Après deux années passées au bord d’un gouffre, au fond d’un tunnel (difficile d’imaginer un gouffre au fond d’un tunnel, j’en conviens, mais bon, j’avais l’impression d’être dans ces 2 endroits à la fois), je crois pouvoir dire que je vais mieux et même que je vais plutôt… bien. J’ai un peu peur en écrivant ces mots, comme si on pouvait me les dérober en passant, mais je crois que j’ai besoin de les encrer quelque part pour mieux les ancrer en moi et laisser ce sentiment de bien-être m’envahir librement et ressentir pleinement mon corps qui se répare, mon sommeil qui s’apaise, mon ventre qui se dénoue, l’appétit qui revient, ma gorge qui se dessert, l’amour qui fait battre mon cœur, la confiance qui refait surface, l’espoir qui a remplacé mes idées noires…
Après deux années dominées par un profond mal-être et par l’effrayante impression de ne plus me reconnaître, ni de savoir à quoi me raccrocher ni comment avancer, je redécouvre l’infini soulagement de pouvoir jouer avec la lumière à la sortie du tunnel et de pouvoir observer le gouffre à mes pieds sans craindre de m’y écraser. La maternité m’a fragilisée. La pandémie et ses conséquences ont exacerbé mes maux. La reprise du travail tant attendue en février 2020, après une année passée à prendre soin de mon bébé fut un calvaire plus qu’un soulagement. L’année scolaire qui se termine fut la pire de ma carrière… Dire que tout va bien à présent serait mentir – mon quotidien de maman reste compliqué à bien des niveaux, mes tiraillements personnels sont nombreux, ma vie pro a pris un sacré coup, l’impossibilité de mener à bien des projets qui m’importent m’est difficile à accepter, la pandémie et l’état du monde m’angoissent quotidiennement, etc. – ; je me sens néanmoins suffisamment apaisée aujourd’hui pour affronter la vie est ses aléas, ceux du présent et ceux d’après. Je ne me sens pas plus forte qu’avant, mais simplement mieux armée. Je n’ai pas retrouvé mon équilibre d’avant, mais j’ai remis l’essentiel au cœur de mes priorités. Je pleure autant qu’avant, mais ça, c’est bon signe pour moi qui n’avait même plus la force de pleurer depuis 2 ans… et que c’est libérateur.
Après un mois d’avril qui fut synonyme de rééquilibrage, de délestage et de légèreté pour moi, je suis heureuse de prendre le temps de partager avec vous les petits pas et bonheurs verts qui ont ponctué ce premier mois printanier de l’année.
🌿 J’ai terminé mon accompagnement de 6 semaines avec Aurélie Montin, spécialiste du sommeil et co-fondatrice de Sleep Angel (voir mon article à ce propos). Comme je le disais sur Instagram, j’aurais beaucoup de choses à partager au sujet de cet accompagnement et je rédigerai d‘ailleurs un bilan complet de cette expérience sur le blog d’ici quelques mois, quand j’aurai suffisamment de recul pour parler de ses bénéfices sur le moyen-terme. En attendant, je suis soulagée d’avoir retrouvé un sommeil réparateur, après 2 ans d’insomnies, de réveils nocturnes et de nuits écourtées à cause des aléas de la maternité, et de fatigue physique et émotionnelle insoutenable.
🌿 Dans le cadre de cet accompagnement, je me suis notamment (re)mise à la méditation et je me suis pour cela aidée de Morphée, une boîte déconnectée qui propose des séances de relaxation et de méditation parfaites pour moi. Je suis vraiment heureuse d’avoir pu m’offrir cet outil de méditation (grâce à de l’argent reçu pour les fêtes et mis de côté pour le jour où j’en aurai besoin !) qui me permet de laisser mon téléphone hors de la chambre tout en ayant un accompagnement adapté pour mes séances de méditation.
🌿 Il y a quelques semaines, Sarah, créatrice du podcast Mon Post Partum, et du compte Instagram éponyme, m’a invitée à partager mon expérience de la maternité sur son podcast. Vous pouvez écouter le fruit de notre échange dans l’épisode 13 intitulé « Se retrouver après le tourbillon de la maternité » où je partage différents ressentis autour de mon accouchement, du post-partum et des injonctions à la productivité. Je regrette d’être restée assez superficielle dans mes propos, de ne pas toujours être allée jusqu’au bout de mes idées, d’avoir tant hésité sur certains points… mais j’espère que ce partage pourra être utile à d’autres personnes. Dans tous les cas, si vous souhaitez écouter divers témoignages très personnels autour de la maternité, le podcast de Sarah devrait vous plaire.
🌿 Notre enfant s’est attachée à un doudou dès ses premiers mois et J. s’est alors empressé de lui en acheter un autre exemplaire, afin d’en avoir un de secours en cas de perte, de vol (sait-on jamais !) ou d’accident le rendant hors d’usage ! Malheureusement, nous avons perdu l’un de ces deux doudous au cours d’une balade et lorsque j’ai voulu en racheter un, j’ai réalisé que ce modèle ne se faisait plus. J’ai bien évidemment contacté la marque, épluché Vinted, Le Bon Coin, etc., mais rien à faire, ce doudou n’était plus en vente nulle part… et puis, il y a quelques semaines, l’ami et voisin qui avait offert ce doudou à notre petit bout nous en a donné un 2e exemplaire… Il s’agissait de celui qu’il avait offert à sa petite fille, née quelques mois avant la nôtre. Sachant combien notre enfant était attachée à son doudou, il a demandé à sa petite fille si elle tenait à cette petite peluche et lorsqu’elle lui a répondu non, il lui a demandé si elle voulait bien le donner à la nôtre… ce qu’elle a fait volontiers. Ça fait chaud au cœur, non ? Bon par contre, ce doudou étant comme neuf, notre enfant l’aime beaucoup moins, haha !
