Après vous avoir présenté toutes les raisons de bannir les protections hygiéniques jetables et vous avoir partagé mon expérience avec les serviettes lavables, je reviens comme promis vous parler de la coupe menstruelle, une alternative saine et écologique que j’ai utilisé en remplacement des serviettes et des tampons pendant près d’un an et demi. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, la coupe menstruelle est un petit objet réutilisable en silicone médical qui s’insère dans le vagin et recueille le sang durant les règles. Je l’ai adoptée sans problème dès le premier essai- mon seul regret était de ne pas l’avoir découverte plus tôt, tant je trouvais cela confortable et pratique !
Puis, au bout d’un an d’utilisation de la coupe, j’ai commencé à m’intéresser de plus près à l’écologie du corps et au respect de ses besoins naturels. Cette réflexion m’a permis de réaliser que l’idée d’avoir un objet en silicone dans mon corps pendant plusieurs jours d’affilée et de retenir pendant plusieurs heures du sang qui cherchait à s’évacuer me dérangeait- bien évidemment, il s’agit là d’un ressenti personnel. C’est pourquoi j’ai laissé tomber la coupe menstruelle et je suis passée au flux instinctif libre il y a maintenant 1 an et demi. Cela dit, je n’ai rien contre la coupe menstruelle ; nous avons toutes une vision différente de l’écologie corporelle et même si ce n’est pas la protection hygiénique idéale pour moi, elle reste à mes yeux une alternative saine et écologique qui mérite d’être promue.
Dans cet article, vous trouverez donc l’essentiel des informations sur l’usage de la coupe menstruelle, ses avantages, ses inconvénients et les précautions d’emploi, avec quelques liens utiles pour en savoir plus sur certains aspects.
La coupe menstruelle présente de nombreux avantages écologiques, sanitaires, économiques et pratiques :
- La coupe menstruelle peut s’utiliser pendant 10 ans donc pas besoin de se soucier de son stock de protections pendant un moment !
- C’est une protection minimaliste puisqu’une seule coupe menstruelle suffit pendant la durée de son cycle.
- Elle pèse à peine quelques grammes et prend très peu de place, c’est donc très pratique en voyage.
- Elle permet de réduire considérablement les dégâts sanitaires et écologiques liés à l’industrie et à l’usage des protections hygiéniques jetables.
- C’est une protection presque zéro déchet
- Une coupe menstruelle coûte entre 10 et 35 euros, ce qui revient à 1 à 3,5 euros par année d’utilisation- c’est donc bien plus économique que l’achat de protections hygiéniques jetables sur le long terme.
Il faut reconnaître que l’usage de la coupe peut présenter quelques inconvénients, mais qui restent surmontables dans la plupart des cas :
- La coupe menstruelle doit être stérilisée en début et en fin de cycle, ce qui n’est pas forcément pratique quand on n’est pas chez soi. Lorsque je n’ai pu la stériliser en début de cycle, je me suis assurée de la rincer longuement sous une eau très chaude avant de l’insérer.
- Il faut vider et rincer la coupe à l’eau 2 fois par jour au moins, donc il est essentiel d’avoir accès à un espace avec toilettes et lavabo où l’on pourra faire tout ça confortablement. Personnellement, j’ai toujours fait ça chez moi le matin, puis le soir, sans avoir besoin de la vider dans la journée. La fréquence à laquelle l’on doit vider sa coupe dépend toutefois de l’abondance de son flux.
- Il existe différents modèles et tailles ; il faut donc être certaine de son choix avant d’acheter sa coupe car on ne pourra évidemment pas l’échanger ou la donner à quelqu’un d’autre si on se trompe ! Heureusement, on trouve un tas de bons conseils en ligne pour choisir la bonne coupe du premier coup.
- Une fois usée, la coupe n’est ni biodégradable, ni recyclable et elle devient donc un déchet- mais ce n’est vraiment pas grand chose comparé aux protections jetables. En outre, Klaire nous donne de chouettes idées pleines d’humour pour upcycler sa coupe 😉 !
- La coupe menstruelle ne protège pas forcément du risque du Syndrome du Choc Toxique.
