Voici le dernier article de la série « Comment méditer ? » dans laquelle je partage avec vous les témoignages de différentes personnes ayant réussi à intégrer la méditation à leur quotidien. Aujourd’hui, c’est au tour d’Emilie du blog Mimimistigri, de Pauline du blog Un invincible été et de Carine de nous livrer leur expérience et leurs conseils. Si vous avez manqué les témoignages précédents, vous pouvez les retrouver ici et là.
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Je médite depuis environ 3 ans de manière épisodique ; 18 mois de manière un peu plus régulière ; et depuis 6 mois de manière quotidienne (ou quasi).
J’ai commencé à méditer parce que je souhaitais mieux maîtriser, comprendre et gérer mes émotions. Réussir à accorder les réactions que je souhaite avoir avec ce que je fais de manière effective et en particulier dans la relation que je souhaite entretenir avec mes enfants. La méditation est intimement liée à ma « vie de maman ». Je ne sais pas si c’est une pratique vers laquelle je serais allée sans eux. J’ai deux enfants de 6 et 3 ans et j’ai tout d’abord découvert la sophrologie lors de ma 2e grossesse avec ma sage-femme. Cette pratique m’a beaucoup apporté, notamment pour mon accouchement où je me suis vraiment aperçue de la capacité mentale dont on dispose. J’ai ensuite continué quelques séances de méditation guidée avec plus ou moins d’assiduité. Dans un même état d’esprit et vers un même objectif, j’ai commencé le yoga il y a un an et demi et avec cette pratique hebdomadaire, j’ai accentué le rythme des séances de méditation. Actuellement enceinte de mon 3e enfant, mes séances de méditation quotidiennes sont intégrées à mon quotidien avec des séances plus ou moins longues. Ces séances me permettent de me sentir plus sereine, plus patiente mais aussi de m’accorder des temps de pause et de réel repos.
J’ai réussi à intégrer la méditation à mon quotidien grâce à une adaptation des horaires de pratique aux contraintes de ma vie professionnelle et familiale. Avant, mon mari travaillait tard le soir, j’avais donc « calé » mes séances de méditation après avoir couché les enfants et avant que mon mari ne rentre. Une sorte de « sas » entre ma vie de maman et ma vie de femme. Aujourd’hui, je réalise des séances de 10 à 20 minutes le matin avant que tout le monde ne se réveille et/ou lors de ma pause déjeuner. J’ai la chance de pouvoir déjeuner à mon domicile et d’avoir un peu de temps pour une petite séance (en général 10 à 15 minutes). Une dernière option aussi : pendant le temps de sieste le week-end où même si tout le monde ne dort pas, chacun a des occupations calmes, douces et silencieuses.
Ce que je trouve difficile dans la méditation c’est de trouver des moments calmes, où je ne suis pas dérangée toutes les 2 minutes et où la maison est silencieuse d’où mes adaptations et tâtonnements de timing… J’ai parfois également beaucoup de mal à ne pas m’endormir, même en position assise ! Pour avoir essayé l’hypnose lors d’un stage, je pense que l’état méditatif est parfois très proche des techniques d’hypnose et il faut une grande concentration pour ne pas dormir ou partir en état hypnotique. J’ajouterais aussi qu’aujourd’hui, avec une pratique qui s’est vraiment régularisée, ce que je trouve – paradoxalement – difficile, ce sont les jours où je n’arrive pas à réaliser une séance (maladie, invités tout le week-end, imprévus…) et vraiment je ressens un « manque ». Je crois que mon corps et mon esprit ont besoin de ces petits temps calmes pour fonctionner de façon harmonieuse. Un peu comme ceux qui courent et qui ont « besoin » de courir pour se sentir bien.
À celles et ceux qui souhaiteraient s’initier à la méditation, je conseillerais de commencer par des temps courts. 10 minutes suffisent pour se déconnecter de l’extérieur au profit de son intérieur. D’une manière générale, je ne suis pas spécialiste mais je préfère 10 minutes quotidiennes que 45 minutes hebdomadaires (comme je peux le faire au yoga parfois). Il existe des séances de méditation guidée sur internet qui permettent de se lancer et d’acquérir certaines techniques, habitudes et rituels de méditation. Enfin, ne pas se mettre « la pression » (c’est tellement évident) et y prendre du plaisir. Comme cela m’arrive encore parfois, lorsque je m’endors, je pars du principe que c’est que j’en avais besoin (au moins autant que de méditer).
Je médite depuis septembre 2013, presque tous les jours, pas forcément de longues méditations, ça peut être 5 minutes comme 45 minutes.
J’ai commencé à méditer parce que j’en avais besoin ! Je suis sophrologue et il y a une partie méditation dans la pratique sophrologique. Ça m’a tout de suite beaucoup plu. J’ai donc cherché à me former et j’ai suivi le programme MBSR de 8 semaines avec un instructeur. Parallèlement je me suis mise au tai chi (qu’on appelle parfois « méditation en mouvement ») pour avoir un outil en plus afin de prendre du recul par rapport aux partages que peuvent faire les participants de mes ateliers sophrologie (les personnes viennent me voir parce qu’elles sont stressées, angoissées etc. et donc me confient des choses assez difficiles ou négatives). J’avais besoin de pratiques « zen » et calmes pour garder une certaine sérénité et être congruente avec mes clients. Quand je fais du tai chi, que je médite ou que je pratique la sophrologie, je suis à 100 % dans ce que je suis en train de faire, en train de vivre, centrée, je lâche un peu le mental qui carbure toujours à 100 à l’heure chez moi !
