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Manger végétalien, varié et équilibré : le bilan

Quand j’ai décidé de relever l’éco-défi Manger végétalien, varié et équilibré, cela faisait déjà plus d’un an que j’étais passé à une cuisine et à une alimentation principalement végétaliennes. Cette transition ne s’était pas faite du jour au lendemain : j’avais passé les 6 mois précédents à me documenter sur l’impact écologique et sanitaire de la production et de la consommation de viande et de produits d’animaux et à me sensibiliser aux implications éthiques qui en découlent. En même temps, j’éliminais progressivement la chaire animale et les produits animaux de mon assiette tout en apprenant à préparer des plats végé variés et équilibrés. Néanmoins, il y a plusieurs questions que je n’ai pas pris le temps de considérer avant de faire ce choix ; je me disais que j’y réfléchirai, que je m’informerai et que je m’organiserai plus tard… Et justement, près de 18 mois plus tard, il m’a semblé bon d’accorder toute mon attention à ces différentes questions.

Je vous propose aujourd’hui de découvrir mon bilan de cet éco-défi ainsi que celui de quelques autres lectrices y ayant participé.

Mon bilan

Pour commencer, je me suis penchée sur la question de la vitamine B12 qui me taraudait depuis un moment. Dans son interview, Ophélie alias Antigone XXI résume très bien pourquoi l’alimentation végétalienne n’en contient pas naturellement et Sophie du blog Enfant Végé explique clairement l’importance de la supplémention en B12, en particulier (mais pas que) lorsqu’une femme est enceinte. Étant donné qu’il m’arrive de consommer des produits à base de laitages ou d’oeufs 1-2 fois par mois, je pensais que mes apports en B12 étaient suffisants, mais c’est justement en échangeant avec Sophie que j’ai su que ce n’était certainement pas le cas.  J’ai donc décidé d’opter pour un supplément à prendre quotidiennement, la Veg1 (9,49 euros pour 3 mois).

J’ai également pris le temps de faire le point sur mes habitudes culinaires et j’ai réalisé que je commençais un peu à tourner en rond. Même si je fais rarement la même recette plus d’une ou deux fois dans le mois, je trouvais cela dommage de me limiter à des styles de plats ou à des ingrédients que je connaissais déjà par coeur alors que j’ai à ma portée plein de jolis livres de recettes (Vegan, Flocons d’avoine et d’ailleurs, Veggie Burger… entre autres !) à moitié explorés et une multitude de recettes de blogs qui attendent d’être testées depuis des mois. Je suis donc sortie de ma zone de confort et sans aller pour autant chercher de nouveaux ingrédients farfelus ni passer des heures en cuisine, j’ai joué avec de nouvelles saveurs, textures, cuissons. Ainsi j’ai fait encore plus appel à ma créativité en puisant dans les essentiels de ma cuisine et en réalisant des recettes aussi simples que rapides et nourrissantes.

Mon plus grand défi, depuis que j’ai choisi d’opter pour une alimentation végétale, c’est de faire face aux questionnements ou au malaise des autres. N’ayant pas envie de me retrouver dans des situations où je dois justifier mes choix/préférences, j’évite d’en parler. N’ayant pas non plus envie de mettre mes hôtes mal à l’aise, en ajoutant “produits laitiers, oeufs etc.” à la longue liste des aliments que je ne mange pas pour diverses raisons (santé, goût, et/ou éthique), j’accepte de manger végétarien. Durant ce mois, j’ai donc pris le temps de réfléchir à mes limites et à mes objectifs. Une réflexion qui est toujours en cours mais dont je pense avoir trouvé les conclusions… Mon raisonnement est aussi complexe que personnel alors je pense préférable de consacrer un article entier à ce sujet quand je me sentirai inspirée et prête à le partager.

