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Minimalisme digital – de nouveaux objectifs pour la rentrée

Crédit photo : Photo by Leone Venter on Unsplash

Le minimalisme digital fait partie des tous premiers sujets que j’ai abordés sur le blog en 2013. Soucieuse de réduire mon empreinte écologique et de faire une place plus réfléchie et raisonnée aux nouvelles technologies, j’ai alors instauré différents changements dans mon quotidien. Ainsi, je me suis séparée de ma tablette, j’ai déterminé des créneaux journaliers pour la consultation des emails/blogs/nouvelles, etc., banni les écrans de ma chambre et cessé de me connecter le soir, les week-ends et pendant les vacances. À l’exception de certaines périodes, j’ai conservé ces habitudes sans difficulté pendant des années. Il faut dire qu’à l’époque je n’avais pas de smartphone, ni même de téléphone portable, puisque de 2011 à 2014 je vivais dans un coin de l’île de Vancouver sans réseau ni carte SIM locale. Une fois installée à Freiburg en 2014, j’avais tellement perdu l’habitude d’utiliser un téléphone portable que malgré l’achat d’une carte SIM allemande et d’un excellent réseau, mon téléphone restait dans un tiroir la plupart du temps. L’ordinateur portable était donc mon unique écran et mes fréquences de connexion étaient alors tout à fait raisonnables selon moi.

Mon premier Smartphone

En 2017, les écrans et Internet ont commencé à prendre davantage de place dans mon quotidien. Cette année-là, j’ai décidé de m’équiper d’un smartphone, pour les trois raisons suivantes : d’abord pour envoyer des messages instantanés à mes proches, plutôt que des mails, et ainsi pouvoir échanger de manière plus fréquente et spontanée, ensuite pour avoir un appareil photo à portée de main et enfin pour créer un compte Instagram. Ayant acquis mon 1er smartphone plusieurs années après mon entourage, j’ai eu le loisir d’observer les usages qu’en faisaient les un·es et les autres et d’identifier les comportements que je souhaitais éviter à titre personnel. J’ai donc déterminé de nouvelles limites tout en constatant qu’il était moins évident de les respecter avec un petit écran aux fonctionnalités diverses, peu encombrant et rapide à allumer, qu’avec un ordinateur ! Malgré tout, j’ai trouvé mon équilibre et j’arrivais, de manière générale, à faire un usage conscient et raisonné de mes écrans.

Post-partum et surconnexion

La naissance de notre enfant, en 2019, a marqué un vrai tournant dans mon usage du smartphone. Tout au long de mon post-partum caractérisé par l’ennui, la lassitude, la solitude, les insomnies, l’épuisement physique et mental, le manque d’épanouissement, la culpabilité et bien d’autres émotions pénibles, mon smartphone est rapidement devenu une échappatoire. Telle une extension de mon bras, toujours à portée de main, je l’allumais le plus souvent machinalement, pour « rien ». Il venait combler des instants de « vide », ceux où je n’avais pas la force de faire autre chose que de scroller ni l’envie d’admirer mon bébé en train de téter. Puis, à partir du moment où notre enfant est allée à la crèche, j’ai commencé à garder mon smartphone sur moi, même au travail, afin d’être joignable en cas d’urgence. Au fil des mois, j’ai ainsi perdu toutes mes bonnes habitudes en termes de minimalisme digital : je souffrais beaucoup d’être surconnectée mais je manquais de clés et de détermination pour faire marche arrière.

