Site icon Échos verts

Zéro déo

Dans mon précédent article, après vous avoir parlé de transpiration, de sueur et de mauvaises odeurs (je concourais pour le prix de l’article le moins glam 😉 !), je vous partageais différentes astuces et alternatives naturelles pour se passer de déodorant conventionnel. Aujourd’hui, je vous livre mon témoignage, ainsi que celui de 3 lectrices du blog, pour vous raconter comment nous en sommes arrivées à ne plus mettre de déodorant du tout et comment nous gérons notre transpiration.

Comme j’en ai souvent parlé, vouloir réduire mes déchets dans la salle de bains m’a poussé à revoir et questionner toutes les habitudes de ma routine “hygiène et beauté”. Parmi les produits que j’appliquais plus ou moins quotidiennement sur ma peau sans réfléchir, il y avait le déodorant. J’en mettais presque tous les jours, par réflexe. J’utilisais un roll-on dont l’emballage et les ingrédients n’étaient pas écologiques mais qui avait au moins le mérite de ne pas être anti-transpirant. J’avais toujours trouvé cela dérangeant de chercher à bloquer un processus naturel de mon corps. C’est donc un détail – le seul – auquel j’accordais beaucoup d’importance.

Puis, en cherchant à remplacer le contenu de ma trousse de toilette par des alternatives plus saines et écologiques, j’ai appris que les déodorants pouvaient être fabriqués à base d’ingrédients potentiellement dangereux et irritants- sels d’aluminium, paraben, alcool, parfum… Je me suis donc d’abord tournée vers la Pierre d’Alun, jusqu’à ce que je réalise que son innocuité restait contestée dans certains cas. Dans le doute, j’ai préféré laisser tomber et tester le bicarbonate de soude. Ne trouvant ça pas très pratique à l’application, j’ai rapidement arrêté d’en mettre, sans rien appliquer à la place. J’ai alors réalisé que je ne sentais pas mauvais pour autant !

Je transpire tout de même très facilement, surtout en cas de stress et de chaleur, alors avec l’arrivée de l’été, je me suis dit qu’il serait préférable de tester une nouvelle alternative au déodorant. J’ai alors opté pour l’huile essentielle de Palmarosa : une goutte pure sous chaque aisselle. Bien qu’agréable, l’odeur était trop forte pour moi qui n’ai jamais supporté les parfums, que ce soit sur moi ou sur les autres ! Finalement, j’ai essayé le déodorant solide de Lamazuna, dont le parfum plus discret m’a convenu, mais pas le format : il faut l’humidifier légèrement avant de l’appliquer sous les aisselles.

Il faut savoir que je suis très très paresseuse quand il s’agit d’appliquer des soins sur mon corps. Bien que j’apprenne petit à petit à y consacrer un peu plus de temps et d’attention, cela me demande beaucoup d’efforts alors il est important pour moi de faire au plus simple quand cela est possible. Cela peut sembler ridicule car passer un déo solide une seconde sous l’eau ne demande guère d’effort, mais pour moi c’était une étape de trop. En fait, j’oubliais généralement de l’appliquer avant de m’habiller et ce n’était pas pratique d’en mettre après coup et puis quand je n’étais pas chez moi, j’oubliais de l’emporter dans la salle de bains donc il me fallait y retourner pour le mouiller etc. Bref, je me suis vite lassée et j’ai donc passé le reste de l’été sans déo.

Je n’ai pas remarqué d’odeurs désagréables, alors que je passais de longues après-midis à jardiner et à dégouliner sous le soleil. Les seules fois où j’ai senti une odeur désagréable, c’était après avoir fait du sport, dans des vêtements synthétiques… A vrai dire, cela ne me dérange pas car je me douche et je lave mes vêtements après avoir fait du sport. J’avais aussi remarqué que quand je portais les T-shirts en coton d’une marque suédoise bien connue, de mauvaises odeurs apparaissaient très rapidement, même lorsque je portais du déo. Il s’agissait pourtant d’une fibre naturelle… mais j’imagine que les traitements chimiques du tissu pour la coloration ou autre doivent laisser des résidus qui réagissent au contact de la transpiration. Je me suis donc séparée de ces hauts malodorants afin de privilégier le port de fibres naturelles écologiques.

Puis j’ai commencé un nouveau boulot où je me rends à vélo en passant par un chemin qui monte tout le long, alors  j’arrive systématiquement au travail dégoulinante- la côte est telle à la fin, qu’il m’a fallu plusieurs semaines d’entraînement avant d’arriver au bout en pédalant et non à pieds ! Bien que je sois toujours trempée et décoiffée à l’arrivée, je ne sens pas mauvais pour autant. J’arrive toujours avec un peu d’avance, histoire d’avoir le temps d’aérer ma peau et mes vêtements humides et de démarrer mes cours dans de bonnes conditions.

