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Romain : papa, sportif & boulanger végétalien

Romain Billy et son fils

Ces derniers temps, Romain a beaucoup fait parler de lui dans les médias de la région Bretonne et sur les sites et blogs à propos du végéta*isme : ce père de famille est en train de remuer ciel et terre pour que son fils, qui sera scolarisé à la rentrée prochaine, puisse manger un repas végétarien à la cantine. Romain est également un grand sportif et il est boulanger de métier. Son profil et son combat ayant éveillés ma curiosité, je lui ai posé quelques questions…

Q’est-ce qui a motivé votre transition du végétarisme au végétalisme ?

C’est suite à la lecture du livre de Aymeric Caron, No steak, que j’ai immédiatement arrêté de consommer de la viande et du poisson : ce n’était plus possible ! Ensuite, mes lectures et mes visionnages de vidéos parfois violentes au sujet de l’élevage industriel m’ont conduit à me questionner sur l’éthique animale dans le domaine des produits laitiers et des œufs. Et là, ce fut une  »révélation » : à quoi bon d’être végétarien si je me soucie de l’éthique animale ? Le végétalisme est donc venu progressivement jusqu’au jour où j’ai pris la déscision de sauter le pas pour de bon. C’était le 29 juin 2014, au moment où j’ai passé la ligne d’arrivée du Raid du Golf (177 km en 24h50), qui fut une véritable épreuve pour moi.

Comment votre épouse a-t-elle réagi lorsque vous lui avait annoncé votre désir de devenir végétarien puis végétalien ? Est-elle devenue végétarienne en même temps que vous ?

On peut dire que c’est grâce à ma femme si j’en suis là aujourd’hui, car je lui ai offert le livre No steak pour lequel je n’ai d’abord trouvé aucun intérêt car je n’étais pas du tout sensible à la cause animale. C’est elle qui m’a raconté des passages du livre qui m’ont fait prendre conscience des bienfaits de l’alimentation végétarienne. J’ai fini par lire No steak à mon tour, et nous avons sauté le pas ensemble car à 2 c’est plus simple et plus pratique !

Le végétalisme est venu plus tard, mais à cette annonce il est vrai qu’elle s’est posé beaucoup de questions sur l’organisation des repas car nous sommes trois à la maison, avec notre fils de 2 ans. Mais avec le temps, la cuisine est devenue une passion que l’on peut pratiquer tous les jours en plus, c’est top !

Comment s’est passée la transition pour votre fils ? Que ferez-vous si la cantine de son école refuse de lui servir un repas végétarien ?

Mon fils a mangé de la viande et du poisson mais vraiment très peu car nous sommes rapidement allés consulter une diététicienne pour en savoir plus sur l’alimentation des bébés végétariens. Ainsi, il  est devenu végétarien sans problèmes.

Pour la cantine, je vais faire une pétition à Vannes devant les écoles publiques. Elle aura pour but d’obtenir le droit d’avoir un repas végéta*ien dans les cantines de l’agglomération, que l’on soit un enfant, un ado un adulte.

Si cette pétition n’aboutit pas, mon fils mangera à la maison le midi. Mais je souhaite vraiment que les choses changent, pas que pour mon fils mais aussi pour tous les parents et enfants ailleurs en France !

Vous êtes boulanger donc je suppose que vous vendez des viennoiseries et autres gourmandises contenant des produits laitiers et des oeufs. N’est-ce pas contradictoire ? Pensez-vous pouvoir concilier votre métier et votre militantisme pour le végétalisme ?

Depuis que je suis végé, j’ai supprimé le beurre de mes pâtisseries et je n’utilise plus que de la margarine 100% végétale. Je prends pour exemple la galette des rois de l’année dernière où là j’ai fait la végétalienne des rois, une galette 100% végétale sans beurre et sans œufs, sans souffrance quoi !!! Je dois dire que j’ai eu un grand succès et un article dans le journal local !

Et depuis peu, je n’utilise que du lait végétal pour toutes mes préparations. Il ne reste plus que les œufs mais cela reste compliqué pour certaines choses, notamment la pâte à chou. J’ai des contrats depuis plusieurs années avec des traiteurs qui me commandent des pièces montées et une pâte à chou sans œufs, ce n’est pas pareil !  Donc je ne prends surtout pas d’œufs de poules élevées en cage.

Beaucoup de personnes pensent que végétalisme et sport de haut niveau sont incompatibles… Quels conseils donneriez-vous aux sportifs et sportives souhaitant adopter une alimentation végétalienne ? Y a-t-il des précautions en particulier à prendre ?

Pour les conseils, si je devais en donner un seul, ce serait de dire, sans hésitation : “Foncez !”. Pour ma part je ne trouve que des points positifs pour ce qui est de la récupération entre les entraînements par exemple. Je suis toujours aussi surpris de la rapidité avec laquelle mon corps se remet d’un entraînement, aussi intense soit-il.

Après, il est difficile de juger si cela vient uniquement de l’alimentation. Je suis sûr que oui mais ça participe au bon fonctionnement du corps car a côté de ça, je fais de la méditation, du yoga, de l’auto hypnose, je pratique le jeune qui est très intéressant. C’est un tout qui n’apporte que de bonnes choses.

Pour ce qui est des précautions à prendre, là, il faut savoir ce que l’on fait. On ne devient pas végétalien en un jour (je pense) sans connaître les principes fondamentaux du 100% végétal. Il existe des livres de recettes, des sites internet… Se renseigner et tout comprendre demande du temps, et il faut le prendre !

Que vous inspire l’expérience de Romain ?
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