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Acheter en vrac : la 1ère étape d’une cuisine zéro déchet

La première fois que j’ai prêté attention à la possibilité d’acheter des aliments en vrac, c’était lorsqu’à travers les dédales de mes lectures quotidiennes, je suis tombée sur cet article au sujet de Béa Johnson en novembre 2012. Faut-il encore présenter cette franco-américaine aujourd’hui reconnue comme étant la reine du zéro déchet?

Bien qu’ébahie par sa réussite et convaincue du bien fondé de ses démarches, ses accomplissements me semblaient tellement exceptionnels et inatteignables, qu’à ce moment-là je ne me suis pas sentie concernée. Curieuse et perplexe, j’ai tout de même commencé à suivre son blog Zero Waste Home (en anglais), et j’ai profité de la sortie de son livre Zéro déchet pour en savoir plus. C’est alors que j’ai réalisé que ce mode de vie était aussi à ma portée…

Mes premiers petits pas vers le zéro déchet

Malgré le fait que j’aspire à un mode de vie zéro déchet, on sort encore les poubelles régulièrement et même si celles-ci se remplissent de moins en moins,  la réduction de notre quantité de détritus se fait très lentement. Je tâche de les éliminer petit à petit ici et là, ou je me concentre sur une pièce à la fois comme ce fut le cas lorsque je me suis lancée le défi de réduire mes déchets dans la salle de bains: cela m’a permis de me débarrasser de 70% de produits et d’objets d’hygiène et de cosmétiques jetables.Pour la cuisine, c’est plus laborieux… En effet, il faut revoir un bon nombre d’habitudes avant de pouvoir arriver à une cuisine zéro déchet: du lieu/des lieux où l’on fait ses courses, à ce que l’on mange, au transport des aliments, en passant par leur stockage et leur conservation. Comme le démontre Béa Johnson, acheter en vrac est la clé d’une cuisine zéro déchet puisqu’on évite ainsi de s’encombrer d’un tas d’emballages superflus, souvent non-recyclables et en plastique. Il faut également savoir que l’emballage d’un produit représente en moyenne 15% de son prix: 15% qui finissent à la poubelle!  C’est donc naturellement que je me suis tournée vers le vrac pour commencer à réduire mes déchets dans la cuisine.

Acheter en vrac: toute une réorganisation

Cependant, lorsqu’on a l’habitude de se servir d’aliments pré-emballés sur les étals des épiceries et des supermarchés, acheter en vrac ne coule pas de source et ne signifie pas automatiquement zéro déchet. Grâce aux conseils de Béa Johnson, j’ai appris au fil des derniers mois à m’organiser pour m’orienter automatiquement vers les aliments en vrac, leur faire une place dans mon chariot et dans ma cuisine et ainsi réduire mes déchets.

Voici donc les 4 étapes clés par lesquelles je suis passée et qui me permettent aujourd’hui de privilégier la consommation d’aliments en vrac en toute simplicité.

1) Répertorier les endroits où l’on peut acheter en vrac ou à la coupe

Avant toute chose, il m’a semblé bon de commencer par faire le point sur les différents commerçant permettant d’acheter toutes sortes d’aliments sans s’encombrer d’emballages superflus. J’ai alors réalisé, que je faisais déjà mes courses à certains endroits offrant cette possibilité et découvert plein d’autres lieux par la même occasion. Du marché aux épiceries bio ou spécialisées en passant par les fermiers et agriculteurs locaux, les AMAP, La Ruche qui dit oui, Les fruits du voisin ou même les supermarchés, l’on peut trouver une multitude d’options, dépendamment de son environnement. L’application ZeroWasteHome Bulk de Béa Johnson (en anglais) est d’ailleurs un outil très pratique pour trouver les magasins qui vendent en vrac tout autour du monde et permet aux utilisateurs d’y ajouter leurs bonnes adresses et d’y trouver celles recommandées par les habitants de leur région.

Faire le tour de ces différentes options est aussi un excellent moyen de découvrir des cavernes d’Ali Baba culinaires: ces boutiques, ces étals et ces rayons qu’on n’a pas l’habitude de visiter sont souvent remplis d’aliments bruts, frais et sains, parfois locaux, souvent originaux qui permettent de découvrir de nouvelles saveurs et d’élargir son éventail de recettes.

