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Cheminements minimalistes (1/3)

Dans le cadre de l’éco-défi Faire le vide chez soi, j’ai invité une dizaine de blogueuses qui s’intéressent au minimalisme à partager leur expérience à ce sujet. Je vous propose pour commencer de découvrir le témoignage de Marie du blog La salade à tout, de Sophie du blog Ma conscience écolo et de Nadège du blog Atelier 23.

Pour moi, le minimalisme c’est un mode de vie bien plus qu’une manière d’aménager son intérieur. Le minimalisme s’applique aux objets bien sûr, mais également aux tâches qu’on s’impose, aux relations qu’on a avec les autres. C’est enlever des couches pour se rapprocher de l’essentiel.

J’ai commencé à m’intéresser au minimalisme quand j’étais enceinte de mon fils, il y a 10 ans. Jeune maman un peu perdue, je me suis retrouvée sur un forum de mamans natures où j’ai découvert que non, on n’avait pas besoin d’une liste longue comme le bras pour accueillir un bébé ! Cela a été également le début de tout mon cheminement écolo / éthique / vegan / santé, etc. Tout est lié !

Le minimalisme m’apporte de l’apaisement ! Et j’en ai bien besoin. Je suis malheureusement affublée d’un cerveau qui carbure à mille à l’heure (l’éco-défi sur la méditation ? Même pas essayé !) Si je n’étais pas minimaliste, je serais sans cesse parasitée par encore plus de choses que je ne le suis déjà ! Pour en revenir aux objets et à mon intérieur, chez moi, c’est blanc et vide. Parce que tout comme je ne peux pas me concentrer quand il y a trop de bruit, je considère l’encombrement comme une pollution visuelle. Je ne le supporte pas, cela me met mal à l’aise. J’ai besoin d’air, j’ai besoin d’espace, et je n’accorde aucune importance aux objets, si ce n’est leur utilité pratique.

Mon premier pas dans mon cheminement minimaliste a été le maquillage ! J’étais du genre salle de bain remplie de produits pas chers, des dizaines de rouges à lèvres, fards à paupières, etc. Je me suis beaucoup interrogée sur la question de se maquiller ou non (je sais que toi aussi Natasha !) et j’en suis finalement arrivée à la conclusion que j’aimais me maquiller et que c’était un plaisir auquel je n’avais pas envie de renoncer. J’ai donc bazardé tous mes produits cracra, et depuis 2/3 ans, j’en possède beaucoup moins, et uniquement de marques bio, cruelty free et vegan.

La prochaine étape de mon cheminement minimaliste sera… Bonne question ! Je n’en ai aucune idée ! En fait je ne fonctionne pas par objectifs, je fais les choses quand je les sens, quand j’en ai envie. J’ai déménagé cet été et je pense que j’aurai de la peine pour le moment à minimaliser encore plus mon intérieur. Mais peut-être qu’un jour j’aurai un déclic. Pour les vêtements, par exemple, même si je n’achète plus que des vêtements d’occasion pour moi, je sais que ma penderie mériterait un bon petit tri. Et je suis en train de vivre en ce moment une grande transformation intérieure, donc la vie se charge de minimaliser pour moi mes relations et je me recentre sur ce qui est vraiment important à mes yeux.

L’un des principaux défis de mon cheminement minimaliste, ça a été les livres ! J’en parle dans cette publication. Ils étaient jusqu’à il y a un an ou deux les derniers objets auxquels j’étais attachée. J’en avais des centaines. Et puis, un jour, j’ai désencombré… Aujourd’hui mes livres tiennent sur deux petites étagères !

À celles et ceux qui souhaiteraient cheminer vers le minimalisme, je conseillerais de vous pencher sur la question de la gratitude. Pour ma part, cela a été une notion clé pour ensuite dépatouiller le reste : les questions de besoin, d’envie, d’utilité, etc. J’ai écrit cet article il y a un an et demi pour décrire, pour moi, le lien entre minimalisme, sobriété et gratitude. En tout cas, une chose est sûre : le minimalisme n’est pas une démarche qui se construit dans la privation et la frustration, mais bien dans la joie et l’apaisement !