Sommeil et écrans

Au cours du printemps 2021, mes problèmes de sommeil persistants m’ont incitée à faire appel à Aurélie, coach spécialiste du sommeil adulte et co-fondatrice de Sleep Angel. Dans le cadre de cet accompagnement personnalisé de 6 semaines, Aurélie m’a notamment expliqué les méfaits des écrans sur le sommeil et recommandé de me déconnecter 2 heures avant de me coucher, soit à 19h45. En plus d’être bénéfique pour mon sommeil, ce changement m’a motivée à enclencher une révision totale de mon usage des nouvelles technologies au quotidien. Je me suis alors plongée avec enthousiasme dans la lecture de deux livres de Cal Newport : Deep work – retrouver la concentration dans un monde de distraction puis Réussir (sa vie) grâce au minimalisme digital. Au-delà du manque de nuance concernant les notions de productivisme et de succès dans le premier et du titre pompeux du second, j’ai trouvé au sein de ces deux ouvrages combinés une multiplicité d’arguments solides, d’exemples inspirants et de clés concrètes pour poursuivre sur ma lancée vers un quotidien moins et mieux connecté.

Être moins et mieux connectée – mes motivations et objectifs

Ces lectures m’ont tout d’abord permis d’identifier ce qui me motivait à être moins et mieux connectée :

Plus concrètement, les conseils de Cal Newport m’ont incitée à me poser pour revoir mon emploi du temps de manière globale et à réfléchir à la manière dont j’aimerais – idéalement – organiser mes journées afin de répondre aux objectifs ci-dessus. En particulier, j’ai décidé d’intégrer ses 3 conseils suivants :

Dans son ouvrage Deep Work, Cal Newport évoque l’intérêt de profiter des moments où notre corps est en mouvement (marche, course à pied, vélo, dans les transports) alors que notre esprit n’est pas particulièrement sollicité pour réfléchir à certains projets ou problématiques. Par exemple, l’auteur explique avoir utilisé ses trajets quotidiens, à pied, pour peaufiner la structure d’un livre ou dénouer certains problèmes liés à ses recherches. De manière générale, il ne s’agit bien évidemment pas d’empêcher notre esprit de vagabonder librement à chaque instant mais de réserver certains trajets ou autres moments propices à la réflexion, deux ou trois fois par semaine, à ce qu’il appelle « la méditation productive » . Comme Newport, j’y vois plusieurs avantages : au-delà du fruit de ces méditations, cet exercice entraîne notre mental à ignorer toute distraction et à se concentrer de plus en plus profondément au fil de la pratique. C’est ce que je faisais déjà de manière inconsciente durant certains trajets mais le fait de me pencher sur des sujets précis à des moments choisis n’a fait que renforcer mes capacités de concentration, de réflexion et de création

Ma vie professionnelle est constituée d’une grande diversité de tâches : d’un côté, toutes celles liées à mon travail de professeur et de l’autre, celles liées à mon travail de créatrice de contenus. Concrètement, jusqu’à présent j’avais tendance dresser des listes de tâches quotidiennes et hebdomadaires sans réfléchir à la manière la plus efficace de les intégrer à mon agenda. Ainsi, je mélangeais des tâches me demandant énormément de concentration à d’autres beaucoup moins laborieuses. La lecture de Deep Work m’a incitée à compartementaliser davantage mes journées et, en particulier,  à me réserver des périodes d’une durée d’une à trois heures afin de me concentrer sur les tâches nécessitant plus de temps et de concentration. Cela m’a également aidée à identifier les créneaux de la journée plus propices à certaines tâches que d’autres, suivant mes facultés mentales et mon état de fatigue. Par exemple, étant matinale, plutôt que commencer ma journée sur Instagram, je préfère désormais utiliser plus efficacement ces premières heures à créer des cours ou rédiger des articles.

Enfin, dans son livre sur le minimalisme digital, Cal Newport évoque l’importance d’identifier des activités précises auxquelles on souhaite accorder du temps hors du travail, afin de limiter notre usage des nouvelles technologies et de gagner en satisfaction à travers nos loisirs. Je trouve effectivement plus motivant de délaisser les écrans quand je sais qu’à la place je gagnerai du temps pour des activités qui m’épanouiront et me nourriront davantage ou bien amélioreront ma qualité de vie au quotidien. Personnellement, j’ai établi 3 listes : les tâches domestiques, les activités familiales et les activités personnelles – celles que je fais déjà et celles que j’aimerais intégrer à mon emploi du temps.

