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On a tous un (grand) rôle à jouer

Illustration de Pénélope Bagieu pour IAU îdF

En matière d’éthique et d’écologie, j’ai la chance d’être entourée de personnes qui pensent un petit peu comme moi, beaucoup comme moi, complètement comme moi et pas du tout comme moi… Cette diversité de points de vue me permet de remettre en question mes propres idées, de les ajuster parfois, mais de les renforcer surtout!

Parmi les personnes qui ne pensent pas du tout comme moi, il y a notamment celles qui travaillent dans le domaine de l’écologie et de l’environnement pour le gouvernement de leur pays, différentes ONG ou les Nations Unies. On a beau être tous préoccupés par l’état de notre planète, par le souci de faire notre possible pour la préserver, par l’urgence d’agir, on n’a pourtant pas la même vision sur la manière de le faire…

En effet, quand nos conversations tournent autour de questions environnementales, je sens bien que mes petites actions écologiques leur semblent au mieux dérisoires, au pire futiles… Pour eux, il faut faire vite, il faut agir à grande échelle, il faut déplacer des montagnes!

Il est vrai que quand je pense à l’ampleur du problème du réchauffement climatique et à toutes les conséquences qui en découlent, je prends peur et je me dis que seul un miracle permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre, stopper la fonte des glaciers et l’élévation du niveau de la mer avant qu’il ne soit trop tard… Qu’il faudrait littéralement pouvoir remuer ciel et Terre pour que cette dernière continue de tourner rond! J’avoue que j’évite de penser à l’ensemble du problème car cela me donne un sentiment d’impuissance accablant…

J’admire donc d’autant plus la détermination, la motivation et le courage de ceux qui font face aux incommensurables barrières administratives, gouvernementales et financières qu’il faut surmonter avant qu’une nouvelle règlementation, politique ou loi soit approuvée et appliquée, que ce soit à l’échelle d’une entreprise, d’une ville, d’une région, d’un pays ou à l’échelle mondiale… J’admire la patience et la persévérance de ceux qui ont choisi de consacrer leur quotidien et leur carrière à l’un des enjeux les plus problématiques et controversé de notre époque: le réchauffement climatique.

Illustration de Pénélope Bagieu extraite d’une BD réalisée pour IUO îdF.

Je reste persuadée que, malgré mon admiration pour tout ce que les professionnels accomplissent à grande échelle, chaque citoyen a un rôle aussi important à jouer, si ce n’est plus, pour préserver la planète. D’ailleurs, comme l’a si bien dit Confucius, “Celui qui déplace une montagne commence par déplacer de petites pierres”. D’une certaine manière, cela rappelle la légende du Colibri, si souvent contée par Pierre Rabhi…

Bien que faire bouger les choses au niveau des gouvernements, des legislations, des règlementations ait son importance, je reste convaincue que cela ne suffira pas à sauver notre planète. Les “grands” de ce monde ne sont pas les seuls responsables de l’état actuel de la planète. Chacun d’entre nous, quel que soit notre âge, notre occupation, nos rêves et nos moyens le sommes tout autant qu’eux et plus que jamais- chacun des choix que nous faisons au quotidien lorsque nous nous déplaçons, mangeons, nous divertissons a un impact sur l’environnement.

Le plus difficile n’est pas de changer les lois et les règlementations. D’ailleurs, ces dernières n’ont jamais empêché personne d’aller à leur encontre… Le plus difficile, d’après moi, reste de changer la manière de penser, d’agir, de vivre, de chaque individu dont les habitudes, les choix, les priorités et les aspirations nourrissent la société de consommation, privilégient la quantité et l’efficacité plutôt que la qualité, délaissent les sources de vie et de bien être naturels au profit de plaisirs aussi superficiels qu’artificiels.

Certes, le fait d’arrêter le shampooing ne me permet pas de désintoxiquer les éco-systèmes endommagés par nos eaux usées. Mais derrière ce geste à priori anodin pour certains, je m’oppose au développement d’une industrie trompeuse et polluante qui pousse à la consommation. De la même manière, ce n’est pas en refusant de manger des animaux que je mettrai fin à leur exploitation. C’est néanmoins ma manière de démentir certaines croyances alimentaires. Ce n’est pas non plus en me déconnectant 24h par semaine que je réduirai considérablement mon empreinte écologique. Mais ainsi, je n’oublie pas qu’il existe d’autres moyens de se divertir, de communiquer, de se connecter aux autres, à soi et à la vie…

Au delà des changements que chacun choisi d’adopter pour verdir le monde, il faut voir ce qu’ils disent de nos valeurs, de nos priorités, de notre manière de concevoir la vie… Derrière chaque action citoyenne se cache un message influent qui remet en cause certaines croyances et habitudes. En outre, aucune loi n’est nécessaire pour que nous, citoyens (extra)ordinaires, changions d’attitude, nous exprimions et passions à l’action… 

Il y a bientôt un an, la courte BD sur le chalutage profond de Pénélope Bagieu avait permis d’attirer l’attention sur un grand problème éthique et écologique… Aujourd’hui, dans une nouvelle BD (qui se trouve ici et se lit en 2 minutes!) la talentueuse dessinatrice nous rappelle les enjeux du réchauffement climatique mais surtout et si justement que nous avons tous un rôle à jouer pour protéger la planète… Et qu’il n’y a pas de petit rôle- au contraire, nous avons tous un grand rôle à jouer et des graines vertes à semer entre nos mains…

Pensez-vous que les petits gestes comptent plus, autant ou moins que les grands ? 
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