Ce fut un hiver aussi long que glacial, teinté de mauvaises nouvelles et rythmé par nombre d’imprévus. Je l’ai commencé épuisée par une charge de travail trop importante et je l’ai terminé avec un arrêt maladie, une hospitalisation et une pneumonie. Malgré tout, j’ai traversé les méandres de cet hiver tourmenté avec confiance et sérénité. Il y a un an, l’accumulation des difficultés des mois passés m’aurait complètement abattue, aussi bien physiquement que moralement. Aujourd’hui, enfin sortie de mon post-partum et de mon état dépressif, les aléas de la vie me déstabilisent beaucoup moins et me paraissent davantage supportables. Après 2 ans de maternité en pandémie, je me suis également forgé une carapace grâce à laquelle je ne me retrouve plus terrassée par la moindre angoisse. J’apprends à lâcher prise, à renoncer, à faire avec et à faire sans, plus souvent que je ne l’aimerais. Cet hiver, alors que je tenais encore debout malgré le chaos, la fatigue et la maladie, j’ai pris conscience que j’allais beaucoup, beaucoup mieux et que j’avais retrouvé de l’élan pour aller de l’avant.
Mes petits pas et bonheurs verts des derniers mois sont surtout des moments pour moi, des moments pour nourrir mon corps et mon esprit, me divertir et me changer les idées. Des moments précieux qui m’aident à combler certains vides, à me ressourcer, à préserver des forces si péniblement retrouvées.
Bien que j’aie fui les fourneaux une bonne partie de l’hiver (pour cause de fatigue, lassitude, surmenage au travail, manque d’appétit, problèmes digestifs, etc.), j’ai aussi pris énormément de plaisir à créer et à tester de nouvelles recettes, en partie motivée par l’acquisition de nouveaux accessoires et livres culinaires.
J’ai réalisé mon tout premier gros gâteau, pour les 3 ans de notre petit bout. Guidée par les recettes infaillibles et les conseils avisés de Vanessa (Déliacious), disponibles dans son Petit ouvrage de pâtisserie vegan, j’ai préparé une génoise à la vanille, une ganache et un glaçage au chocolat et assemblé tout ça pour réaliser un gâteau à quatre étages dont j’ai pu cacher les défauts à l’aide de jolis papillons ! J’étais contente du résultat même si, à la fin de la journée, notre enfant m’a dit qu’elle aurait préféré « un gâteau avec des rayures »… Note à moi-même pour l’an prochain : un gâteau marbré fera l’affaire et me fera gagner bien du temps, haha !
Ma maman m’a offert une râpe Microplane 3-en-1 et je suis épatée par son efficacité ! Il s’agit d’une râpe à gingembre permettant également d’éplucher et de trancher finement ce rhizome mais je l’utilise aussi pour préparer divers autres ingrédients (ail, épices). Moi qui me débrouillais avec une râpe bas de gamme jusqu’à présent, je suis contente d’obtenir, en un rien de temps, les textures et formes recherchées.
Le moulin à épices électrique de la marque Cuisinart a également trouvé toute sa place dans ma cuisine (merci à ma belle-sœur pour ce joli cadeau !). Après avoir hésité entre un moulin manuel et électrique, je suis vraiment ravie d’avoir opté pour ce dernier, bien plus efficace et polyvalent que les moulins manuels. Bien que la mouture au mortier soit généralement suffisante pour nombre de plats, elle ne permet pas d’obtenir des poudres d’épices suffisamment fines et homogènes. C’est donc un appareil indispensable pour moi qui aime créer mes propres mélanges de poudres d’épices et qui apprécie la saveur des épices fraîchement moulues. Ce moulin a également l’avantage d’être adapté à la réalisation de petites quantités de sauces, de poudres d’oléagineux ou encore de café moulu.
J’ai également adopté la cuillère peuseuse digitale de la marque Cristel (offerte par la marque). Pour moi qui pèse tout au gramme près, je suis contente d’être équipée d’une cuillère aussi précise que pratique pour mesurer des quantités allant de 0,1 à 300 grammes. C’est particulièrement utile pour la poudre à lever, le bicarbonate, les épices, etc., et tout autre ingrédient dont le surdosage ou le sous-dosage peuvent faire une différence notable dans une recette.