Cet été fut le premier pendant lequel je n’ai pas appliqué de déo du tout et j’ai demandé à J. de bien me dire si à un moment ou à un autre, il sentait une odeur désagréable sur moi. Malgré des vacances très actives et sportives, cela n’a pas été le cas. J’ai tout de même pris conscience des moments où de mauvaises odeurs commençaient à se développer : lorsque je suis malade et scotchée au lit ou que j’ai fait de longs trajets en train, soit essentiellement quand ma transpiration a eu le temps de macérer,  permettant aux bactéries de transformer ma sueur en mauvaises odeurs. Pour éviter que que l’odeur ne se développe et se diffuse, je garde avec moi une petite débarbouillette que je peux humidifier ou pas et avec laquelle je peux me tamponner les aisselles si besoin.

Me passer de déodorant m’a permis de me réapproprier ma propre odeur corporelle et d’apprendre à faire la différence entre une odeur naturelle- qui joue un rôle important dans nos interactions sociales- et une odeur désagréable. Aujourd’hui, je pense avoir une meilleure hygiène corporelle que lorsque j’utilisais du déo car je fais en sorte de prévenir le développement des mauvaises odeurs et lorsqu’elles débarquent, je ne leur laisse pas le temps de proliférer puisque je les éradique à coups de débarbouillette !

Témoignage de Laetitia

En 2008 j’ai eu une prise de conscience sur les cosmétiques et tous les éléments chimiques néfastes qu’il pouvaient contenir. Je suis donc passé au tout bio sans aller plus loin. À l’époque j’utilisais un déodorant bille (j’avais arrêté les déodorants en aérosols depuis longtemps par souci écologique) que j’ai remplacé par une pierre d’alun. Quelques années plus tard, en 2010 me semble-t-il, j’ai découvert que les sels d’aluminium qu’elle contenait étaient controversés. J’ai préféré appliquer le principe de précaution et j’ai donc changé pour un déodorant en spray Weleda. Malheureusement ma peau ne supportait pas bien la base d’alcool qu’il contenait. Malgré tout j’ai continué à l’utiliser sans trop me poser de questions. Pourtant, en arrêtant la pierre d’alun je m’étais fait la réflexion que finalement, si quelque chose qui empêchait la peau de ne pas faire son travail (transpirer donc), cela ne devait pas être terrible. J’ai pourtant continué à vouloir un déo, certes qui ne m’empêchait plus de transpirer, mais qui était censé couvrir les mauvaises odeurs liées à ma transpiration, quitte à m’irriter les dessous de bras avec un produit alcoolisé. En y pensant ça me paraît tellement illogique.

Début 2011, je suis tombée enceinte. J’ai décidé de réduire la dose des substances à appliquer sur ma peau au strict minimum. En gros, huile végétale pour nourrir la peau sur les zones à risque pour les vergetures, à l’époque j’utilisais encore une crème pour le corps et une crème pour le visage. Out le déo et le parfum. De toute façon, avec mon odorat super développé de femme enceinte, je ne supportais les odeurs super fortes, que ce soit sur moi ou sur les autres. Je prévoyais également d’allaiter mon bébé et j’avais lu qu’il fallait favoriser une odeur corporelle naturelle pour ne pas perturber le nez délicat du nouveau-né.

C’est donc comme cela que j’ai arrêté de mettre du déodorant et du parfum.

Ça ne me manque pas le moins du monde. Pourtant je transpire facilement dès qu’il fait chaud ou que je fais de l’exercice. Mais avec le temps j’ai appris à reconnaître une odeur de transpiration « fraîche » qui finalement ne sent pas tant que ça et une odeur de transpiration de plus de 12h où les bactéries ont bien eu le temps de faire leur boulot. Rien à voir. La première est à mon sens tout à fait supportable et à moins d’avoir le nez collé sous l’aisselle de quelqu’un, personne ne la remarque. Après j’ai bien conscience qu’on a pas tous le même genre de transpiration et le même odorat. Je reste persuadée qu’il suffit de déconditionner nos nez habitués aux odeurs de parfums (finalement non naturelles) synonymes de propreté pour pouvoir accepter que la peau est un organe vivant et qu’une odeur de peau peut être tout à fait agréable au naturel.

J’ai également remarqué que la plupart du temps les mauvaises odeurs ne proviennent pas de la peau mais des vêtements que nous portons. Surtout avec les matières synthétiques. Je connais bien le problème avec mes vêtements de sports, surtout les brassières. Certaines sentent encore la transpiration en sortant de la machine. De temps en temps je les fais donc tremper dans du vinaigre blanc et de l’huile essentielle de lavande avant de les laver. C’est plutôt efficace.