J’ai réussi à intégrer la méditation à mon quotidien grâce au programme des 8 semaines. Il m’a aidée à trouver une certaine discipline même si parfois certaines périodes sont un peu difficiles et que je médite moins longtemps, moins souvent, mais j’y reviens toujours. J’ai des méditations sur mon ordinateur et aussi dans mon téléphone, comme ça je peux méditer partout en étant « guidée », même si je peux le faire moi-même sans support… J’ai aussi intégré la pleine conscience dans plein de moments de mon quotidien, je pense que c’est la clé pour intégrer la méthode et ne pas « décrocher ». J’ai arrêté de faire plusieurs choses en même temps, ou quand je le fais c’est que j’ai un timing serré à respecter et j’en suis consciente ! Je pense que manger en conscience, se balader en conscience, écouter quelqu’un en conscience, éplucher ses légumes en conscience, etc. est aussi important que de se poser 45 minutes pour une pratique. On peut très bien rester en posture 45 minutes sans être en conscience donc même si la posture et certains exercices sont importants, intégrer la pleine conscience dans son quotidien est tout aussi essentiel ! Enfin moi je vois ça comme ça, nous ne sommes pas des moines qui méditons dans une cabane dans la forêt ! Donc il me paraît important de mettre de la conscience le plus possible dans notre vie de tous les jours. Même si c’est à petites doses, ça finit par changer des choses (par exemple, vous saurez que oui vous avez bien fermé votre porte d’entrée !).
Ce que je trouve difficile dans la méditation c’est la posture qui peut être exigeante, notamment si on a le dos un peu fragile comme moi et si l’on ne s’installe pas bien… Je n’aime pas trop non plus l’exercice du scan corporel, mais c’est tout à fait personnel car de nombreuses personnes l’adorent !
À celles et ceux qui souhaiteraient s’initier à la méditation, je conseillerais d’être bienveillant.e.s avec eux-mêmes ! Laissez-vous du temps, laissez-vous explorer, lisez quelques livres, écoutez des CD, voyez quelle voix peut vous plaire (je trouve que c’est important au début, de même pour ceux.celles qui veulent pratiquer avec un.e instructeur.rice, il faut que le feeling passe entre vous, ce n’est peut-être pas la méthode qui ne vous convient pas mais le.la prof !). Cela peut être aussi une question de timing, de moment… ça ne veut pas dire que la méditation ne vous conviendra pas, mais peut-être que ça sera dans 6 mois, dans 1 an… peut-être jamais ! Je crois qu’il faut aussi l’accepter : la méditation peut ne pas convenir à tout le monde, ou on peut aussi passer par une autre pratique (où il y a du mouvement notamment, pour les personnes qui sont très actives, cela peut-être très angoissant de rester sans bouger et calme) avant d’arriver à la méditation. Je crois aussi qu’on peut commencer par des pratiques un peu moins formelles pour ne pas se sentir « brusqué.e. » ou se dire « je suis nul.le je n’arrive même pas à rester ½ h sans bouger/penser ». Intégrer de la pleine conscience à son quotidien par petites touches peut être une bonne entrée en matière. Par exemple, prendre sa douche en conscience (avoir conscience de tout : le contact de l’eau, la température, sa posture dans la douche, l’odeur du savon, etc), manger en conscience : ça paraît facile mais combien de personnes mangent super vite, devant l’ordi ou la télévision ou en lisant ou même en marchant ! Ne faire que manger, en prenant son temps, en regardant d’abord le contenu de son assiette, en sentant, en dégustant chaque bouchée… se balader en conscience et non en étant en pilotage automatique, voilà autant de moments simples du quotidien où l’on peut glisser de la conscience ! Pour moi c’est presque plus important que de rester en posture pendant 1 h ! Sinon, d’un point de vue plus pratique/logistique, avoir un endroit à soi où l’on aime méditer, avoir le coussin de méditation ou un tapis à portée de main, des méditations enregistrées sur différents supports pour pouvoir méditer partout si l’on aime se sentir guidé.e (sinon on peut très bien se débrouiller sans). Rejoindre des groupes de méditant.e.s pour se motiver et se sentir accompagné.e… Tout cela est propre à chacun.e et peut se décliner de différentes manières, il n’y a pas qu’une seule manière de méditer, pas de moment ou de lieu idéal, il y a à vous écouter et à trouver ce qui est bon pour vous. Écoutez-vous et ça sera une belle découverte.
Je médite depuis deux ou trois ans. Dans les périodes fastes, je médite tous les soirs, mais parfois je perds le rythme et je médite de manière plus sporadique. Souvent, évidemment, c’est quand j’en aurais le plus besoin que je perds l’habitude, et qu’il faut que je travaille plus ardûment pour l’entretenir.