En attendant, je peux vous dire que les différents témoignages partagés sur le blog durant cet éco-défi – merci Ophélie, Pauline, Herveline, Romain, Sophie, Maryline, Gaëlle, Johanna– m’ont beaucoup inspirés et réconfortés à leur manière. Leurs cheminements sont aussi différents que leurs choix et pourtant, ils sont à mes yeux tous aussi sensés que réfléchis. Ils prouvent que les barrières sociales, culturelles et familiales auxquelles on peut faire face sont surmontables lorsqu’on fait le choix de manger végé, même si cela peut être long et difficile. Depuis cet éco-défi je me sens plus à l’aise lorsqu’on questionne mes choix et préférences alimentaires et je pense que c’est en grande partie grâce à la confiance et à l’espoir que ces partages personnels m’ont insufflés.

Bien que Mister Vert ne participe pas à mes éco-défis, il les suit de loin- il connaît les thématiques, il regarde mes posts dans le groupe Facebook et lit quelques articles (lui aussi a trouvé le rythme de publication des derniers mois impossible à suivre !).  Je pense que cet éco-défi lui a permis de réaliser combien il était important pour moi de manger ce qui me fait du bien au corps et à l’esprit. Même s’il respectait déjà mes choix avant, j’ai le sentiment qu’à présent il a également envie de me soutenir de manière plus concrète. Il est le premier à repérer les options végétaliennes au restaurant, à expliquer à notre entourage les différences entre végétarisme et végétalisme, à leur dire combien il se régale sans produits d’animaux chez nous et quand il cuisine (même si c’est rare !), il se lance dans la réalisation de plats végétaliens (que je n’aurai jamais eu l’idée de faire !) avec plaisir. Il me glisse aussi de temps en temps qu’il est admiratif de mes remises en questions et de mes efforts pour me rapprocher de mes valeurs et de mes convictions… et ça, je vous avoue que ça fait du bien à entendre des fois !

En fin de compte, je pense que c’est surtout dans ma tête que j’ai avancé durant cet éco-défi… je tâcherai de vous livrer plus en détails le fruit de ce mois riche en réflexions dans les semaines/mois à venir. En attendant, je vous laisse découvrir le bilan de quelques unes des autres participantes que je remercie pour leur contribution.

Magali

Le plus grand changement que ce challenge a apporté chez moi est que je suis passée à une alimentation végétarienne. Je suis vraiment heureuse d’avoir pris cette décision et j’envisage une alimentation végétalienne d’ici quelques temps. Cet éco-défi m’a beaucoup fait réfléchir à ma façon de m’alimenter, en équilibre avec mes envies, le bien être des animaux et la planète. Je n’avais jamais autant réfléchi à tout ça que durant le mois d’avril.

L’idée de devenir végétarienne me trottait dans la tête depuis un petit moment et cette décision a été assez facile à prendre finalement. Par contre je connaissais mal voire peu le végétalisme. Je pense que la principale difficulté qui m’attend va être dans cette transition. Je suis totalement en accord avec les valeurs portées par le véganisme mais j’utilise encore beaucoup d’oeufs et de produits laitiers dans ma cuisine, notamment le fromage. Je vais essayer petit à petit plusieurs recettes et astuces proposées lors de cet éco-défi pour trouver mon équilibre dans cette nouvelle alimentation qui me tient à coeur.

À moyen terme (d’ici quelques mois) j’envisage donc de passer à une alimentation végétalienne, au moins à la maison. Je veux y aller pas à pas alors pour l’instant je vais me tenir au végétarisme en dehors de chez moi. Mon chéri me suit aussi dans ce grand changement. Notre objectif commun est de trouver un équilibre pour nos enfants de 2 et 4 ans. A terme nous souhaitons également leur proposer une alimentation végétalienne avec sûrement de nombreux tâtonnements à venir !

Jasmine

Je suis (quasiment) végétarienne depuis quelques mois donc ce défi tombait à pic !  J’ai cuisiné des ingrédients nouveaux (azukis, polenta, chia, etc.). J’ai pris beaucoup de plaisir à tester de nouvelles recettes végétaliennes. Entre autres, je me suis rendu compte que je pouvais assez facilement me passer d’oeufs, ce qui était impensable pour moi avant. Globalement, ce mois-ci j’ai pris du temps pour cuisiner et je me suis régalée (tartinade et rillettes de lentilles, houmous de haricots rouges, falafels, hamburgers VG, porridges, miam!)

