Je suis épuisée et en colère.
En Allemagne, à l’âge de 3 ans, les enfants quittent la crèche/la nounou (payant) pour rentrer au jardin d’enfants (payant) où iels restent jusqu’à leurs 6 ans, avant d’intégrer l’école primaire (gratuite). Après de multiples candidatures, envoyées des mois à l’avance, nous n’avons pu obtenir de place dans l’un des jardins d’enfant de notre choix. La ville étant obligée de nous attribuer une place, nous en avons eu une dans un endroit qui, lors de notre visite, ne nous a pas donné bonne impression du tout… Pour mon plus grand soulagement, nous avons obtenu une place à la maternelle Franco-Allemande de Freiburg (à 3 km de chez nous et à 6 km de notre travail) mais uniquement à temps partiel, soit de 8h00 à 14h00. Nous avons donc dû trouver une solution de garde pour l’après-midi et, par chance, la seule nounou qui récupérait des enfants de cette école a retenu notre candidature.
En septembre dernier, notre enfant a donc quitté le confort de sa crèche pour aller à l’école le matin et chez la nounou l’après-midi. Très vite, j’ai senti que quelque chose n’allait pas et après 2 arrêts maladie en l’espace de 2 mois, la nounou a fini par mettre fin à tous ses contrats, pour des raisons de santé. Du jour au lendemain, nous nous sommes donc retrouvé·es sans système de garde pour notre enfant à partir de 14h, 5 après-midis par semaine… Cela fait un mois que ça dure. Et je suis épuisée. Et en colère.
À Freiburg, les systèmes de garde sont saturés et manquent cruellement de personnel [1]. COVID ou pas, il arrive fréquemment que des crèches ou des jardins d’enfants ferment sans crier gare, une à plusieurs journées par semaine, pour cause de manque de personnel [2]. Quant aux nounous, rares sont celles qui acceptent de garder des enfants de plus de 3 ans et aucune, à part celles que nous avions embauchée, ne fait des sorties de jardins d’enfants – cela ne fait pas du tout partie de la culture locale. Par ailleurs, dans une ville où les logements sont eux aussi saturés (à peine 0,4 % de logements vacants c’est à dire zéro puisqu’avant même qu’ils soient mis sur le marché, ils sont déjà loués), les nounous qui souhaitent s’installer en tant que telles peinent à trouver des logements répondant aux critères qui leurs sont imposés et des propriétaires disposé·es à louer leur bien à des assistantes maternelles.
Depuis un mois, nous devons trouver chaque jour une nouvelle solution pour récupérer et garder notre enfant de bientôt 4 ans l’après-midi. Nous nous relayons avec d’autres parents affecté·es par le départ de cette même nounou et, tour à tour, nous gardons les enfants des un·es et des autres, sur notre temps de travail. Suivant le nombre, nous les amenons au parc ou à la bibliothèque dans le quartier de l’école ou bien nous les ramenons chez nous à vélo. Les autres jours, nous demandons l’aide de voisin·es, d’ami·es et de collègues. Faute de mieux, il nous arrive également d’emmener notre enfant au travail – elle se retrouve donc en classe avec moi ou dans le bureau de son papa pendant qu’il remplit ses diverses tâches… Des conditions de travail loin d’être idéales pour nous et des après-midis loin d’être épanouissantes pour notre enfant de 4 ans à qui l’on doit demander de s’occuper seule et en silence dans un coin (spoiler alert : elle ne peut pas passer plus d’un quart d’heure ainsi).
Nos trajets quotidiens étaient déjà longs avant (12 à 18km par jour à vélo) mais ont considérablement augmenté depuis que nous n’avons plus de nounou puisque nous devons fréquemment aller récupérer notre enfant plus loin qu’avant ou bien faire un aller-retour durant notre pause déjeuner. Ces jours-là, on parcourt jusqu’à 25 km à vélo… Heureusement que nous avons pu investir dans un modèle électrique à la rentrée !
Je suis épuisée parce que certains jours, je dois m’occuper de mon enfant et éventuellement de celleux d’autres familles sur mon temps de travail, ce qui m’oblige à rattraper ce que je n’ai pu faire en journée tôt le matin, tard le soir ou le week-end. Je suis épuisée parce que cette situation m’angoisse et que cette angoisse me cause des insomnies. Je suis épuisée parce que je cours encore plus que d’habitude.
Je suis en colère parce que je vis dans une région d’Allemagne très arriérée vis à vis de la parentalité et où rien n’est fait pour faciliter le retour des mères au travail après la naissance de leurs enfants. Au-delà d’être insuffisant en nombre et en capacité, les systèmes de garde sont onéreux et leurs horaires d’ouverture extrêmement restreintes, obligeant ainsi des parents, le plus souvent les femmes dans les couples hétérosexuels, à travailler à temps partiel ou à ne plus travailler du tout… C’est bien simple, dans mon entourage, je ne connais aucune maman qui travaille à temps plein [3]. En revanche, des pères, j’en connais un paquet !
Il nous reste encore deux semaines à tenir à ce rythme avant les vacances mais qu’en sera-t-il après ? Nous parviendrons certainement à trouver des baby-sitters [4] pour nous aider quelques après-midis ici et là et espérons que nous pourrons toujours compter sur d’autres parents, nos ami·es, voisin·es et collègues certains jours. Mais ne pas avoir de solution de garde stable des mois durant est une situation tout simplement intenable. C’est une charge mentale considérable au quotidien puisque chaque jour nous nous demandons qui gardera notre enfant demain, et la semaine prochaine, et la suivante. Et c’est sans parler des efforts d’adaptation que nous demandons à notre enfant de 3 ans et demi au quotidien…
Je suis épuisée et en colère.