- Une lectrice m’a appris qu’un usage régulier de la coupe menstruelle pouvait provoquer une certaine « déformation » du vagin et que si l’on arrête de porter la coupe pendant plusieurs mois/années, la réinsertion peut-être douloureuse (voir commentaire du 15/12/17 laissé sous cet article).
- Enfin, j’ignore si cela est le cas pour d’autres personnes mais il s’avère que quand je porte ma coupe menstruelle, le flot de mon urine est ralenti, comme si la coupe compressait le méat urétral. Je mets donc plus de temps à uriner et j’ignore si cela est dû à mon anatomie, à ma coupe ou à son positionnement. Si vous avez le même souci ou des infos à ce sujet, ça m’intéresse !
Aucune étude ne permet aujourd’hui de dire si la coupe présente ou non des risques pour la santé. Ce qui est certain, c’est qu’elle ne présente aucun des risques liés à l’usage des serviettes jetables et des tampons, à condition de choisir une coupe menstruelle de qualité en silicone médical et de bien l’entretenir. Voici quelques précautions à prendre afin d’utiliser la coupe menstruelle en toute sûreté :
- La coupe menstruelle n’est pas adaptée après un accouchement par voie basse – il est important de faire le point avec son gynécologue pour savoir à partir de quel moment il est à nouveau possible d’utiliser ce genre de protection interne après votre accouchement.
- Si vous portez un stérilet, il est préférable de demander conseil auprès de votre gynécologue afin d’éviter que votre stérilet ne s’enlève au moment du retrait de la coupe. Pour plus d’infos sur la question, je vous conseille cet article.
- Rincer et stériliser la coupe régulièrement afin d’éviter tout risque d’infection.
- Se laver les mains au savon avant d’insérer/de retirer la coupe et une fois la manipulation terminée.
- Vider le sang de sa coupe toutes les 12h au minimum, afin de ne pas laisser le sang stagner à l’intérieur du vagin.
- Retirer la coupe délicatement, pour ne pas se faire mal.
- Éviter d’avoir les ongles trop longs lors de l’usage de la coupe, afin de ne pas créer de lésions sur les parois du vagin.
- Ranger sa coupe dans un endroit où elle ne risque pas d’être au contact de quelque produit que ce soit, au risque d’irriter nos muqueuses par la suite. J’avais fait l’erreur de la mettre dans ma trousse de toilette et ma coupe s’est retrouvée imprégnée d’huile essentielle de menthe poivrée. Je vous laisse imaginer l’effet glaçant au moment où je l’ai insérée… J’ai malheureusement dû la jeter.
Si vous avez des doutes et/ou des conditions médicales particulières, le mieux est de faire le point avec votre gynécologue avant de tester la coupe.
Le marché de la coupe menstruelle est en plein essor et on trouve maintenant de plus en plus de modèles fabriqués en France, vendus sur internet ou même en magasin bio. S’il n’existe pas autant de marques et de modèles qu’il en a pour les serviettes et les tampons, il y en a déjà suffisamment pour avoir des difficultés à faire son choix !
Plusieurs critères sont à prendre en compte au moment de choisir sa coupe :
- La densité des règles
- Le fait d’avoir accouché par voie basse
- L’étroitesse de son vagin et la fermeté de son périnée
L’on distingue généralement 2 catégories de coupes menstruelles :
- Celles pour les personnes de moins de 30 ans et/ou qui n’ont pas accouché par voie basse
- Celles pour les personnes de plus de 30 ans et/ou qui ont eu des enfants
Pour vous aider à choisir votre coupe, vous pouvez répondre à ce petit questionnaire en ligne du site Easycup. En fonction de vos réponses, différents modèles de coupes vous seront conseillés parmi les marques répertoriées sur le site. En plus de ça, je vous suggère de faire quelques recherches sur internet pour voir l’avis d’autres utilisatrices sur les modèles qui sont susceptibles de vous convenir. Cela peut permettre de se faire une meilleure idée d’ensemble des avantages et inconvénients potentiels de chaque modèle.
