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Se maquiller… ou pas ?

Moi maquilléeJ’ai commencé à me maquiller au collège, je ne sais plus trop quand exactement ni ce qui m’a motivé à le faire. Peut-être avais-je été inspirée par ma maman ou par les copines. J’ai d’abord mis un trait de khôl noir, et un peu plus tard je me suis mise à jouer avec 2 ou 3 ombres à paupières. Puis j’ai laissé tomber ces dernières et je les ai mises de côté dans la trousse réservée aux sorties et aux « grandes » occasions, avec un fard à joues, un mascara et 2 ou 3 vernis, . Quand j’ai commencé à travailler en tant que prof, un peu ennuyée qu’on me prenne pour une élève, j’ai décidé de me mettre du mascara tous les jours (le maquillage était interdit aux élèves). Je doute que ça ait changé grand chose mais lasse d’avoir à utiliser du démaquillant tous les jours- ce n’était pas nécessaire avec le khôl que j’arrivais à enlever sans produit-, j’ai remis le mascara dans la trousse des grandes occasions où j’avais ajouté 2 ou 3 rouges à lèvres en cours de route. La seule chose qui n’a jamais changé, c’est ce trait de khôl noir quasi-quotidien, sauf les jours où je restais à la maison. Tout comme mes boucles d’oreille, je ne sortais jamais sans!

Le jour où j’ai arrêté de me maquiller quotidiennement

Et puis en octobre 2013 je me suis lancée le défi de réduire mes déchets dans la salle de bains… Au départ, j’ai mis mon crayon de khôl- dont le bouchon était en plastique- dans la pile des produits pour lesquels je ne ferais pas de compromis. Quelques jours plus tard, j’ai pris un grand pas de recul et je me suis demandée pourquoi je n’étais pas prête à renoncer à ce petit trait de khôl quotidien? Pourquoi étais-je prête à continuer d’acheter ce produit qui n’avait rien de naturel et qui générait des déchets, en plastique de surcroît, alors que je faisais tout pour adopter des alternatives plus saines et écologiques dans tous les domaines de ma vie? Je n’en étais pas certaine alors j’ai décidé d’arrêter de me mettre du khôl pendant un mois, pour voir, pour savoir…

Le jour où j’ai appris à m’habituer à mon visage au naturel

Les premiers matins, lors du dernier coup d’oeil dans le miroir avant de partir au travail, j’ai eu du mal à me reconnaître et à me sentir à l’aise avec le reflet naturel de mon visage. Comment un simple trait de crayon avait-il pu à ce point altérer l’image que j’avais de moi-même? J’ai alors réalisé avec tristesse que je ne m’étais jamais laissée le temps de me familiariser avec mon visage au naturel. Même si ce trait de khôl ne changeait pas grand chose, il était là si souvent et depuis si longtemps qu’il faisait entièrement partie de la vision que j’avais de mon visage. J’ai donc pris le temps de me familiariser avec mon regard au naturel et sans artifices. Il n’était pas question d’apprendre à m’aimer, car là n’était pas le problème, mais simplement de reconnaître ce visage sans maquillage comme étant le mien et être à l’aise ainsi. Un petit mois m’a suffit pour m’y habituer. J’ai donc fini par ranger mon khôl avec le reste du maquillage pour les “grandes occasions” accumulé au fil des années: mascara, fards et vernis. Maquillage que je sortais 2 à 3 fois par an. Je me suis également dit qu’une fois que je serai arrivée au fond de chaque tube, boîte, flacon ou crayon, je ne remplacerai rien, khôl inclus.

Le jour où j’ai donné tout mon maquillage…

Quelques mois plus tard, l’établissement scolaire dans lequel je travaillais a demandé aux employés qui le pouvaient de faire des dons de maquillage pour apprêter les élèves lors de leur grand spectacle annuel au théâtre de la ville. Je me suis alors demandée si oui ou non je tenais à garder mon maquillage et en une seconde j’avais la réponse: si je pouvais me passer de maquillage tous les jours, pourquoi ne pourrais-je pas m’en passer pour les grandes occasions aussi? Et l’idée d’en faire don à des personnes à qui ce serait utile a fini par me persuader de dire au revoir à tout mon attirail de maquillage! En plus, j’ai par la même occasion éliminé le besoin de garder dissolvant, disques et produit démaquillants!

