Tout a commencé le jour où j’ai décidé de réduire les déchets dans ma salle de bains et de me débarrasser, par la même occasion, de tous mes cosmétiques remplis de produits toxiques pour adopter une routine de soins plus simple, plus saine et plus naturelle.
Ma routine capillaire avant le no-poo
Jusqu’alors, j’utilisais un shampooing et un après-shampooing classiques pour cheveux gras et pointes sèches ainsi qu’un soin hydratant ou anti-chute. Je choisissais mes produits en fonction de la promotion du moment car j’étais encore loin de me douter de la nocivité de certains d’entre eux! Je me lavais les cheveux tous les 3-4 jours (mon cuir chevelu re-graissait au bout de 2 jours), j’oubliais de mettre de l’après-shampooing une fois sur 2 et quant au soin, j’y pensais une fois tous les 2 mois… au mieux! Autant dire que je ne faisais pas grand chose pour prendre soin de mes cheveux et cela explique donc certainement en partie le fait que j’en perdais beaucoup, qu’ils étaient très fourchus, très gras au niveau du cuir chevelu et secs sur les longueurs. Néanmoins, je n’utilisais pas de sèche cheveux depuis environ 5-6 ans et s’il m’arrivait d’utiliser un fer à lisser, ce n’était pas plus d’1 à 2 fois par an. De plus, je n’appliquais ni colorations, ni gel, ni laque et j’allais chez le coiffeur 1 à 2 fois par an pour me débarrasser de mes longueurs et de mes pointes sèches et fourchues.
Shampooings bio: la déception
Lorsque j’ai enfin décidé de remédier à mes mauvaises habitudes en terme de soins capillaires, c’est naturellement que je me suis tournée vers les produits bio qui, je pensais, amélioreraient l’état de mes cheveux… Peut-être n’ai-je pas été assez patiente et n’ai-je pas essayé les bons produits, mais ni les shampooing solides, ni les shampooings liquides bio vendus en vrac que j’ai testés ne m’ont satisfaite. J’ai alors questionné l’intérêt d’acheter des shampooings bio, plus chers et pas plus efficaces que les autres… En plus, comme le souligne Gala, le label bio ne garantit pas toujours l’absence de conservateurs, de parfums ou d’autres produits non-naturels et potentiellement toxiques: il faut donc du temps et de la patience pour apprendre à décrypter la liste des ingrédients des cosmétiques industriels, qu’ils soient bio ou pas…
No-poo: la solution
Je suis donc partie en quête d’alternatives au shampooing et c’est ainsi que je suis tombée sur Le jour où j’ai arrêté de me laver les cheveux, article dans lequel Ophélie explique comment elle est passée des shampooings bio au water only (lavage à l’eau uniquement) en passant par le no-poo (lavage sans shampooing)… À la fin de la lecture de son article, c’est sans hésiter que j’ai décidé de m’inspirer de sa solution pour bannir les shampooings de mon quotidien. Outre le fait que cette méthode me permettrait d’utiliser des produits naturels et zéro déchet, ce qui m’a motivée encore plus, c’est le fait que grâce au no-poo et au water only, Ophélie se lavait de moins en moins les cheveux- à peine une fois par mois au moment de la publication de son article! Moi qui ai horreur de me laver les cheveux, j’étais ravie à l’idée qu’il soit possible de s’en occuper si peu! J’ai donc appliqué mon dernier shampooing le 31 octobre 2013 et mes cheveux n’en ont pas vu l’ombre d’une goutte depuis… et comme j’en ai témoigné au bout de 3 mois, puis au bout de 8 mois (et même à la télé!) mes cheveux s’en portent très bien, voire mieux…
Les avantages du no-poo
⇒ Réduction de l’empreinte écologique
Mes premiers pas vers le no-poo avaient, en premier lieu, été motivés par le souhait de prendre soin de moi sans abîmer la planète et grâce au no-poo, c’est possible! Tout d’abord, cela permet, selon la méthode adoptée, d’utiliser des produits bruts et/ou naturels, vendus en vrac ou dans des emballages recyclables. En outre, la vente de produits bruts nécessite bien moins de ressources énergétiques et matérielles que la vente de produits transformés et mélangés tels que les shampooings. En effet, que ces derniers soient bio ou pas, liquides ou solides, ils doivent être fabriqués, additionnés de conservateurs et ils sont la plupart du temps vendus emballés dans du plastique. En plus, comme je le mentionnais plus haut, un shampooing bio n’est pas forcément composé de produits 100% naturels. L’empreinte écologique de ces derniers n’est donc pas négligeable… Enfin, si grâce au no-poo on parvient à se laver les cheveux moins souvent, cela permet de faire des économies d’eau.