Personnellement, j’avoue que je ne me suis pas beaucoup renseignée avant de choisir ma coupe et par chance j’ai trouvé le bon modèle du premier coup. J’ai simplement cherché une marque locale (DivaCup à ce moment-là puisque je vivais en Colombie Britannique au Canada) et j’ai choisi un petit modèle. Bien que j’avais près de 30 ans au moment où j’ai commencé à utiliser la coupe menstruelle, je me doutais qu’un petit modèle conviendrait mieux à l’étroitesse de mon vagin. Aujourd’hui j’ai plus de 32 ans et ce modèle me convient toujours. Une chose est sûre, être à l’aise avec ses parties intimes et bien les connaître peut grandement aider à choisir sa coupe.
L’insertion peut-être un moment compliqué lors des premières utilisations. Personnellement, cela m’a rappelé les premières fois où j’ai mis des lentilles de contact. Je pensais ne jamais pouvoir y arriver ! Je me suis assurée d’avoir lu les instructions en long, en large et en travers avant d’insérer ma coupe pour la première fois, mais j’avais beau les avoir suivi au pied de la lettre, cette coupe sensée rentrer dans mon vagin m’est restée entre les mains.
J’ai alors décidé de mettre la notice d’utilisation et tous les conseils que j’avais lus de côté et d’y aller au feeling, de manière intuitive, et c’est ainsi que j’ai fini par y arriver. De manière générale, je dirais qu’il faut être accroupie, avoir les jambes bien écartées et tenir la coupe pliée entre deux doigts. Ensuite, à vous de voir quelle position, quel pliage et quels doigts vous conviennent le mieux. Mais il est certain qu’il faut avant toute chose être détendu·e et avoir confiance en soi et une fois qu’on a trouvé la technique qui nous convient, l’insertion de la coupe ne prend pas plus de quelques secondes !
Une fois la coupe insérée, il peut arriver que l’on ressente une gêne ou bien que du sang s’écoule, ce qui n’est pas normal. Si la coupe est plein placée, on ne devrait absolument pas la sentir et aucune goutte de sang ne devrait déborder. D’après mon expérience, si on sent la coupe, c’est qu’elle n’est pas bien positionnée- voici un article avec une illustration pour savoir comment bien positionner sa coupe.
Quant aux écoulement, ils peuvent être dû à plusieurs facteurs : une coupe mal placée, pleine, bouchée, remplie d’air… Dans cet article, vous trouverez plein d’astuces pour venir à bout des fuites.
Enfin, le retrait de la coupe peut également poser problème si on est mal positionné·e, trop tendu·e ou qu’on retire la coupe trop vite. On peut alors avoir des difficultés à retirer la coupe, on peut se faire mal ou renverser du sang partout au moment du retrait.
Pour la retirer sans encombres, il faut se mettre dans une position confortable qui va faciliter la sortie de la coupe et il s’agit généralement de la même que celle dans laquelle on l’insère, accroupie, jambes écartées. Il faut ensuite faire descendre la coupe en contractant son périnée et attraper la tige entre eux doigts dès que celle-ci devient accessible. Il reste ensuite à continuer de tirer la coupe délicatement vers le bas tout en contractant le périnée et en pliant légèrement la base de la coupe si besoin pour faciliter sa glissade vers la sortie. Une fois qu’on a pris le coup de main, cela ne prend pas plus de temps que l’insertion, soit quelques secondes.
Si la coupe menstruelle ne vous attire ou ne vous convient pas, n’oubliez pas qu’il existe aussi les serviettes hygiéniques lavables pour remplacer les serviettes jetables et les tampons. J’avoue que je me sens parfois ennuyée en lisant certains commentaires d’utilisateur·trice·s de la coupe menstruelle qui dénigrent indirectement les serviettes lavables et laissent à penser que c’est plus-mieux-bien d’utiliser la coupe menstruelle, que c’est le graal des protections écologiques. Pourtant, on ne peut pas dire qu’une protection soit mieux qu’une autre. Il est d’ailleurs possible d’alterner entre les deux et je pense que c’est ce que je ferais personnellement si le flux instinctif libre ne me convenait plus.
L’essentiel est que chacun·e puisse trouver une alternative saine et écologique lui permettant de vivre chaque cycle menstruel aussi confortablement et sereinement que possible.
Sites utiles pour aller plus loin: