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JUSTE, la révolution textile

Il y a tout juste un an, venait au monde la première marque de textile française à réaliser certains de ses produits entièrement en France: JUSTE, la révolution textile. Le mois dernier, j’avais invité Myriam Underwood, la fondatrice de la marque, à répondre à la question suivante: « Pour être éthique et écologique, une garde-robe doit-elle être végane? ». Aujourd’hui, Myriam revient sur Échos verts pour nous présenter son entreprise et vous offrir la chance de remporter un accessoire 100% fabriqué en France.

Qu’est-ce qui vous a motivés à lancer votre propre marque de vêtements ?

J’ai passé presque 10 ans à travailler dans le secteur de la mode et des cosmétiques et j’aimais ce que je faisais mais j’avais besoin de faire un métier qui soit plus en accord avec mes valeurs personnelles. La profusion de vêtements et la frénésie de consommation des clients me paraissaient de plus en plus déconnectées de la réalité que je voyais dans les reportages sur les usines et les «petites mains du bout du monde». Sans parler des scandales sanitaires et environnementaux. J’ai découvert Pierre Rhabi et j’ai pensé que moi aussi, avec mon expérience et mes compétences dans ce secteur, je pouvais, à mon échelle, créer une marque basée sur des fondements totalement éthiques.

Vous décrivez la marque JUSTE comme étant “La révolution textile”: qu’est-ce que vous entendez par là ?

La marque JUSTE, la révolution textile est une marque révolutionnaire, qui va à contre-courant du « toujours plus, toujours moins cher ». J’admire le PDG de Patagonia qui a sorti une pub avec le slogan « Don’t buy this jacket ». Je pense aussi qu’il faut acheter uniquement ce dont on a besoin et lorsqu’on consomme, il faut choisir des marques qui se battent contre la mode jetable à bas prix. C’est notre pouvoir en tant que consommateur et aussi notre devoir !

À ma connaissance, nous sommes la seule marque en France à avoir réalisé des reportages chez tous nos fournisseurs, à y ajouter les certificats et à expliquer les processus et surtout à donner les noms et la localisation. À être 100% traçables !

De nos jours, est-ce un challenge de réaliser des textiles 100% français? Quelles sont les étapes les plus complexes d’après votre expérience ?

C’est un énorme challenge ! Ça été un investissement considérable en temps et en argent pour trouver des fournisseurs français qui aient les compétences recherchées (beaucoup de savoir-faire ont disparu avec la fermeture des usines) et qui acceptent de travailler pour des petites marques. Je n’ai pas trouvé d’usines de filature de lin françaises qui acceptent de filer mon lin français certifié Oeko-Tex.

Trouver une usine de tricotage de lin a aussi été particulièrement difficile ! J’ai fait plusieurs essais chez différents fournisseurs et j’ai reçu des protos complètement informes ou troués ! Ce sont des savoir-faire qui ont été délocalisés. Certaines des usines que je présente sur le site sont des « survivants » qui, s’ils ne sont pas soutenus par les marques ne résisteront peut-être pas longtemps…

Vous êtes 100% transparents sur le prix de vos articles: 40% pour la production, 16% pour la création, 12% pour le fonctionnement de l’entreprise, 8% pour le marketing et la commercialisation et enfin 20% pour la TVA. Quelles sont les étapes au cours desquelles les marques “classiques” font des économies, leur permettant ainsi de vendre leurs produits à des prix beaucoup plus bas ?

C’est sûr que mes prix de production sont extrêmement élevés par rapport à ceux des grandes enseignes. Avec le salaire d’un travailleur français par rapport à celui d’un travailleur en Asie par exemple, qui sera payé environ $50 par mois, cela donne des coûts de production complètement différents ! Un pull confectionné en Asie coûte environ $10 lorsque je paie mon pull en lin tricoté 40-50€. Je choisis les matières les plus saines, d’origine française, si possible certifiées, cela a également un coût important.

Lorsqu’on n’a pas l’habitude de dépenser plus de 10, 20 ou 30 euros dans un article textile, les marques éthiques/écologiques peuvent sembler aussi inaccessibles que les marques de luxe pour certains d’entre nous. Dans quelles conditions les prix de vente pourraient-ils être baissés pour rendre la mode éco-éthique à la portée de tous ?

Je sais que les prix ne sont pas accessibles à tous. Je dispose d’un budget vêtements très réduit donc je préfère acheter seulement un ou deux habits par an mais à un acteur responsable.

Ce qui impact énormément le coût des vêtements JUSTE, la révolution textile est la matière première (100% lin et 100% laine d’origine française) et toutes les étapes de transformation qui sont réalisées en France où les coûts sociaux sont importants. Il est impossible de réduire le coût de production et donc les prix pratiqués.

Par contre, en achetant des vêtements bio cultivés et fabriqués hors UE, on a accès à des prix beaucoup plus bas. On retrouve l’idée d’une fabrication traçable chez certaines marques, même s’il est difficile de contrôler une production qui se fait à des milliers de kilomètres.

Acheter des vêtements d’occasion peut aussi être un choix militant mais alors on ne peut pas connaître la provenance de la matière première ni des étapes de transformation. Donc ce n’est pas idéal non plus.

L’important est de faire ce qu’on peut et d’essayer de consommer moins et mieux, en accord avec ses valeurs et ses moyens ! Se poser des questions, c’est déjà beaucoup !

Enfin, quels sont vos projets pour JUSTE, en 2015 ou pour les années à venir ?

Faire connaître la marque pour faire bouger les frontières de l’opacité dans le secteur du textile et faire savoir qu’un autre mode de production est possible. C’est le challenge que je me suis fixé en créant la marque.

Je suis en train de développer quelques modèles pour bébé en laine mérinos (sans teinture) qui sortiront cette année. J’aimerais proposer à terme un vestiaire complet pour l’homme, la femme et l’enfant, ainsi que du textile maison. En 2015, je continuerai donc à prospecter des usines locales et aussi à chercher d’autres matières cultivées en France, comme le chanvre, la ramie, l’ortie,…ce que je n’ai pas encore trouvé aujourd’hui..

{CONCOURS}

Juste, la révolution textile vous offre la possibilité de remporter l’écharpe unisexe Charlie tricotée, 100% laine mérinos d’Arles et 100% fabriquée en France. Le ou la gagnant-e pourra choisir l’une des 4 couleurs disponibles:

Crédit photos: JUSTE, la révolution Textile.

Conditions de participation

Seules la participation des personnes ayant rempli l’ensemble des conditions énumérées ci-dessus sera validée.

Je vous invite également à rejoindre JUSTE, la révolution textile et Échos verts sur Facebook.

{Résultat du concours}

La gagnante du concours est Fanny E.

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