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Comment méditer ? (2/3)

Cette semaine c’est au tour de Claire du blog pcpstory, d’Adeline, fondatrice de Beeutiful et d’Alice du blog L’inspiration engagée de partager avec nous leur expérience avec la méditation. Si vous les avez manqués ou si vous souhaitez les relire, vous pouvez retrouver les 3 premiers témoignages de cette série par ici.

Crédit photo : Unsplash

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Je médite depuis presque un an ! J’ai commencé juste après le début des vacances d’été l’an dernier. Au début je méditais une fois tous les 3 jours, maintenant je me pose tous les jours pour ma petite séance. Avec une exception notable : le jeudi soir en période scolaire car ces soirs-là, c’est chorale !

J’ai commencé à méditer parce que j’allais reprendre le boulot. J’ai été arrêtée très tôt au cours de ma deuxième grossesse (pour pas grand-chose, mais un pas grand-chose incompatible avec mon boulot de prof…) et j’ai enchaîné sur un congé parental. Donc après presque deux ans d’arrêt, deux petits garçons épuisants (entendons-nous bien, adorables mais épuisants, ils sont petits c’est normal), une certaine tendance à m’énerver facilement et avec la perspective de retrouver une direction totalement aux antipodes du fonctionnement en équipe pédagogique que mes collègues et moi avons bâti, il me fallait trouver quelque chose pour avoir un temps pour moi et m’apaiser. Ma première idée a été de me trouver un groupe pour reprendre le chant. Je chantais énormément avant la naissance de mes fils et je chante toujours, mais essentiellement pour/avec eux et ça m’apaise beaucoup moins. J’ai vite compris qu’une pratique hebdomadaire ne suffirait pas et qu’il me fallait autre chose. J’ai bien réfléchi et je me suis rappelée ma grand-mère qui se calmait en récitant des verbes irréguliers en allemand tout en égrenant son chapelet… Je me suis donc dit qu’il me fallait un truc simple (donc pas les verbes allemands) et concret. J’ai donc fouillé pour retrouver mon bracelet mâlâ datant de l’époque du collège où c’était LE bijou à avoir. Il me sert donc à compter (jusqu’à 108 deux fois) pendant que je me concentre sur ma respiration.

J’ai réussi à intégrer la méditation à mon quotidien grâce à mon aîné qui venait initialement me regarder très intrigué, puis qui s’est mis à faire sa séance de « repos » (il fait la planche puis le pont) (c’est lui qui dit qu’il se repose, on n’a pas la même vision du repos) quotidienne avec moi. C’est très motivant d’avoir un petit bonhomme qui vous accompagne 😀 L’apaisement que j’en tire et donc la réduction des conflits forts à la maison aide aussi beaucoup à se motiver.

Ce que je trouve difficile dans la méditation c’est d’arriver à prendre le temps. C’est d’autant plus difficile pour moi que je veux pouvoir prendre ce temps avec M. MiniDou sans que nous soyons interrompus. Du coup nos séances ne sont pas fixes, dans tous les cas il ne doit pas être trop tard… Parfois je lâche l’affaire, il fait sa séance pendant que je compte et je fais la mienne une fois tout le monde couché.

À celles et ceux qui souhaiteraient s’initier à la méditation, je conseillerais de lâcher du lest. Au début je méditais par toutes petites séances et je culpabilisais un peu. D’autant plus que je n’étais pas ultra régulière dans ma pratique. Au final je me suis dit que ça viendrait au fur et à mesure, qu’il fallait juste continuer à essayer le plus possible d’être assidue pendant les deux mois que je m’étais fixés comme minimum pour trancher si je continuais et qu’il fallait me concentrer sur les aspects positifs et pas le côté « je n’ai fait que… ». Du coup ça va nettement mieux, d’ailleurs j’ai continué.

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Je médite depuis 2013, une année qui marque ma rencontre avec une formidable professeur de yoga. C’est elle qui m’a fait découvrir la méditation lors d’un stage de perfectionnement en hatha yoga. Elle proposait de clôturer la journée par une initiation. Si j’avais su que cet instant-là serait le point de départ d’un long travail sur moi-même qui me permettrait de grandir et d’évoluer ! Je participais donc tous les mois à ces stages et c’était à chaque fois l’occasion de méditer mais la fréquence était insuffisante pour me permettre de progresser dans la pratique. Ma professeur, avec qui j’entretenais des liens étroits, me proposa alors de venir à son domicile où elle organisait avec son mari un rendez-vous hebdomadaire, le dimanche soir, afin de méditer en groupe. Je pense que c’est cette régularité progressive qui m’a poussée à approfondir la méditation et à l’intégrer dans ma routine quotidienne.

J’ai commencé à méditer parce que j’ai compris qu’en me créant des histoires intérieures et en ruminant je me coupais de ce qu’était la vraie vie, de ce que j’étais réellement en train de faire. Je me coupais en fait de chaque détail qui fait finalement la beauté d’un objet, d’un endroit ou de quelqu’un.