J’aimerais vivre dans une région où :
- Les structures d’accueil seraient suffisamment nombreuses pour répondre aux besoins de toutes les familles.
- Le nombre de professionnel·les au sein des structures d’accueil serait suffisant pour rester ouvertes même en cas d’absence d’un·e employé·e.
- Les professionnel·les de la petite enfance auraient un salaire et des conditions de travail convenables.
- Les horaires d’ouverture permettraient aux parents qui le souhaitent/le doivent de travailler à temps plein.
- Les mamans qui travaillent à temps plein ne seraient pas jugées.
- Les parents qui récupèrent leurs enfants à 17h (je ne connais aucune structure locale qui garde les enfants au-delà) ne seraient pas critiqué·es.
- En cas d’arrêt maladie, les nounous seraient remplacées sans difficulté.
- Les coûts et subventions rendraient les crèches et les jardins d’enfants accessibles à toustes.
En attendant, je suis épuisée et en colère !
[1] Je parle ici de Freiburg car c’est la seule ville allemande dont je connais bien les problématiques grâce à ma propre expérience ainsi que celles des parents et professionnel·les de la petite enfance que je côtoie. Je sais qu’on retrouve ces mêmes problématiques ailleurs en Allemagne mais aussi que dans certaines régions, les politiques de garde sont bien plus évoluées, accessibles et inclusives.
[2] Chaque semaine ou presque un·e parent de mon entourage se retrouve à devoir garder son/ses enfants à cause d’une fermeture imprévue de crèche/jardin d’enfants.
[3] En fait j’en connais seulement une, française également, qui s’apprête à quitter l’Allemagne justement à cause des soucis de garde pour son enfant…
[4] Des annonces de baby-sitters, il y en a à la pelle. Encore faut-il trouver une personne fiable et de confiance disponible suivant nos besoins.
Et bien quelle galère ! Je suis vraiment navrée Natasha, j’imagine bien que tu dois être épuisée. Bien que nous n’ayons pas cette problématique (puisque je n’ai pas d’emploi), j’ai l’impression que la situation et meilleure ici en Flandre. L’école publique commence à 2 ans et demi et tout est mis en place pour qu’il y ait au moins une garderie en cas de journée sans école ou autre. Je te souhaite bien du courage !
Lire que l’école met en place une garderie en cas de fermeture me paraît incroyable… On n’est vraiment pas prêt.es de voir ça ici : l’école de notre enfant vient même de réduire ses heures d’ouverture. On passe donc de 7h30 à 8h et de 16h30 à 16h pour les quelques chanceux.ses qui ont une place à temps plein… Et on a demandé aux parents de se relayer chaque jour sur ces demi-heures en moins de garde normalement assurée par l’école… L’école a la gentillesse de mettre l’entrée de l’école (un couloir quoi 😅) a disposition des parents qui voudront bien assurer ces gardes de manière bénévole entre 7h30 et 8h et 16h et 16h30 🙃.
Merci !
Merci pour ton expérience. J’imagine à quel point c’est compliqué, surtout lorsque la situation change tous les jours. Ta fatigue et ta colère sont parfaitement légitimes. De notre côté, pas simple non plus. Nous sommes dans le Vercors dans un village où il n’y a ni nounous ni crèches… Et même à l’école, pas toujours simple d’obtenir du périscolaire. Conclusion, beaucoup de mères qui ne travaillent pas ou à mi-temps. Sinon des parents qui sont fermiers et peuvent donc se rendre disponibles. Dans d’autres cas, certaines ont choisi un job provisoire en attendant d’en trouver un qui matche avec les disponibilités ou sont à leur compte (c’est mon cas) pour pouvoir gérer un éventuel problème de garde. Je parle des femmes car les conjoints travaillent tous à temps plein… Je suis à mon compte car c’est plus simple mais en réalité les journées entrecoupées font que je peine à travailler un peu, à trouver un rythme, alors de là à en vivre faut pas rêver. J’aimerais retrouver une stabilité d’un point de vue professionnel mais entre les problèmes de garde et le manque de travail ici, c’est pas gagné. Il faut très souvent faire beaucoup de route (plus de 60 km aller pour mon conjoint quand il ne télétravaille pas). J’ai l’impression qu’on est plusieurs mamans à faire des choix de vie par rapport à nos enfants (je ne dis pas qu’il ne faut pas les inclure), aux systèmes de garde etc. En tout cas, quand je lis ton témoignage je me dis qu’on est pas à plaindre. Je te souhaite une grosse dose de courage et j’espère que vous allez trouver une solution très rapidement car au quotidien ce n’est pas gérable.
Merci pour ton témoignage Elsa.
Je suis navrée que le manque d’options pour la garde des enfants t’empêche de trouver une stabilité professionnelle et les revenus qui vont avec.
Je crois qu’on a toustes notre lot de difficultés dans ces sociétés individualistes, capitalistes et patriarcales et quelles qu’elles soient, quel que soit le contexte, il me semble qu’on se retrouve beaucoup dans les expériences des unes et des autres, en tant que maman.
J’espère sincèrement que cette situation évoluera afin que tu trouves une certaine stabilité professionnelle.
Plein de courage à toi également !
J’ai déjà entendu parler de ce type de problèmes en Allemagne… C’est effectivement un scandale ! Pour le coup, c’est la frontière qui change tout, car en France, à 3 ans, école maternelle obligatoire. Et il faut bien dire que ça facilite la vie des parents qui travaillent. Je viens de corriger l’Atlas des inégalités, et en France, les familles avec un double-salaire sont loin de vivre dans l’opulence… Donc, c’est quasi obligatoire que les deux parents travaillent. Quant aux familles monoparentales, il y en a plein au-dessous du seuil de pauvreté. C’est effarant !
