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S’informer autrement

Cela fait maintenant quelques années que je ne lis, ne regarde ou n’écoute plus les infos, que ce soit à la TV, à la radio ou dans les journaux. J’ai arrêté de suivre ce flot d’information continu, répétitif et manipulateur le jour où j’ai réalisé que ce genre d’actualité ne m’apportait rien de positif, de constructif ou d’enrichissant. Mes lectures quotidiennes des journaux en ligne me donnait la fausse impression de savoir ce qui se passait autour de moi et à travers le monde alors qu’en fait je me sentais ignorante… Je savais qu’il se passait beaucoup de choses mais, dans le fond, je ne savais pas grand chose et je ne savais rien des sujets qui me paraissent aujourd’hui essentiels à comprendre pour notre bien-être et celui de la planète dans son ensemble.

Victime de cette overdose d’informations vides de sens qui m’encombraient malgré tout l’esprit au quotidien, je me sentais rarement heureuse et confiante en l’avenir après avoir lu les nouvelles. « Déprimant », « révoltant », « répugnant », « effrayant » étaient les mots qui me venaient le plus couramment à l’esprit durant mes lectures. Rien qui ne puisse générer des ondes ou des idées positives ! Bien évidemment, le monde va mal et il ne faut pas le renier. Néanmoins je regrette que ces malheurs nous soient balancés à la chaîne, sans fond ni forme, sans nous pousser à réfléchir à notre place et à notre rôle dans tout ça. Il est tellement facile d’éteindre la TV, de changer de chaîne radio, de fermer la page virtuelle ou réelle du journal et de passer à tout autre chose, comme si de rien n’était… enfin presque, parce que moi, à chaque fois que je lisais les nouvelles, je me retrouvais happée par une vague de tristesse et un sentiment profond de vulnérabilité et d’impuissance.

Alors j’ai supprimé le flux RSS des quelques sites de journaux que je suivais via Feedly et j’ai cherché à m’informer autrement, en acceptant que je passerais certainement à côté d’informations « clés » et que je serais probablement un peu perdue quand tout le monde en parlerait… mais justement, j’ai vite réalisé que si tout le monde en parle, on finit toujours par connaître les grands sujets de l’actualité  via un.e voisin.e, un.e collègue, un.e proche, un.e commerçant.e… Certes, on n’apprend pas le scoop la minute suivant sa diffusion, mais quelle différence cela fait-il après tout d’en entendre parler quelques heures ou 24h plus tard ? D’après mon expérience, aucune. Tout va si vite de toutes façons dans l’actualité que même une minute après sa diffusion, une « nouvelle » n’en est plus une… on n’a à peine le temps de comprendre ce qui vient de se passer qu’on nous bombarde de nouvelles infos qu’on aura certainement oubliées la minute d’après. Si certains de ces sujets peuvent nous paraître sans intérêt, d’autres, au contraire, auraient certainement mérité davantage notre attention…

On parle de plus en plus de slow food, de slow travel, de slow fashion… et si on parlait de slow médias ?

De ces médias qui choisissent de partager des informations qui touchent à l’humain, à la planète, à la vie… à l’essentiel. De ces médias qui parlent de sujets qui nous concernent directement ou pas, mais qui demandent notre attention à tous. De ces médias qui ne nous balancent pas des grands titres à tout-va mais qui prennent le temps d’aborder le pourquoi du comment et qui nous invitent à réfléchir, à nous remettre en question et à passer à l’action. De ces médias qui n’attendent pas qu’un sujet s’inscrive dans les catégories « scandale » ou « nouvelle tendance » pour daigner y consacrer quelques minutes, lignes ou pages. De ces médias qui ne nous prennent pas pour des moutons mais pour des individus intelligents qui ne se contentent pas d’avaler ce qu’on leur donne mais qui l’observent, le scrutent, le critiquent, le décomposent, le tordent et le mâchent dans tous les sens avant de le digérer (ou pas). Mais surtout, de ces médias qui ne se contentent pas de nous dire que tout va mal sans nous proposer de solutions. De ces médias qui nous montrent que ça va bien aussi et que tout peut aller mieux. Bien mieux. Grâce à elle, à lui, à elles, à eux dont on parle si peu, dont on parle trop peu alors qu’ils contribuent au développement d’un monde plus juste et plus beau.

Parce que le monde va mal. Le monde va profondément mal… – ce que les médias « conventionnels » ne nous diront jamais d’ailleurs- et nous avons plus que jamais besoin de comprendre les racines de ces maux et de trouver la force, l’optimisme et l’espoir d’y faire face, de les affronter et de les surmonter, à notre échelle et à notre manière. Mais ce n’est pas en se laissant assaillir d’informations négatives, biaisées et/ou fallacieuses présentées de manière superficielle que nous y parviendrons.

Voilà pourquoi je ne lis plus les infos (je ne les regarde plus à la TV depuis que j’ai quitté le cocon familial il y a plus de 15 ans et je ne les ai jamais écoutées à la radio). Je n’ignore pas pour autant les maux de ce monde. Bien au contraire. Je n’en ai jamais été aussi consciente et ils ne m’ont jamais autant touchée. Mais au moins, maintenant, j’ai le sentiment de les comprendre un peu mieux, d’avoir développé un esprit un peu plus critique et surtout de ne plus être aussi passive. Je ne laisse plus les informations venir à moi. Je vais les chercher et je les sélectionne où et quand bon me semble, dans des blogs, des sites, des revues, des magazines, des MOOK, des livres… Les sources d’information alternatives et indépendantes sont nombreuses et permettent une approche plus approfondie de l’actualité et surtout la découverte d’une autre actualité- une actualité qui importe vraiment au présent et à l’avenir de l’humanité et de la planète dans son ensemble. Une actualité qui fait du bien, qui donne des solutions et nous prouve que nous pouvons être acteurs et actrices du changement, que nous avons plus que jamais un rôle à jouer dans notre propre (sur)vie.

Dans une nouvelle série d’articles, je partagerai avec vous ces sources d’informations alternatives que j’ai découvert depuis que j’ai décidé de suivre l’actualité autrement et qui sont selon moi porteuses de sens, de solutions et d’optimisme… car quand on se soucie de l’état du monde au quotidien, il me semble important d’apprendre à se protéger du négatif superflu, de réserver de son temps et de son énergie si précieux pour comprendre certains sujets de manière approfondie et de savoir où puiser des idées positives et inspirantes pour devenir des éco-citoyens un peu plus engagés chaque jour.

Si vous voulez en savoir plus sur les manipulations médiatiques en France je vous recommande vivement le documentaire Les nouveaux chiens de garde.

Quel est votre rapport à l’actualité ? Et quelles sont vos sources d’information alternatives préférées ?
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