J’ai réussi à intégrer la méditation à mon quotidien grâce à cette prise de conscience : la méditation ne pouvait m’apporter que du positif et il fallait que je la pratique au quotidien pour réellement bénéficier des avantages. Mon cerveau est comme un muscle qui a besoin d’être entraîné. Au début, je pensais que méditer c’était arriver à couper le cours de ses pensées mais c’était nier l’activité naturelle de notre cerveau. Il faut en fait apprendre à observer ses pensées sans s’accrocher à elles, nous avons le pouvoir de les regarder sans jugements ni artifices.

Ce que je trouve difficile dans la méditation c’est de commencer et d’être régulier dans la pratique. J’ai eu la chance d’être accompagnée et guidée par ma professeur de yoga qui m’a apporté des « bases » pour une pratique autonome. Néanmoins, avec les aléas de la vie, il est facile de délaisser ce moment privilégié avec soi-même. Il faut donc se discipliner tout en gardant une certaine souplesse, être dans le « ni trop, ni trop peu ». Par ailleurs, méditer c’est être en pleine conscience et cela peut se faire à n’importe quel moment : lors d’un repas par exemple en prêtant attention aux saveurs et textures des plats, aux sensations ressenties lors de la mastication et de la déglutition, etc. Il n’est donc pas si difficile d’être présent à soi-même !

À celles et ceux qui souhaiteraient s’initier à la méditation, je conseillerais de trouver un groupe de méditation car l’énergie qui s’y dégage est un beau moteur pour commencer. On apprend de l’expérience des autres, on s’ouvre aux échanges et c’est une véritable richesse !  Parallèlement, les ressources sur la méditation sont nombreuses et je pense qu’il est important de s’y intéresser afin de créer sa pratique personnalisée. Il existe de nombreux livres et également des applications (Petit bambou par exemple) qui permettent une pratique autonome.

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Je médite depuis un an tous les matins (de la semaine en tout cas !). Je fais partie des adeptes du Miracle Morning suite à la lecture du livre de Hal Erold et je commence désormais toutes mes journées avec une vingtaine de minutes de méditation en pleine conscience. J’avais commencé il y a deux ans : je méditais presque une heure en fin de journée, mais j’ai été trop ambitieuse pour commencer et ça n’a duré que quelques semaines.

J’ai commencé à méditer parce que j’avais besoin de prendre du recul sur mes émotions, de ne plus me laisser envahir par les ruminations, la colère, le stress. J’avais une vraie envie d’apprendre à lâcher prise. La méditation ne m’a pas entièrement apaisée, il y a toujours des petites surchauffes mais la plupart du temps je les vois apparaître et je me contente de les voir passer sans me les approprier. Je remarque aussi l’impact de la méditation dans le quotidien : je me surprends à savourer pleinement un souffle de vent, les rayons du soleil dans la piscine, le coucher de soleil quand je rentre à vélo le soir : je me sens vivante, bien. Dès que je commence à ruminer, à culpabiliser, à râler, je m’efforce de me concentrer sur mes sensations physiques ou les bonnes nouvelles de la journée jusqu’à ce que je change de disque ! Ça ne fonctionne pas toujours, je me laisse parfois envahir par mes pensées et sentiments car c’est plus facile et c’est ce que nous avons l’habitude de faire/subir, mais je réalise en tout cas que je suis partie sur le mauvais chemin et je vais en général moins loin.   

J’ai réussi à intégrer la méditation à mon quotidien grâce à une multitude de choses :

J’ai listé par ici tout ce qui m’avait aidée à y voir plus clair dans ce qu’était la méditation, ce qu’elle n’était pas, ses bienfaits à long terme, etc.

Ce que je trouve difficile dans la méditation c’est l’entraînement du mental qui est aussi complexe qu’un entraînement physique ! Il faut être persévérant, très bienveillant avec soi-même : ne pas s’en vouloir quand les pensées s’éparpillent, quand on se rendort (oui ça arrive !), ne pas juger la séance qui vient de s’achever (de façon positive ou négative d’ailleurs). Le fait de s’en vouloir nous éloigne même du principe de pleine conscience. Et cette habitude de se considérer de façon bienveillante pendant la méditation est contagieuse et contamine d’autres moments de la journée : pendant le sport, la vie personnelle,…

À celles et ceux qui souhaiteraient s’initier à la méditation, je conseillerais de ne pas s’y mettre en ayant des objectifs très précis à court terme. Il faut y aller de façon humble avec peu d’objectifs et prendre les bonnes choses au fur et à mesure ! De façon pratique il faut aussi trouver un support de méditation avec lequel on se sent à l’aise : une appli, un CD, des « cours » collectifs, une retraite, la marche afghane, méditation laïque ou bouddhiste, etc. Il faudra peut-être essayer plusieurs supports avant de trouver celui qui nous convient le mieux.

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