Je sais que ça ne résout en rien vos propres problèmes d’exposer la situation de l’autre côté de la frontière, mais pour une fois que quelque chose ne marche pas trop mal ici, dans le marasme environnant, autant le souligner.
Une anecdote de l’instant pour te faire sourire : j’étais en train de manger des lasagnes végétariennes en même temps que j’écrivais, mais qui ne l’étaient pas tant que ça… J’ai trouvé un ver cuit dedans !!! Je ne sais même pas comment il est arrivé là. Vu qu’on a des mites, il est peut-être tombé après sa descente en rappel (ils font ça avec des fils, c’est très impressionnant) et je l’ai fait cuire au micro-ondes. Je te rassure, je l’ai pas bouffé !
Bonjour Carole,
Tu fais bien de partager une expérience plus positive ailleurs qui montre que d’autres modèles sont possibles.
Ton anecdote m’a bien fait rire ! Je suppose qu’on a toustes mangé des vers un jour sans le savoir !
Bonjour Natasha,
Je comprends ta colère et je suis bien peinée. Je savais que c’était compliqué en Allemagne mais pas à ce point là même si tu ne parles que de Freiburg. A Paris même en cas de manque de personnel les crèches restent ouvertes. Soit réduction d’horaire d’ouvertures, pôle de remplaçantes, collègues parfois d’autres crèche. Très loin de ce qui se passe de l’autre côté du Rhin. A part d’apporter tout mon soutien virtuel je ne peux rien faire d’autre. J’espère vraiment que la situation finira par se débloque et espérer que les pouvoirs publiques se saisissent de cette situation qui en 2022 culpabilisent les femmes qui travaillent à temps à l’extérieur, ou les amènent à rester à domicile.
Bonjour Christel,
C’est formidable qu’à Paris les professionnel·les de la petite enfance soit suffisamment nombreux·ses pour avoir des pôles de remplaçant·es et pour pouvoir s’entraider entre crèches… Ici, l’école maternelle se retrouve carrément à devoir employer des personnes pas du tout expérimentées ni qualifiées pour pallier le manque de personnel… c’est désespérant. Une amie française qui vit à Freiburg, également maman d’une enfant, s’apprêté justement à déménager et à rentrer en France à cause des difficultés de garde. Sa fille aurait dû rentrer au jardin d’enfant en février, ça fait des mois qu’elle postule et elle n’a toujours pas de place. En France, elle a déjà une nounou qui l’attend…
Bonjour Natasha,
En lisant tous les commentaires je mesure la chance d’être en France. Je ne parle que de la crèche car c’est ce que je connais le mieux. Dans mon quartier il y a 4 crèches privées dont 2 dans ma rue et des crèches municipales. Il y a aussi des crèches d’entreprise. Un couple de mon immeuble a mis leur enfant dans une crèche d’entreprise n’ayant pas pu avoir de place dans le quartier. En fonction des communes et du type de crèche la fermeture est soit à 18H30, soit 19H. En ce moment et ce sur toute la France, il y a eu beaucoup de départ de professionnels donc cela complique beaucoup les choses. Par ex dans ma crèche il y a moins d’accueil d’enfants cette année mais rien de comparable avec Friburg.
Et bien!
Par chez moi, en Île-de-France, comme partout en France, l’école étant devenue obligatoire dès 3 ans, les enfants sont pris en charge la journée. Mais il peut y avoir des interruptions de service de restauration et de garderie.
Quand tout roule, nous pouvons déposer nos enfants à 8h20 et nous les récupérons à 18h (il y a une garderie jusqu’à 18h30). Nous pourrions même les déposer dès 7h du matin. La ville où je réside a une politique d’ouverture des accueils périscolaires adaptée à la population ouvrière qui travaille beaucoup en horaire décalés.
Mais cette situation est rare, y compris en France; où l’on manque beaucoup de structures d’accueil dès qu’on sort des grandes zones urbaines ou lorsque l’accueil de l’enfance n’est pas une priorité politique.
Ta dernière phrase résume bien la base du problème : l’enfance (et tout ce qui va avec, c’est à dire, entre autres des parents suffisamment soutenus et informé·es pour pouvoir à leur tour accompagner leurs enfants dans de bonnes conditions conditions sans devoir renoncer à leur santé mentale/physique ou à leur carrière) n’est pas une priorité politique dans bien des endroits…
Waw, quelle galère dis! C’est quand même ultra-contraignant… Pareil que Myriam: ici à Namur, son école ouvre de 8h15 jusque 15h25 (= heures de cours). Mais, il y a une garderie dès 7h (quand je commençais à 8h20 avec 1h de trajet, c’était nécessaire) jusque 17h30. Ce délai est même assez court le soir d’ailleurs: je connais des écoles qui ont des garderies dès 6h30 et finissent à 18h30. On a des temps partiels sont papa et moi pour limiter les durées de garderie mais je suis clairement consciente que c’est un privilège. Maintenant, c’est vrai que comme enseignant.e.s, on la reprend plus tôt mais on travaille du coup le soir.
Quelle fatigue tous ces trajets en plus… je trouve ça fort désemparant car c’est à se demander quelle genre de solution durable, efficace pourrait être trouvée. Puissiez-vous trouver un.e baby-sitter pour le temps nécessaire, qui soit chouette et fiable.
Ce système de garderie n’existe pas ici malheureusement…
On a rencontré une baby-sitter avant-hier : une personne sans qualification ni expérience qui nous demande 17 euros la 1re heure et 15 euros les suivantes… C’est juste pas possible pour nous en fait sachant qu’on a besoin de couvrir 15 heures de garde par semaine et qu’on paie déjà l’école de 8h à 14h00 !
