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{Éco-défi} Pourquoi manger bio, local et de saison ?

Aujourd’hui, quiconque s’intéresse au contenu de son assiette et à son impact sur la planète sait combien il est important de commencer par privilégier une alimentation bio, locale et de saison pour limiter son empreinte écologique et se nourrir de manière plus saine et plus éthique.

Mais pourquoi justement, manger bio, local et de saison c’est mieux pour nous et pour la Terre? Une nourriture biologique est-elle forcément éthique? Quand on ne peut trouver des aliments à la fois bio, locaux et de saison, quel(s) critère(s) faut-il privilégier? Voilà les questions que je me suis posée lorsque j’ai commencé à m’intéresser de plus près à mon alimentation et les réponses que j’y ai trouvées…

Pourquoi manger bio ?

Pour éviter les pesticides

Employés par l’agriculture dite conventionnelle, les pesticides sont utilisés pour contrôler ou tuer les animaux, les végétaux ou les champignons nuisibles aux activités productives de l’homme. Qu’il s’agisse d’insecticides, d’herbicides ou de bactéricides, ils sont composés d’éléments toxiques causant divers problèmes de santé aussi bien sur le court terme que sur le long terme (irritations, brulures, vomissements, troubles respiratoires…). Leur impact sur l’environnement est également déplorable puisque les pesticides sont responsables de la pollution de l’air, des sols et de l’eau et affectent le bien-être des êtres vivants- animaux et végétaux– non seulement là où ils sont pulvérisés mais aussi bien au-delà, dans les divers éco-systèmes où ils s’infiltrent. La disparition des abeilles, due à l’utilisation des pesticides neonicotinoïdes, est particulièrement alarmante puisque ces pollinisatrices contribuent à 70% des cultures et 35% de la production alimentaire.

Pour éviter les engrais chimiques

Les engrais sont utilisés pour maintenir et/ou stimuler la fertilité des sols appauvris en azote, en phosphore et en potassium, souvent à cause d’une agriculture intensive et irrespectueuse de la nature des sols. Bien que certains engrais soient d’origine naturelle (il y a ceux d’origine animale comme le fumier, le sang séché, les os broyés, les farines d’arêtes de poisson ou ceux d’origine végétale comme le phosphate naturel ou la poudre de roche), d’autres sont d’origine chimique et posent autant de problèmes que les pesticides. En effet ces derniers sont responsables de la pollution de l’eau, de l’eutrophisation des sols et du réchauffement climatique.

Pour éviter les OGM

Les Organismes génétiquement modifiés sont des organismes vivants dont le patrimoine génétique a été modifié par l’homme grâce à l’insertion de nouveaux gènes. De nos jours, les OGM sont utilisés dans l’industrie agro-alimentaire à différentes fins: pour rendre les végétaux plus résistants à certains parasites, pour les rendre stériles, pour diminuer la synthèse d’un enzyme précis etc. Bien qu’en France seul le maïs transgénique soit cultivé, de nombreux autres OGM produits ailleurs et importés se retrouvent dans nos assiettes. En 2013, les États-Unis, le Brésil, l’Argentine, l’Inde et le Canada faisaient partie du top 5 des pays cultivant des OGM et parmi les aliments les plus susceptibles d’être génétiquement modifiés on retrouve le maïs, le colza, le soja, le coton, le sucre de betterave et les produits laitiers.

Alors que personne ne peut dénier les effets désastreux des pesticides et des engrais chimiques sur la planète et notre bien-être, les impacts sanitaires et environnementaux des OGM sont au coeur de nombreux débats. Aujourd’hui, à ma connaissance, aucune étude ne prouve que les OGM sont néfastes pour la santé ou l’environnement et beaucoup soutiennent le développement des OGM parce qu’ils ont, selon eux, des avantages non-négligeables et bénéfiques à l’humain.

La question qui se pose tout de même est à la fois éthique et environnementale: en modifiant le patrimoine génétiques des organismes vivants, l’homme ne va-t-il pas à l’encontre des lois de la nature? La nature ne fait-elle pas suffisamment bien les choses ainsi? À force de modifier ce que la terre nous apporte, certaines espèces animales et végétales, dans leur état naturel, ne finiront-elles pas par disparaître? En outre, quelles conséquences cela peut-il avoir sur les éco-systèmes et sur la survie de l’espèce humaine?

Je crains que lorsque nous aurons les réponses à toutes ces questions, il sera trop tard pour faire marche arrière…

Manger bio, c’est bien beau mais est-ce toujours vraiment bon ?

Manger bio, c’est donc nourrir notre corps de tout ce qu’il y a de plus naturel: des aliments dont le patrimoine génétique n’aura pas été modifié et dont la production n’aura nécessité aucun pesticide ni engrais chimique. Mais manger bio, est-ce forcément éthique et entièrement écologique?

NON ! Car…

Le label bio ne garantit donc pas la réduction des déchets ou du transport, ni le respect des animaux ou du rythme des saison.

Pourquoi manger local et de saison ?

Mais justement, pourquoi devrait-on privilégier une alimentation locale et de saison? Si je mets ces deux critères dans le même panier c’est que bien souvent les aliments hors-saison sont exportés et que leur impact éthique et écologique est donc similaire à celui des produits venus d’ailleurs.

Voici donc 10 bonnes raisons de privilégier les aliments locaux et de saison :

⇒ Pour l’intérêt gustatif et nutritif : moins ils auront voyagé, plus les fruits et légumes seront frais, gouteux et mieux leurs nutriments seront préservés.

