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Pourquoi je préfère les livres aux liseuses ?

Le besoin de protéger les arbres et de combattre la déforestation, afin de préserver notre source d’oxygène et la vie d’innombrables espèces animales et végétales à travers le monde, est le premier problème éthique et écologique auquel j’ai été sensibilisée.  Ainsi, économiser le papier et le recycler est naturellement l’un des premiers gestes écologiques que j’ai adopté enfant !

Aujourd’hui je continue de faire des efforts dans ce sens, en optant pour des factures et relevés bancaires électroniques, en transformants divers supports papiers en cartes et enveloppes 100% récup, ou en appliquant diverses astuces pour imprimer sans gaspiller,  par exemple. Ma plus grande consommation de papier reste sans aucun doute liée à mes lectures de livres et de magazines

“Tu n’as qu’à t’abonner aux magazines en ligne et acheter une liseuse !”, me diront probablement certain-e-s. J’ai déjà expliqué pourquoi je préfère lire des magazines papier et j’ai même partagé avec vous quelques astuces pour leur donner une seconde vie. Aujourd’hui, j’aimerais vous parler plus en détail des raisons pour lesquelles je n’utilise pas de liseuse et je m’obstine à lire des livres imprimés…

Tenir un livre entre mes mains, prendre le temps d’observer la couverture, rêvasser en tournant les pages, sentir le papier glisser sous mes doigts, relire le petit mot laissé par celle/celui qui me l’a offert… tout cela contribue à faire de chacune de mes lectures un véritable moment de plaisir. Car pour moi lire n’est pas simplement un moment durant lequel j’absorbe des mots, des idées et des histoires… c’est un moment où je pars en voyage et le livre que je tiens entre mes mains c’est un peu comme mon billet. Il symbolise, de manière concrète, mon passage d’un univers à l’autre, d’une époque à l’autre, d’un esprit à l’autre. Le côté “froid” et “impersonnel” d’une liseuse ne m’offrent rien de tout ce plaisir…

Je trouve cela beaucoup plus confortable et pratique de tenir un livre entre mes mains plutôt qu’une liseuse. Tout d’abord, j’arrive à me concentrer plus facilement et bien plus longtemps sur un livre que sur un écran. Ensuite, l’exposition à l’éclairage d’une liseuse peut nuire au sommeil et comme j’aime lire avant d’aller dormir, je préfère me coucher dans des conditions favorisant un bon endormissement ! Enfin, les livres sont souvent pour moi des outils de référence, des sources d’inspiration et de réflexion- de ce fait, j’aime pouvoir glisser quelques notes au fil des pages et pouvoir m’y référer quand bon me semble.

Même si l’impact écologique de l’impression de livres n’est pas des moindres- puisqu’elle nécessite l’usage de papier, d’eau, d’encres etc.- celui de la fabrication des liseuses est encore pire, comme démontré dans l’article du magazine Kaizen n°22 dont les informations qui suivent sont extraites.

Tout d’abord, le bilan carbone de la fabrication d’un livre est de 1,3 à 7kg alors que celui d’une liseuse est de 168 kg à 250 kg. Pour amortir cet impact, l’utilisateur d’une liseuse doit donc lire au moins 240 livres en 3 ans, soit 80 livres par an ou 1,5 livres par semaine.

En outre, alors qu’il est possible de fabriquer un livre de A à Z dans un seul et même pays, cela n’est pas envisageable pour les liseuses dont la fabrication des différents éléments qui la constituent et l’assemblage s’organisent dans différents pays. Comme pour beaucoup d’appareils électroniques, la fabrication d’une liseuse rhyme avec délocalisation.

De plus, l’impression écologique de livres peut se faire sans trop de difficultés puisqu’il est possible d’utiliser du papier recyclé ou issu de forêts certifiées FSC ainsi que des encres écologiques. Quant aux liseuses, qui sont en partie constituées de métaux rares et extraits dans des régions en conflit, et fabriquées dans des pays où la main d’oeuvre est peu dispendieuse et les normes écologiques sont peu exigentes, le modèle éco-éthique n’est pas prêt d’exister.