Ma plus grande difficulté est la réaction de mes proches et surtout de mon compagnon, qui a peur que j’opère un changement trop brutal et qui associe les végans à des gens extrêmes et imposants. En fait, ça a été un sujet de dispute ces derniers temps, alors que pourtant il aime ce que je cuisine et je reste flexitarienne chez les autres pour ne pas imposer mes choix. Je crois que la nourriture est liée à l’intime et que les changements que l’on fait remettent les autres en question, ce qui peut les frustrer car, indirectement, on remet en question leur façon de manger qui est une façon d’être.

Par la suite, je souhaiterais continuer de découvrir et partager de bonnes recettes végétales, sans pour autant devenir à 100% végétalienne, ni même végétarienne, car pour l’instant c’est trop difficile en société mais aussi au niveau du goût (la viande ne me manque pas mais j’aime encore trop le fromage et les fruits de mer). Mon idée pour le moment c’est d’être le plus possible végétalienne chez moi et de me faire plaisir en mangeant du poisson par exemple à certaines occasions (restaurants, vacances, ou si je suis invitée).

Nadine Grën

Je suis devenue végéta*ienne pour de bon…cela faisait des mois que j’étais en éternelle « transition ». Je suis végétalienne chez moi et végétarienne en société. J’ai beaucoup appris sur la nutrition et découvert de supers recettes ! Je l’ai annoncé officiellement à toute ma famille pendant une fête de famille et tout le monde l’a bien pris (du moins en apparence… après on verra dans la durée). Je suis restée très ouverte, sans me braquer face au questionnement.

Mon ami qui est omni le prend bien aussi et les repas se passent bien. Il a sa moitié de frigo et moi la mienne, on partage les « accompagnements ». Il a quand même goûté à mon cake tomate basilic et à mes cookies vgl 🙂 Bref ! Que du positif ! Merci beaucoup Natasha !

Mes questionnements concernaient surtout la partie équilibre des repas et les essentiels à avoir dans ma cuisine. Et SURTOUT le vivre en société. Mais j’ai bien l’intention de continuer sur cette lancée !

Cécile

Durant cet éco-défi, j’ai diminué ma consommation de viande, découvert de nouvelles recettes à base de légumineuses et de nouveaux ingrédients. Le plus dur n’a pas été de savoir par quoi remplacer car j’ai découvert plein d’alternatives. Le plus dur en fait, est de lâcher des habitudes ancrées depuis longtemps dans nos modes de vie. Donc je me laisse le temps d’évoluer sans savoir si je deviendrai végétarienne ou même végétalienne un jour. C’est un choix qui doit venir de nous même, du fond du cœur. Le mien n’est pas insensible à la cause animale, et comme juste milieu, je choisis pour l’instant la réduction et privilégie les petits éleveurs. Ce qui me fait peur, c’est peut-être l’intransigeance de certains végé militants qui pourraient toujours critiquer le moindre effort. Cela dit, dans le groupe des éco-défis, j’ai trouvé beaucoup d’ouverture et de tolérance.

Mes objectifs pour la suite sont de continuer à diminuer ma consommation de viande, faire entrer plus de légumineuses et autres ingrédients oubliés ou mis de coté, découvrir de nouvelles saveurs, recettes et mieux connaître les laits végétaux.

Eclectik Girl

Quelques semaines avant de découvrir le thème de l’éco-défi d’Echos Verts, j’avais pris la décision de végétaliser mon alimentation. Végétarienne, à la maison. Car à mes yeux, végétalienne … OMG, me passer de fromage ? NO Way ! Et puis, je me suis inscrite au défi, en me disant que ça me donnerait des idées de recettes végétariennes. Et puis, et puis… les publications de Natasha et des participants du groupe m’ont poussé à me renseigner. A écouter les arguments. A comprendre que le végétarisme, c’est bien, mais que si vraiment on souhaite que nos choix alimentaires ne soient plus teintés de cruauté envers les animaux, il faut aller plus loin. Ce qui a fini de me décider, c’est le discours de Gary Yourofsky

En mai, grâce aux recettes et astuces partagées sur le groupe, j’ai éliminé les œufs, le miel, les yaourts, et et et, plus difficile, le fromage. Heureusement, j’ai trouvé des alternatives : la levure de bière sur les pizzas/gratins, le tartimi, la mozzarizella (faux fromage style mozza, trop bon) et la confection de simili fromage).

