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Le meilleur de 2021

Il y a tout juste un an, je ressortais de chez le médecin en me demandant si j’avais bien fait de refuser l’arrêt de travail de quelques semaines qu’il me préconisait, au vu de mon épuisement physique et mental. Après deux années perturbées par un accouchement traumatique, un post-partum long et compliqué, une grosse dette de sommeil, une année de congé parental éreintante, une reprise du travail stressante et toutes les conséquences découlant de la pandémie, j’étais à bout. Mais je savais qu’un arrêt de travail, à une période où nous étions confiné·es, en télétravail et avec une enfant de près de 2 ans à la maison, ne me permettrait pas de me reposer comme j’en aurais eu besoin. Par ailleurs, je savais qu’au lycée je ne serais pas remplacée et qu’il me faudrait donc assurer mes cours d’une manière ou d’une autre afin que mes élèves de Terminale ne soient pas lésé·es à quelques mois des examens du baccalauréat international. J’ai donc promis à mon médecin que je tiendrai le coup jusqu’au mois d’avril – car avais-je vraiment le choix ? – et qu’à partir du mois de mai, une fois les cours de Terminale terminés, je pourrai enfin ralentir et me reposer un peu. C’était sans compter la toux chronique qui a débarqué fin avril et qui a fini par grignoter le peu d’énergie qui me restait… jusqu’à ce qu’au bout de 3 mois un médecin me prescrive enfin un traitement aussi draconien qu’efficace. Dans la continuité d’une année 2020 éprouvante sur le plan personnel et professionnel, la première moitié de l’année 2021 n’a cessé de me vider… et puis, au cours du printemps et de l’été, le vent a tourné. J’ai retrouvé le sommeil, du temps de qualité pour travailler, la confiance en ma capacité d’enseigner, de l’énergie pour profiter de mon enfant et des bons côtés de mon quotidien, l’envie de me lancer dans de nouveaux projets et la sensation si agréable de me retrouver. Même si j’ai encore beaucoup de barrières à franchir, de vides à combler, de plaies à panser, de maux à avouer, il n’y a plus de gouffre à mes pieds… Et après deux années à vaciller, à me demander si et comment je tiendrai, je savoure pleinement cette sensation de sécurité retrouvée. 2021 fut donc une année en demi-teinte mais je l’ai terminée avec bien plus de force (physique et mentale), de confiance, de sérénité et de satisfaction que je n’en avais au début.

Comme chaque année, j’aime prendre un moment pour me remémorer tout ce qui a contribué à mon épanouissement et à mon bien-être au cours des 12 derniers mois, tout ce qu’il y a eu de positif et d’exceptionnel. Et comme chaque année, je vous propose de découvrir quelques-uns de mes meilleurs souvenirs, en espérant que ce partage vous permettra à votre tour de vous (re)plonger dans le meilleur de votre année 2021…

J’ai retrouvé un bon sommeil

Lorsque nous avons pu permettre à notre enfant de s’endormir de manière autonome, de dormir sans interruption et suivant ses besoins, grâce à notre accompagnement avec Fée Dodo (spécialiste du sommeil des bébés), tout mon entourage pensait qu’après 16 mois de nuits hachées et écourtées, j’avais moi aussi retrouvé des nuits reposantes. Bien au contraire. J’ai soudainement ressenti toute la fatigue accumulée durant ces nombreux mois et plus je dormais, plus j’avais besoin de dormir. Par ailleurs, je peinais souvent à m’endormir et je faisais régulièrement des insomnies, ce qui n’était pas le cas avant la naissance de notre enfant. De toute évidence, son arrivée dans notre vie avait complètement déréglé mon propre rythme de sommeil, ce dernier étant par ailleurs affecté par diverses causes de stress. Alors après avoir aidé notre enfant à prendre de bonnes habitudes de sommeil, ce fut à mon tour d’être accompagnée pour retrouver les miennes, grâce à Aurélie Montin, co-fondatrice de Sleep Angel (pour en savoir plus à son sujet, je vous invite à lire cette interview publiée au printemps dernier). Cet accompagnement de 6 semaines m’a permis d’identifier les différents facteurs entravant mes endormissements et mon sommeil, de prendre des habitudes pour les contrer, de suivre mon rythme de sommeil biologique et, in fine, de retrouver un sommeil paisible et reposant. Cet accompagnement fut vraiment salvateur et sans les précieux conseils personnalisés d’Aurélie, il est certain que je n’aurais pas pu retrouver la force physique et mentale qui me permettent d’aller de l’avant aujourd’hui.