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Pour moi, le minimalisme c’est vivre uniquement avec le minimum nécessaire mais sans se priver de confort. À nous de découvrir quel est notre minimum pour vivre sereinement le minimalisme ! Le superflu peut varier d’une personne à l’autre, il n’y a donc pas d’inventaire idéal. Cependant, supprimer les objets inutiles est déjà un bon début. Il ne faut pas oublier le côté plaisir. Ne jetez pas votre collection de DVD sous prétexte que ça ne fait pas assez minimaliste. Le minimalisme permet de vivre mieux, sans frustration ni tentation.

J’ai commencé à m’intéresser au minimalisme en même temps qu’au zéro déchet. Auparavant j’avais déjà un goût prononcé pour le rangement et le tri mais maintenant c’est devenu un vrai mode de vie car j’ai complément changé ma façon de consommer. Avant, j’avais peur de donner ou de jeter tout simplement parce que je préférais entasser chez moi plutôt que de polluer la planète… Depuis, j’ai compris une chose essentielle : mon bien-être est plus important que tout le reste, tant que mes actions ne sont pas destructrices. Inutile de garder un aspirateur cassé et irréparable parce qu’on ne veut pas encombrer la décharge publique. Il faut oser jeter ! Mais attention, après cette phase de tri et de vide, il ne faut pas tout remplir à nouveau. C’est une phase de détox avant de commencer à vivre autrement.

Le minimalisme m’apporte beaucoup de joie et une grande sérénité. Je me sens apaisée, je respire et je dors mieux car mon foyer n’est plus encombré et étouffant. Le ménage et le rangement sont bien plus rapides, ça me laisse beaucoup de temps libre. Dans la cuisine, dans la salle de bain ou dans la chambre, je trouve ce dont j’ai besoin en un clin d’œil. Je ne perds plus mes papiers, mes clés ou mon T-shirt favori car chaque chose est à sa place. C’est donc moins de stress au quotidien et plus de temps pour les loisirs !

Mon premier pas dans mon cheminement minimaliste a été de trier les affaires qui étaient encore chez mes parents. Toutes ces choses ne me manquaient pas, alors à quoi bon les garder ? J’ai presque tout donné. Cependant, j’ai dû ruser car les parents sont parfois des “poids” quand on veut trier les objets du passé, surtout s’ils sont du genre conservateurs compulsifs. J’ai donc tout rapatrié chez moi pour ensuite donner, vendre ou jeter tranquillement. Quel soulagement ! Je peux repartir sur des bases saines dans mon nouveau foyer. D’ailleurs, les déménagements sont des moments que j’apprécie particulièrement car c’est l’occasion rêvée pour se délester un peu de ses possessions. Pour faire mon premier désencombrement, j’ai mixé plusieurs méthodes. Pour commencer j’ai adopté la méthode Konmari (d’abord les vêtements, puis les livres, etc.). Puis, quelques mois après, j’ai changé de méthode et j’ai refait un tour dans chaque pièce avec une grande boîte. J’y ai mis tout ce dont je voulais me débarrasser. Depuis, je refais régulièrement ce petit exercice ! Je ne m’arrête pas sur les questions pratiques “comment vais-je le vendre ?”, “est-ce que ça pourrait intéresser untel ou unetelle ?”… Je mets tout dans la boîte puis je prends un moment pour décider du sort de chaque objet.

La prochaine étape de mon cheminement minimaliste sera de me détacher de certaines possessions qui m’ont coûté cher mais que je n’utilise plus. Je suis bien consciente que mon 2e ordinateur ne me sert pas mais j’ai un pincement au cœur chaque fois que je veux le jeter. Je repense à l’argent qu’il m’a coûté et ça me bloque. Pourtant l’argent ne reviendra pas sur mon compte en banque ! Je crois que le fond du problème, c’est que je n’avais pas besoin d’un 2e ordinateur et j’ai un peu honte…