⇒ Pour soutenir l’économie locale : acheter local c’est soutenir les agriculteurs et les paysans du coin et ainsi contribuer à l’équilibre socio-économique de notre région.

⇒ Pour préserver l’environnement, le savoir-faire et les produits locaux : si l’on cesse de consommer ce que les terres environnantes peuvent nous offrir, les agriculteurs seront contraints d’abandonner leurs champs et sur le long-terme leur savoir-faire ainsi que certaines espèces locales risqueraient de disparaître.

⇒ Pour réduire la pollution liée aux transports : l’importation des fruits et légumes en particulier a un important impact sur l’environnement puisque ces aliments doivent être transportés rapidement (par avion, par camion etc.) et dans des conditions permettant leur conservation (réfrigération, climatisation) et nécessitant donc de grosses quantités d’énergie.

⇒ Pour réduire le gaspillage d’eau et de ressources naturelles : cela est valable principalement pour les fruits et légumes hors saison. Cultivés dans des conditions qui n’ont rien de naturel, leur production nécessite bien plus d’eau que ceux produits au rythme de la nature. En outre, l’acheminement d’eau dans les endroits où sont cultivés ces fruits et légumes hors-saison requiert souvent des aménagements couteux et énergivores qui perturbent et détruisent le sol et les paysages. Enfin, la culture sous serre en plein hiver de fruits et légumes poussant habituellement en été demande de sacrées ressources énergétiques pour atteindre des températures estivales quand il pleut, neige et vente dehors…

⇒ Pour limiter les déchets : la plupart des produits frais exportés sont (sur)emballés pour être protégés des aléas des longs trajets qui les séparent entre leur lieu de production et leur lieu de consommation. Au contraire, les fruits et légumes locaux peuvent généralement être achetés sans aucun emballage directement chez le paysan, sur le marché ou dans les épiceries.

⇒ Pour limiter le gaspillage alimentaire : une partie des fruits et légumes exportés ne supportent pas le voyage, s’abîment en route et se retrouvent donc directement à la poubelle à l’arrivée.

⇒ Pour des raisons éthiques : à moins que le produit soit issu du commerce équitable on ne sait jamais vraiment dans quelles conditions ni par qui ont été fabriqués les aliments exportés que nos consommons. Les travailleurs sont-ils bien traités, bien payés, majeurs…? Tant de reportages nous prouvent malheureusement le contraire et donnent un tout autre goût à notre verre quotidien de jus d’orange ou à notre tablette de chocolat préférée.

⇒ Pour mieux connaître et préserver notre environnement local : se familiariser avec les produits locaux et saisonniers c’est apprendre à connaître l’environnement dans lequel on vit, respecter son rythme et le protéger.

⇒ Pour nourrir notre corps selon ses besoins saisonniers : la nature est bien faite et selon l’endroit où l’on vit, elle nous donne ce dont notre corps a besoin à chaque saison- des aliments gorgés d’eau en été et d’autres plus riches pour nous aider à traverser l’hiver.

Pour moi, il ne fait donc aucun doute: manger bio, local et de saison, c’est mieux pour la santé et l’environnement… mais comme on l’a vu ce n’est pas parce qu’un aliment est bio, local et de saison qu’il est forcément entièrement éthique et écologique.

Néanmoins, il ne tient qu’à nous de prendre en compte ces différents paramètres lorsqu’on fait ses courses et de déterminer ses priorités… même si ce n’est pas toujours chose évidente, je l’admets. Combien d’entre nous se sont retrouvés devant des dilemmes du genre: « Vaut-il mieux que je prenne le sac en plastique de pommes de terre bio et locales ou les pommes de terre bio vendues en vrac venus du pays voisin? » Ou encore, « Devrais-je acheter les tomates non-bio du paysan du coin ou les bio importées du bout du monde? Il faut donc savoir s’adapter en fonction du contexte et des circonstances…

L’éco-défi du mois de septembre

Bien que je privilégie depuis longtemps une alimentation bio, locale et de saison, tout ce que je consomme n’est pas 100% bio, local et de saison… et pour être honnête ce ne sera jamais le cas car il est des aliments exportés dont je ne pourrais me passer pour continuer de manger équilibré. Cependant, alors que nombreux lecteurs et blogueurs semblent connaître le pourcentage exact d’aliments bio, locaux et de saison qu’ils consomment, j’avoue que ce n’est pas vraiment mon cas. Cependant, je pense que faire le point sur ce que l’on consomme en en terme d’ingrédients bio/locaux/de saison et en quelle quantité pourrait être un exercice intéressant et motivant pour améliorer le contenu de notre assiette…

Pour ce nouvel éco-défi, je vous propose donc de

… et de faire tout cela sans dépenser plus! En effet, dépendamment d’où l’on vit manger sain/ bio/ local/ de saison coûte plus cher… Mais un peu de réorganisation et de créativité et quelques changements d’habitudes peuvent permettre de manger mieux sans forcément alléger notre porte-monnaie.

Au fil du mois, je vous invite donc à nous faire part de vos astuces, vos questions, vos recettes, vos difficultés pour manger bio, local et de saison dans le groupe Facebook Les Éco-défis d’Échos verts ou ci-dessous en commentaire… Moi je prévois de partager plein de trucs pratiques et de ressources utiles pour nous aider à nous organiser pour privilégier une alimentation bio, locale et de saison!

Votre routine pour manger bio, local et de saison est-elle déjà bien rodée ? Quelles sont vos priorités ? Quelles sont vos difficultés ?
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