Au moins, avec une nounou, grâce aux aides de la ville, elles sont rémunérées correctement sans ruiner les parents.
Je ne peux que compatir… Même si la situation en France est meilleure, j’ai pendant la petite enfance de mes jumeaux bien galéré aussi. Je t’envoie du courage pour cette période pas simple et très fatigante.
Merci Delphine !
apres les vacances si tu me trouves un hebergement je peux peut être venir m’occuper des enfants …je suis bilingue aussi
Haha, j’ai bien ris en lisant ton message… Trouver un logement vacant à Freiburg c’est encore plus laborieux que trouver quelqu’un pour garder des enfants je pense.
Bonjour Natasha,
Je vis à Karlsruhe et la situation est tout aussi catastrophique ici. 400 enfants sur les listes d’attente, on connaît plusieurs personnes qui ont dû prolonger leur congé parental de plusieurs mois faute d’avoir trouvé un sytème de garde. Et je fais le même constat, aucune femme avec jeunes enfants dans mon entourage ne travaille à plein temps, sauf deux… françaises. J’ai découvert comme toi, en devenant maman, que le modèle homme-femme de la société allemande (du moins dans le Bade-Württemberg) a plusieurs trains de retard et je ne comprends pas que la plupart des jeunes femmes allemandes n’y trouvent rien à redire.
J’espère que vous trouverez très vite une solution durable.
Bonjour Sandra,
400 ?! C’est désespérant…
Devoir prolonger son congé parental faute de trouver un système de garde doit certainement plonger certaines familles dans des situations financières difficiles puisqu’au-delà de 12/14 mois, on ne touche plus d’Elterngeld… Et j’imagine le désarroi de celles pour qui le post-partum a été un enfer et qui ont besoin de pouvoir confier leur enfant pour se reconstruire, pour tenir le coup.
Dans notre campagne, il n’y a pas de crèche et trouver une place chez une nounou, c’est vraiment pas simple. Ici, l’école accueille les enfants à partir de 2 ans pour la matinée. Et j’avoue que c’est assez chouette de passer encore beaucoup de temps avec son enfant. Les enfants ça prend énormément énormément énormément de temps, de travail et d’énergie, il vaut mieux se le dire d’avance et l’accepter, sauf si évidement on fait faire tout le travail par les autres (ce qui est clairement la coutume actuelle, mais je la trouve pour le moins étonnante !).
Alors que tout retombe sur les épaules de la maman, ce n’est pas complètement juste, il faut que les papas apprennent à se rendre disponibles tout autant, mais bon à quoi bon avoir des enfants si c’est pour s’en débarrasser toute la journée, faire couvrir les soirées par les nounous ou les planter devant les écrans… c’est si souvent le cas (je ne considère pas que c’est ce que tu décris Natasha).
Courage ! les km dans tous les sens, c’est le lot de beaucoup de parents mais pendant une période qui passe tout de même bien vite….
Personnellement, je ne suis pas du tout étonnée par ce que tu décris comme une coutume.
En effet, dans des sociétés capitalistes et profondément inégalitaires, certains parents n’ont d’autres choix que de devoir accumuler les petits boulots pour pouvoir « joindre les deux bouts », avoir un toit sur la tête, de quoi manger et se vêtir. Ma mère (secrétaire) travaillait jusqu’à 18h, mon père (ouvrier) jusqu’à 20h, parfois les week-ends aussi. Ces personnes qui ne peuvent s’offrir la possibilité de réduire leurs horaires de travail pour garder leurs enfants devraient-elles renoncer à la possibilité d’en avoir, simplement parce qu’elles n’ont pas les privilèges d’autres classes socio-économiques ?
Je pense également aux mères qui, comme moi, sont tombées très (très) bas durant leur post-partum (et on ne sait jamais à l’avance comment l’on va vivre une maternité, en particulier si c’est la première) et qui ont besoin, pour se reconstruire voire même pour survivre en fait, de pouvoir confier leurs enfants à d’autres… L’expression « Il faut un village pour élever un·e enfant » a vraiment pris tout son sens pour moi le jour où je suis devenue maman. Si justement il y avait eu tout un village autour de nous, des personnes pour nous soutenir au quotidien, je ne serais certainement pas tombée aussi bas. Malheureusement, dans la société où nous vivons, rares sont les systèmes propices à l’entraide.
Avoir un·e enfant demande effectivement beaucoup de temps, d’énergie, de force physique et mentale aussi mais nous ne sommes pas toutes égales face à la maternité . Suivant notre contexte familial, socio-économique, etc., mais aussi simplement notre personnalité et notre vécu personnel, nous traversons et supportons certaines difficultés différemment.
Eh bien, curieusement, ici à la campagne c’est bien les classes socio-culturelle les moins privilégiées qui se rendent les plus disponibles pour s’occuper de leurs enfants. Les mères surtout bien sûr, mais les pères sont assez présents aussi. Souvent elles arrêtent de travailler pendant la petite enfance ou font un petit boulot facilement compatible. Le niveau de vie est certainement moins exigeant que dans les grandes villes. Et ici aussi, justement comme tu le dis, le village est là.
Bien sûr que selon qui on est d’où l’on vient, on ne vit pas les choses de la même façon. Mais je trouve que dans notre société du vite, du facile et du confort, on ne prépare pas du tout à la difficulté de la parentalité. Avoir un ou des enfants, même si c’est chouette, c’est beaucoup beaucoup de travail, c’est éprouvant.
Mais après, j’ai du mal à considérer que c’est un dû de la société de nous garder les enfants. Nos enfants sont avant tout notre responsabilité.
