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Tout ce qu’il faut savoir avant d’adopter un animal de compagnie

Gael fait partie de ces lectrices du blog qui m’apportent énormément de part leurs réflexions et leurs partages. Lorsque j’ai lancé l’éco-défi Apprendre à connaître, respecter et protéger les animaux, elle m’a rapidement contactée pour partager son expérience.

Gael est très active dans différents domaines du milieu associatif et vient notamment de mettre en place une antenne du Collectif de Défense de l’Accouchement à Domicile dans sa région, les Pays de La Loire. Se sentant touchée par la nature et les animaux depuis toute petite, elle contribue également à la protection animale de différentes manières, notamment en recueillant chez elle des animaux abandonnés dans la rue ou dans des refuges. Elle en a accueilli tellement qu’elle ne saurait nous dire combien exactement !

À travers nos échanges, j’ai réalisé qu’elle s’y connaissait vraiment bien en matière d’animaux domestiques. Elle a donc accepté de répondre à mes questions et de partager avec vous ses humbles conseils pour que l’adoption (ou « l’acquisition » comme elle préfère dire) d’un animal de compagnie se fasse dans les meilleures conditions possibles.

Comment est né ton intérêt pour la protection animale ?

J’avoue que je ne me suis jamais posé la question… la façon dont j’ai été éduquée m’a portée naturellement vers la protection des miens, de mon environnement, de ce et ceux que j’aimais. Nous avons toujours eu des animaux dans ma famille, ils en faisaient pleinement partie. Je ne comprenais pas que certaines personnes puissent vouloir leur faire du mal intentionnellement. Lorsque j’avais 7 ans, ma chatte s’est pris la patte dans un piège (en pleine ville !!!), c’était grave, ça m’a bouleversée, elle qui en plus était la gentillesse incarnée, c’était un peu ma maman-chat. À peu près à la même période, j’ai vu un reportage, de 30 Millions d’Amis je crois, qui montrait une vache suspendue par une corne, laissée comme ça à mourir dans le vide, seule, à meugler jusqu’à n’en plus pouvoir. Puis un cheval qui pleurait de souffrances, car il savait qu’il partait à l’abattoir. De l’écrire les larmes me montent aux yeux… c’est atroce, incompréhensible pour moi. Je pense que c’est parti de là, même s’il a fallu de nombreuses années pour que je devienne vraiment active dans la protection animale, je pense que c’est ce reportage qui a planté la graine de ma révolte.

Comment ta sensibilité envers les animaux se reflète-t-elle dans ton quotidien ?

J’ai toujours considéré les animaux comme des êtres intelligents à part entière. Au quotidien je suis à leur écoute: avec les miens on s’observe, on se parle, parfois c’est subtil comme un clignement d’oeil, parfois on se fait des blagues, on se course dans l’appartement… Je pense qu’on est « sur la même longueur d’onde », et que ça ne serait pas possible si je les considérais comme des sous-êtres ou des meubles. Il est déjà arrivé que mon chat s’interpose entre moi et quelqu’un avec qui j’avais une discussion très animée, comme pour dire « hého, tu parles gentiment à la dame sinon je te saute dessus ! », c’était impressionnant et drôle à la fois. J’ai toujours ressenti une sincérité et une empathie profonde de leur part, ce qui n’est pas forcément le cas avec les humains. J’ai d’ailleurs arrêté l’équitation en centre équestre à cause de ça, là-bas j’y ressentais les animaux malheureux alors que quand je montais chez mon grand-père, où ses équidés vivaient tranquillement au pré sans se faire cravacher tous les jours, je les sentais bien.

Ensuite lorsque je croise un animal tout seul ou blessé, je m’arrête pour savoir s’il est à quelqu’un, le cas échéant l’attraper et l’emmener chez le vétérinaire, je contacte Pet Alert… je lui cherche une solution car je ne peux pas rester sans rien faire, pour moi un animal ou un humain c’est pareil, c’est un être aimé et aimant, qui peut souffrir.

Enfin concernant mon alimentation, je suis sur le chemin du végétarisme, ne consommant déjà plus d’œufs ni de produits laitiers depuis un moment. Le peu de viande que je consomme encore est bio, et à chaque fois je pense à cet animal qui est dans mon assiette, je le remercie, et je lui promets que bientôt plus aucun n’aura à souffrir pour moi.

Aujourd’hui, on peut adopter un animal de compagnie par d’innombrables biais : auprès d’éleveurs, de refuges, de particuliers… quelle est l’option que tu privilégies et pourquoi ?

Attention, contrairement à l’achat pur et simple (comme pour un meuble), une « adoption » ne concerne qu’un animal qui a été sauvé de la maltraitance, de la reproduction intensive, de l’abattoir, qui a été abandonné, trouvé dans la rue, qui vivait dans de mauvaises conditions… C’est donc un animal qui a été pris en charge par une association ou un refuge, qui l’a nourri, mis au chaud, soigné, stérilisé, choyé voire aimé par le biais d’une famille d’accueil, qui l’a sociabilisé si besoin, bref, qui s’en est occupé bénévolement, qui connait bien son caractère et ses ententes avec les humains et les autres animaux.