Par contre, je n’ai pas réussi l’étape 3 du défi, et je ne sais pas si j’oserai un jour : être VGL en société. Car :

Bilan : notamment grâce à ce défi, mon alimentation est passée d’omnivore, à 95% végétalienne. Ce qui correspond, en moyenne, à 1 repas par semaine (invitation chez amis/famille) en extérieur. Mon objectif est, déjà, de me tenir à ces 95%. Pour ensuite devenir réellement végétarienne. Et, si j’ai le courage (car oui, il faut du courage et de l’obstination pour faire face aux récriminations de l’entourage !), végétalienne à 100 %.

JudeGui

Grâce à toi et au groupe Facebook, j’ai pu :

1) apprendre sur ce mode de conso pour découvrir des motivations insoupçonnées

2) m’abreuver de recettes des blogs / ouvrages suggérés pour tester ma capacité à aimer et à faire aimer cette cuisine

Le plus dur pour moi, c’est l’acceptation par mon mari et par ma famille de ce mode de consommation considéré comme « extrémiste » et « mauvais pour la santé ». Il a fallu faire des plats qui conviennent en terme de goût et de sentiment de satiété (et en fait, ils sont végéta*iens ! quoi ? non !!!), de promettre que je n’allais pas basculer totalement tout de suite (on ne sait jamais, peut-être que je me découragerai au fil du temps) etc.

J’ai acheté le livre de Marie Laforêt « VEGAN ». Je vais tester le plus de recettes possibles jusqu’à la fin de mon congé parental afin connaître mes limites, découvrir les goûts qui nous plaisent et de mettre en place en fonction une organisation durable.

Yanna

Cet éco-défi et les deux précédents qui, pour moi, lui étaient intimement liés, m’ont permis d’avancer sérieusement dans quatre domaines de réflexion : la consommation de la viande, la diversification alimentaire, le bien-être des animaux et celui des gens.

Cet éco-défi accompagne une période de transition réaliste, déménagement dans une maison dépourvue de tout objet et d’habitude (où il est donc très facile de mettre en oeuvre des règles de simplicité) et d’une première phase de conclusions suite à une longue observation des animaux.

Je n’ai pas rencontré de difficultés principales, au contraire, je n’ai trouvé que des solutions apaisantes et simples qui correspondent à ce que j’ai toujours ressenti. J’ai appuyé ma réflexion sur les expériences relatées par chacun et sur le principe naturel.

Je me suis sincèrement intéressée à la cuisine végane, pour des raisons de simplicité (produire le maximum de nos aliments chez nous) et pour découvrir de nouveaux horizons de saveurs, tout en apprenant à varier et à inter-changer le plus possible les aliments. En revanche, la provenance lointaine de certains produits nécessaires à l’équilibre alimentaire vegan et le malaise régulier que j’ai pu ressentir dans les témoignages de vegan ne m’a pas convaincu de suivre cette philosophie et d’éliminer les produits animaux.

Ainsi, je considère que les produits animaux font partie de notre alimentation naturelle et que la question importante est donc autour de l’animal et de ce qu’on lui doit. M’appuyant sur la philosophie de Sepp Holzer et sur mes observations récentes, on a tout à gagner à intégrer les animaux dans notre société (et à en consommer de manière très modérée), tout en leur offrant un minimum non réductible : un espace suffisamment grand et varié pour qu’ils puissent se nourrir eux-mêmes et s’abriter où bon leur semble et permettre leur cycle naturel (contacts sociaux et s’occuper de leurs petits). Mon objectif à continuer et à transmettre : la diversification alimentaire végétale et le minimum non réductible à offrir à tout animal.

Que vous a apporté cet éco-défi ? Que vous inspirent ces témoignages ?
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