En plus des accessoires culinaires, j’ai reçu deux très beaux livres aussi dépaysants que gourmands pour continuer de nourrir mon inspiration en cuisine : Asie Veggie de Meera Sodha et Veggie Italie de Stéphanie Tresch-Medici (La Fée Stéphanie). Pour Asie Veggie, Meera Sodha (qui est l’une des créatrices culinaires qui m’inspire le plus personnellement) a travaillé avec et rencontré des créateurices culinaires spécialisés dans les cuisines d’Asie de l’Est et du Sud afin de proposer un éventail de recettes faisant honneur aux ingrédients, techniques et plats typiques de ces régions. Les recettes, riches en épices, en saveurs et en combinaisons uniques mettent vraiment l’eau à la bouche. Bien que j’achète rarement des livres de recettes végétariennes, celui-ci contient assez peu de produits laitiers/œufs et lorsque c’est le cas, il est possible de s’en passer ou bien de les remplacer. Dans un tout autre genre, Veggie Italie est un bel ouvrage dont les recettes, tout aussi alléchantes, mettent à l’honneur la cuisine du sud de l’Italie suivant le menu italien classique (antipasti, primi e secondi piatti, contorni e dolci). Les recettes se démarquent beaucoup de celles que l’on peut avoir l’habitude de retrouver dans les livres de cuisines italiennes. En effet, Stéphanie va bien au-delà des grands classiques pour nous faire découvrir la richesse culinaire de sa région d’adoption.
Après avoir enchaîné la lecture de romans auxquels j’ai trouvé peu d’intérêt, j’ai enchaîné les coups de cœur en tout genre : romans bien sûr (c’est le genre qui m’attire le plus en ce moment) mais aussi une bande-dessinée, un livre pratique et une revue.
- Romans Les sept sœurs, tomes 5 (La sœur de la lune) et 6 (La sœur du soleil) de Lucinda Riley – je vous ai déjà parlé de cette saga dont j’ai dévoré les 4 premiers tomes l’an dernier et qui, malgré un style auquel je n’accroche pas complètement, me happe et me divertit autant que j’en ai besoin, en particulier dans les périodes où je recherche des lectures faciles et dépaysantes. Le tomes 5 et 6 m’ont plu tout autant que les précédents et je suis toujours aussi impressionnée par l’originalité ainsi que la richesse contextuelle et historique de chaque récit. Je regrette toutefois que dans 5 des 6 premiers tomes, le bonheur du personnage principal réside en grande partie dans une histoire d’amour qui se trame au fil des pages. C’est un peu redondant et ça donne l’impression qu’il ne peut y avoir d’issue heureuse sans couple à la clé. (Je reconnaît toutefois que je ne suis pas du tout bon public pour les histoires d’amour de manière générale).
- Roman Wild de Cheryl Strayed – cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu de roman autobiographique et c’est avec beaucoup d’émotions que j’ai suivi les pas de Cheryl Strayed, partie randonner en solitaire sur le Pacific Crest Trail, aux USA. J’ai aimé son franc-parler lorsqu’elle se penche sur son passé et les événements qui l’ont menée à cette expédition et aussi sa capacité d’autodérision lorsqu’elle raconte les déboires d’une marche de 1 700 kilomètres à laquelle elle était pitoyablement préparée.
- Roman Em de Kim Thúy – immense coup de cœur pour ce roman où chaque mot porte le poids de la souffrance ou de l’amour, avec une intensité et une beauté indescriptibles. À travers différents personnages, l’autrice y raconte les horreurs de la guerre du Vietnam, mais aussi l’humanité de celleux qui l’ont traversée, de celleux qui l’on survécue, ou pas. Et pour ne rien gâcher, la couverture en relief est magnifique (en tout cas pour ce qui est de l’édition canadienne).
- BD Le féministe en 7 slogans et citations d’Anne-Charlotte Husson et Thomas Mahieu – tout est dans le titre ! Cette BD est un condensé très instructif des événements et personnages clefs qui ont marqué l’histoire des féminismes en France et au-delà. Loin d’être un résumé généraliste, on y découvre des détails essentiels pour mieux comprendre l’évolution des luttes pour les droits des femmes et des minorités à travers les années.