Je me suis moins et mieux connectée

L’isolement et le mal-être que j’ai ressentis durant mon congé parental, puis pendant la pandémie, m’ont fait perdre toutes les bonnes habitudes de « connexion consciente et modérée » que j’avais prises les années précédentes. À la naissance de notre enfant, mon smartphone, que j’avais alors toujours à portée de main, était devenu mon échappatoire, ma source de divertissement et de connexion avec le reste du monde. Je scrollais à l’infini, cliquais d’un lien à l’autre, lisais tout et n’importe quoi. Je dormais avec, pour voir l’heure lors des réveils nocturnes de notre enfant. Je commençais et terminais ma journée en le consultant. Je l’emportais avec moi aux toilettes. Me déconnecter un week-end ou même une journée entière me semblait désormais utopique. Consciente du temps précieux gaspillé sur mon téléphone et de l’énergie négative générée par ces habitudes, en 2021, j’ai entamé un retour en arrière, afin de retrouver un rapport plus sain et moins addictif à mon téléphone, à Instagram et à Internet de manière plus générale. Mon accompagnement avec Aurélie m’a également beaucoup aidée en ce sens puisqu’elle m’a permis de comprendre la nécessité de s’éloigner des écrans au moins 2h avant le coucher afin de ne pas perturber l’endormissement et le sommeil. Le fait d’avoir également reconnu qu’il ne valait vraiment pas la peine de m’investir davantage sur Instagram dans le cadre de mon travail de créatrice de contenus m’a aidée à y accorder moins d’importance (j’en parle dans l’article « Mon rôle d’influenceuse, Instagram et moi »). Aujourd’hui, j’ai encore plusieurs habitudes à changer afin de trouver l’équilibre de (dé)connexion qui me convient mais je suis en bonne voie et la lecture du livre Réussir (sa vie) grâce au minimalisme digital – moins de technologie, plus de concentration de Cal Newport a, je crois, fini par m’apporter les arguments, la motivation et les clés qui me manquaient pour aller jusqu’au bout de ma démarche.

Je me suis remise à lire pour le plaisir

En 2021, j’ai retrouvé l’envie, l’énergie et la disponibilité nécessaires pour me remettre à lire des livres pour le plaisir, après des années à lire essentiellement des articles et des ouvrages dans le cadre de mon travail, avec les contraintes et les impératifs que cela implique. Fin 2020, j’ai établi une liste de 12 livres que je tenais vraiment à lire d’ici la fin de l’année suivante, ce qui m’a motivée à me réserver un créneau pour la lecture chaque soir… et finalement, le bien-être procuré par ces soirées déconnectées, confortablement installée dans mon lit, au calme, absorbée par des ouvrages passionnants, fait que j’ai désormais du mal à envisager une soirée sans ce précieux temps de lecture, même si ce n’est que 10 minutes. En fin de compte, j’ai lu bien plus que les 12 ouvrages de ma liste et je suis particulièrement heureuse d’avoir retrouvé le plaisir de lire des romans après des années à lire principalement des essais.

J’ai découvert la richesse des podcasts

En 2021, j’ai écouté mes tout premiers podcasts. C’est un format qui ne m’avait jusqu’alors pas du tout attirée et puis, lasse de mes pauses déjeuners en solitaire dans mon bureau (pandémie oblige), j’ai décidé d’en écouter un, juste pour voir… Et depuis, les podcasts accompagnent non seulement mes pauses déjeuners en solo, mais aussi mes sessions de batch cooking, de rangement, de pliage de linge et autres tâches peu bruyantes ne requérant pas toute mon attention. Parfois, lorsque je suis trop fatiguée pour lire le soir, il m’arrive également d’écouter un podcast à la place. Grâce à ce medium, j’ai pu m’informer sur une variété de nouveaux sujets, approfondir mes réflexions sur des problématiques qui m’interpellaient déjà et découvrir une diversité de voix engagées. C’est aussi agréable, je trouve, d’écouter des personnes échanger, se questionner, réagir à différents propos de manière spontanée, etc. ; j’aime ce côté très vivant qui change des articles « mono-voix » que j’ai l’habitude de lire pour m’informer et qui permet de découvrir un peu la personnalité des intervenant·es. Parmi la quinzaine de podcasts que j’ai découverts cette année, les suivants sont ceux que j’écoute le plus souvent : Bouffons, Camille, Kiffe ta race, La Poudre, Le cœur sur la table, Les couilles sur la table, Les pieds sur terre, Un podcast à soi.

J’ai accepté les changements liés à ma vie de maman

Devenir maman est sans nul doute le changement qui a le plus bouleversé ma vie jusqu’à présent et j’avais beau savoir que beaucoup de choses évolueraient après la naissance de notre bébé, j’avais largement sous-estimé à quel point ce serait le cas et je n’avais pas du tout anticipé combien ces changements seraient difficiles à vivre pour moi, aussi bien physiquement que mentalement. En 2021, je crois que j’ai enfin réussi à accepter que ma vie ne serait plus jamais comme avant, à accepter de remettre à plus tard voire renoncer à certaines envies et certains projets, à mieux vivre les imprévus fréquents, les moments pour soi écourtés, les journées où tout est minuté et celles où je passe après tout le reste et toustes les autres. J’ai aussi pris conscience qu’il existait différentes manières de vivre la maternité, j’ai appris à aimer la mère que je suis et à chasser toute tentation de me juger, me rabaisser ou me culpabiliser pour tout ce que je ne fais pas et tout ce que je ne suis pas. En 2021, je crois enfin avoir trouvé ma place dans ma maternité.