Pareil en Suisse… la crèche la plus proche est à 10km de chez nous et il n’y a aucune nounou dans le village ou ceux avoisinants. Lorsque les enfants commencent l’école (à 4-5 ans et on parle de 5 demi-journées de 3h), la seule structure de garde parascolaire du réseau offre… 24 places pour un total de 188 élèves scolarisés dans la région! J’ai effectivement quasiment arrêté de travailler et si je devais reprendre et faire garder mes trois enfants à mi-temps, cela coûterait l’équivalent de mon salaire. Pour l’instant je fais quelques heures depuis la maison et mes enfants ont appris à s’occuper seuls, voire à m’aider pendant ce temps là.
J’ignorais que l’école commençait si tardivement en Suisse… 24 places de garde parascolaire pour un total de 188 élèves scolarisés, que c’est désespérant ! Dans toutes ces situations difficiles, je constate que les parents comme les enfants s’adaptent, trouvent toujours des solutions, aussi bancales soient-elles, mais à quel prix… cela demande énormément d’efforts et de compromis de part et d’autres et c’est épuisant voire frustrant pour chacun·e. Plein de courage à toi Emilie !
Bonjour Natasha,merci de partager ces galères de la vie en Allemagne sur un blog francophone. Cela permet aux parents vivant en France de relativiser et pour une fois, d’être contents de leur situation! J’habite une ville allemande plus petite que FReiburg mais dans le Land de Rhénanie-Palatinat. Chez nous, le mode de garde/le jardin d’enfant est gratuit à partir de 2 ans. Cela n’empêche pas d’avoir connu les fermetures partielles/totales sans prevenir à l’avance du jardin d’enfant du quartier où nos filles étaient. Manque d’éducateurs.trices, manque de considération (et de paiement) pour cette profession. Il y a beaucoup de personnel au Kindergarten, mais très peu qui ont la qualification officielle pour être éducateurs et donc compter dans les quotas d’encadrement. Nous avons connu le Jardin d’enfant avant, pendant et après Covid: la situation s’est clairement empirée. scène classique, j’arrive avec ma fille le matin, et on me demande sur un ton suppliant, si vraiment ce n’est pas possible autrement, de la reprendre car ils ne peuvent accueillir qu’un nombre restreints d’enfants. Je repars avec elle et ma fille vient au travail/reste à la maison pendant que j’ai la chance de pouvoir faire du télétravail.
Et oui, le Kindergarten était ouvert entre 7h et 16h, mais la dernière demi-heure, les enfants attendent juste l’arrivée des parents. Impossible de trouver une nounou qui fasse la sortie du Kindergarten, et très difficile de trouver des étudiants intéressés par les Babysitting. Depuis cette année scolaire, les deux enfants sont à l’école. Nous avons la chance que celle du quartier soit une « Ganztagsschule », c’es-à-dire avec programme complet du lundi au jeudi entre 8h et 16h (le vendredi jusqu’à 12h). C’est une école avec une grande diversité culturelle et sociale qui dispose de beaucoup de moyens et d’accompagnateurs pédagogiques: si un enseignant est malade, les enfants peuvent tout de même rester à l’école et on s’occupe bien d’eux. Nous avons vraiment une grande chance, le hasard de notre lieu d’habitation fait bien les choses. Ce n’est pas le cas dans les écoles environnantes, ou la garde de l’après-midi est payante (ce qui n’est pas notre cas). La garde payante fait clairement hésiter certains parents (les mères, la plupart du temps…) à travailler seulement pour payer les frais élevé de la garde de l’après-midi. Selon où l’on habite dans la ville, on fait face à une situation complètement différente: cela me dépasse complètement. Et je ne parle pas encore de l’accès aux équivalent des centres de loisirs/colonies qui sont peu développés et proposent des activités entre 9h et 13h lors des vacances scolaires et pour lesquels il faut s’inscrire 6 mois à l’avance…Là aussi c’est mal vu d’y mettre son enfant… J’envisage de les inscrire au centre de loisir en France, là où habite ma famille! On commence en novembre à planifier les vacances d’été.
Je travaille au Luxembourg où mes collègues ne comprennent pas la situation que nous vivons…
Je comprends tellement ta colère et ta fatigue, je la partage complètement. Je connais aussi des familles monoparentales pour qui c’est une galère incroyable dans ce pays si riche finalement, et qui s’occupe bien mal de ses enfants… Finalement, l’Allemagne (de l’Ouest) est toujours dans son modèle idéalisée de la mère en permanence à la maison, sauf que maintenant, elle peut/doit travailler gentiment pour un mi-temps afin d’être disponible à 14h pour les enfants…Nous avons une amie qui a élevée seule sa fille dans le Land de Thüringen: elle n’a jamais connu ce type de problème, car le modèle est complètement différent. Et ce n’est pas mal vu de venir chercher son enfant « tard »!
Je vous souhaite bon courage et un bon réseau de parents autour de vous pour s’entraider. J’espère que vous obtiendrez bientôt une place pour toute la journée au jardin d’enfant…
Merci pour ton témoignage détaillé Ségolène.
En effet, d’un Land à l’autre la situation est bien différente et de ce que je comprends, il y a un vrai décalage entre l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest.
Je déplore également l’absence de loisirs pour les enfants ou plutôt leurs horaires : 15h00 en plein milieu de la semaine pour un cours de gym, de danse ou autre… La seule option qu’on ait trouvé c’est un atelier musical de 50 minutes le samedi matin. C’est déjà ça !
Oh la la j’imagine à peine la prise de tête quotidienne et le petit nuage que tu dois trimballer au-dessus de ta tête à cause de ça!