- Revue La déferlante – numéro 5 – cette 5 édition intitulée « Parler : les voix de l’émancipation » est passionnante. J’ai lu chaque article avec beaucoup d’intérêt et j’ai particulièrement apprécié l’échange entre Rokhaya Diallo et Adèle Haenel autour de leur engagement et de la radicalité, la chronique de Tal Madesta intitulée « Accepter que « femme » n’est pas mon chemin », l’analyse de l’expression « On ne peut plus rien dire », la BD sur le procès Sepur Zarco et le débat sur les liens entre les droits des femmes et ceux des enfants.
- Livre pratique Ma vie végétale de Marie Laforêt – ce nouveau livre de Marie Laforêt propose à la fois des conseils et des recettes pour un quotidien où le végétal est à l’honneur, aussi bien à travers la cuisine que l’entretien de la maison, la décoration et les moments de détente. C’est un livre riche en recettes et en astuces qui fleurent bon les plantes et la douceur.
Après n’avoir écouté quasiment aucun podcast en début d’année, je me suis bien rattrapée durant mon arrêt maladie et en particulier à l’hôpital où je dormais très peu, où je n’avais guère d’énergie pour lire, où j’appréciais de pouvoir me changer les idées et de m’isoler un peu dans un contexte peu reposant.
Méta de choc est l’une de mes dernières et plus belles découvertes en matière de podcasts. J’apprécie la profondeur des entretiens réalisés par Élisabeth Feytit qui nous invite à explorer nos pensées, croyances et conditionnements mentaux. J’ai d’abord écouté la série d’entretiens avec Grégoire Perra, ex-anthroposophe qui relate en détail son expérience au sein d’écoles Steiner (en tant qu’élève puis professeur) et du mouvement anthroposophique. Il s’agit-là d’un regard critique particulièrement bienvenue à l’heure où les modes d’éducations dits alternatifs ont le vent en poupe et où peu de personnes semblent connaître les fondements des écoles Steiner et leurs dérives sectaires (ainsi que l’ampleur du mouvement anthroposophique qui se trouve notamment derrière le label bio Demeter, la marque Weleda et la banque de la NEF). J’ai été tout aussi happée par la série d’entretiens avec Béatrice Kammerer, journaliste scientifique spécialiste de l’éducation, qui porte un regard critique sur les manquements et dérives de l’éducation dite positive ou encore bienveillante. Épisodes écoutés :
- Une vie en anthroposophie #5.1 – l’entrée en école Steiner
- Une vie en anthroposophie #5.2 – l’anthroposophie au quotidien
- Une vie en anthroposophie #5.3 – les fondements de la croyance
- Une vie en anthroposophie #5.4 – les premiers questionnements
- Une vie en anthroposophie #5.5 – la sortie du mouvement
- Éducation positive ? Vraiment ? #18.1 – l’éducation positive, qu’est-ce que c’est donc ?
- Éducation positive ? Vraiment ? #18.2 – enfant, qui es-tu ?
- Éducation positive ? Vraiment ? #18.3 – tous neurophiles !
- Éducation positive ? Vraiment ? #18.4 – confusion et bricolage
J’aime toujours autant ce podcast de Charlotte Bienaimé, tant pour le fond que pour la forme. Chaque épisode est extrêmement riche en témoignages uniques et en réflexions intimes et politiques qui nourrissent mon cheminement féministe. Épisodes écoutés :
- Le pouvoir des mères #23
- Femmes et violences (3/4)- Reprendre sa liberté #29
- Femmes et violences (4/4)- Que faire des hommes violents ? #30
- La vie des seins #32
- Allaite-moi si tu peux #33
- Les femmes contre-attaquent #34
Bien que je regrette parfois la superficialité ou le côté décousu de certains épisodes, je trouve les sujets abordés par Rokhaya Diallo et Grace Ly toujours aussi passionnants et j’aimerais vraiment trouver le temps de me plonger dans les archives de ce podcast pour écouter les épisodes moins récents. Épisodes écoutés :
Ce podcast de Pulandevii a pour but de donner de la visibilité à la communauté des sud-asiatiques de France. Il y a très peu d’épisodes mais, à travers sa newsletter hebdomadaire Troisième Œil, elle fait déjà un énorme travail de sensibilisation et d’information pour démystifier un tas de sujet en lien avec les communautés d’Asie du sud. Épisode écouté :