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Les coulisses de mon livre #2 – la rédaction de mon manuscrit

Voilà maintenant deux mois que mon livre 21 éco-défis pour prendre soin de soi et de la planète est sorti en librairie et après vous avoir raconté la genèse de ce projet, je vous propose de découvrir les coulisses de la rédaction de mon manuscrit.

Comme je l’expliquais dans le précédent article de cette série, j’ai entamé la rédaction de mon manuscrit au printemps 2017, après avoir signé un contrat d’édition que j’ai dû résilier quelques mois plus tard. À ce moment-là, j’avais déjà finalisé le sommaire et rédigé environ 1/6 de mon guide. Cela peut sembler peu mais comme j’avais commencé par les chapitres de la première partie, dans laquelle je présente beaucoup de faits et chiffres sourcés, ces premiers chapitres m’avaient demandé beaucoup de travail.

Bien que mon entourage m’ait encouragée à poursuivre l’écriture de mon manuscrit après l’annulation de mon contrat d’édition, je n’ai pas réussi à me motiver à le faire sans garantie de publication derrière. Quant à l’auto-édition, ça ne m’intéressait guère pour ce projet-là. J’ai donc tout laissé en plan jusqu’à la signature de mon contrat d’édition avec Ulmer en octobre 2018.

À ce moment-là, il me restait encore deux chapitres à rédiger pour la première partie, vingt éco-défis sur vingt-et-un (je m’étais tout de même motivée à rédiger un chapitre de la deuxième partie afin de pouvoir présenter mon projet plus clairement aux maisons d’éditions que j’avais contactées suite à la rupture de mon premier contrat) et l’introduction. Sachant que ma grossesse arriverait à terme début février 2019 et que je devais remettre mon manuscrit à Ulmer au plus tard en juin 2019, j’avais pour objectif de rédiger un maximum de chapitres avant la naissance de notre bébé. Finalement, j’ai réussi à terminer la première partie et à rédiger cinq des plus gros chapitres de la seconde partie avant son arrivée.

Je m’y suis ensuite replongée début avril, environ six semaines après mon accouchement, dans des conditions loin d’être idéales puisque j’étais épuisée par tous les bouleversements liés à mon accouchement par césarienne, à la matrescence et au quotidien avec un petit être humain dans notre vie (en même temps, quelle idée de signer un contrat d’édition à six mois de grossesse !). Le manque de sommeil, la difficulté à me concentrer, l’impossibilité de me poser plus de vingt minutes d’affilée devant mon ordinateur sans être interrompue, etc. ont rendu la suite et la fin du processus de rédaction extrêmement laborieux et stressant. Arrivée début mai, j’ai réalisé que la remise de mon manuscrit fin juin ne pourrait se faire qu’au prix de nombreux autres sacrifices et au vu de mon état physique et émotionnel, il était hors de question pour moi d’en faire davantage. J’ai donc demandé un délai supplémentaire de six semaines que mon éditeur a, à mon plus grand soulagement, accepté sans problème et jusqu’à la mi-août, j’ai consacré chaque minute de libre – littéralement – à la rédaction de mon manuscrit.

Contrairement à ce que j’aurais fait si j’avais été dans des conditions de travail optimales, je n’avais pas de planning précis puisque cela dépendait entièrement de notre bébé ! Je profitais de ses (trop courtes) siestes pour écrire, je veillais tard et je me levais parfois à 5 h du matin pour écrire tranquillement pendant une heure ou deux. J’étais sous pression constante, épuisée moralement et physiquement. Je traversais par ailleurs une grosse période de doutes quant à l’intérêt de mon projet – tant de guides écolo ayant déjà été publiés, comment ferai-je pour convaincre les lecteurices potentiel·les de son intérêt ? Et à l’heure où l’on a tendance à dénigrer le poids des actions individuelles face aux actions collectives, je craignais que mon livre n’ait tout simplement plus aucun intérêt aux yeux des personnes engagées. Alors entre tout ce stress, cette fatigue et ces doutes, j’ai à plusieurs reprises voulu abandonner… Heureusement le soutien de quelques proches qui croyaient fort en moi et en mon projet m’a aidé à tenir bon. Et puis le 11 août, le cœur battant, fier et soulagé, j’ai enfin envoyé mon manuscrit à mon éditeur !