Le jour où l’on m’a maquillée, après un an sans maquillage…

Depuis, j’ai été maquillée une fois, par une professionnelle, à l’occasion de mon mariage. Si ça ne tenait qu’à moi, je me serais mariée sans maquillage. Néanmoins, Mister Vert et moi avions pour notre mariage déjà bousculé de nombreux repères, dit non à d’innombrables traditions familiales et culturelles et s’il y a des choses sur lesquelles je n’étais pas prête à faire de compromis, j’en ai fait sur les aspects qui m’importaient moins ou sur lesquels il me semblait dommage de perdre du temps à s’expliquer ou à se justifier. Cela faisait plaisir à ma maman de me prendre rendez-vous chez une professionnelle pour l’occasion et son sourire à la vue du résultat en valait la peine! Mister Vert a moins aimé, il faut l’avouer (mais je me dis que c’est bon signe!)… Lui comme moi avons donc apprécié de voir mes couleurs naturelles reprendre le dessus en fin de journée!

Aujourd’hui, je suis contente de me sentir bien dans n’importe quel contexte sans maquillage. On me prend toujours pour une élève au début de chaque nouvelle année scolaire. On me demande encore ma carte d’identité parfois quand je vais acheter une bouteille de vin à l’épicerie du coin… Mais maintenant que j’ai re-testé le maquillage, avec suffisamment de recul, je peux affirmer que je me sens bien mieux sans. Cela me permet en plus de faire des économies, de ne plus gaspiller le maquillage que je n’arrivais pas à terminer avant qu’il ne s’abîme, de ne pas générer de déchets ni de pollution supplémentaires, ni de mettre de produits malsains sur ma peau.

Bien sûr, il existe des alternatives écologiques: on peut faire son khôl avec des amandes et de l’huile, du blush avec de la betterave, du fard à paupière avec du cacao… Plusieurs marques proposent également des maquillages plus respectueux de la peau et de l’environnement, mais aucune n’a trouvé de vraies solutions au problème des déchets. La marque Zao a cependant fait de gros efforts dans ce sens-là puisqu’elle propose du maquillage sous forme de recharges qui s’emboîtent dans de jolis étuis en bambou. Il reste tout de même du plastique une fois la recharge vidée…

Je n’ai bien évidemment rien contre le maquillage, ni les personnes qui font le choix de se maquiller…  À chacun-e ses petits plaisirs et ses priorités! Je me demande néanmoins si la société dans laquelle on a grandi nous a laissé à chacune le temps d’apprivoiser et d’aimer notre visage au naturel. Nous a-t-elle laissé le choix de nous maquiller ou pas? Ou nous a-t-elle fait croire qu’il fallait se maquiller pour être « belle », « présentable », « crédible », « soignée »… ? En fin de compte, pourquoi est-ce que certaines d’entre nous avons, à un moment donné, fait le choix de nous maquiller, et d’autres pas…?

Je vous propose maintenant de découvrir l’avis de 3 lectrices sur la question…

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Emilie du site Dressing Responsable

Arrêter complètement de se maquiller est pour moi inconcevable, ça fait partie de l’image que je renvoie notamment dans mon univers professionnel mais également à mes proches et particulièrement à mon copain.

Comme dans tous les aspects de notre consommation, je pense qu’il faut être raisonnable et raisonné: je ne me maquille pas tous les jours et uniquement les yeux ou la bouche (exit fond de teint, blush et compagnie) et surtout je limite les produits que j’achète. J’ai 2 rouges à lèvres, un mascara, un crayon khôl, quelques ombres à paupières et une petite dizaine de vernis. Certains sont des produits bio ou naturels, quand je trouve des produits qui me conviennent (je recommande d’ailleurs les vernis Kure Bazaar), les autres sont du maquillage conventionnel. J’essaye de ne pas jeter les produits conventionnels avant de les avoir terminés même si cela implique de devoir attendre pour essayer autre chose.

