de cette île dans ton cœur!
Je te souhaites plein de belles choses et de jolies découvertes dans ta nouvelle vie!
J’ai entendu tant de belles choses à propos de la Réunion où des amis s’en vont vivre justement cet été… alors je ne suis pas surprise que tu aies eu du mal à quitter cet endroit. Comme tu le dis, je pourrai retourner sur l’Ile de Vancouver en effet (encore faudra-t-il y retrouver du travail et obtenir un nouveau permis de travail si mon statut de résident permanent s’expire d’ici-là!) et quoi qu’il en soit, un petit bout de cette île reste à jamais gravé en moi… Merci pour tous tes souhaits et j’espère que toi aussi tu as pu trouver plein de bonheur dans cet autre ailleurs… 🙂
C’est partir pour mieux revenir !
J’y crois aussi 🙂
Bon courage Natasha dans ce déménagement, ce genre de moment est toujours stressant. Profite bien de ces moments précieux sur cette île magnifique avant de prendre la direction de tes nouvelles aventures qui nous transporteront, elles aussi, j’en suis sûre.
Merci Allegra! J’ai déjà quitté le Canada depuis 10 jours… et même si je n’en ai pas profité autant que je l’aurai voulu juste avant mon départ (à cause du tri, des cartons et du ménage!), j’en ai profité pleinement tout au long du mois de mai grâce au défi nature 30×30 🙂
C’est un très bel article, dans lequel je me retrouve beaucoup !
Je rentre d’un long voyage à travers le monde qui m’a ouvert les yeux sur notre société de consommation démente…. je consomme beaucoup mieux, pour moi et pour la planète et dieu que ca fait du bien !
Oui j’ai déjà eu des coups de coeur, des coups d’amour, des coups de je t’aime pour un endroit, que j’ai eu du mal à quitter, l’Inde !
Mais dans chaque départ, il y a un nouveau commencement et c’est à ça qu’il faut penser 🙂
Bisous et bonne chance pour votre nouvelle aventure !
Schuldi
Merci beaucoup Schuldi! J’imagine à quel point l’Inde a pu te marquer… et ça fait partie des pays qui en effet attirent notre attention sur notre société de surconsommation, le matérialisme et les déchets qui en découlent. J’espère que le retour avec toutes ces réalisations sur la conscience n’est pas trop pesant… alors je te souhaite également bon courage pour la suite! Pour ma part, c’est plus facile maintenant que les au revoir sont terminés et que j’ai fais mes premiers pas dans mon nouveau pays d’adoption: j’ai le coeur un peu plus léger, et je commence enfin à me réjouir pour la suite, même si, je ne sais pas du tout ce qui m’attend… à part l’aventure! À bientôt 🙂
Billet très émouvant ! J’imagine sans peine ton désarroi… Mais comme tu le dis si bien, les qualités que tu as cultivé sur cette île font aujourd’hui partie intégrante de ta personnalité. Donc quelque soit l’endroit où tu iras, tu en feras profiter ton environnement… Bon courage pour l’adaptation… Bises et belle soirée Natasha
Merci beaucoup Karine! J’espère en effet que je ne perdrai rien en chemin de tout ce que m’a apporté et inspiré mon quotidien dans cet endroit qui m’est si cher… Bises.
C’est toujours difficile de quitter un endroit qui nous a tant apporté! Je ressens ça à chaque fois que je quitte un endroit qui m’a transformée, qui m’a appris, ou juste émerveillée. C’est très dur d’accepter qu’un page se tourne et que la vie continue ailleurs. Mais je suis certaines que tu trouveras de nouvelles inspirations dans ton nouveau chez toi! Bises à tous les deux et bon nouveau départ! 🙂
Merci Emma! A travers mes voyages je suis aussi tombée sous le charme de plusieurs endroits où j’ai apprécié passer quelques jours, quelques semaines, voire quelques mois… et ils m’ont tous enrichi à différents degrés et de diverses manières. Mais je ne m’étais jamais autant attaché à un lieu, au point de vouloir y passer ma vie, de m’y sentir aussi entière, heureuse et moi-même… Peut-être y retournerons-nous un jour, mais en attendant, tu as raison, il faut accepter qu’une page se tourne et profiter de tout ce qui m’attend ailleurs 🙂
Bel article, cbeau texte…
Merci Chloé 🙂
L’île de Vancouver! Quel magnifique endroit! J’y ai mis les pieds pour la première fois l’été dernier et j’ai tout de suite aimé aussi… Et toutes ces petites îles qui les entourent! Nous avons passé 4 jours à Granville Island et on aurait pu y rester des mois tellement nous étions bien! Et quand on nous demandait ce qu’on avait trouvé à faire tout ce temps sur cette petite île, pour nous, la réponse était simple: nous étions là, présent, à profiter du souffle des vagues, du chuchotement des étoiles, de l’odeur des feuilles… Nous étions là et nous étions bien. J’espère que tu trouveras un peu de magie dans ton nouveau chez toi. Plein de bonheur dans ce nouveau départ,
K.
Merci Kolibri 🙂 Je connaissais Granville Island, ce quartier avec un grand marché couvert et de jolies boutiques à Vancouver, mais je n’avais jamais entendu parler d’une île de ce nom autour de l’ïle de Vancouver. Mais j’imagine que cela doit avoir le charme des autres îles du Golf comme Salt Spring ou Pender que j’ai eu la chance de visiter. En tous cas, je crois que quel que soit le coin que l’on visite dans cette partie du monde, on y trouvera les bienfaits et la beauté que tu décris 🙂
Hahaha! Quelle erreur de mélange de souvenir de voyage! Tu as bien raison, l’île dont je parlais était Salt Spring Island! Alors tu sauras encore plus ce que je veux dire! 😉
Bonjour ! J’ai découvert ton blog il y a peu, et ton article m’a remuée. Mais malgré la difficulté de quitter un lieu que tu aimes tant, tu as beaucoup de chance justement d’avoir découvert et investi un tel lieu et j’avoue que je t’envie un peu… Bon courage pour la suite ! Juliette
Bonjour Juliette et bienvenue sur Échos verts 🙂 Merci pour ton message… En effet, je me sens très privilégiée d’avoir connu un tel endroit, d’où mon désir de partager mon expérience et tout ce qu’elle m’a apporté à travers ce blog… et il ne tiendra qu’à moi de tirer le meilleur de mon nouveau lieu de vie 🙂 À bientôt.
Superbe article ! C’est vrai que Vancouver est LA ville sur la planète qui a absolument tout pour elle. Je suis juste fan de cette ville, cette nature et le respect qu’on les gens d’elle, ses pionniers et ses initiatives environnementale. Vraiment un ville attachante !
merci pour ton article qui nous rappelle à quel point l’environnement direct dans lequel nous vivons influe sur nos façon d’être, de penser et de vivre !
Merci ! Vancouver est une superbe ville en effet… mais moi je vivais sur l’Ile de Vancouver et non dans la ville de Vancouver 😉