Ici dans le sud de la France, en milieu rural, pas de grosses difficultés: crèche, assistantes maternelles et école maternelle en nombre à peu près suffisants me semble t il
Mais je me souviens de mon désarroi quand j’ai dû retirer mes enfants de chez l’assistante maternelle en urgence il y a plusieurs années: mes pleurs devant une autre assistante maternelle devant l’école, mon obligation de m’arrêter de travailler pendant 2 semaines, le souci de la nouvelle adaptation pour les enfants…
J’espère vraiment que les choses vont s’arranger pour vous; je pense à toi.
Je suis navrée de lire que tu as dû retirer tes enfants en urgence de chez l’assistante maternelle… Cela a dû être un stress énorme, pour toi comme pour eux.
En tout cas c’est bon de savoir qu’il existe des zones rurales en France où les options de garde pour les jeunes enfants sont suffisantes ; cela ne semble pas être le cas partout en France malheureusement.
« Les parents qui récupèrent leurs enfants à 17h (je ne connais aucune structure locale qui garde les enfants au-delà) ne seraient pas critiqué·es. » Oh là là et moi qui suis déjà super contente de pouvoir récupérer mes enfants à 18h30 à la sortie de la garderie et de ne plus avoir besoin de payer une baby-sitter jusqu’à 19h30 le soir… On me verrais comme un monstre !
C’est fou qu’en Allemagne avoir un enfant impose à ce point de passer à temps partiel/ d’arrêter de travailler, ce qui retombe encore une fois majoritairement sur les femmes…
C’est sûr qu’en France les journées sont plus longues pour les enfants par contre.
Et oui, 17h c’est le grand maximum… La plupart des crèches ferment entre 13h et 16h00… Impossible de travailler à temps plein dans ces conditions. En récupérant notre fille à 17h, nous sommes d’ailleurs obligé·es de raccourcir nos pauses-déjeuner, de nous mettre au travail de bonne heure le matin, de nous remettre au travail le soir après son coucher ou de prolonger nos journées de travail les jours où c’est l’autre parent qui récupère notre enfant. Puisque pour être à la crèche/l’école/chez la nounou à 17h00 il nous faut quitter le travail entre 16h30 et 16h45…
Mais dans tous les cas, je reconnais que je voudrais pas l’y laisser plus longuement actuellement compte tenu de son rythme – elle mange très très lentement donc elle passe à table vers 17h30, soit dès notre retour à la maison, pour avoir fini vers 18h30-19h00 et être au lit à 19h20-19h30. Comme elle ne parvient pas à faire la sieste à l’école (les conditions pour la siestes sont déplorables), elle rentre très fatiguée donc on tient d’autant plus à respecter son rythme de sommeil.
Merci Natasha pour ce billet d’humeur.
je vis aussi en Allemagne, à Stuttgart et nous avons la « chance » d’avoir pour notre enfant de 2 ans une crèche qui est ouverte jusqu’à 16h et propose une garde « tardive » supplémentaire jusque 17h. Ca m’oblige tout de même à travailler à 80%, d’autant que je préfère aller le chercher tout de même à 16h car très peu d’enfants restent après cette heure là (et surtout les « grands » de 5/6 ans) et ca le perturbe un peu.
Dés que j’évoque les horaires de garde de mon fils, j’ai toujours la même réaction d’étonnement de la part de mon interlocuteur.trice allemand.e : « quand même, c’est long pour un petit toute la journée »! Pour les francais.es l’étonnement est inverse !
En effet, je constate également ce décalage culturel concernant les horaires de garde des enfants.
De même, lorsque nous récupériions notre fille à la crèche à 17h, elle était dans les dernières.
En l’occurence, cela ne la dérangeait pas car elle était avec ses meilleurs copains et quand elle était seule, ça lui permettait d’avoir toute l’attention du personnel, de faire des activités adaptées à ses envies, etc.
Comme je le disais en réponse au commentaire précédent, même en la récupérant à 17h, on est forcément obligé·es de raccourcir nos journées de travail et donc de rattraper ce qu’on n’a pu faire à d’autres moments (tôt le matin avant le réveil de notre enfant, pendant la pause-déjeuner, après son coucher, pendant ses siestes le week-end, etc.)… ce qui laisse peut de temps pour souffler et devient épuisant à la longue.
Je ne suis pas concernée ( pas d ‘enfant) mais j imagine facilement l’enfer de cette situation, qui est douloureuse autant pour les parents que les enfants . Je t ‘envoie tout mon soutien !!!!
Merci Julie !
Bonjour Natasha, bon courage pour cette situation difficile… excellente idée d’en faire un article de blog! Quelle galère. De mon côté nous avons récemment dû faire pas mal d’adaptations du quotidien liées aux épisodes de maladies hivernales, c’était déjà bien fatigant et frustrant de devoir s’absenter du travail, adapter ses horaires… Mais je réalise tout de même ma chance au quotidien – une nounou souple au niveau des horaires, les parents de mon conjoint entre 1 et 2h de route… sans cela, je ne sais pas comment nous ferions.
J’espère que les mentalités évolueront sans trop tarder en Allemagne… et qu’en attendant, vous pourrez trouver une solution pour la suite de l’année scolaire.
Bonjour Eva,
En effet, avoir des proches pas trop loin et pouvoir compter sur leur aide est très précieux quand on est parent… C’est la 1re fois de ma vie que je regrette un peu de ne pas vivre plus près de ma famille !
Bonjour Natasha, j’imagine le stress et la fatigue de cette situation. Quelle aberration ! Je comprends ta colère.
