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Bilan d’un MOOC (cours gratuit en ligne) sur le Développement Durable

Depuis la création d’Échos verts, j’étoffe mes connaissances en matière d’alternatives écologiques grâce à divers documentaires, lectures et discussions. Cependant, en dehors des grandes lignes de certains problèmes environnementaux, ainsi que ma familiarité de quelques éco-alternatives applicables au quotidien, je suis loin de comprendre les détails et la complexité des innombrables désastres écologiques qui affectent notre planète et toutes les formes de vie qu’elle abrite.

Alors quand je suis tombée sur un cours intitulé Introduction au développement durable offert gratuitement sur Internet par l’Université de l’Illinois via Coursera, je me suis dit que ce pouvait être l’opportunité de remédier à certaines de ces lacunes! Ayant maintenant terminé ce cours de 8 semaines, c’est l’occasion de faire le bilan de mon premier MOOC (Massive Open Online Courses) et de mon apprentissage en matière de développement durable.

Les MOOCs: kezaco?

Les MOOCs (ou CLOMCours en Ligne Ouvert et Massif– selon la terminologie officielle en français) sont en quelque sorte les descendants des cours par correspondance et des plate-formes d’e-learning puisqu’ils permettent l’accès à différents cours de chez soi.

Les MOOCs se différencient néanmoins de leurs “ancêtres” de plusieurs manières:

Les plateformes spécialisées dans les MOOCs

À ce jour, plus d’une dizaine de plateformes proposent une variété de cours gratuits en ligne à travers le monde. Ce concept est né aux USA avec le lancement de Udacity en 2011, la première plateforme spécialisée dans les MOOCs, aujourd’hui concurrencée par Coursera, Edx et Futurelearn. Bien que ces sites soient anglophones, certains de leurs cours sont proposés dans d’autres langues. Les plateformes de MOOCs francophones sont également en plein essor: Edulib, Open classrooms et FUN sont les mieux fournies pour le moment.

Les institutions et les cours

Plusieurs dizaines d’universités du monde entier proposent leurs cours sur ces plateformes et la liste inclut des institutions aussi prestigieuses que Princeton ou Yale et d’autres moins connues. Chaque MOOC est organisé et enseigné indépendamment par des professeurs de ces universités qui proposent des cours en fonction de leurs propres programmes. Ils sont néanmoins et bien évidemment adapté aux formats et à la durée des MOOCs.

La diversité des cours proposés est impressionnante, il y en a vraiment pour tous les intérêts et tous les niveaux. Certains thèmes sont aussi vastes que L’introduction au marketing ou Les droits de l’homme, et d’autres sont plus spécialisés comme La bombe démographique est-elle désamorcée? ou encore Introduction à HTML5- Animations et jeux. Alors que certaines plateformes telles que Open classrooms se spécialisent dans un domaine en particulier (informatique, sciences et entreprise), d’autres proposent une panoplie de cours allant des sciences sociales aux arts en passant par la médecine.

La durée

La durée de chaque MOOC est variable mais s’étale généralement de 4 à 12 semaines. Le nombre de participants étant illimité, on peut s’inscrire jusqu’à la dernière minute et même souvent en cours de route. Certains cours sont proposés plusieurs fois par an et on peut s’inscrire pour recevoir une alerte par email quand les dates de la prochaine session auront été déterminées. Concernant la masse de travail hebdomadaire, ça peut aller de 3h à 15h par semaine, en fonction du cours.

Format, évaluation et certification

Le format et l’évaluation varient également d’un MOOC à l’autre; la description ci-dessous correspond donc à celui que j’ai suivi.

La description des détails du programme et des objectifs est disponible à l’avance et différentes ressources sont mises à la disposition des participants au fil des semaines. Le(s) professeur(s) présentent et expliquent les concepts et exemples clés à travers des clips vidéos. Un certain nombre d’articles, de chapitres de livres et de vidéos font partie de la liste de “devoirs” hebdomadaires: quelques uns sont “obligatoires” et plusieurs sont proposés en complément. Toutes les ressources sont disponibles en ligne et la plupart peuvent-être téléchargées.

Pour l’évaluation, je devais répondre à deux quizz chaque semaine ainsi qu’à une question d’analyse critique spécifique via le forum de discussion et enfin commenter les contributions d’au moins deux autres participants sur le forum. Toutes les deux semaines, je devais choisir certaines de mes propres contributions pour les soumettre à l’évaluation effectuée par d’autres participants et je devais moi-même évaluer celles de 4 participants en fonction de critères bien précis (Pertinence, Analyse critique, Professionnalisme, Références) et après un petit entraînement en ligne. La dernière semaine, il y avait un quizz supplémentaire pour l’examen final. En moyenne, j’ai dû passer environ 5h00 par semaine à regarder les vidéos, lire certains articles, faire quelques recherches, répondre aux quizz et participer aux forums de discussion. Mais j’avoue ne pas avoir fait tous les “devoirs obligatoires”, faute de temps- pour tout faire correctement, j’aurai dû y consacrer 10h.