Concernant le sport, comme je transpire beaucoup, j’ai longtemps été gênée que ça se voit. Pas pour l’odeur mais parce que j’avais l’impression que le fait de transpirer beaucoup était le signe que mon corps fournissait plus d’énergie que les autres pour faire le même exercice, et donc que j’étais la plus nulle. Ce qui est ridicule mais bon, parfois il faut un peu de temps pour accepter certaines choses. Maintenant j’estime que si on prend le temps d’aller faire une heure de sport pour notre santé, ce n’est pas pour rester tiré à 4 épingles avec le teint frais et les joues roses. Quand je sors de ma séance je suis une vraie flaque, je suis mal peignée, j’ai les joues rouges fluo et je me sens bien.

Témoignage de Marjorie du blog MadiMaped

Quand j’étais au lycée et au début de mes études supérieures, il était impensable pour moi de ne pas mettre d’anti-transpirant. Au cours de mes études, j’ai voulu me tourner vers quelque chose de moins nocif (c’était au moment où l’on parlait beaucoup des sels d’aluminium dans les déodorants). Je me suis donc d’abord tournée vers les déodorants qui masquent les odeurs plutôt que d’empêcher le corps de faire son travail. Puis des amis m’ont conseillé la pierre d’alun, alors je suis allée à la pharmacie et j’ai utilisé ça pendant 3-4 ans. C’était avant de savoir (par manque de recherche d’information) que les sels d’aluminium contenus dans la pierre d’alun étaient peut-être aussi nocifs. Depuis 2 ans, je n’en utilise plus. C’est venu petit à petit : pas de bonne odeur (chimique) avec la pierre d’alun, donc je ressentais de moins en moins le besoin d’en mettre car je ne voyais pas de réelle différence quand j’en mettais ou non.

Après la naissance de ma fille, j’ai préféré éviter d’appliquer des produits trop chimiques sur les régions proches de ma poitrine à cause de l’allaitement. J’ai donc stoppé l’utilisation de la pierre d’alun (sait-on jamais). Au final, lorsque je porte des vêtements en coton je ne transpire pas tellement (contrairement aux jours où je porte des vêtements en synthétiques… Qui sont quasi bannis de mon armoire à présent). L’été il arrive que j’ai l’impression de sentir la transpiration quand il fait vraiment très chaud et que je sue : je passe alors à la salle de bain me rafraîchir avec un gant d’eau fraîche et ça va mieux ! Mes vêtements sont mis à laver le soir, sans que j’ai été plus dérangée dans la journée (comme si les odeurs s’évaporaient quand la température du corps redescend et que j’arrête de transpirer). Mon mari ne me signale pas de mauvaise odeur liée à l’arrêt de la pierre d’alun donc j’en déduis que cela ne doit pas déranger ! J’ai néanmoins remarqué que je transpirais et avais davantage de mauvaises odeurs lorsque je ne suis pas épilée au niveau des aisselles… C’est devenu mon signal pour savoir quand sortir le matériel à épilation !

Témoignage de Selma

Je ne mets plus de déo depuis environ deux ans. Quand je suis devenue végane il y a trois ans, j’ai cherché un déo non testé sur les animaux et à la composition saine… La seule option que j’avais alors trouvé était de commander sur internet, ce qui ne me convenait pas vraiment pour des raisons pratiques et écologiques. Quand je l’ai fini, je n’en ai pas racheté et j’ai simplement arrêté de mettre du déo, puisque je pouvais m’en passer : les rares fois où j’en utilisais, je préférais dans tous les cas me doucher/me changer donc le déo était superflu !

Je transpire naturellement relativement peu, dans ma vie quotidienne je me passe donc facilement de déo, en ayant une bonne hygiène par ailleurs. Selon les jours (et la météo, et mon exercice physique) mes aisselles ont soit une odeur « neutre », soit une odeur de transpiration vraiment légère et discrète, qui n’est absolument pas incommodante ni source de préoccupation.

Il peut cependant m’arriver d’avoir quelques mauvaises odeurs, surtout en fin de journée (je prends donc forcément une douche) et s’il m’arrive d’avoir des mauvaises odeurs au cours de la journée, je passe un coup de gant de toilette sur mes aisselles.

J’anticipe également les situations où je sais que je transpirerai beaucoup (exercice physique intense, forte chaleur, stress important…) : je mets des vêtements légers et amples s’il fait très chaud, je me lave rapidement après le sport et je me change…

Je préfère me laver plutôt que de simplement « couvrir » les mauvaises odeurs ou empêcher mon corps de transpirer. De plus, je n’ai plus besoin de consacrer un budget à un déo végane, à la composition bio et saine, j’applique un produit de moins sur ma peau – sans que mon hygiène en pâtisse – et comme je n’aime pas les odeurs « artificielles », je suis contente de ne sentir que mon odeur naturelle… Voici tous les avantages que je retire à ne pas mettre de déo :-).

Un grand merci à Laetitia, Marjorie et Selma d’avoir rédigé leurs témoignages avec tant de soin et d’avoir accepté de les partager avec nous 🙂

Avez-vous déjà essayé de vous passer de déodorant ?
Quitter la version mobile