Enfin, un livre n’a pas besoin d’être rechargé pour être lu ! Bien que certaines liseuses ne demandent pas à être rechargées aussi souvent qu’un ordinateur ou qu’un téléphone portables, elles ne peuvent à la base pas fonctionner sans électricité.

Même si tous les livres ne sont pas encore imprimés dans des conditions éthiques et écologiques, il existe de plus en plus de maison d’édition qui font des efforts dans ce sens. Les liseuses ont, elles, encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’en arriver là…

Pour plus de détails concernant l’impact éthique et écologique des liseuses je vous invite à consulter cet article

Un livre qui a été lu et relu et ne peut plus l’être car il lui manque des pages ou il est abîmé, peut simplement être réutilsé à d’autres fins (emballages, travaux créatifs etc.) et être recyclé. Le recyclage d’une liseuse est impossible. Bien que quelques éléments puissent être récupérés, cela se fait au prix de traitements très polluants à faibles rendements. Quant aux éléments non recyclables, ils continueront de polluer dans une décharge…

Depuis que j’ai été sensibilisée à l’impact éthique, écologique et sanitaire de nos déchets grâce à Béa Johnson, je n’acquière plus rien sans me demander ce qu’adviendra de cet objet le jour où je ne pourrai plus l’utiliser… et entre un livre qui pourra être recyclé et une liseuse qui polluera indéfiniment, mon choix est vite fait !

La durée de vie d’un livre et celle d’une liseuse sont très variables et dépend bien évidemment en grande partie du soin qu’on en prend… Néanmoins, un livre ne sera jamais victime d’obsolescence programmée ! Alors qu’une liseuse cessera malheureusement de fonctionner au bout de quelques années, il y a peu de risques pour qu’un livre se désintègre automatiquement en poussière au bout d’un certain temps ! Je préfère donc investir dans des livres qui pourront m’accompagner une vie durant.

L’un des plus gros avantages du livre papier est selon moi le fait qu’il peut avoir plusieurs vies. En effet, on peut le prêter, le partager, l’échanger, le donner… alors qu’un livre acheté via une liseuse ne pourra être lu que par le nombre limité de personnes ayant accès à l’appareil. Je parle régulièrement de ce que je lis et c’est donc agréable de pouvoir prêter mes livres à celles/ceux qui s’y intéressent et ainsi leur éviter de les acheter à leur tour. 

Enfin, comme mentionné dans Kaizen n°22, les fournisseurs de livres électroniques (Amazon, Google, Apple, Kobo…) contrôlent la diversité de livres électroniques disponibles, alors que les livres imprimés sont tous libres d’accès à tous les lecteurs. En outre, dépendre de plateformes aussi peu éthiques qu’Amazon ou Google pour l’achat de livres électroniques pour certaines liseuses me dérange beaucoup. 


Bien que je sois consciente des nombreux avantages des liseuses, les inconvénients liés à leur fabrication et à leur usage me dérangent trop pour pouvoir abandonner les livres papier… je continue donc d’en acheter tout en faisant de mon mieux pour limiter mes achats de livres neufs et privilégier les maisons d’édition engagées.

EDIT du lundi 12/10 : je suis vraiment surprise par les commentaires négatifs ou « sur la défensive » que j’ai pu lire – essentiellement sur les réseaux sociaux – suite à la publication de cet article ! On m’accuse de dire des « bêtises », de ne rien y connaître… pourtant, comme le titre l’indique, cet article a pour simple but d’expliquer pourquoi je préfère les livres personnellement !  J’ai eu une tablette pendant plus d’un an donc ayant testé la lecture sur les 2 supports,  je peux dire ce que je préfère… non ? Quant aux chiffres, je ne les ai pas inventés, j’ai cité ma source ! Jamais n’aurais-je cru que cet article serait la cause de quelque négativité ou débat que ce soit… et je m’en vois fort désolée.

Et vous, préférez-vous les livres ou la liseuse ?
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