Pour recevoir une “Déclaration d’accomplissement” il faut obtenir un minimum de 70% sur l’ensemble de l’évaluation- on reçoit alors un email nous informant de notre réussite et ce détail peut également apparaître sur notre profil LinkedIn. Ceux qui le souhaite peuvent également recevoir un Certificat, plus officiel. Ceci a cependant un coût puisque l’identité du participant doit être vérifiée pour l’obtention de ce certificat qui peut faire bonne figure sur un CV. Mais avec ou sans certificat, les opportunités d’apprentissage restent les mêmes.

Plein d’avantages et quelques conseils

Il y a certainement plusieurs inconvénients à ce système d’apprentissage. Cela dit, après avoir voulu faire la liste classique des avantages et des inconvénients et après avoir réalisé que personnellement je n’avais rien à redire sur cette expérience, je ne vois pas pourquoi il fallait absolument que je parle des plus et que j’invente des moins…

Voici donc les avantages des MOOCs d’après mon expérience:

Voici également 4 conseils pour tirer profit de cette expérience d’apprentissage au maximum:

Mon premier MOOC: Introduction au développement durable

Le but du MOOC auquel j’ai participé était d’explorer les moyens par lesquels les sociétés humaines peuvent faire face aux changements globaux, à la dégradation d’écosystèmes et aux limitations de ressources. Les objectifs étaient de comprendre les systèmes de la Terre et le rôle des éléments scientifiques, techniques et sociaux de ces systèmes.

Pour vous donner un aperçu du cours,  j’ai choisi de partager avec vous les thèmes abordés chaque semaine, quelques concepts et idées clés utiles à connaître, à analyser, à évaluer et à critiquer si l’on s’intéresse à l’environnement au delà de son quotidien et enfin les différentes questions qui ont été soulevées et qui m’ont permis de mieux comprendre la complexité et les enjeux du développement durable.

Aperçu du programme

Semaine 1: introduction & population

Semaine 2: population & disparition des pays en voie de développement

Semaine 3: écosystèmes, extinction & Tragédie des biens communs

Semaine 4: changement climatique

Semaine 5: énergie

Semaine 6: agriculture et eau

Semaine 7: économie et politique de l’environnement

Semaine 8: mesurer la durabilité

Mon bilan personnel

J’avoue ne pas avoir lu tous les chapitres « obligatoires », mais les vidéos m’ont permis de comprendre les concepts et idées clés et de compléter les quizz assez aisément. Quelques recherches en parallèle m’ont aidé à répondre aux différentes questions posées chaque semaine et cela m’a permis de mieux comprendre l’application de certains concepts à des exemples d’actualité concrets.

Tout au long du cours, j’ai particulièrement apprécié le fait qu’aucune solution ne nous soit présentée comme étant mauvaise ou idéale. En effet les avantages comme les inconvénients étaient mis en avant, obligeant ainsi chaque participant à développer un esprit critique: ceci a enrichit les discussions de perspectives différentes, rendant les échanges d’autant plus intéressants.

Au début de ce cours, j’étais un peu plus optimiste concernant le développement durable et l’avenir de la Terre. Maintenant que je suis un peu plus informée et consciente de certains enjeux et facteurs économiques, sociaux, scientifiques et technologiques, je pense être un peu moins optimiste qu’au départ… De toute évidence, il existe d’innombrables alternatives qui permettraient de réduire notre empreinte écologique ainsi que des solutions pour réparer certains de nos dégâts. Cependant, je suis convaincue qu’à moins que l’humanité soit prête à emprunter le chemin de la décroissance, à mettre l’emphase sur l’adaptation durable plutôt que le développement durable et à changer notre mode de vie et de consommation, aucune alternative et solution écologique ne sera suffisante pour sauver et préserver ce qu’il reste de notre Planète.

Cela dit, ma nature optimiste et ma naïveté sont plus fortes que ma raison: je crois au pouvoir qu’ont les individus, les groupes et les communautés de verdir le monde. Je pense qu’à partir du moment où l’on a semé sa première graine verte, on a naturellement envie d’en semer plein d’autres: alors si vous possédez quelques graines vertes, n’hésitez pas à les parsemer autour de vous… Ainsi, on finira peut-être tous par regarder dans la même direction.

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