⇒ Mes cheveux vont bien (mieux)
Certains trouvent que mes cheveux sont particulièrement beaux, d’autres qu’ils poussent particulièrement vite… cela dit, sont-ils plus beaux et poussent-ils plus vite qu’avant? Je ne saurais vous le dire car je n’ai aucun moyen de voir ou mesurer cela puisque je ne m’amusais pas à prendre de photos de mes cheveux tous les mois avant de me mettre au no-poo! Néanmoins, il est certain que le no-poo ne les a pas rendus moches et ne les a pas empêchés de pousser (15-20 centimètres en 12 mois)! En outre, voici quelques améliorations notables:
- Mon cuir chevelu re-graisse moins vite, grâce à des lavages moins fréquents et à l’usage de produits qui n’agressent pas le cuir chevelu
- Je n’ai plus ces problèmes de racines-grasses-et-pointes-sèches, grâce au brossage qui permet de répartir le sebum sur les longueurs
- Je n’ai plus de fourches, certainement grâce à l’usage de produits respectueux du cheveu.
⇒ Gain d’argent
Faire un comparatif de mes dépenses en terme de soins capillaires sur 6 mois avant et depuis le no-poo m’a également permis de réaliser que cette méthode me permettait de faire de belles économies. Voici une estimation de mon budget avant/après:
⇒ Gain de temps
Plusieurs personnes m’ont fait remarqué que l’utilisation de poudres lavantes demande plus de temps que de se laver les cheveux avec un shampooing prêt à l’emploi. Il est certain qu’il est plus rapide de verser quelques gouttes de shampooing que de mélanger un peu de poudre et d’eau (ce qui prend une minute à peine!) avant de pouvoir l’appliquer sur les cheveux… cela dit, pour moi, le no-poo est synonyme de gain de temps car:
- Les produits que j’achète (par paquet de 500 g à 1 kg) me durent de 6 mois à 1 an alors qu’avant je devais acheter de nouveaux produits toutes les 6 à 8 semaines.
- J’applique moins de produits (1 ou 2) à chaque lavage et non 1 shampooing + 1 après-shampooing + 1 soin…
- Je ne vais plus chez le coiffeur
- Et enfin, je lave mes cheveux bien moins souvent: 2 à 3 fois par mois à l’heure actuelle contre 7 à 10 fois par mois avant!
Voici un aperçu de l’évolution de mes lavages sur les 12 derniers mois :
Lavage BdS + Rinçage VdC |
Shampooing sec (Fécule de maïs) |
Water Only + Rinçage VdC |
Lavage Rhassoul + Rinçage VdC |
|
Novembre |
4 |
3 |
– |
– |
Décembre |
3 |
3 |
– |
– |
Janvier |
1 |
3 |
– |
– |
Février |
1 |
1 |
4 |
– |
Mars |
1 |
4 |
2 |
– |
Avril |
2 |
2 |
1 |
– |
Mai |
1 |
1 |
1 |
– |
Juin |
– |
– |
2 |
– |
Juillet |
1 |
– |
2 |
– |
Août |
1 |
– |
3 |
– |
Septembre |
– |
– |
1 |
2 |
Octobre |
– |
– |
1 |
1 |
Vous avez peut-être remarqué que depuis quelques moins, la fréquence de lavages a cessé de décroître. En juin dernier, beaucoup de choses ont changé; outre la saison, j’ai changé de rythme et d’environnement et je pense que ces différents facteurs ont affecté l’état de mes cheveux. En effet, jusque-là j’habitais au coeur d’une forêt, loin de la pollution de la ville où je me rendais très rarement. Depuis, j’habite en plein centre-ville et mes cheveux sont exposés tous les jours à la pollution… ils se salissent donc certainement plus facilement. Cela dit, il semblerait qu’après une période d’adaptation le nombre de lavages se stabilise à nouveau à 2-3 par mois.