Mon fils est en CM2, et j’avoue que son école (privée) est top. La garderie est ouverte dès 7h30 le matin, et le soir jusqu’à 18h30, ce qui laisse le temps aux parents qui travaillent. Et en cas d’absence de la maîtresse, il y a toujours eu une solution. Je mesure la chance que l’on a !
Bon courage à toi.
Bonjour Elisa,
Quelle chance en effet ! Comme quoi d’autres modèles sont possibles…
Merci !
Chère Natasha, merci pour cet article qui résonne beaucoup en moi. Je te souhaite de tout cœur de trouver très rapidement un système de garde qui vous convienne et qui vous permette d’avoir des journées plus normales, pour vous 2 parents et pour votre petite. Jongler entre le travail, les enfants et toutes les tâches ménagères est déjà une sacré prouesse, quand en plus il n’y a pas de système de garde adapté (ou il n’y en a plus…), ça rajoute vite une immense charge mentale. Ici, bien que dans une situation différente, j’ai de la peine à jongler entre tout… Il y a quelques années encore, j’admirais le système de long congé parental de l’Allemagne. Et puis, plus je découvre l’autre côté, plus je réalise les limites du système. Nous vivons en campagne dans une autre région de l’Allemagne. Notre petit bout aura tout bientôt un an, nous avions décidé de nous partager notre congé parental, je prenais le début et depuis ses 6 mois, nous prenions les 2 avec mon mari du congé parental à 50% jusqu’à ses 1 ans (alors que cette possibilité existe, nous ne connaissons personne qui a repris les 2 à temps partiels avant les 1 ans, dans nos connaissances, toutes les femmes ont arrêté une année complète). Contente de reprendre en temps partiel pour avoir à nouveau une activité tout en ayant encore du temps pour notre petit, j’ai vite réalisé que ce serait plus dur que prévu, car les attentes des entreprises ne sont pas adaptées, notamment avec les horaires, les disponibilités (« tu peux bien répondre à tes e-mails pendant les siestes de ton enfant », (notre enfant a besoin la journée de se balader pour dormir, donc incompatible.. ) ou alors les meetings en dehors des jours de travail, les changements de plan de travail à la dernière minute, etc. Du coup, cela fait 6 mois qu’on jongle. A noter, contrairement à d’autres pays ou éventuellement régions, ici les crèches et même les nounous ne prennent que des enfants à partir d’un an… et seulement en septembre. Ce qui fait que dans notre cas, notre petit bout aura 21 mois quand il aura droit à une place (déjà inscris depuis longtemps). De plus, tout comme tu décris, ici la crèche et le Kindergarten ont des horaires limités, de 8h-12h 2 jours par semaine et 3 jours par semaine 8h-16h. Les nounous que nous avons trouvées ont également ce genre d’horaires. Tout bientôt, mon mari recommencera à 100% car fin du congé parental. Vu la galère de garde puisque nous n’avons pas de place avant septembre, j’ai obtenu une poursuite de mon 50% pour qq mois (mon employeur n’était pas des plus ravi)… ce fût un bref soulagement, mais on ne sait pas encore non plus comment on fera pour ce 50%… on jonglera comme on pourra… mais le stress lié à cette situation est grand…
Je comprends maintenant nos connaissances qui arrêtent de travailler ou se mettent en pourcentage. A long terme, mon entreprise ne veut pas avoir de tel pourcentage. De même, trouver un nouvel emploi dans mon domaine en pourcentage, sera difficile… et si je m’arrête, je sais que je ne pourrai pas simplement revenir dans qq années, car le domaine est très spécifique et en constante évolution. Je crois que c’est un des grands problèmes pour les femmes qui font le choix d’arrêter qq années pour être avec les enfants, retrouver un travail par la suite est très compliqué…
Il est bien loin le temps où j’admirais le système allemand. Encore merci pour ton partage, ça fait du bien de se sentir moins seul…
Je te souhaite une belle fin de semaine malgré les difficultés actuelles.
Bonjour Natasha,
Oh comme je comprends, tellement… Je vis de l’autre côté de la frontière, dans une petit village morave à 40km de Brno (en Tchéquie). La situation n’est pas plus reluisante… Des crèches pour les moins de 3 ans ? Presque inexistantes à la campagne, en ville quelques-unes et très chères. Inabordable pour ceux qui ont un salaire moyen. Les mères ont un congé parental de 3 ans minimum (et une lobotomisation qui leur fait répéter « mais c’est absolument génial de rester avec son enfant, il a besoin de sa maman rien ne peut la remplacer » ; celles qui pensent le contraire sont considérées comme des mauvaises mères…). Des nourrices ? Pas dans les mœurs. Et à partir de 3 ans, on a accès aux kindergarten d’état (gratuits) mais ils sont saturés, donc fréquemment, les mères (je ne connais aucun père à la maison dans mon entourage) sont à la maison 4 ou 5 ans, le temps qu’une place se libère (à 5 ans la scolarité est obligatoire). Avec toutes les conséquences : une grande précarité pour les femmes, une carrière professionnelle entrecoupée, aucune sécurité en cas de coup dur de la vie etc etc…
Je te souhaite de vite trouver une solution pérenne. C’est épuisant, j’ai longtemps essayé de cumuler un travail (prof + traductrice) à la maison avec des enfants en bas-âge (j’ai 3 enfants, pauvre folle que je suis), et je sais à quel point ça affecte le sommeil, la vie quotidienne, notre sérénité…
Merci pour ce partage, c’est vraiment révoltant et aberrant !