Même si je ne considère pas les tâches domestiques comme un loisir ou une activité-plaisir, je trouve intéressant d’avoir en tête celles que l’on peut faire quand on dispose de 5, 10 ou 15 minutes devant soi au lieu de scroller sur Instagram et qui, in fine, participent à notre confort au quotidien et peuvent nous libérer du temps en soirée ou le week-end. Du côté des activités personnelles, j’ai réalisé qu’en dehors de la lecture et des podcasts, j’aimerais beaucoup me dégager du temps pour aller nager, aller courir, me remettre à la couture et améliorer mon apprentissage de l’allemand. Quant aux activités familiales, je souhaiterais faire davantage de balades.

Cette liste d’activités nouvelles peut sembler longue et pourtant, je suis persuadée qu’un usage plus réfléchi et efficace des nouvelles technologies peut permettre de libérer plusieurs heures par semaine. Ainsi, rien qu’en réduisant mon usage d’Instagram au strict minimum et en m’y connectant en dehors des heures propices à la réalisation d’autres activités, je pense pouvoir gagner jusqu’à une heure par jour…

Mes règles de (dé)connexion

Pour atteindre ces différents objectifs, il me paraît utile de faire une liste de « règles » précises afin de reprendre pleinement le contrôle sur notre usage des nouvelles technologies et d’adopter des habitudes durables. J’ai donc repris la liste des « règles » que j’avais établies il y a une dizaine d’années pour « surfer avec modération » et je l’ai ajustée suivant mes priorités et besoins actuels. Ainsi, je me suis fixé les limites suivantes :

Ces règles me permettent de mettre des limites à des usages d’Internet/des écrans qui peuvent, d’après mon expérience, devenir envahissants et inutilement chronophages, voire nuire à ma concentration ou à mon appréciation de certains moments ou activités. Ainsi, en dehors de ces créneaux, je peux me consacrer pleinement et efficacement à ce que Cal Newport qualifie de deep work ou « travail profond », mais aussi à mes activités familiales et personnelles.

Mon agenda papier, un outil d’organisation précieux

Mon emploi du temps étant très variable d’une journée à l’autre – il s’organise autour de mes horaires de cours et de mes responsabilités vis à vis de notre enfant –, il m’est difficile d’imaginer une journée type. En revanche, les règles ci-dessus peuvent s’appliquer à n’importe quelle journée tout en me laissant la possibilité d’identifier, à chaque début de semaine, les périodes propices à la méditation productive, au travail profond, aux loisirs, etc.

Pour m’aider en ce sens, j’utilise un agenda papier et celui de la marque My 365, que j’ai adopté depuis 2017, me convient le mieux. Il en existe différents modèles et après avoir utilisé le semainier original relié puis le Simple (version rendez-vous), cette année je teste pour la première fois l’organiseur (offert par la marque). Avec ce modèle, j’espère avoir suffisamment de place pour noter les détails relatifs à mes différents projets et ainsi avoir une meilleure vue d’ensemble de mon planning dans un seul et même endroit… hors ligne.

Plus de rigidité pour plus de liberté

Si cette organisation du temps peut paraître rigide à certain·es, pour moi elle est libératrice à bien des égards ; en effet, elle me permet de reprendre le contrôle de mon temps de manière consciente et réfléchie, malgré les contraintes de la vie dans une société capitaliste où notre quotidien s’articule bien souvent autour du travail et où notre attention est sans cesse sollicitée par des écrans en tout genre. Je trouve déplorable d’avoir à en arriver là, d’avoir à me fixer des règles afin d’empêcher les écrans, les mails et Instagram d’envahir mon quotidien, mais force est de constater que la volonté seule ne suffit pas, tant leur propagation dans nos vies est profonde et insidieuse.

Pour aller plus loin :

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