Bicarbonate de sodium vs Rhassoul
Vous avez également certainement remarqué que j’ai fini par remplacer le bicarbonate de sodium par du Rhassoul (également appelé Ghassoul). Pourquoi? Déjà, il faut savoir que le bicarbonate de sodium est un produit qui peut agresser et assécher le cuir chevelu s’il est utilisé trop fréquemment et sur le long-terme. Personnellement, étant donné que je l’ai utilisé sans problème pendant 8 mois, je ne pense pas qu’il m’ait causé de problème particulier.
Cependant, au début de l’été, mon cuir chevelu (tout comme ma peau) était plutôt sec et j’ai commencé à avoir des pellicules. J’ai donc préféré utiliser un produit qui ne risquait pas d’empirer ce genre de désagrément et le Rhassoul m’a semblé être l’alternative la plus adaptée à mes cheveux. Le Rhassoul est une argile naturelle qui, une fois mélangée à de l’eau, absorbe les impuretés (poussières, cellules mortes) et le sébum sans éliminer le film naturel protecteur des cheveux. Quant au bicarbonate, je ne l’utilise plus que pour laver ma brosse et mon peigne.
Rhassoul: mode d’emploi
L’utlisation du Rhassoul est aussi simple que celle du bicarbonate. Voici comment je procède quand je me lave les cheveux avec cette argile:
- Mélanger environ 40g de Rhassoul (soit 4 cuillères à cafés légèrement bombées) avec la quantité d’eau nécessaire pour obtenir une crème lisse.
- Appliquer la crème obtenue sur l’ensemble du cuir chevelu mouillé
- Laisser poser 10 à 15 minutes
- Rincer à l’eau chaude, à l’aide d’un peigne (propre) si besoin pour bien ôter tous les résidus de poudre et de saletés
- Passer un jet d’eau froide sur l’ensemble des longueurs (cela permet de resserrer les écailles des cheveux et de les rendre plus brillants)
- Verser l’eau de rinçage (2 cuillères à soupe de vinaigre de cidre de pommes dans un grand verre d’eau froide) sur les longueurs (ne pas rincer à l’eau).
L’autre avantage du Rhassoul c’est qu’il peut être mélangé à d’autres produits naturels tels que les huiles végétales, les huiles essentielles etc., pour en faire un soin à la fois lavant et traitant- Hélène de Green Me Up nous explique tout ça dans un article dédié à sa routine beauté green pour les cheveux.
Ma routine no-poo actuelle
Pour conclure, voici un résumé de ma routine actuelle en terme de soins capillaires:
- Brossage quotidien (et lavage de la brosse au bicarbonate après chaque utilisation)
- Lavage au Rhassoul 1 à 2 fois par mois
- Water Only 1 à 2 fois par mois (méthode détaillée ici)
- Rinçage au vinaigre de cidre de pommes après chaque lavage (méthode détaillée ici)
Il m’arrive également, comme je vous le disais plus haut, d’utiliser un peu d’Aloe vera ou de beurre de Karité pour hydrater mes longueurs ou une huile essentielle pour les pellicules, mais c’est rare… et c’est tout!
Le bilan
Mon bilan de cette 1ère année sans shampooing se résume en une phrase: les shampooings et moi c’est fini et le no-poo et moi c’est pour la vie! Ma routine évoluera certainement au fil des mois et des années car je pense qu’il faut savoir adapter la manière dont on prend soin de soi en fonction des saisons, des circonstances et de l’environnement.
Peut-être me les laverai-je plus ou moins, avec plus ou moins de soins, mais quoi qu’il en soit, je sais maintenant qu’il existe mille et une alternatives plus saines, naturelles et efficaces que les produits vendus par les « grandes » marques pour avoir des cheveux beaux et propres… Dans un prochain et dernier article à ce sujet je vous ferai partager toutes mes astuces et ressources utiles pour les découvrir et faire ses premiers pas dans l’univers du no-poo!
En attendant, rendez-vous sur la page Facebook du blog pour suivre l’évolution de mes cheveux en mode no-poo en photo.