🌿 N’ayant pu préparer cette année scolaire comme il se devait à cause du premier confinement (période pendant laquelle j’aurais normalement dû me familiariser avec le nouveau programme que je devais enseigner et préparer la plus grosse partie de mes cours, au lieu de quoi j’étais confinée avec mon petit bout d’à peine 1 an…), c’est sans surprise que cette année scolaire fut un désastre pour moi et j’attendais la fin des cours depuis septembre dernier… Alors quand j’ai pu dire au revoir à mes élèves fin avril, le soulagement fut immense – non seulement je suis soulagée de ne plus avoir à faire face à des élèves (frustré·es) qui ont vu le pire de moi mais je suis aussi soulagée d’avoir tenu le coup et de pouvoir à présent me projeter dans une meilleure année scolaire à la rentrée prochaine (pour rappel, j’enseigne le programme du Bac International dont les examens ont lieu à partir de fin avril, d’où une fin d’année scolaire « précoce » pour nos classes de Terminale).
🌿 Toujours côté pro, mais côté blog cette fois-ci, je suis heureuse de retrouver un peu plus de disponibilité pour publier des articles par ici et avancer petit à petit sur d’autres projets dans les coulisses, dont une newsletter et des ebooks. Si l’inscription à la newsletter devrait être possible d’ici peu, les ebooks ne verront pas le jour tout de suite, mais je suis vraiment heureuse de pouvoir de nouveau avancer sur ce projet en suspend depuis longtemps.
🌿 En dehors de l’enregistrement du podcast avec Sarah, j’ai moi-même écouté plusieurs épisodes de podcasts passionnants ces dernières semaines :
- Télé et diversité : les minorités hors champs ? Épisode #61 du podcast Kiffe ta race. Sébastien Colin y parle de son expérience en tant que personne racisée dans le milieu de la télé et plus largement de l’invisibilisation des minorités dans ce contexte.
- Baptiste Beaulieu, prendre soin – Épisode (en 2 parties) du podcast Camille x Programme B. Baptiste est un médecin généraliste que je suis avec beaucoup d’intérêt sur Instagram et qui s’exprime ici sur les problèmes liés à l’hétéronormativité de la médecine.
- De quoi faut-il être riche pour être parents ? Épisode du podcast Camille x Programme B. Dans cet épisode, on remet en question les normes familiales et leur impact sur les familles homoparentales et monoparentales.
- Déclinez votre identité – Épisode 19 du podcast Camille. Un court épisode qui permet de clarifier les différences entre des mots utilisés pour définir l’identité de genre, l’orientation sexuelle et l’expression de genre.
- Illana, la maternité est politique – Épisode 7 du podcast Mon Post Partum. Illana, autrice de Ceci est notre post-partum, y parle des mythes et tabous autour du post-partum.
- Derrière nos bananes françaises, le scandale du chlordécone – Épisode #120 du podcast Bouffons. Jessica Oublié, autrice de Tropiques Toxiques, explique les ravages de ce pesticide dans les Antilles.
- Sous le joug de l’algorithme, des livreurs pas du tout indépendants – Épisode #128 du podcast Bouffons. On y découvre le fonctionnement des plateformes de livraison et comment celles-ci renforcent la précarité des livreurs.
🌿 Côté lecture, je n’ai eu que des coups de cœur le mois dernier :
- Ceci est notre post-partum d’Illana Weizman, un ouvrage riche en informations et en réflexions sur les mythes et les tabous du post-partum qui offre plusieurs pistes d’actions politiques pour permettre aux nouvelles·aux parents de mieux vivre l’arrivée d’un·e nouvelle·eau né·e et d’être mieux accompagné·es pour faire face aux difficultés intrinsèques à cette période.
- La terreur féministe d’Irene, un ouvrage très court mais passionnant et percutant sur le rôle et la nécessité de la violence dans certaines situations où la lutte contre le patriarcat ne laisse d’autres choix aux femmes que tuer ou mourir.
- Tropiques toxiques de Jessica Oublié, une bande-dessinée dans laquelle on suit le long et minutieux travail d’enquête mené par l’autrice pour comprendre comment le chlordécone (un pesticide) a pu être utilisé librement durant des dizaines d’années dans les cultures de bananes antillaises et pour comprendre l’impact actuel et futur de ce pesticide sur la santé, l’environnement et la société.
- De pierre et d’os, un roman très émouvant de Bérangère Cournut qui nous plonge au cœur de l’Artique, aux côtés d’Uqsuralik, une jeune femme Inuit qui se retrouve séparée de sa famille, une nuit où la banquise se rompt sous ses yeux.
- Dans un tout autre genre, je me suis offert un abonnement à La Dose, une newsletter hebdomadaire proposée par Binge Audio et très bien faite avec, chaque semaine, une réponse d’expert·e à une question de société (posée par un·e abonné·e), un témoignage personnel (envoyé par un·e abonné·e) et une recommandation d’œuvres diverses en lien avec un sujet spécifique.
- Je me suis également offert un abonnement annuel à Un invincible dimanche, la newsletter hebdomadaire de Pauline Harmange, que je prends beaucoup de plaisir à lire chaque week-end.
🌿 Enfin, comme à l’accoutumée je souhaiterais terminer cet article en remerciant les 81 personnes qui ont participé à la rémunération de mon travail via Tipeee et à toustes celleux qui sont passé·es par mes liens affiliés pour leurs achats en ligne en avril. Grâce à vous, je peux consacrer une partie de mon temps de travail à ce blog et je vous en suis très reconnaissante.