En Corée du Sud, il est très commun que les femmes arrêtent de travailler à la naissance de leur enfant pendant plusieurs années (j’ai arrêté de travailler aussi mais souhaite lancer mon activité l’année prochaine). Le système de crèche est gratuit, et les enfants acceptés à partir de 1 an en général (même si de plus en plus ouvrent des classes pour les plus petits), et on peut récupérer son enfant tard si les deux parents travaillent (jusqu’à 19h). Par contre l’école maternelle (non obligatoire) ça n’a rien à voir ! Dans les publiques cela fini vers 13h ou 14h avec parfois des activités après, les privées finissent plus tard (et en primaire, les horaires dépendent du niveau, je crois que c’est assez léger au début). On peut aussi choisir une crèche qui propose des classes jusqu’à 6-7 ans.
Je vis dans une ville très jeune avec beaucoup de familles et pas assez de structures. Nous avons eu la chance que notre fille soit acceptée pour la rentrée en mars prochain dans l’école maternelle à côté de chez nous, mais je sais que ses camarades ont été refusés par les écoles alentours par manque de place et que les parents cherchent des crèches plus grandes acceptant les enfants de 4 ans et plus, bref le stress. Il n’y a pas du tout la culture du baby-sitting, les jeunes travaillent d’arrache pied au lycée, et les baby-sitters sont plutôt des personnes dans la cinquantaine ou plus (je n’ai jamais essayé).
Avec le taux de natalité en chute libre ici, le gouvernement fait des efforts pour la politique familiale mais le système patriarchale et la mentalité encore traditionnelle font que ces efforts restent assez vains selon moi. J’espère que mon commentaire n’est pas trop brouillon. Je découvre le système au fur et à mesure que j’y suis confrontée en tant que parent. Très intéressant de voir comment cela se passe dans d’autres pays en tout cas !
Je te souhaite beaucoup de courage face à cette situation.
Coucou!
Je vis aussi en Allemagne (Bavière sud sud sud) et bizarrement je n’ai pas du tout ce ressenti quand à la garde d’enfant. Nous avions peur et finalement avons obtenu des places en crèche. Peut être avons nous de la chance? Nous avons une crèche ouverte de 7h à 18h qui nous permet de travailler à temps plein tous les deux. (+ Le personnel et les équipements sont géniaux)
Le seul problème étant qu’au moindre nez qui coule, toux, caca mou on doit la récupérer et la garder 48h🙃.
Quand je discute avec mes amis français, je retiens que nous payons BEAUCOUP BEAUCOUP moins cher. Et avons moins galérer à trouver de la place.
Du coup je pense que ça doit bcp dépendre de la ville et de si c’est une crèche privée ou non (comme en France finalement).
Par contre je suis totalement d’accord avec le côté „arrièré“ de la place de la femme. J’ai pris 7mois de congé pour ma première et on m’a fait des remarques un peu déplacées (car habituellement pas moins de 12mois pour la femme).
Je trouve qu’ils sont culturellement sexistes et qu’ils ne s’en rendent pas compte. (Je me rappelle d’une remarque à mon mari car c’est moi femme qui poussait la poussette en côte…wtf? Ou de remarques au boulot car je travaille dans un domaine très masculin, ou de la gérante „nounou“ de la ville qui nous fait la morale car laisser garder son enfant avant 12 mois c’est vraiment pas „bon“ pour lui)
Je me demande si c’est vraiment la volonté de toutes les femmes allemandes de prendre 1 an ou plus de congé parental, ou si c’est une pression culturelle ou bien tellement ancré dans la culture qu’on ne se pose plus la question. Les femmes que je côtoie sont très contentes de pouvoir s’occuper de leurs petits à 100% donc bon…🤷♀️
Bref c’est un sujet de discussion passionnant.
Je trouve que garder un enfant et travailler en même temps est tellement dur, compliqué, fatiguant, stressant… Je te souhaite bon courage et j’espère que vous trouverez une solution longue durée bientôt.
Coucou Natasha,
Merci pour ce partage. Cette situation est vraiment inacceptable. Déjà que le système soit payant jusqu’à 6 ans (même si je ne connais pas les tarifs), je trouve cela vraiment dur car comme partout, il y a certainement beaucoup de familles en difficultés financières, ce qui impose qu’un parent doive rester à la maison pour s’occuper des enfants.
J’ai eu la chance d’avoir une place en maison d’assistantes maternelles (mam) Montessori ici, en plus au dernier moment, avec une équipe absolument géniale. Par contre, l’inconvénient de ce système est que le jour où l’assistante maternelle est malade, je n’ai pas de moyen de garde. Et dans cette structure, il n’y a vraiment aucun jugement sur le temps de travail des parents. Lorsque j’ai demandé que mon fils puisse être gardé un jour de plus car j’étais tellement épuisée mais que je culpabilisais de ne pas passer ce temps avec lui, elles ont pris de temps de me parler, de me dire qu’il valait mieux une maman qui fait garder son enfant, même si c’est pour passer la journée à se reposer qu’une maman qui va complètement craquer, crier sur son enfant … Par contre, chaque mois, une grosse partie de notre budget part dans le mode de garde, malgré les aides de la CAF, ce qui m’oblige à travailler encore plus pour payer.
Par contre, au quotidien, je travaille avec des familles dont les conditions de garde de leur enfant sont à l’opposé des besoins de l’enfant (besoin de sommeil non respecté, surstimulation), avec des bébés qui dorment 30 mn par jour. Suivant les endroits, les parents n’ont malheureusement pas le choix du mode de garde ou de la personne car il y a tellement de demande qu’il faut sauter sur la première place qui s’ouvre. Et parfois, les mamans (rarement les papas, soyons honnête) sont obligés de faire le choix entre leur travail, leur épanouissement personnel et le bien-être de leur enfant.
En tout cas, je te souhaite que ces fêtes t’apportent une solution de garde perenne pour ton enfant et que tu puisses avoir réellement l’esprit tranquille.