J’ai commencé à méditer pendant une période d’angoisse vraiment extrême. Les pensées tournoyaient sans cesse dans mon cerveau, ne me laissant aucun répit, surtout au moment d’essayer péniblement de m’endormir. J’ai cherché comment enrayer ce phénomène qui m’épuisait et me rendait vraiment malheureuse – et je suis tombée sur la méditation. C’est l’approche de pleine conscience qui m’a tout de suite attirée : l’idée d’observer les pensées et d’apprendre à ne pas les condamner, mais surtout à ne pas leur laisser prendre toute la place, c’était ce dont j’avais besoin. De prendre du recul.
J’ai réussi à intégrer la méditation dans mon quotidien grâce à une application ! Calm, de son petit nom. Ce doit être mon côté « digital native », le fait d’avoir dans la poche la musique apaisante et des guides pour certains états d’esprit m’est vraiment précieux. D’un autre côté, le « compteur » de méditations me donne envie de méditer plus souvent pour ne pas rompre ma chaîne, c’est mon petit motivateur personnel.
Ce que je trouve le plus difficile dans la méditation, c’est de faire de la place dans le quotidien pour pratiquer – un terme qui n’est pas anodin d’ailleurs. Les dix minutes par jour, on les a tous-tes, mais parfois il faut vraiment batailler avec soi-même pour les prendre et les dédier au silence et à l’immobilité que requiert la méditation. Pour moi, c’est souvent le soir, avant de dormir, que j’aime prendre ce temps pour mettre à plat ma journée et pour mieux dormir. Mais du coup, je m’endors parfois (un peu trop souvent) en pleine méditation sans arriver au bout du compteur 🙂 .
Aux personnes qui s’intéressent à la méditation, je conseillerais de tester sur une semaine, à raison d’une fois par jour, pour tester les bienfaits et l’état d’esprit dans lequel la méditation peut plonger. Et si comme moi, vous avez peur du silence total, n’hésitez pas à tenter les méditations guidées qu’on peut trouver en CD ou sur YouTube, cela aide vraiment dans un premier temps !
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Merci pour ces témoignages ! On se sent moins seul et moins anormal…Je lis dans plusieurs témoignages que les personnes s’endorment en méditant. C’est exactement mon gros problème. Comme je médite le soir et que c’est à peu près le seul moment calme où c’est possible, je suis fatiguée de ma journée et dès que le « guide » me propose de faire un scan corporel ou suivre ma respiration, surtout la respiration, c’est comme si je comptais des moutons !!! Et pourtant je reste assise le dos bien droit. C’est frustrant.
L’autre difficulté c’est les « raideurs dans le dos. A la fin de la méditation guidée, j’ai vraiment mal dans le dos (20 min en moyenne). Pour ne pas m’endormir j’ai un collier mala et je compte les perles mais vraiment c’est un gros effort sur moi ! Et puis pour le dos, je finis par changer de position en conscience (arrondir le dos, étirer le cou et les cervicales). Mais du coup je me dis que je n’ai pas vraiment réussi l’exercice de reste stoïque comme une pierre de granite.
Des conseils pour résoudre ces difficultés ?
Merci belle journée,
Il est certain que méditer quand on est fatigué.e.s n’aide pas à rester éveiller ! Peut-être faut-il simplement accepter que tu ne peux méditer le soir et donc faire autre chose à la place, comme un exercice de respiration ou de relaxation. Ce n’est pas la même chose, certes, mais il semble que c’est ce dont tu as besoin.
Je pense aussi que si tu n’es pas à l’aise en position assise droite, cela ne vaut pas la peine de forcer. Même si la méditation peut demander des efforts et créer un certain malaise au départ, cela ne devrait pas devenir une source de douleur. J’espère que d’autres personnes plus expérimentées que moi sauront te conseiller !
Supers retours ! J’ai fait de la méditation/pleine conscience il y a quelques années, justement pour les mêmes raisons citées, quand on en a vraiment besoin en période de stress ! Il est vrai que j’ai depuis arrêté parce que je n’en avais plus « besoin » et qu’il me paraît incongru de le faire en présence de quelqu’un d’autre chez moi 😉 Pourtant, même si je ne pratique plus, j’ai gardé un effet durable de cet apaisement et de cette lucidité. Je sens que je gère mieux le stress intense par de petits épisodes de pleine conscience en mangeant ou en marchant. Il faut dire que j’avais lu un bouquin sur la pratique avant d’attaquer, j’ai donc longtemps médité… la méditation !
Je trouve que même si on s’endort pendant la séance, c’est une bonne chose, ça veut dire qu’on a apaisé l’esprit 😉
C’est super que tu ressentes encore les bienfaits de la méditation, même si tu ne la pratiques plus au quotidien.
Oui, ton message est encourageant ! Merci !
Un grand merci pour ces témoignages ! J’ai tellement de mal avec le sommeil (insomnies de plusieurs heures toutes les nuits) que je vais vraiment me pencher sur la question.
Mais impossible en ce moment avec des journées de travail de 12 h faute d’infirmières pour remplacer les congés d’été !
Bon courage poli…