Au début, quand je pensais aux achats en vrac, me venaient d’abord à l’esprit ces rangées de bacs ou de tubes en plastique transparents… Mais en fin de compte, le vrac est dans bien plus d’endroits qu’on ne le pense et se présente sous diverses formes, aussi attrayantes pour les yeux que pour les papilles. Allegra, du blog Small & beautiful, nous en donne d’ailleurs la preuve: je vous invite à la suivre à travers Montmartre et aux Batignoles où elle nous présente le vrac sous toutes ses formes et sous toutes ses couleurs et transforme ses courses en une véritable partie de plaisirs et de découvertes, comme en témoignent ses jolies photos qui éveillent tous les sens:

2) Sélectionner les meilleures options

Après m’être laissée émerveiller par la découverte du monde du vrac et de tous ses trésors cachés, je suis passée aux questions pratiques et j’ai fait le point sur les aspects qui me semblaient importants avant de décider où acheter quoi:

3) S’équiper de contenants et d’emballages appropriés pour le transport et la conservation

Une fois que j’étais convaincue de pouvoir facilement acheter en vrac, j’ai commencé à m’organiser pour avoir de quoi transporter mes aliments du marchand à chez moi et de quoi les stocker convenablement. Je me suis donc équipée de filets à provision pour les fruits et les légumes, de sacs en tissu avec lien coulissant pour les aliments secs (graines, céréales, fruits à coque, fruits secs etc.) et de bocaux en verre hermétiques pour conserver ces derniers. Les bocaux en verre peuvent également être utilisés pour transporter les aliments liquides ou ceux qui ne pourraient tenir dans des sacs en tissu.

En attendant d’avoir assez de sacs en tissus, on peut simplement remplir les sacs en plastique fournis par le magasin et les réutiliser les fois suivantes. Bien évidemment, ce n’est pas l’idéal étant donné l’impact du plastique sur la santé et l’environnement, mais personnellement, il m’arrive encore d’avoir recours à cette alternative- on ne peut pas tout éliminer et remplacer en même temps!

4) S’organiser pour faire ses courses

Même si j’ai toujours eu l’habitude de faire une liste de courses, sa précision a généralement été aléatoire car j’aime me laisser inspirer par ce que je vois sur les étals. Cela dit, pour des questions d’organisation, mais aussi dans le souci d’éviter le gaspillage alimentaire, on a réalisé qu’il était bien plus pratique de choisir les menus de la semaine avant d’aller faire ses achats et de partir ainsi avec une liste de courses précise en main. En plus, étant donné qu’il faut s’assurer d’emmener les sacs et les bocaux appropriés et en nombre suffisant en fonction de ce que l’on a prévu d’acheter en vrac, faire une liste de course précise est aussi pratique que nécessaire.

Pour les aliments achetés en magasin, il faut généralement écrire le numéro de référence du produit sur une languette en papier dotée d’un fil en fer qui permet de fermer le sachet: un déchet que l’on peut éviter en faisant preuve de créativité. Pour le moment, je réutilise simplement ces languettes que j’avais déjà accumulées en prenant soin de rayer les anciennes références avant d’ajouter la nouvelle. On peut également avoir un système de numérotage pour chaque sac en tissu et noter les références au fur et à mesure au dos d’un vieux ticket de caisse par exemple ou s’il s’agit de bocaux, on peut directement écrire la référence dessus à l’aide de marqueurs effaçables de ce genre. Bien que ces derniers finiront par produire un déchet, ils devraient durer plusieurs mois si ce n’est plus.

Pour aller plus loin…

La suite logique serait de faire le point sur le reste des aliments que l’on consomme et qu’on ne trouve pas en vrac. Parmi eux, beaucoup sont certainement des produits préparés ou transformés qui en plus de produire des déchets contiennent généralement un bon nombre d’additifs alimentaires : une bête aussi noire que le plastique ! Pour les éviter, rien de mieux que de prendre le temps de cuisiner soi-même ce qu’on a l’habitude d’acheter tout prêt, dans la mesure du possible. Certes, cela demande du temps et de la réorganisation, mais cela en vaut la peine, autant pour sa santé, que pour l’environnement… et le régal de nos papilles!

… tout en reconnaissant ses limites

Pour le reste, on peut soit chercher des équivalents, des alternatives ou bien tout simplement y renoncer. À chacun de voir jusqu’où il/elle souhaite aller dans sa chasse aux déchets qu’il vaut mieux réaliser en plusieurs étapes. N’oublions pas que Béa Johnson a elle mis deux bonnes années avant de pouvoir réduire sa quantité de déchets à moins d’un litre par an… Et que malgré toute sa bonne volonté, elle n’a pas réussi à les éliminer à 100%. Cela dit, les rares déchets qui lui restent sur les bras ne sont pas des déchets alimentaires et sont des déchets presque impossibles à éviter, comme de vieux joints, de la mousse défrichée ou des câbles à vélo par exemple.

Où en êtes-vous dans votre chasse aux déchets ? Achetez-vous en vrac exclusivement, un peu, beaucoup, pas du tout ?
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