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La Boîte à Terre : pour composter sans jardin ni balcon

Lorsqu’on cherche à réduire ses déchets, passer par la case compostage devient une évidence. Pourquoi envoyer ses déchets organiques moisir à la décharge alors que ces derniers peuvent naturellement se décomposer et se transformer en compost, un engrais naturel, non polluant et aussi nourrissant pour le sol que pour les divers végétaux qui y poussent ?

Je dois vous avouer que j’ai longtemps pensé qu’il fallait avoir un jardin et un Doctorat en Sciences des vers et de la biodégradabilité pour pouvoir composter… mais je sais aujourd’hui que l’art du compostage est à la porté de toutes et de tous, que l’on vive dans une maison ou un appartement, que l’on ait un jardin ou pas et que l’on ait la main verte ou pas !

S’il est vrai qu’il a mis longtemps avant de dépasser les frontières de la campagne, le compostage a aujourd’hui gagné du terrain en ville. Dans certains pays, il existe même, en plus des poubelles pour les déchets et les matériaux recyclables, des poubelles réservées aux déchets organiques des citadins et que la ville se charge de transformer en compost. Quand ce n’est pas le cas, cela n’empêche pas certains citoyens de mettre en place des systèmes de compostage collectif, comme l’a fait Jean-Jacques Fasquel en plein coeur de Paris.

On peut aussi s’équiper d’un petit lombricomposteur d’intérieur et si je devais en choisir un aujourd’hui, c’est sans hésiter que j’opterais pour un modèle de La Boîte à Terre. Pourquoi ? Parce que ce sont les seuls qui soient en bois et fabriqués en France !

Créée en avril 2014 par Jérémie et sa femme Amandine qui vivent à Nancy, La Boîte à Terre permet à ceux qui n’ont ni jardin ni balcon de composter leurs déchets organiques chez eux.

Jérémie a accepté de répondre à mes questions pour nous en dire plus sur ses Boîtes à Terre et l’art du compostage…

Comment est né ton intérêt pour le compostage ?

Au tout début c’est mon amour pour mon département d’origine : les Vosges qui s’est transformé en amour de la nature et la nécessité de la protéger. Je pense que c’est de là que vient ma fibre écolo. Le compostage des déchets pour les réintégrer dans le jardin est une évidence lorsqu’on veut agir pour l’environnement. Et comme je n’ai pas eu de jardin pendant longtemps, j’avais comme une frustration de ne pas pouvoir avoir de composteur. « J’ai des déchets, je veux les composter, mais je ne peux pas. » C’est ainsi que j’ai lu des articles sur le lombricompostage et que je m’y suis mis. Plus besoin de jardin pour composter ses déchets.

Qu’est-ce qui t’a motivé à créer La Boîte à Terre ? Qu’est-ce qui caractérise les lombricomposteurs que tu vends ?

Lorsque je me suis intéressé au lombricompostage, en tant que consommateur, deux solutions principales s’offraient à moi : les lombricomposteurs en plastiques proposés sur de nombreux sites internet, et les lombricomposteurs home made avec des tuto sur le net pour s’en fabriquer. J’aime le bois, c’est un matériau noble et durable.  J’ai donc voulu fabriquer un lombricomposteur en bois : j’ai surtout réussi à fabriquer un énorme tank immonde. Quelque chose qu’on ne peut pas garder chez soit ou dans un espace restreint. Alors je me suis dis que je ne devais pas être seul dans ce cas là : pas assez doué pour fabriquer un joli lombricomposteur en bois mais pas envie d’en acheter un en plastique. J’ai alors réfléchi la fabrication et commercialisation de lombricomposteurs en bois. Ainsi sont nés les lombricomposteurs La Boîte à Terre.

Peux-tu nous décrire le processus grâce auquel les déchets organiques se transforment en compost? Combien de temps cela prend-il ?

Tout dépend des déchets que vous y apportez et de quelle façon. Certains déchets sont longs à se transformer (épluchures de pomme de terre, peaux d’avocat…) d’autres plus rapides (courgette, concombre…). Aussi, plus vous les découpez petits, plus vite ils se transformeront. Il faut compter quatre à six mois pour transformer vos déchets en compost, pour que les vers à compost, les bactéries, les champignons et les minuscules insectes décomposent vos déchets. Bien sûr, tout ce petit monde reste à l’intérieur du lombricomposteur…

Y a-t-il des déchets biodégradables qu’il faut éviter de mettre au compost et d’autres à privilégier ?

Quand je dois répondre à ce genre de question je dis souvent que le lombricompostage n’est pas une science exacte. Ce qui peut fonctionner chez l’un peut être plus nuancé chez un autre utilisateur. Par exemple, je ne suis pas trop pour incorporer mes mouchoirs en papier usagés et essuie-tout ; ce qui ne pose aucun souci à d’autres personnes. Cependant il y a des déchets à ne pas composter qui mettent tout le monde d’accord : viande, poisson, produits laitiers, agrumes, oignons, ail, échalotes et rhubarbe sont à proscrire.

Penses-tu que composter, grâce au lombricomposteur d’appartement que tu proposes, soit à la portée de n’importe quel foyer ? Que dirais-tu pour motiver celles et ceux qui hésitent à se lancer dans le compostage ?

Seuls les foyers qui ne consomment pas de fruits et légumes frais sont exclus ! Pour tous les autres le lombricompostage est possible, et c’est bien là l’avantage. J’ai longtemps cru qu’il fallait un jardin pour pouvoir composter ses propres déchets, jusqu’à que j’entende parler des lombricomposteurs (alors que ça existe depuis de nombreuses années !!!). On se doute alors qu’il y a énormément de freins : « je n’ai pas la place, j’habite un F1 à Paris », « ça sent mauvais »… sont les plus classiques. Donc pour motiver les personnes hésitantes, j’ai juste envie de dire que c’est peu contraignant et que ça ne prend presque pas de place. Pour en avoir la preuve, finir de les séduire, je les invite à se rendre sur notre forum où ils trouveront réponse à leurs questions et des témoignages.

Retrouvez La Boîte à Terre sur leur site, Facebook et Twitter.

Vous vous demandez peut-être aussi que faire de votre compost une fois qu’il sera prêt ? Le compost peut-être ensuite utilisé à différentes fins, mais si vous n’en avez vous-même pas l’utilité, pensez simplement à le proposer aux personnes autour de vous qui ont une jardinière, un potager de balcon, un jardin ou même aux écoles qui ont ce genre d’aménagements pédagogiques, aux jardins partagés… Comme je disais Jean-Jacques Fasquel qui a créé le 1er compost collectif à Paris et que j’avais interviewé il y a quelques temps, le compost, c’est un peu comme de « l’OR-dur »… alors en cherchant un peu, vous devriez pouvoir trouver sans difficultés des personnes intéressées par le vôtre !

Est-ce que vous compostez ? Seriez-vous tentés d’essayer… ou pas ?
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