L’argent qui est demandé pour acquérir cet animal est donc en remboursement des dépenses qu’a engendré son accueil, et souvent la somme ne couvre pas tout, surtout en cas de maladie. Il ne s’agit alors pas d’une simple transaction financière entre un fournisseur de « marchandise » et un acquéreur, comme c’est le cas avec les animaleries (malgré les petites affiches « attention, ce n’est pas qu’un cadeau de Noël ! » histoire de se dédouaner un peu), certains éleveurs peu scrupuleux ou énormément de particuliers qui se fichent de leurs animaux et les font reproduire tous les ans pour faire de l’argent.

Je privilégie donc l’adoption, via une association ou un refuge sérieux, car en adoptant 1 animal, on en sauve 2 : celui que l’on accueille pour la vie chez soi, et celui qui pourra être sauvé et prendra sa place au refuge ; de plus on aide une association à s’en sortir et à faire connaître son travail. Il peut s’agir d’un chien, d’un chat, d’un rongeur, d’un NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie), d’un animal de ferme ou de batterie, tous les animaux peuvent être trouvés en refuge, même ceux avec pédigrée (aujourd’hui j’ai vu passer un appel à l’aide pour un Sphinx, chat pourtant rare et cher!). Il peut aussi arriver un coup de cœur qu’on ne présageait pas du tout : un jour j’ai visité un refuge pour adopter un chat, en partant j’ai croisé le regard de ce chien qui m’a touchée, je me suis laissé une semaine de réflexion, je me suis informée sur lui et sur sa race, et le week-end d’après je repartais avec le chien de mes rêves ! #AdoptDontShop

Il existe sinon quelques alternatives au fait d’accueillir un animal chez soi, sans pour autant qu’il soit à nous (mais ce sont de réels engagements) :

Parmi les nombreuses associations qui recueillent les animaux abandonnés destinés à l’adoption, certaines sont plus sérieuses que d’autres… lorsqu’on ne connaît pas la réputation d’une association, comment peut-on s’assurer qu’il s’agit d’une structure de confiance ?

Acquérir un animal de compagnie est une sacrée responsabilité puisqu’on s’engage à prendre soin d’un être vivant qui sera dépendant de nous tout au long de sa vie. Qu’est-il important de mettre en place pour s’assurer de son bien-être d’après toi ?

Avant même de l’acquérir il faut bien réfléchir, il ne s’agit pas d’abandonner son animal par convenance 1 mois après parce que c’est embêtant de le sortir 4 fois par jour même quand il pleut, et que ramasser ses crottes c’est nul ! C’est également un engagement sur le long-terme : entre 1 et 25 ans, voire plus pour les tortues terrestres et quelques autres animaux.

De plus, il faut être sûr que nous et notre mode de vie lui convenons, qu’il s’agisse de son espèce ou de sa race (ce n’est pas lui qui s’adaptera à nous… un Octodon ne vit pas comme un Cheval, un Husky n’a pas les mêmes besoins qu’un Chihuahua). Il faut donc se renseigner sur les besoins fondamentaux de l’animal (habitat, sécurité, affect, vie de groupe, alimentation particulière…) et être sûr de pouvoir y subvenir, en plus des besoins matériels, médicaux et financiers.

Un animal malheureux peut faire les pires bêtises voire se mettre en danger, pour être en bonne santé il doit manger de la nourriture de qualité (exit la nourriture de supermarché) et faire un minimum d’exercice, malade il peut coûter cher, bébé, sénior et pour les vacances il nécessitera une attention particulière. Une fois que la décision est certaine, on peut se permettre de l’accueillir, en prenant soin de lui réserver un endroit à lui où dormir au chaud, où manger et où faire ses besoins.

La bienveillance en toute circonstance est nécessaire, qu’il s’agisse d’un adulte ou d’un jeune, car la violence est contre-productive (mettre le nez de l’animal dans ses excréments en cas de bêtise est pire que tout par exemple, tenter de connaître la raison de cette incartade est en revanche ce qu’il faut faire). Il faut toujours respecter son caractère propre, et tenir compte de son histoire à lui (parfois traumatisante), chacun est différent, même au sein d’une seule portée.

L’identification, la stérilisation, la vaccination et la vermifugation régulières sont essentielles à son bien-être, tout comme le fait de sécuriser ses sorties. Lors des absences de courte ou de longue durée, il faut savoir à qui le confier (petsitter, famille, amis, pension), ainsi qu’en cas de décès (il est indispensable de d’avoir 2 solutions pour lui, au cas où l’une se désisterait – ce qui arrive malheureusement trop souvent). Enfin, et c’est un point indispensable, ne pas oublier de lui donner toute l’attention et tout l’amour auxquels il a droit^^.

Et ne pas hésiter à demander des conseils sur des forums dédiés à la race, à son vétérinaire ou à un comportementaliste avant de dépasser ses limites. Pour les animaux certains gestes anodins pour nous sont de vraies défiances pour eux, et il peut en découler une situation qui dégénère sans qu’on sache trop pourquoi si on ne prend pas le temps d’observer et de comprendre.

Quels sont vos conseils pour adopter et prendre soin d’un animal de compagnie  ?
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