Au-delà des difficultés d’ordre pratique et personnel (manque de temps, de disponibilité mentale et d’énergie), le processus de rédaction en lui-même s’est plutôt bien déroulé. C’est un projet sur lequel je réfléchissais depuis si longtemps que je savais clairement quoi écrire et je n’ai ainsi jamais souffert du syndrome de la page blanche. Bien au contraire, le plus difficile pour moi fut de m’astreindre à une limite de 500 000 signes (après avoir beaucoup, beaucoup épuré, le manuscrit que j’ai rendu en août en faisait 525 000 et la version finale en fait même plus !). Le fait que la structure soit claire dès le départ m’a évité de me poser trop de questions, même si j’ai éliminé/fusionné 1 ou 2 chapitres pour les remplacer par d’autres au cours de la rédaction. Enfin, je me suis facilité la tâche en rédigeant les chapitres les plus ardus en premier donc arrivée en juillet/août, où je n’en pouvais vraiment plus, le plus gros du travail était fait.

J’ai tout de même eu plus ou moins de mal à rédiger certains chapitres. À chaque fois que j’en amorçais un nouveau, je me sentais un peu perdue – même en ayant une idée du contenu, je ne savais pas toujours par où commencer, quel angle privilégier… il me fallait toujours quelques heures de réflexion avant de me lancer et d’avoir le sentiment d’avancer dans la bonne direction. Il m’est parfois arrivé de passer 2 ou 3 heures sur le paragraphe d’introduction d’un chapitre tant je peinais à trouver mes mots et à structurer mes idées. En même temps, ce processus de créativité me permettant d’énoncer et structurer mes mille et une idées par écrit et d’arriver à créer un chapitre s’intégrant parfaitement au reste après tant d’efforts et de doutes m’a apporté beaucoup de satisfaction !

Par ailleurs, pour m’assurer de proposer du contenu aussi rigoureux que possible mais aussi pour me faciliter la tâche, j’ai parfois fait appel à l’expertise d’autres personnes engagées qui se sont chargées de rédiger les encadrés suivants :

J’avais en tête de faire appel à des expert·es dès lors que je me suis lancée dans ce projet en 2017 mais je ne savais pas forcément pour quels sujets ni vers qui je me tournerais. Tout cela s’est décidé au fil de la rédaction et des espaces qui se sont créés une fois mon manuscrit mis en page.

Enfin, il faut savoir que j’ai eu la chance de pouvoir compter sur le soutien de quelques personnes tout au long du processus de rédaction, à commencer par Dominique, une de mes plus proches amies qui fut ma prof de français en Première et en Terminale. Je lui envoyais mes chapitres au fur et à mesure que je les rédigeais et elle se chargeait de les relire avec minutie pour épurer, alléger et clarifier mes propos. Nous avons échangé toutes les semaines durant le processus de rédaction et ses conseils avisés m’ont beaucoup aidée à affiner ma plume au fil des chapitres. Je lui dois beaucoup ! D’autres amies ont relu avec attention certaines parties du livre et m’ont aidé à les parfaire : Aurélia a relu le chapitre « Épargner et protéger les animaux », Anne-Marie a vérifié et complété le tableau des ingrédients potentiellement néfastes utilisés en cosmétique conventionnelle et Ophélie a relu mon introduction.

L’écriture de ce livre fut globalement une expérience pleine d’émotions et de sentiments contradictoires pour moi. J’étais à la fois heureuse de pouvoir consacrer du temps à deux de mes passions – l’écriture et l’écologie – et en même temps, j’étais frustrée de ne pas pouvoir le faire dans de meilleures conditions. Mais comme je le dis dans les remerciements, rédiger un manuscrit dans de telles circonstances m’a permis de prendre conscience que j’avais plus de ressources en moi que je l’imaginais et même si pour rien au monde je n’écrirai de nouveau un livre avec un·e nouvelle·au né·e à mes côtés, je suis heureuse d’avoir tenu bon et d’avoir ainsi réussi à concrétiser un projet qui me tenait à cœur depuis longtemps !

Pour tout savoir sur les coulisses de l’édition de mon manuscrit, je vous donne rendez-vous dans le prochain (et dernier) article de cette série.

Aimeriez-vous savoir d’autres choses sur les coulisses de la rédaction de mon manuscrit ?
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