J’ai retrouvé confiance en ma capacité d’enseigner

Après une année scolaire 2020-2021 désastreuse, tant au niveau relationnel que du travail que j’ai pu fournir au lycée, l’année scolaire 2021-22 a très bien démarré. J’ai passé l’essentiel de mes vacances d’été à travailler, ce qui m’a permis de démarrer cette nouvelle année scolaire mieux préparée que l’an passé et de partir sur de bonnes bases avec mes (adorables) élèves. Même après des années d’expérience (treize, pour être exacte), je doute souvent d’être à ma place dans mon rôle de prof et j’entends régulièrement une petite voix me dire que je suis une impostrice sous-qualifiée et incompétente… alors durant l’année 2020-21 où mes cours se passaient très mal, cette voix s’est fait d’autant plus présente, me faisant perdre le peu de confiance que j’avais en ma capacité à enseigner l’anthropologie (quand bien même je connaissais les raisons m’ayant empêché d’être à la hauteur cette année-là et quand bien même les résultats de mes élèves restaient excellents). Le fait de pouvoir travailler dans de bonnes conditions au cours de l’été, au calme et à tête reposée, m’a permis de retrouver confiance en mes connaissances et les retours de mes élèves, tout au long du semestre dernier, m’ont vraiment réconfortée.  

J’ai retrouvé du temps pour bloguer

Alors qu’en théorie je devrais travailler 3 jours par semaine au lycée, dans les faits, il n’est pas rare que j’y passe plutôt 4 ou 5 jours… Avant l’arrivée de notre enfant, je ne me rendais pas toujours compte du fait que je dépassais largement les heures de mon contrat pour abattre tout mon travail car je pouvais passer une partie de mes week-ends, de mes soirées et de mes vacances à travailler et ainsi continuer à consacrer une quinzaine d’heures au blog chaque semaine. Or, depuis que je suis devenue maman, je ne peux plus et je ne veux plus travailler les soirs et les week-ends. C’est pourquoi, l’an dernier, je n’ai eu d’autre choix que de ralentir grandement mes activités de créatrice de contenu, afin de remplir, tant bien que mal, mes responsabilités au lycée. Consacrer 100 % de mon temps de travail à l’enseignement a non seulement été très éprouvant pour moi mais a aussi eu un impact sur mes revenus. Je suis donc soulagée, depuis cet été, d’avoir pu retrouver au moins une ou deux journées par semaine pour bloguer et un rythme de publication plus régulier. Je suis également très reconnaissante envers les lecteur·ices et les entreprises qui ont participé à la rémunération de mon travail tout au long de cette année, via leurs dons sur Tipeee, leurs achats via mes liens affiliés et/ou des partenariats rémunérés. Malgré tout, les aléas de ma vie de maman et la diminution de mes revenus ces dernières années font que je me pose beaucoup de questions sur la pérennité de cette activité professionnelle. J’ai donc longuement réfléchi à l’avenir du blog au cours de l’année écoulée et pris des décisions qui vont me permettre, je l’espère, de conserver mon équilibre professionnel et d’avoir une meilleure stabilité financière.

Une nouvelle année…

Alors que nous venons d’entamer 2022, je n’ai qu’un souhait personnellement : de rester sur ma lancée et de pouvoir profiter de mes forces retrouvées pour m’investir davantage dans des luttes qui me tiennent à cœur en continuant à m’informer, à sensibiliser (au lycée et via le blog) et à soutenir au moins financièrement des organisations qui œuvrent pour une société plus juste et respectueuse de l’ensemble du vivant.

Et je nous souhaite à toustes d’être bien entouré·es et d’avoir suffisamment de sources de joies, d’amour et de douceur pour traverser cette nouvelle année qui, ne nous voilons pas la face, s’annonce peu réjouissante, en particulier pour les minorités, les personnes vulnérables et/ou défavorisées qui seront toujours et encore plus lésées. Néanmoins, à nous qui avons suffisamment de privilèges pour lutter contre les injustices socio-environnementales de notre époque et qui sommes en capacité de le faire, je nous souhaite d’adhérer au « pessimisme combatif » dont parlait Irène dans l’interview que je lui ai consacré. Pour reprendre ses mots, il s’agit de « [prendre] le désespoir comme point de départ, et [chercher] à le transformer en autre chose, qui ne soit pas un optimisme superficiel, mais qui continue à regarder vers l’avant même quand ça va au plus mal ». Grâce à cette approche, « on se rend compte que même si ça paraît foutu à l’échelle du « monde », il y a toujours des choses à faire, des victoires à remporter, des conditions de vie à changer, des luttes à mener ensemble, qui vont donner du sens à notre quotidien ». Les mots d’Irène me portent depuis que je les ai lus et donnent, en quelque sorte, un nouveau sens à la vie. J’espère qu’il en sera de même pour vous !

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