Je n’ai jamais essayé de fabriquer mes propres produits de beauté (maquillage compris) moi-même. Je n’exclue pas de le faire puisque même si j’ai quelques a priori sur le fait que cela fonctionne aussi bien, je ne suis pas du tout fermée à l’idée de tester pour me faire ma propre idée. Il faut que je me renseigne pour acheter les produits et ustensiles nécessaires près de chez moi.


Lucie

Jusqu’à environ 6 mois j’étais une habituée du maquillage conventionnel : je me maquillais pratiquement tous les jours pour aller au boulot, je n’allégeais ma routine que les week-ends et l’été …

Il y a 6 mois j’ai voulu développer de nouvelles activités,  il me fallait du temps. Du coup j’ai réduit/supprimé ce qui me semblait ne me semblait pas/plus nécessaire et ma routine maquillage me prenait presque 20 minutes. J’ai commencé en ne maquillant que l’essentiel, en conventionnel, pour finalement ne plus me maquiller sauf exceptions : Noël, jour de l’An, soirées (assez rare), sorties resto, suggestions express de Mr (que je valide ou non) ou envie de fun.

J’ai dû au passage jeter une grosse partie de mes cosmétiques, essentiellement des rouges à lèvres, des fards, du fond de teint et des bases diverses, pour beaucoup périmés depuis … des années ! Aujourd’hui il me reste dans mes trousses à maquillage (réparties dans 3 maisons ;-)) : 1 rouge à lèvre, 1 marron à lèvre, quelques crayons*, des petites palettes de couleurs *, 3 pots de poudre fixatrice*, 1 tube de mascara (probablement à jeter), 3 anti-cernes, 2 liners, une bonne collection de vernis à ongles dont je ne sais pas quoi faire et une collection de pinceaux de très bonne qualités qui servent plus ou moins. (* j’envisage de me séparer de certains)

Une fois débarrassée de mes derniers cosmétiques conventionnels superflus et les autres terminés j’envisage de passer à du bio pour les rouges à lèvres et fards et du fait maison pour le liner et le mascara (huile + amandes brûlées à tester)… qui serviront pour les occasions spéciales !

Aude

Je me maquillais les jours de travail, très peu, les yeux uniquement, avec du maquillage conventionnel. Jamais en repos ni pendant les vacances. J’avais pris cette habitude car j’ai commencé ma carrière professionnelle dans un milieu où l’apparence est de rigueur, mais je n’ai jamais été vraiment porté sur la chose. Ceci dit, étant toujours en contact avec le public, même après avoir changé de métier, il m’apparaissait « normal » de me maquiller (comme il est normal d’être propre et présentable dans sa façon de s’habiller.)

Je me suis toujours préférée au naturel, j’ai toujours détesté prendre du temps pour me préparer le matin, mon mari m’a aussi toujours préféré au naturel. Alors il y a quelques mois j’ai décidé d’arrêter de me maquiller, du jour au lendemain. Principalement pour les déchets qu’engendraient les cotons démaquillants. Même si je sais qu’il existe d’autres solutions, pour moi c’était le plus simple, le plus efficace : stop au maquillage !

Ça doit faire 6 mois, et je me suis maquillée à deux occasions seulement : pour le mariage de mon frère, et pour le soir de Noël avec ma famille (et pas pour le Noël avec ma belle-famille). Et encore, c’était parce que j’étais malade et que ma soeur qui elle, est plutôt portée sur le sujet, pensait que ça me ferait du bien et me ferait paraître moins ‘cadavérique’. Elle a eu raison ceci dit, je me suis sentie un peu mieux ce soir là.

Mais voilà, ma décision est prise et arrêtée et je ne reviendrai pas dessus : je ne me maquillerai plus que pour des occasions très spéciales (Noël et anniversaires ne rentrent pas dans cette case pour moi).

Sur le même sujet, je vous conseille cette vidéo de Pauline, du blog Les cheveux de Mini et vous trouverez d’autres témoignages dans le dossier consacré à la « tendance no make up » sur Hellocoton.

Et vous, quel est votre rapport au maquillage? Seriez-vous prêtes à arrêter de vous maquiller pour réduire votre impact écologique?
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