L’un des principaux défis de mon cheminement minimaliste est de combattre la culpabilité de donner des cadeaux. Les objets sentimentaux sont vraiment difficiles à trier car ils sont chargés d’histoires… Sans parler des objets que l’on a achetés sous la pression de telle ou telle personne ! Vous savez cette jupe que la vendeuse vous a convaincue d’acheter mais qui ne va avec aucun de vos autres vêtements… Il faut avoir le courage de reconnaître ses erreurs d’achats, de se pardonner à soi-même ces écarts et surtout se promettre de faire mieux la prochaine fois. Donnez ces objets mais retenez bien la leçon. Les objets que l’on garde “au cas où” sont aussi un véritable fléau dans nos maisons. J’ai la fibre artistique et je garde beaucoup de choses qui “peuvent servir”. Ça va du bout de fil de fer aux ampoules cassées, en passant par les chutes de tissu. Jeter ces objets nous oblige à renoncer à ces projets potentiels. Ce n’est pas facile. Cependant, il faut être réaliste et avoir des objectifs réalisables. Cet été j’ai fait un grand tri dans mon bazar et j’ai rempli plusieurs sacs poubelles. Évidemment, cela a fait exploser mon volume de déchets mensuel mais c’était un mal nécessaire. Je n’ai conservé qu’un seul médium, sur lequel je pourrai me concentrer.

À celles et ceux qui souhaiteraient cheminer vers le minimalisme, je conseillerais d’y aller petit à petit. Un pas après l’autre ! Si on va trop vite, c’est le meilleur moyen de faire des erreurs et de vider un peu trop. Prenez votre temps et n’hésitez pas à y revenir plusieurs fois. Un désencombrement n’est jamais totalement fini. Il y a toujours des petites choses à jeter, des objets que l’on n’avait pas vus ou que l’on n’avait pas encore le courage de donner. Il y a en permanence dans mon salon un bac avec des affaires à donner ou à vendre. Allez à votre rythme, faites les choses comme vous le sentez.

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Pour moi, le minimalisme c’est un moyen de me simplifier la vie. Tout est tellement complexe autour de nous, il y a tant de choix à faire chaque jour, que je préfère limiter mes options. Cela repose mon cerveau ! En plus d’être un choix écologique, le minimalisme me permet de mieux connaître mes besoins et d’être moins influençable au quotidien.

J’ai commencé à m’intéresser au minimalisme quand j’ai déménagé. Je détestais déjà les intérieurs encombrés et désordonnés, mais en faisant mes cartons, j’ai pu réaliser le poids de chacune de mes possessions. Le processus était enclenché, mais j’ai mis beaucoup de temps à arriver au stade où j’en suis actuellement.

Le minimalisme m’apporte de la sérénité et de la confiance. J’aime vivre dans un environnement ordonné et dépouillé, où chaque chose a sa place attitrée et son utilité. Cela peut sembler psychorigide, mais au moins je ne perds jamais de temps à chercher quoi que ce soit. En plus, je sais que je peux me débrouiller avec ce que j’ai, en achetant le moins possible. C’est extrêmement gratifiant (et drôlement économique).

Mon premier pas dans mon cheminement minimaliste a été, je crois, de faire un grand tri dans toutes mes affaires. C’était avant mon premier déménagement, j’ai passé en revue toutes mes affaires en me demandant : « J’emporte ou j’emporte pas ? ». J’ai quand même emporté beaucoup, car je me rappelle que mes « essentiels » de l’époque étaient très différents de mes essentiels d’aujourd’hui. J’ai gardé certaines choses très longtemps, puis le moment de m’en séparer est venu naturellement. Je mesure mon évolution à celle de mes tris !

La prochaine étape de mon cheminement minimaliste sera… je ne sais pas pour le moment. Je suis arrivée à un palier où j’ai l’impression de ne plus rien avoir de trop…

L’un des principaux défis de mon cheminement minimaliste a été et est toujours la question des livres, car mon compagnon et moi sommes boulimiques de lecture. Nous avons beau en revendre, en semer dans les boîtes à livres de notre quartier et en offrir à nos proches, il y en a toujours plus qui entrent à la maison ! Surtout du côté de mon compagnon, à vrai dire, mais je ne peux pas y faire grand-chose… Je redoute déjà notre prochain déménagement, même si rien n’est prévu pour le moment !

À celles et ceux qui souhaiteraient cheminer vers le minimalisme, je conseillerais de faire un gros tri d’un coup puis d’affiner au fil des mois (voire des années). On apprend à se connaître en triant et en allégeant ses affaires, mais cela ne se fait pas en un seul jour.

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